lundi 9 juillet 2012

Conférences et Sommets



Aujourd'hui début donc de la grande conférence sociale, à ne pas confondre avec les sommets organisés pendant le précédent quinquennat. Une petite leçon de sémantique pour bien comprendre les différences :

- les sommets organisés par Sarkozy étaient du spectacle, du bling-bling, alors que les conférences organisées par François sont du sérieux. La preuve, au lieu de les organiser dans des palais ministériels ou présidentiels, comme à Grenelle, on les organise dans des Palais, au Conseil économique social et environnemental, hébergé dans la belle grande salle du grand Palais d'Iéna, un autre grand hémicycle.



- les sommets étaient de simples sommets, la conférence est une "grande" conférence, donc c'est plus grand.

- le président ouvre la conférence, et il rencontre même avant l'ouverture officielle les principaux acteurs pour convenir ensemble du ton et des résultats attendus. Sarkozy étant le Sommet à lui tout seul n'avait pas besoin de rencontrer les acteurs, puisque les conclusions étaient déjà balisées avant.

- en fin de conférence, rien de concret n'est attendu, sauf un accord consensuel sur une méthode de travail, l'ouverture de discussions autour de grands thèmes et un agenda serré avec un bilan à faire dans un an. Un sommet n'a jamais de bilan et Grenelle I ou II ne sont jamais analysés a posteriori, car un Sommet se suffit à lui-même.

- une conférence dure 48 heures (moins les repas, les cocktails et les nuits) alors qu'un sommet ne dure qu'une journée. C'est donc mieux !

- une conférence sert à développer le dialogue social, alors qu'un sommet sert à développer le dialogue social. La différence est que dans le cas du sommet, le dialogue était avec le président, alors que la conférence est avec le premier ministre, même si la conférence est ouverte par le président. C'est clair ?

- un sommet est en fait une conférence au sommet, avec des têtes et des chefs, et pour montrer l'importance de ces têtes. Une conférence tout court n'est donc pas forcément uniquement avec des têtes, mais il peut y en avoir. Ce qui compte dans une conférence, ce sont les contenus et les propos tenus. Dans un sommet, ce sont les têtes.

- après la réunion (du groupe des amis du peuple syrien) et la rencontre (avec Angela célébrant les 50 ans de la nouvelle relation franco-allemande), en attendant le conseil (des ministres) et un futur séminaire (des ministres sur un sujet donné), tout cela fait beaucoup d'occasions de discuter et de discourir. Ce discours de la (nouvelle) méthode prônée par François est bien. Beaucoup d'interlocuteurs voudront passer de la parole aux actes. Beaucoup de contradicteurs voudront disséquer le discours et limiter l'action aux simples paroles, pour mieux critiquer le gouvernement. On attend donc les conclusions de mardi soir avec un grand intérêt.

Peu importe le flacon, pourvu qu'on ait l'ivresse... Pendant ce temps ce sont les travailleurs qui trinquent !

Et, pour conclure, quelques mots d'un autre Sommet, celui de la Francophonie, prévu en octobre à Kinshasa. Rencontre importante attendue ce jour entre François et M. Abdou Diouf, secrétaire général de la Francophonie pour en parler : Sommet à Kinshasa ou pas ? A cette date ? Y aller ou pas et dans quelles conditions et à quelles conditions ? Après une semaine plutôt africaine pour François, c'est l'occasion d'avancer un peu plus vers une nouvelle politique. Un Sommet avec un S majuscule car ici les têtes sont des chefs d'Etats et de gouvernements, excusez du peu.


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