lundi 31 décembre 2012

Cher Titi...

Cher Titi, je t'écris pour te souhaiter une bonne fête aujourd'hui et pour te demander d'être prudent.

C'est la Saint-Sylvestre, ne bois pas trop, c'est très mauvais pour toi, surtout compte tenu de ta taille, un rien te suffit. Comme dit le Chat (je sais que tu penses beaucoup aux chats) de Geluck, dans son dessin de ce jour sur son application iPad, "Que le dernier pour la route ... ne devienne pas le dernier de la vie". N'oublie pas que l'alcool nuit à tes battements d'ailes et que la nuit ta cage est difficile à distinguer.

C'est la Saint-Sylvestre, ne fais pas trop flamber de voitures cette nuit. Le ministre de l'intérieur à annoncé qu'il publierait le chiffre dès qu'il sera connu et manipulé certifié. Ça nous ramènera au bon vieux temps d'avant Sarkozy qui avait renoncé à cette publication sous prétexte d'émulation entre banlieues. En tous cas, toi, n'en rajoute pas aux statistiques. De toutes façons, la dernière fois que tu as essayé tu as failli y laisser des plumes brûlées.

C'est la Saint-Sylvestre et tout le monde prépare ses vœux, en essayant de faire oublier ceux qu'il avait fait l'année dernière. Copé avait souhaité que l'année 2012 soit celle de l'UMP... No comment. Quelle vision ! François prépare les siens, les premiers comme Président. Et toi ? Quels œufs souhaites-tu ? Une petite Canarie ? Une grande ? Plein de nouvelles idées pour t'amuser aux dépens de ton ami ? Je suis impatient de les connaître.

Enfin, c'est la Saint-Sylvestre, la fête de ton ami, de ce cher Gros Minet que je salue bien. Fais-lui toutes mes amitiés. Je sais qu'il rentre aujourd'hui de l'hôpital après avoir fini dans le mur, brûlé aux pattes et avec des couteaux plantés dans la queue. Encore une de tes farces. Sois gentil avec lui, aujourd'hui pour bien clore cette année. Tu auras le temps de recommencer demain. Fais quand même bien attention, au cas improbable où il aurait envie de se venger et lubrifie bien les armes que tu as achetées sur l'Internet au marché noir à un prix défiant toute concurrence depuis que le lobby US des armes à paniqué et décidé de relancer les ventes.

Je te laisse, je pense que j'ai vu un Gros Minet...



dimanche 30 décembre 2012

Du temps de cerveau pour ... L'ampoule

31 décembre 2012, fin de commercialisation de toutes les ampoules à incandescence au-dessus de 25 Watts... Toute une époque.

 

Depuis les premières décisions européennes pour favoriser les économies d'énergie, les ampoules classiques ont été dans le collimateur des autorités et ont été progressivement interdites à la vente, en Europe et en France, depuis l'été 2009. Les passions se sont déchaînées évidemment. Ici, un bon site pour avoir des explications sur toutes les sortes d'ampoules, y compris les LED qui sont l'avenir, et qui se répandront dès que leur prix baissera. Les têtus peuvent toujours trouver des ampoules cassiques, une myriade de sites en propose encore. Elles vont devenir collector, alors attention au prix et aux arnaques sur la qualité. Une ampoule c'est fragile et ça doit être conservé dans de bonnes conditions, sinon... Pschiiiiiit.

En attendant, tout le monde doit passer aux ampoules fluocompactes, dont les principaux défauts sont connus, ou peut-être pas assez. Rappelons-les :

- prix elevé et durée de vie un peu plus longue mais pas suffisamment, durée d'allumage beaucoup plus longue, même si ça s'arrange sur les modèles plus récents.

- vapeurs de mercure à l'intérieur, donc précautions nécessaires en cas de casse (bloquer sa respiration, aérer, mettre des gants pour nettoyer) ce que tous les enfants savent évidemment d'instinct...

- ondes électromagnétiques produites notamment au démarrage, ce qui devrait nous amener à ne pas être trop proches de ces ampoules au moment de l'allumage et à ne pas les mettre dans les lampes de chevet... (mais quoi mettre alors ?)

Inventée a milieu du XIX° siecle, l'ampoule fut decouverte par un ecossais James Bowman Lindsay, vrai scientifique n'ayant rien breveté. Ré-Inventée à la fin du XIX° siècle par plusieurs inventeurs presque simultanément, elle fut commercialisée par l'américain Thomas Edison (Spencer Tracy dans le film éponyme) à une époque ou la guerre des brevets faisait déjà rage entre pays, ici les USA pour Edison et l'Angleterre pour Swan. Il semble que chacun des deux ait imaginé un culot différent : la vis pour Edison, la baïonnette pour Swan. En France l'influence anglaise à longtemps été la plus forte à moins que cela ne soit un coup des "nous n'en sortirons que par la force des baïonnettes".

C'est un bel objet, souvent filmé, ici quand elle s'allume, ici avec le gang d'Ampoule Express, ici en mode didactique, ici quand elle explose en 3D ou normalement.

L'ampoule, déchaîne les passions depuis sa naissance. Elle représente la liberté contre l'obscurantisme, la civilisation contre la barbarie, le développement contre la pauvreté. Dans quel roman, dans quel film, dans qu'elle situation de la vie, le héros, ou vous ou moi, n'a-t-il pas réussi à reprendre espoir en voyant dans la nuit noire une simple ampoule briller, comme signe du Destin... Bon ou mauvais d'ailleurs ? L'ampoule a d'ailleurs gardé très longtemps sa forme originelle, elle même copiée des lampes de l'époque. Il a fallu attendre les années récentes et la sculpture sur lumière pour voir des artistes jouer avec les formes d'ampoules et sculpter la lumière.

Elle symbolise la fée électricité, et pas seulement depuis Raoul Dufy

L'ampoule est le symbole reconnu de l'idée qui surgit. Le courant passe et l'ampoule s'éclaire. Jolie image du courant faible entre deux neurones qui se réveillent d'un coup. Quelques-unes de ces images sont bien trouvées... À vous d'allumer VOTRE ampoule !


 

 

 

samedi 29 décembre 2012

-seil -stitutionnel

C'est samedi. Nos cerveaux sont fatigués. Nos estomacs aussi. Pas ceux des sages du Conseil Constitutionnel et de leurs nombreux conseillers.

Je ne compte pas les 3 ex présidents de la République qui n'ont pas participé à la dernière décision du Conseil. Sarkozy est dans le Var en vacances belle-familiales, Chirac est au chaud et Giscard quelque part certainement. La décision à été rendue par les seuls neuf juges habituels, ceux qui ont été nommés par la droite depuis des années mais qui sont objectifs.

Le projet de loi de finances pour 2013 à donc été globalement jugé constitutionnel sauf une ou deux mesures symboliques. Parmi les mesures contestées, une qui va faire hurler en Corse, où l'exception permettait de ne pas verser de droits lors des héritages d'immeubles... À part les Corses, peu savaient que ce type d'exception existait encore. Voici une bonne nouvelle pour l'égalité. Couvrez-vous, danger de chutes de bombes cependant dans le coin.

La fameuse mesure symbolique de l'impôt à 75% sur tout ce qui dépasse un million à donc été retoquée sous un seul prétexte : comme c'était une mesure individuelle, elle pouvait introduire une inégalité entre couples dotés pourtant des mêmes revenus. Oh My God ! La décision du Conseil est ici. Pour ceux qui aiment ce genre de littérature, lire les points 67 à 74 à propos du fameux article 12. C'est une forme de poésie mal connue, mais scandée correctement, elle peut avoir des airs de Marguerite Duras dans ses merveilleux films de non-cinéma.

Grosse agitation donc, pour un samedi avant le réveillon. Les ultra gauche accusent le Conseil d'être de droite, alors que ce même Conseil à censuré des projets de loi de Sarkozy. Les socialistes promettent une nouvelle mesure dans la prochaine loi de finances, ajustée en fonction des critiques du Conseil. L'UMP se félicite d'avoir déposé ce recours pour terminer cette annus horribilus sur une note plus optimiste. Les technocrates issus de l'ENA ou de Sciences Po se moquent de leurs collègues dans les cabinets ministériels qui n'ont pas su trouver une formulation acceptable - offres d'emploi à venir bientôt à mon avis pour des spécialistes de droit constitutionnel... Les citoyens s'en foutent, à part les 2 ou 3000 potentiellement concernés qui ont une raison de plus de sabrer le champagne.

Depardieu et ses copains ont gagné un an avant de partir s'exiler. Depardieu, l'homme qui ricane.

Et pour finir en beauté, un petit dessin de Z Lartiste ?

 

 

vendredi 28 décembre 2012

To be in or not to be in

Article largement commenté (et traduit) dans le Guardian d'hier, sur les propos tenus par Herman Van Rompuy à propos de la présence du Royaume-Uni dans l'Union européenne. C'est quand même le président du Conseil européen et son ton est en général plus mesuré, neutre et souvent lénifiant.

À l'aube d'une année importante pour l'Europe, avec force élections nationales à la clé, avant les élections européennes de 2014, et particulièrement en Grande-Bretagneavec un parti au pouvoir de plus en plus anti-européen, il s'agit de serrer les boulons. La méthode choisie par Van Rompuy est étrange. En voulant donner des leçons aux britanniques et leur faire peur, il espère certainement influencer quelques voix qui vont militer pour l'Europe et donc infléchir le résultat final. Le débat fait rage en effet à Londres. Est-ce par l'extérieur, de l'autre côté des mers, que la politique britannique sera influencée ? Évidemment non ! C'est au contraire le plus sûr moyen de ressouder les leaders politiques.

Le moment est bien choisi pourtant. Juste après la remise du prix Nobel de la Paix à l'Union européenne, avec la présence des présidents et premiers ministres à Oslo. Tous ? Oui, tous sauf un, David Cameron justement, l'euro sceptique numéro 1, remplacé par un europhile, Nick Clegg. Et juste avant la célébration le premier janvier du 40° anniversaire de l'entree du Royaume-Uni dans l'Union européenne. Célébration ? On verra ! De l'autre côté de la Manche, on attend surtout le discours de janvier du Premier ministre sur la relation avec l'UE, alors même qu'il a annoncé faire du "Contre l'Europe" son thème de campagne nationale.

Tout se prépare donc sereinement pour une grande bataille en 2013. Après la crise financière de la dette et de l'euro, la crise économique pour la négociation du budget européen, vient la crise politique, en pleine année bloquée par les élections allemandes, avec une Angela forcément intransigeante jusqu'à l'automne.

Le calme avant la tempête.

Entre, justement, l'amour bien terminé de Roméo et Juliette et l'échouage après la tempête sur cette île utopique. Shakespeare reste la grande référence des anglais. Van Rompuy a choisi de leur jouer Hamlet, écrit pourtant plus tard... Les commentateurs en France seront forcément anti-anglais, et vice versa. Ça ne change rien au fond de la crise politique en émergence pour aller plus loin en Europe ou au contraire la rétrécir, à force de lavages et d'essorages sans s'occuper de la température.

Ça va bouillir !




jeudi 27 décembre 2012

Le renouveau de la culture à Marseille ... Pour les vieux


De notre envoyé spécial (moi) à Marseille, pour vous parler en exclusivité de culture.

On ne se refuse rien.

La Culture à Marseille a plein de facettes.

La culture de microbes est en baisse. La ville est de plus en plus propre, rangée, bourgeoise dans le centre. Les poubelles sont ramassées et les vélos propres. On sent un air de changement bienvenu. Même la statue du Prado est propre. Pas comme ici.

La culture foot est en hausse, avec l'agrandissement du Vélodrome (à ne pas confondre avec le Vélo de Rome, si vous avez l'accent). En plein mercato des joueurs de foot, ces danseuses payées très cher pour enflammer leurs adorateurs, le stade fait donc peau neuve en se préparant au championnat d'Europe des nations. Gigantisme à la Marseillaise, encore plus grand que la sardine du Vieux Port et que le yacht de Tapie.

La culture presse est en baisse évidemment avec l'arrivée de Bernard Tapie justement, le retour de l'enfant prodige et surtout prodigue, qui avait agité la vie locale et fait des vagues jusque dans le Vieux Port. Donc La Provence, Le journal marseillais, va tomber dans ses mains. Grand nettoyage attendu avant de le revendre avec moult bénéfices. On espère de nouvelles rubriques culturelles sous l'impulsion de ce grand mécène, des reportages photos juteux et une explosion des tarifs de publicité.

La Culture tout court, elle, va bien se porter cette année. Marseille est capitale européenne de la culture du 12 janvier au 31 décembre 2013. On commence à en parler un peu, chacun avec son angle :

- Les Échos parlent des ultrariches, de leurs familles, de leurs nouvelles boutiques d'hyperluxe, dans une des métropoles les plus pauvres de France

- Telerama est évidemment plus culturel

- La Provence (déjà l'effet Tapie ?) vous propose d'acheter des billets groupés pour le week-end d'ouverture avec croisière à la clé, en se déguisant en montagnard (c'est sûr, c'est un coup de Tapie !).

Il y a au moins une autre capitale européenne de la culture cette année, mais qui s'en soucie ?

On attend donc avec impatience ce que Marseille va nous produire. Renouveau, donc. Pour tous. En fait, pour presque tous. Les jeunes fauchés peuvent se brosser. À Marseille, en temps normal, le métro et les bus s'arrêtent très tôt le soir, genre 21h... Une vraie ville de fête nocturne. Heureusement pendant l'année de la Culture, la ville fait un effort et prolonge (un peu, faut pas exagérer quand même) les heures d'ouverture du métro le soir. Dommage qu'ils n'aient pas prolongé aussi les bus !!! Résultat, pour se déplacer le soir, à part le Velib marseillais, les autres deux roues, les taxis ou les voitures de luxe, il faudra marcher !

La culture, ça marche à Marseille.

 

mercredi 26 décembre 2012

Kivu

Le Monde à publié le jour de Noël une tribune bizarre sur le Kivu.

Le sujet est noble : l'inaction de la communauté internationale sur une des régions les plus pauvres et les plus agitées d'Afrique, qui pourtant en connait d'autres. Le Nord Kivu, c'est cette région frontalière de la RDC avec les airs pays des Grands Lacs, là même où se sont produits les massacres entre Hutus et Tutsis au Rwanda, et le génocide qui avait laissé les puissances coloniales de marbre. Le Kivu est donc aux mains de bandes armées par des armes vendues à prix d'or, rebelles déserteurs de l'armée régulière parce que jamais payés. C'est une région riche à tous points de vue, la nature est belle, le sous-sol est riche et les populations locales pourraient en profiter. Ce n'est évidemment pas le cas. C'est la région de tous les trafics : entre des compagnies minières occidentales, canadiennes par exemple, surexploitant les ressources naturelles sans aucune retombée financière sur la population, des milices armées au service des potentats locaux, des bandes qui s'enrichissent et recrutent à tour de bras, une armée régulière sans moyens, et surtout, surtout, la grande forêt qui rend toute communication très difficile.

Dénoncer cette situation et l'inaction de l'ONU qui a envoyé une force sur place, mais qui, faute de résolution, lui interdit de prendre part à toute action, dénoncer les exactions commises sur les populations et en particulier les femmes et les enfants, c'est bien !

La liste des signataires est longue : Muhammad Ali, fondateur du Muhammad Ali Center ; Robert Badinter, ancien président du Conseil Constitutionnel ; Yamina Benguigui, ministre de la Francophonie ; Jacques Chirac, ancien Président de la République Française et président de la Fondation Jacques Chirac ; Rosario Dawson, comédienne ; Jonathan Demme, réalisateur ; Abdou Diouf, ancien Président de la République du Sénégal et Secrétaire Général de la Francophonie ; Eve Ensler, auteur et créatrice des V-Day ; Leymah Gbowee,prix Nobel de la paix 2011 ; Stéphane Hessel, ancien ambassadeur de France ;Angélique Kidjo, Chanteuse ; Claude Lanzmann, écrivain et réalisateur ;Federico Mayor, ancien directeur général de l'Unesco ; Denis Mukwege,gynécologue, prix des droits de l'Homme des Nations Unies ; Thandie Newton,comédienne; Erik Orsenna, écrivain, Atiq Rahimi, écrivain, Jean Christophe Ruffin, écrivain, Mahamat Saleh Haroun, réalisateur, Valérie Trierweiler,ambassadrice de la Fondation Danielle Mitterrand

Des anciens présidents ou leurs représentants, des intellectuels engagés de gauche, la Francophonie, une ministre... Une femme africaine prix Nobel de la Paix. Dans le Monde, et seulement dans le Monde, même pas une tribune internationale ou dans le groupe des alliés du Monde. Une opération française donc... Même pas d'intellectuel belge. Ni Sarkozy, ni Depardieu... Un boxeur quand même.

On ne peut s'empêcher de penser à la lecture de ce genre de tribune, comment des politiques ne trouvent pas d'autres moyens pour agir. Rappelons qu'il y a deux mois, le Sommet de la Francophonie avait justement lieu en RDC à Kinshasa et que rien d'utile n'a été dit à ce sujet. Rappelons aussi que le Conseil de Sécurité de l'ONU ne s'intéresse pas à cette question. Serait-une critique implicite de Sarkozy pendant toute cette période passée ainsi qu'un moyen pour pousser François à l'action dans cette région du monde où les discours diplomatiques sont la règle pendant que les affaires se règlent ailleurs ?

Pendant les travaux diplomatiques, la vente d'armes continue. Noël est passé.


 

mardi 25 décembre 2012

Merry Xmas

Joyeux Noël (en américain)

C'est le jour de Noël, alors quelques images en cadeau, pour vos beaux yeux...

Une de mes histoires favorites du Père Noël, pour petits et grands

Du Champagne évidemment, et pas du faux Champagne Californien comme ici

Si vous ne buvez pas de Champagne, vous buvez du Coca, inventeur des couleurs du Père Noël moderne, roi du marketing de fin d'année... 
Avant que vous ne revendiez vos cadeaux sur ebay par exemple.


Si vous êtes en Californie, pas de Champagne, donc, mais surtout pas de foie gras ! 


Alors un Burger King à la place ? On vient d'inaugurer le premier Burger King en France depuis des lustres. Victoire ? Aaaaaaaaaargh... A immortaliser donc

Immortaliser avec des photos, mais plus de Kodak. Exit les appareils grand public, les pellicules, le Kodachrome, bonjour la venjte des derniers brevets bien moins rentables que prévu. Restent les nombreuses enseignes un peu partout, avec ce mot qui ne veut rien dire et qui a été choisi pour cela. Kodak, ou le cas marketing d'une entreprise leader incontesté qui disparait de son marché faute d'avoir compris comment bougeait le monde, avec des présidents mormons et mornes. Clic-Clac, Clap de fin.

lundi 24 décembre 2012

Joyeux Noël

Pour tout le monde.

Même pour Sarkozy qui découvre tuile après tuile : entre le rejet de ses comptes de campagne qui risque de mettre à mal les comptes de l'UMP rassemblée (Hum) déjà bien faibles, le rejet de son autorité par Copé et Fillon qui n'ont pas cédé à ses ultimatums, le dépôt de plaintes à traiter bientôt dans plusieurs dossiers. Heureusement il va pouvoir fêter Noël en famille et au chaud quelque part.

Même pour John Kerry qui va bientôt devenir le responsable de la politique étrangère des USA, alors qu'il n'avait pas réussi à l'être il y a quatre ans et qu'il a fallu attendre que la candidature d'une autre femme soit déclarée non recevable par le Sénat. Il va pouvoir voyager dans plein de pays chauds, très chauds même !

Même pour Mario Monti qui, devenu premier ministre d'un gouvernement qui ne fait que gérer les affaires courantes jusqu'aux prochaines élections italiennes, va pouvoir passer un Noël catholique, chaud et détendu, sans se faire agresser toutes les 5 minutes par Berlusconi, ses télés et ses frasques.

Même pour M. Morsi, pas chrétien mais islamiste, qui va pouvoir se féliciter du référendum égyptien où une large majorité semble l'emporter pour le Oui... avec une participation inférieure au tiers des inscrits quand même. Noël c'est pour les coptes, mais pas cette année ! Chaudes, chaudes, les manifs.

Même pour Psy et sa vidéo qui a dépassé le milliard de visionnages sur Youtube, qui a organisé la plus grande Flash Mob à Paris cet automne et qui a certainement de quoi passer Noël au chaud. Non, je ne mettrai pas le lien ici, Na !

Et enfin pour Bernard Tapie, heureux propriétaire d'un grand groupe de presse, surtout présent dans le midi, de Marseille à Nice. Il va pouvoir s'acheter de nouveaux meubles, peut-être même un bateau ou un club de foot. Ne reculant devant rien, à l'heure où vous lirez ces lignes, je serai déjà sur le terrain (plus chaud j'espère) en train d'enquêter, et je lirai Var-Tapin tous les matins pendant deux semaines, histoire de voir les évolutions de la ligne éditoriale.

Bonnes vacances.
Que de i !


dimanche 23 décembre 2012

Du temps de cerveau pour... l'infini

On ne recule devant rien sur ce blog. Démonstration
1) L'infini est partout autour de nous

2) Comme l'a prouvé Zénon il y a fort longtemps, tout mouvement est impossible. Achille ne peut pas rattraper la tortue, même s'il court beaucoup plus vite. Car au moment même où Achille arrive au point d'où la tortue est partie, la tortue a déjà avancé, même un peu. Et ainsi de suite... à l'infini. Une variante est qu'avant d'arriver au bout du chemin, il faut en avoir parcouru la moitié, et ensuite la moitié de la moitié etc et ...
L'absurdité de ce raisonnement impossible à contrecarrer sans introduire d'autres notions que le mouvement montre bien que l'infini a une raison d'être. Pour en connaître plus sur Achille et la tortue, lisez ce livre culte dont ils sont les héros : Gödel, Escher et Bach - Douglas Hofstadter. Parmi les perles de ce livre, notons la loi (récursive à l'infini) de Hofstadter : En informatique, tout prend toujours plus de temps que prévu, même en prenant en compte cette loi ! Que tous ceux qui ont eu à faire à des informaticiens apprécient cette loi à sa juste valeur.

3) Ainsi de suite, etc, ... sont autant de notations pour indiquer une limite inconnue, peut-être infinie, en tous cas trop grande pour l'imaginer sans se fatiguer. Le langage est infini d'une manière particulière. Les signes utilisés sont en nombre fini, en gros on les trouve sur un clavier d'ordinateur ou dans un casier d'imprimeur, les règles aussi sont en nombre fini, ainsi que leurs exceptions. Mais le nombre de livres qu'on peut écrire est infini, si on ne s'occupe pas de la taille du livre. Il faut évidemment lire le livre de sable de J-L. Borges avec son livre infini et sa bibliothèque infinie.

4) La notion d'infini en maths est très ancienne bien avant les grecs même. Il y a un nombre infini de nombres (entiers) car on peut toujours ajouter 1 au dernier s'il y en avait un. Il y a d'ailleurs autant de nombres entiers pairs que de nombres entiers en tout, même si ça parait bizarre : deux fois l'infini c'est toujours l'infini (le même). Il y a autant de points sur la surface d'une balle de ping-pong que sur la surface de la Terre. Il a quand même fallu attendre le XIX° siècle pour que Cantor étudie précisément cette notion d'infini. En décidant d'appeler "Aleph 0" le nombre de nombres entiers, ou le cardinal de l'ensemble des nombres entiers, Cantor donne à ce cardinal un nom symbolique, celui de la première lettre de l'alphabet hébreu.

5) A partir de là les mathématiciens partent en chasse de l'infini. Deux fois l'infini c'est le même infini. Cela devient plus compliqué quand on doit admettre qu'il y a autant de fractions que de nombres entiers (pourtant il y en a plus !!! Non, non, il y en a autant !!!). Cela devient migraineux quand Cantor démontre qu'il y a par contre plus de nombres réels que de nombres entiers, c'est à dire qu'on ne peut trouver de relation (bijective pour les matheux) entre les entiers et les réels. La preuve par la diagonale en est très élégante, comme souvent en maths. On peut le démontrer facilement à un élève de sixième, comme le fait que la racine carrée de 2 n'est pas une fraction. (Vous me copierez 100 fois l'exercice, non mais !)

6) Il y a donc des familles de nombres infinis, les nombres transfinis. Il y a des définitions différentes et en fait des objectifs différents. Russell ou Bourbaki-Tome I ont sué sur ces questions, non dénuées d'application, notamment en Physique. N'est-ce point Einstein qui disait que l'Univers était fini mais illimité ? Cet article de Wikipedia n'est pas très clair mais si vous avez une ou deux aspirines sous la main, vous pouvez essayer de le lire.

7) En physique, justement et en cosmologie en particulier, un site intéressant ici, très accessible, malgré le (ou grâce au) fait que son auteur soit professeur au Collège de France. Pour lui l'infini n'existe pas, en physique et dans le monde réel. L'infini est le domaine d'autre chose, et également le domaine de tous les excès puisque, depuis Zénon et les théologistes on sait que les raisonnements basés sur l'infini entraînent des conclusions absurdes.

8) Il n'empêche que l'infini est beau et séduisant. Il y a plus de points dans l'épaisseur d'un ongle de bébé que d'étoiles dans le ciel. Et seul Buzz l'éclair peut vouloir aller vers l'infini et au-delà...

9) L'infini est partout autour de nous.


samedi 22 décembre 2012

Histoire et Privilèges

Une nouvelle ère, donc des nouvelles excuses.

Dans l'affaire belge, la bataille fait rage comme sur une scène de théâtre avec des effets de manches et des tirades, entre Cyrano évidemment, et des exercices de déclamation pour ou contre untel, avec forces jurons, de par Dieu, palsembleu et autres génuflexions hypocrites. Bientôt tout le monde du spectacle sera dans l'un ou l'autre camp. On attend avec impatience les prochaines cérémonies des César ou des Molière... retransmises en direct de Néchin.

Quand les autres s'en mêlent, les hommes d'affaires qui voudraient devenir belges mais dont les belges ne veulent pas, se posent alors des questions. Qu'est-ce qu'être français, ou belge, ou monégasque ? Qu'est-ce que payer des impôts ? Bernard Arnault se le demande, Alain Afflelou aussi (même si pour lui c'est plutôt Londres).

La bataille devient évidemment idéologique et historique. On a entendu les mentions de "guerre civile" par le MEDEF, de "Guerre de tranchées" et de "1789" par ceux qui sont montrés du doigt. Au-delà de ces situations qui ont toujours existé pour les riches et les privilégiés, on sent poindre une tendance très XVIII° et XIX° arrondissements siècles. Comme si François et ces horribles socialistes allaient lancer une nouvelle nuit du 4 août 1789 pour tuer ces infâmes privilèges. Déjà à l'époque, les riches aristocrates français étaient partis à l'étranger, dans les autres Cours, à Londres et en Allemagne. Les exilés célèbres l'ont quand même plus été pour des raisons politiques ou de sécurité personnelle que pour des raisons fiscales, en tous cas officiellement.

Pour des gens qui vivent aujourd'hui, jeunes ou pas, connaissant l'Histoire de France ou pas, ces arguments sont ridicules des deux côtés. Mélenchon ne dit rien d'ailleurs à ce sujet, pendant que son parti refuse au Sénat de voter le budget. Il a raison de se taire. C'est pourtant une évidence qu'il y a des riches, français et non français, et qu'ils vivent avec des règles différentes. Aux USA, la pression sociale des autres milliardaires pousse même les plus réticents à être généreux, le dernier en date étant le fondateur de Facebook, grand moraliste devant l'Internéternel. Pas seulement pour des raisons de déductions fiscales. Mais pour leur image. D'ailleurs aux USA, les expatriés payent quand même leurs impôts dans leur pays d'origine, sauf à perdre leur nationalité.

Je proposerais bien à ces expatriables de choisir le Vatican, paradis fiscal bien connu. Même les personnages condamnés pour scandale et révélations sulfureuses (excusez le mot) peuvent être graciés par le Pape, Chef de l'Etat. Evidemment, il y a un hic. Pour être domicilié au Vatican, il faut être catholique, pratiquant et ordonné ou très généreux donateur. Il y a là un business à faire. On peut toujours acheter à Rome des indulgences (vraies et fausses) comme au bon vieux temps d'avant la Révolution. Peut-on acheter une nationalité ? J'avoue mon ignorance. Si un de nos lecteurs savait...

Bonnes fêtes en tous cas. Ce blog continuera tous les jours pendant la trêve des confiseurs.

vendredi 21 décembre 2012

Premier billet après la fin du monde

Bon.

C'est une nouvelle ère. On va voir ce qu'elle devient. Il y a un peu de temps, car chez les mayas cela dure plusieurs quinquennats.

Comme tout changement, il faut un petit bilan du passé. Nous nous focaliserons ici uniquement sur des événements importants, en fait un, c'est à dire... Ce blog.

Né le 6 mai, ce blog est quotidien et j'en suis l'unique auteur, avec la participation épisodique d'artistes contributeurs, au premier rang desquels Z Lartiste.
Nous en sommes donc aujourd'hui au 231ème billet. J'espère que la fin du monde ne s'est pas produite pour vous, car finalement le monde est fascinant et la vie vaut la peine d'être vécue. Les médias, un peu dépourvus quand la fin du monde ne fût pas venue, vont maintenant chercher quand est la prochaine fin du monde annoncée. Sur ce sujet, je suis sec, désolé. Même les vrais scientifiques doivent se décarcasser pour justifier qu'il n'y a pas de fin du monde... On nage dans l'étrange et l'Ange du Bizarre cher à Edgar Poe est en train de nous pousser lentement mais sûrement dans le vide.

Donc, sur ce blog, les 10 billets les plus lus ont été les suivants, à ce jour, le premier de très loin :



7 juil. 2012, 1 commentaire

25 août 2012, 3 commentaires




13 juin 2012

12 nov. 2012

18 août 2012

7 déc. 2012


Et les 10 pays qui ont fourni le plus de lecteurs sont : France, États-Unis, Allemagne, Canada, Russie, Belgique, Royaume-Uni, Viêt-Nam, Suisse, Espagne.

Merci et couvrez-vous bien ! 

Comme le dit François (si, si !) : "« Je n'étais pas très inquiet sur ça. Mais je voulais dire que ce n'était pas la fin de la France. La France est un grand pays et tout commence ». 



jeudi 20 décembre 2012

Après l'Algérie

Bon, François est donc allé en Algérie, à Alger puis à Tlemcen.

Déclaration commune des deux chefs d'Etats, et discours de François devant le parlement algérien, ici sur le site de l'Elysée, avec force photos et vidéos.

Les analyses dont effectivement très différentes sur un sujet qui divise encore profondément les courants politiques français. Le Nouvel observateur ou Marine Le Pen n'ont pas le même avis.

François a étendu le discours France-Algérie au passé colonial de la France : Il a reconnu «les souffrances que la colonisation française a infligées au peuple algérien» et a qualifié la colonisation de système «profondément injuste et brutal».

Quels que soient les mots qu'il aurait dit, ses mots auraient divisé et auraient enclenché des critiques. A-t-il réussi à plaire aux algériens pour préparer un nouvel âge et un nouvel avenir, a-t-il en même temps réussi à ne pas heurter en France pour ne pas aggraver la crise de confiance ? A priori oui, globalement. On sent même un certain climat de déception dans certains médias qui auraient préféré des paroles fortes et provocatrices pour faire couler plus d'encre et de bits sur les réseaux, c'est un signe. A ce rythme et à cette date, il est vraisemblable que les conséquences de ce voyage ne soient pas immédiatement visibles, ni avec l'Algérie, ni avec ses deux voisin, le Maroc et la Tunisie que François ira rencontrer au début 2013 (c'est-à-dire très bientôt). J'ai même lu des propos désabusés à droite qui disaient qu'il n'avait rien dit de plus que Sarkozy !!! C'est dire ! François n'a donc exprimé ni excuses, ni repentance, même si à droite on essaye de lui faire dire.

Dans la déclaration, pas de grosse annonce surprenante, pas non plus de gros contrat signé, à part Renault et Sanofi, compte tenu des énormes barrières mises par l'Algérie au "business", en premier lieu l'inconvertibilité de la monnaie. On notera une insistance sur l'éducation et l'accueil d'étudiants algériens en France, y compris grâce à une éventuelle future Maison de l'Algérie au sein de la Cité Internationale Universitaire de Paris. Pas un mot sur le Mali (L'ONU vient tout juste d'autoriser une intervention), ou les relations avec les voisins proches.

C'est dans des petits signes à suivre, lentement et sûrement, que se mesurera l'impact de cette visite, et il y a matière à beaucoup de sujets : la francophonie, les contrats entre entreprises, les universités, le Mali par exemple. Mais aussi les harkis, le droit de vote des étrangers en France pour les élections locales et l'ouverture (réciproque) des archives aux historiens.

Et, par solidarité mathématicienne, le dernier mot pour El Watan à propos de Maurice Audin.

mercredi 19 décembre 2012

Avant l'Algérie

Avant que François ne parte ce mercredi pour sa première visite officielle en Algérie, il reste des choses à dire.

Il y a quand même un Conseil des ministres aujourd'hui avec un ordre du jour qui abordera le projet de loi sur la séparation et la régulation du secteur bancaire, grande promesse de François et source de multiples problèmes économiques, financiers et politiques. On parlera aussi du Livret A et du SMIC, pour les pauvres. Grand écart annoncé.

A propos de l'Elysée, vous avez certainement remarqué que le site Internet de l'Elysée a changé de style. C'est pas mal et assez clair. Evidemment tout le passé a été effacé comme à chaque changement de Président et on n'est pas loin de 1984 et de la réécriture du passé stalinien. Heureusement il y a archive.org, la machine à remonter le temps de l'Internet avec les anciennes versions ;) mais pas toujours complètes... D'ailleurs, veuillez accepter mes excuses pour ce blog ici : lorsque j'ajoute des liens vers l'extérieur, ils peuvent changer après coup ou disparaitre et donc vous risquez de tomber dans le vide de l'oubli d'Internet, celui que ni Facebook ni Instagram ni Google ne veulent voir exister, car comme ça ils peuvent vendre nos données privées aux annonceurs pendant plus longtemps... mais je m'égare.

Hier, dans la série de mes égarements, j'ai lu la tribune que Jacques Attali a publié chez Slate.fr, dont il est l'un des fondateurs, pour nous donner sa vision de la France, car évidemment François n'en a pas selon lui. Avec sa théorie des 4 F il espère fixer les termes d'un débat. Et si on jouait le jeu ?
Version officielle : Fluidité, Fraternité, Francophonie, Fédéralisme
Autres pistes possibles :
- Attali, Autorité, Anticipation, Amertume
- Politique, Public, Pragmatisme, Partenariat
- Vision, Vérité, Visibilité, Volonté
- Respect, Réalisme, Réussite, Rythme
- Déontologie, Droits, Devoirs, Durée
- Efficacité, Efficience, Entrepreneuriat, Elite
- Imagination, Impact, Innovation, Idéalisme
...

Et puis, il faut fêter dignement le rassemblement retrouvé de l'UMP grâce à l'accord signé après un mois de crise interne. Reste maintenant à l'appliquer et à élire à la fin de l'été un président pour ce parti. Un beau cadeau, enrobé de pragmatisme électoral, a été la victoire 3 à 0 pour les députés UMP et assimilés aux élections législatives partielles. Score final : le PS a perdu un siège.

Pour revenir à l'Algérie (on en reparlera demain après la visite de François), quelques liens intéressants à lire avant :

- Jeune Afrique, avec comme toujours une analyse fine et non francocentrée.
- Le Nouvel Observateur, avec le "lobby Marocain" en embuscade et la visite préventive de Fabius à Rabat il y a quelques jours.
- Le Figaro, avec un faux air objectif minimisant l'impact de la visite
- Liberté-Algérie, El-Annabi, El Watan, Le Soir, pour des avis algériens

Grand moment de calme consensuel avant... quoi ? On verra bien.

mardi 18 décembre 2012

Exit RGPP, Hello MAP

Kézaco ???

La révision générale des politiques publiques, la bien-nommée RGPP, est donc morte. Vive la modernisation de l'action publique, la MAP. La RGPP a duré de quand à quand ? De 2007 à 2012 ? Comme c'est bizarre.

Tout ça concerne la manière dont l'Etat construit ses politiques, les met en oeuvre, les suit et les évalue. L'introduction d'indicateurs globaux dans les grands politiques de l'Etat avait fait grand bruit à l'époque, mais peu de fumée et d'effets visibles.

A l'issue d'un séminaire gouvernemental ce jour, le Premier Ministre a donc lancé ce nouveau mouvement afin de dynamiser l'Etat de réaliser 10 milliards d'économies.

Les premiers secteurs visés sont intéressants à regarder, car ils représentent évidemment les domaines où les économies seront les plus importantes et les difficultés à venir les moins grandes : autant commencer par des domaines où il y a plus de chances de réussir et de faire plus d'économies (et de modernisation évidemment).

Le communiqué de presse est ici (pdf) et la liste à la page 18.

Pour faire suite à notre billet d'hier sur les Assises de la Recherche, à noter deux évaluations prévues

En janvier : la politique de soutien à la vie étudiante
En avril : la coordination de l'action internationale en matière d'enseignement supérieur et de recherche

En avril également : l'organisation et le pilotage des réseaux à l'étranger

Après la révision, la modernisation donc. Voici un nouveau mot-valise utilisé pour dire autre chose. Reste à voir si au-delà du changement de nom il y aura des résultats à montrer, une gouvernance améliorée pour faire évoluer ces politiques. Comme le même comité interministériel s'occupera aussi de simplifier les démarches administratives pour les particuliers et les entreprises, il devrait y avoir du concret, comme dans la décision n°6 : Permettre de créer, modifier et dissoudre son association loi 1901 par internet (no comment).

La France donne l'exemple, bientôt le monde. Vive la MAP, vive la Mappemonde !

lundi 17 décembre 2012

Recherche

Aujourd'hui 17 décembre a donc été publié le rapport "Berger" qui conclut les Assises de l'enseignement supérieur et de la recherche en France.
Le texte de ce rapport est ici.


Jolie photo, pleine d'éminent(e)s universitaires, prix Nobel au Premier rang, Médaille Fields à l'extrême gauche...

88 pages, 135 propositions dont certaines surprenantes car au-delà du mandat initial. A noter la bonne proportion de recommandations ayant trait à l'international... pour une fois qu'il n'y a pas que du franco-français, on ne va pas s'en plaindre.

Reste maintenant à transformer cela en projet de loi (du boulot pour la ministre à gauche au premier rang) et à faire voter de tels textes dans un contexte toujours passionné, celui des étudiants et des chercheurs (du boulot pour le président à côté de la Prix Nobel au premier rang).

Quelques propositions intéressantes et choisies par moi :

14. Augmenter le taux d’encadrement des étudiants de premier cycle.

21. Rattacher par partenariat chaque CPGE avec une université, dans laquelle les étudiants en CPGE seront inscrits. Introduire dans les programmes des CPGE des cours délivrés par des enseignants chercheurs.

28. Annuler l’accord signé le 18 décembre 2008 entre la France et le Vatican et portant sur la reconnaissance des grades et diplômes dans l'enseignement supérieur.

35. Créer un statut particulier de doctorant en formation tout au long de la vie.

36. Mettre en place une initiative ambitieuse de l’enseignement en ligne, véritable service public d’enseignement supérieur en ligne et pour tous.

56. Encourager les mobilités entre les différents statuts de chercheur, d’enseignant chercheur, ou d’employé d’autres secteurs du monde socio-­‐économique.

74. Promouvoir la diffusion d'émissions scientifiques par les medias publics, avec implication d'acteurs de l’enseignement supérieur et de la recherche, en privilégiant les approches pluridisciplinaires et en promouvant la parité femmes/hommes dans les intervenants.

93.Transférer la responsabilité des actes de recrutement et de gestion des personnels enseignants (dont le droit de veto sur les recrutements), actuellement exercée par le Président, à une instance émanant du conseil scientifique et du conseil des études et de la vie universitaire en formation restreinte selon le corps concerné.

95.Transformer les PRES en grandes universités démocratiques dotées de conseils élus...

118. Mettre en place dans tous les établissements une évaluation « multifacettes » des enseignements – s’appuyant notamment sur l’évaluation faite par les étudiants –, sur la base d’un cadre méthodologique établi nationalement, adapté ensuite par chaque établissement à ses spécificités.



Et puis, parce que c'est un peu aride, merci à Z Lartiste pour ces deux dessins sur la (dure) condition de chercheur !



dimanche 16 décembre 2012

Du temps de cerveau pour ... la minimanie

Minimanie ?

n.f.

Domaine : Économie et gestion d’entreprise.
Définition : Engouement pour tous les biens de consommation de taille réduite.
Note : L’expression « Kawaii mania » est à proscrire.

C'est la définition officielle des académies et autres commissions de terminologie qui remplissent de temps en temps les pages du Journal Officiel. Rappelez-vous, on en avait parlé un peu ici-même.

La minimanie est partout autour de nous. Elle vient évidemment du Japon où tout est petit et où l'ingéniosité des constructeurs est affarante. Mais elle se répand à grande vitesse chez nous. Petite revue de détail.

Les téléphones mobiles sont devenus de plus en plus petits. On exhibe fièrement son zinzin sur la table pendant un rendez-vous, comme un signe de force inversement proportionnel au même sans les n. Les téléphones ont beaucoup réduit, puis, se sont enrichis de nouvelles fonctions pour devenir des smartphones qui ressemblent en fait à de petits ordinateurs (et qui en sont). Tout est de plus en plus petit dans le monde de la téléphonie et ce n'est pas près de s'arrêter avec les objets connectés qui sont en fait des objets normaux équipés d'une puce ridiculement petite pour les relier au monde.



Mais la minimanie était, avant cela, la passion des miniatures, des réductions d'objets normaux. Des trains, des meubles et des maisons, mais aussi tout ce qui passe par la tête des créateurs doués de leurs mains, et dotés de petits doigts habiles (Enfin pour la plus petite voiture au monde ci-dessous, elle est quand même photographiée grâce à un microscope électronique, il faut des très petits doigts).



A propos d'objets électroniques, même si c'est petit, il faut les fabriquer, les utiliser, les réparer, les jeter et les recycler. ET c'est de plus en plus complexe. Minimanie oui, mais maxiproblèmes pour gérer tout ça, évidemment irréparable. Une très belle petite vidéo ici à ce sujet. Cliquez, ça vaut la peine.

Et à propos d'ordinateurs, la course aux petits ordinateurs est lancée, entre tablettes et minitablettes, MacBook Air et équivalents, RaspBerry et autres. Raspberry ? C'est ça : un des plus petits ordinateurs au monde, complet pour moins de 20 euros.


Les sociologues, évidemment, ont réfléchi sur ces phénomènes : Le Small is beautiful, ici vu par les belges, les bretons, les thésards ; les psys aussi, de la marionnette aux organes de reproduction.

Tout ça n'est rien !
Après la minimanie et la micromanie, voici venir la nanomanie et les nanotechnologies. Chaussez vos lunettes (ou faites-vous opérer d'un coup de micro-chirurgie au Laser. Nous sommes condamnés à être entourés d'objets de plus en plus mini, dans notre consommation courante.

Et dire que l'Homme est fier de la taille de son ... cerveau !

samedi 15 décembre 2012

Nommé désir

Nommé désir ou pas ?

Le nouveau tramway parisien est nommé T3b (Teb pour les geeks). Il parcourt le deuxième tiers de la ceinture de Paris, la plus éloignée du centre. Après le premier tiers au sud et avant un éventuel solde au nord-ouest si les riches l'acceptent.

Un tramway c'est bien. Il y en a beaucoup en cours dans plusieurs villes françaises, choix d'urbanisme intelligent mais cher. Avant la crise, c'était perçu comme le summum du progrès et de l'écologie. Aujourd'hui, certaines villes reviennent en arrière et préfèrent des bus (propres aussi) en site propre. C'est beaucoup moins cher à construire et surtout à entretenir. Pourtant il y a un charme particulier au tram, avec son bruit particulier à chaque ville, l'impression d'être ailleurs, comme en voyage dans sa propre ville. il y a surtout une notion de non-séparation, comme si la frontière disparaissait entre les deux côtés des voies. En effet ces voies permettent de voler de l'espace aux voitures pour le rendre aux piétons et aux autres. Ce sont des voies plus calmes, plus nonchalantes même.

C'est encore plus vrai quand le tram marque presque une frontière, comme à Paris, où malgré le fait que le tram est dans Paris (avant le périphérique), les boulevards extérieurs séparaient deux mondes, l'intra-muros et le reste du monde. On connaît tous des parisiens qui se sentent mal quand ils sortent de ces murs virtuels entourant Paris. L'avantage de ce tram est donc aussi le gommage des frontières avec les communes accolées à Paris.

Ces quelques phrases paraîtront bizarres à ceux qui ne connaissent pas bien les rapports de force entre parisiens et banlieusards. Il y a là un équilibre qui sera bouleversé par ce tram, à terme. à long terme évidemment, car Paris avec ses différentes ceintures successives à grossi petit à petit. Et les limites passées de Paris existent encore. Par exemple, le fait d'avoir passé à double sens les grands boulevards entre République et Opéra il y a quelques semaines n'est pas un détail. Ce boulevard devient beaucoup plus qu'avant une rue normale, pas une tranchée entre deux Paris, celui du centre et celui des Faubourgs. Allez voir des visites virtuelles de Paris comme la toute récente de Dassault Systems ou les innombrables cartes anciennes et interactives de Paris. Relisez Dumas et ses métaphores bedonnantes sur Paris et sa ceinture qui éclate à cause de son gros ventre (aujourd'hui parti à Rungis). Allez marcher dans Paris et sentir toutes ces frontières invisibles qui séparent des quartiers très différents à 20 mètres près. Allez marcher dans une grande manif pour vous réapproprier la ville.

Un petit voyage donc, en ce samedi triste et pluvieux, une petite évasion, quelques minutes de finesse dans ce monde de brutes où les tramways ne s'appellent plus désir et où les T shirts de Marlon Brando tiennent avec des bretelles, comme les autoroutes.

vendredi 14 décembre 2012

La négociation

C'est un art délicat, quel que soit le domaine. En politique et en diplomatie, c'est un art cruel.

Le petit livre de Francis Walder, prix Goncourt en 1958, "Saint-Germain ou la négociation", Folio, n'a pas pris une ride. Lisez-le si vous m'en croyez. Il raconte, au détour d'une obscure négociation ancienne et peu connue, le déroulement d'icelle et ses changements de rythme et de rapports de force, en paignant des personnages très intéressants. C'est un livre utilisé dans les écoles de management et de relations internationales, et pas seulement en Belgique, royaume de la négociation.

A Bruxelles, justement les avancées du Sommet européen qui vient de s'achever satisfont toutes les parties qui y trouvent du gagnant-gagnant chacun de leur point de vue. Les petits pas à chaque Sommet, ou au contraire les avancées géantissimes lors de Sommets de la dernière chance sont un moyen d'avancer dans les négociations plus globales. Tout va bien dès qu'il y a un cap, que dirais-je une péninsule, un roc, un pic (mais je m'égare, Gérard). La mise en place d'un mécanisme d'appui aux Etats pour appuyer des contrats de compétitivité et de croissance est une décision osée, dont s'enorgueillit François, mais qu'Angela tempère en limitant les crédits associés, par exemple.

Pour la Syrie, où la négociation visible est inexistante, un diplomate russe a osé, avant de se faire contredire et pour la première fois, dire que le gouvernement syrien était en train de perdre et ne contrôlait plus la moitié de son territoire. L'envoyé spécial de l'ONU est donc maintenant mandaté par les USA et la Russie pour des négociations évidemment complexes.

On dit souvent des diplomates, que quand ils disent oui, ils veulent dire peut-être - que quand ils disent peut-être, ils veulent dire non - et que quand ils disent non, ce ne sont pas de vrais diplomates...




jeudi 13 décembre 2012

Pour quelques milliards de plus...à Bruxelles

L'Eurogroupe a décidé.

34 milliards pour la Grèce, après des mois d'un feuilleton haletant (pour les financiers). La Zone Euro a donc enfin pris une décision. On voit bien que la proximité du Sommet semestriel des Chefs d'Etats européens approche à grands pas et qu'il fallait montrer un résultat ! La Grèce peut respirer un peu, en attendant les suivants.

D'ailleurs dans la nuit, un compromis historique a été trouvé sur la supervision des banques de la zone Euro, à quelques encablures du même Sommet. Le compromis satisfait tout le monde, même les 3 pays qui n'y participeront pas car leurs politiques nationales sont trop importantes pour eux (Suède, Tchéquie et évidemment Royaume-Uni). On admirera l'habileté du compromis sur plusieurs points :
- ce n'est pas encore l'union bancaire chère à François, mais un premier pas nécessaire (et non suffisant)
- les banques régionales allemandes sont officiellement hors de cette supervision systématique mais pourront être dedans si la BCE le veut et au coup par coup
- les pays hors zone euro qui sont naturellement exclues de ce mécanisme ont quand même eu leur mot à dire et la supervision sera supervisée par une supervision plus large que la zone euro, si vous me suivez
- les chefs d'Etats pourront donc entériner ces accords et aller plus loin ou pas suivant leur(s) humeur(s)
- Tout ça ne coûtera que quelques milliards de plus.

Finalement, l'Euro commencerait-il à exister avec une gouvernance commune et disposant de vraies responsabilités ? Tout ne serait-il pas décidé par la main invisible du marché financier ? L'Europe se dirigerait-elle vers des décisions fortes en dépit de la proximité d'élections allemandes en 2013 et européennes en 2014 ?

Enfin, 2 décisions c'est toujours bon à prendre !

Parce qu'à propos de la Belgique et de Bruxelles, c'est toujours autant le b...l avant les élections de 2014. Par exemple (extrait du Soir de ce jour)
"Transferts de compétences. Attention, sujet explosif ! Les présidents s'affairent en coulisse 
Le « communautaire » n'est pas une exclusivité nord-sud. Parfois, on se débrouille très bien tout seuls. Sud-sud. Entre partis francophones. Prenez le chapitre deux de la sixième réforme de l'Etat : le « transfert de compétences » . Gros enjeu, on le sait : des compétences en matière d'emploi et de soins de santé, entre autres, passeront des mains du fédéral à celles des entités fédérées. La Flandre d'un côté. Le sud du pays de l'autre. Justement : quel est ce « sud » ? Les Régions ? L'ex-Communauté française, rebaptisée Fédération Wallonie-Bruxelles ? Un peu des deux ? C'est là que les Gaulois s'empoignent. Risquent de s'empoigner..."
Ceux qui comprennent quelque chose à la politique belge sont priés de m'expliquer...
Moi j'ai retrouvé un vieux dessin pédagogique de Yacine en 2001 :


UMP PS : Et non, il ne s'agit pas de parler des quelques millions de plus pour Depardieu exilé en Belgique pour des raisons politiques.

mercredi 12 décembre 2012

Chers amis

"Chers amis, c’est avec joie que je m’unis à vous par twitter. Merci pour votre réponse généreuse. Je vous bénis tous de grand cœur."
Reçu ce tweet aujourd'hui de @pontifex_fr, c'est à dire du Pape lui-même, comme prévu.

Chers amis ? Ah bon ? C'est nouveau, ça. Le Pape a utilisé son index pour envoyer lui-même ce tweet tapé par ses services en 8 langues. L'église est jeune.

En même temps, l'Eglise a choisi ce jour, aujourd'hui le 12/12/12, pour lancer les célébrations de Notre-Dame de Paris* pour ce qui est son 850ème anniversaire. L'église est vieille.

En fait il s'agit d'une longue célébration qui culminera à plusieurs moments, en février avec l'arrivée de nouveaux hommes politiques nouvelles cloches toutes belles et qui vont redonner de la voix à la plus grande église de Paris, puis avec 850 concerts d'orgue dans 850 églises en même temps... le 6 mai 2013... Le 6 mai, date anniversaire de ce blog, Merci, Merci ! et accessoirement de l'élection de François. L'Eglise est trop bonne avec les laïcs.

En même temps, François justement annonce ses mesures contre la précarité et lance ses contrats de génération, entre jeunes et vieux, amis et unis... Aucun rapport avec le début de ce billet naturellement. Il ne s'agit pas de mélanger le laïc et le religieux. A ce propos un joli dessin de Martin Vidberg avec le Père Noël lui-même ;)

Que c'est beau, tout ça.

Note
* A ne pas confondre avec Notre-Dame-des-Landes où l'expulsion vient d'être ordonnée.