mardi 10 juillet 2012

Quand l'adjectif négatif est positif

Beaucoup de confusion entre négatif et positif en ce moment.

Pour la première fois de son histoire (longue) la France a donc emprunté de l'argent à un taux négatif. Très légèrement négatif certes, du genre 0,006% mais quand même !

Pour nous autres, citoyens normaux, et même pour les emprunteurs en masse comme les entreprises et les Etats, emprunter de l'argent à quelqu'un c'est au mieux payer peu d'intérêts ou même pas du tout. Mais payer des intérêts négatifs est en fait très positif. C'est comme si la France était une banque de dépôt où on peut venir placer de l'argent, sans espoir de toucher des intérêts, avec des frais très faibles à payer et juste la garantie de retrouver plus tard son capital. Depuis quelques mois l'Allemagne était dans ce cas et tout le monde trouvait cela normal, vu la solidité de l'économie allemande. Mais maintenant que la France est également dans ce cas cela soulève au moins deux questions :
- il y a tellement de capitaux qui se baladent, non placés dans des placements productifs et à moyen long terme, que ces fonds doivent en permanence trouver des lieux sûrs où ils ne génèrent pas des frais de gestion gigantesques et où ils sont certains d'être récupérables. Cet argent mouvant, mobile coûte cher à transférer, à gérer. La mise au frigo France pendant quelque temps est un moindre mal qui intéresse donc des investisseurs ou spéculateurs entre deux "coups".
- La France s'affirme, même après les élections et les catastrophes prédites par le droite avant, comme un frigo de bonne qualité, pas autant qu'une marque allemande, mais quand même ! Ce sont les anglais qui vont être contents. Cette nouvelle tombe plutôt bien pour la visite officielle de François à Londres, royaume des banquiers spéculateurs.

Négatif ou positif le résultat de la grande conférence sociale après le discours de François ? Ce billet est écrit avant le discours de clôture du Premier ministre, mais la tendance est au positif, dans un climat négatif. La croissance n'est pas encore là, mais plusieurs concertations seront annoncées et certainement quelques lois ou décrets en juillet pour poser des rustines en attendant de changer la chambre à air avec des réformes de structure. La lecture du Journal Officiel sur son iPad en juillet sur la plage est un plaisir très positif !

A propos de chambre à air, les contrôles positifs sur le Tour de France, les gardes à vues et autres exclusions ont commencé à pimenter la première semaine, avant les grandes pentes (positives et négatives) de la montagne. Ca serait bien, qu'un jour, on puisse (ne pas) regarder un Tour de France sans entendre parler de dopage. Mais ne rêvons pas...

A propos d'Allemagne, il n'y a pas que nos parlementaires qui sont doués pour les coups tordus et pour faire plus avec moins. Certains députés allemands, très peu nombreux ont réussi à profiter du match de foot Allemagne-Italie pour faire passer une loi liberticide, alors que tous les autres devraient regarder le match. Match perdu et loi votée ? Du négatif pour du positif ou le contraire suivant son positionnement politique... Tout cela dénote quand même une étrange confusion qui plane sournoisement au-dessus de nos têtes comme un vol de criquets au-dessus de plantations africaines.

A propos d'adjectifs, vous avez remarqué qu'on ne parle jamais de décroissance, mais de croissance négative. On ne parle jamais de baisse mais de ralentissement de la hausse. Tous les parents savent bien que ce sont les noms qui comptent et pas les adjectifs, et qu'aucun enfant n'entend la négation. Si vous dite "ne touche pas" à un enfant, il n'a qu'une envie c'est de toucher. Si vous dites "parle moins fort", le seul mot qu'il n'entend pas c'est le "moins". C'est la même chose pour les adultes et la communication publique.


adjectif, négatif, positif
tif, tif, tif... c'est les vacances, il faut aller chez le coiffeur

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