jeudi 31 janvier 2013

Grève 1

C'est enfin le jour.

La première grève nationale des fonctionnaires sous l'ère François. Manifs un peu partout en France et à Paris dans les beaux quartiers, le 6° et le 7°, le quartier des ministères évidemment. Réunion avec la ministre en charge dans une semaine pour compter les points.

Les syndicats de fonctionnaires étaient bien silencieux pour le moment, attendant le moment de parler d'augmentation, maintenant que les augmentations annuelles de base ont été accordées comme d'habitude. Il parait que certains fonctionnaires travailleraient presque 40 heures par semaine.

Les attentes à cette journée sont intéressantes à décrypter.

Le gouvernement va tester sa capacité à tenir une position relativement unie, a priori plutôt ferme face aux revendications, tout en ne s'aliénant pas les autres partis de la gauche, et même si ces partis votent contre le budget en général tout en disant faire partie de la majorité. Les marges sont étroites mais de nombreux regards sont tournés vers la France à cette occasion, et pas seulement les élites financières ou les agences de notation.

Les syndicats redorent un peu leur blason en rassemblant pour une cause sociale, alors qu'ils ont été absents des manifestations "de société" récentes. Ils préparent également les élections professionnelles.

Les fonctionnaires eux-mêmes, au-delà de leurs revendication par corps, niveau ou secteur d'activité (éducation, santé, fonction territoriale), essayent de montrer leur rôle et de combattre la lente érosion du nombre de fonctionnaires et la redistribution dans des secteurs différents. Un agent administratif ne peut pas devenir prof comme ça. On manque de profs et l'Etat a du mal à en trouver. Idem pour d'autres exemples évidemment.

Les politiques surveillent le moindre dérapage pour redorer leur blason après un ras-le-bol de plus en plus important sur le poids des questions de société. Les médias politisés se remettent au diapason des manifs. On reste encore sur la rive gauche du Rubicon de la Seine.

Restera à compter les manifestants et les ballons. Pour vous entraîner, une photo (manifestation des fonctionnaires le 28 mai 1968, place Napoléon, à La Roche, en Vendée, si, si !)



A suivre donc lors de la réunion de concertation du 7 février.

mercredi 30 janvier 2013

GPA USA AGA

Au détour du scandale du jour sur la GPA on apprend quelque chose.

En France la Gestation pour autrui (GPA), c'est à dire les mères porteuses, est interdite et le restera.
La circulaire du scandale publiée ce jour par la Ministre de la Justice, Madame Taubira, demande aux officiers d'Etats-Civils en France de répondre favorablement aux demandes qui leurs sont faites en cas de naissance à l'étranger de ce type, lorsque l'enfant a des papiers de son pays de naissance et que les parents souhaitent officialiser la situation de l'enfant. Pour le moment c'était laissé à la libre décision de chacun.
Evidemment, au moment même du débat sur le mariage, et après un discours plutôt brillant de la même ministre pour le défendre, ça fait mauvais genre. Bourde ? Inconscience ? Provocation ? Ou du côté de l'oppostion : Amalgame ? Suspicion d'intentions cachées ? Rejet de tout ce qui n'est pas catholique ?
Ce débat de société existe de toutes façons : Le Parlement européen se saisit de la question en mars. Il y a des pays où c'est autorisé et donc des parents peuvent y aller. Parmi ces pays, il y a les USA.

Les USA justement ont des pratiques de société très différentes suivant les Etats, du mariage homo à la consommation de drogues douces, en passant par les armes et l'avortement. On pourrait croire que les réglementations sont plus légères qu'en France ou en Europe. Ce n'est pas toujours le cas. Tout étranger né sur le sol américain est citoyen US. Un bébé sous GPA né aux USA a donc automatiquement un passeport US. Pour être président des USA, il faut être né aux USA. Vous vous souvenez peut-être de cette polémique débile lancée par les républicains qui soutenaient qu'Obama n'était pas né sur le territoire US ! D'ailleurs je suppose que c'est la même chose pour le vice-président qui peut le remplacer.

Aux USA donc, John Kerry vient d'être nommé comme Secrétaire d'Etat, en charge de toute la politique étrangère et en remplacement d'Hillary Clinton. C'est le plus français des américains dit la presse. Il parle français ! Quelles sont les chances pour une meilleure coopération entre la France et les USA, surtout dans les crises actuelles ? Parlera-t-il français avec Esther Duflo, nouvelle conseillère d'Obama pour le développement ? Que de suspense ! Il est maintenant au pied du mur.

Alors, on luit Bon courage (en français dans le texte).

PS AGA, évidemment est le cri du bébé qui vient de naître, dans plein de langues ;)

mardi 29 janvier 2013

L'écume des jours

Vous avez certainement entendu parler de ce déferlement d'écume (marine) après un cyclone en Australie. Un phénomène rarissime, pas dangereux mais qui donne envie d'y avoir été, comme une neige chaude...


Finalement, ça m'a donné envie de parler d'écume.

Pas l'Ecume des jours, ce roman de Boris Vian dont on attend une nouvelle adaptation au cinéma très bientôt, en avril normalement. Romatisme, surréalisme, musique... On espère beaucoup de ce film s'il sait garder l'équilibre déséquilibré de Boris Vian. Quel joueur de piano n'a jamais rêvé d'avoir chez lui un pianococktail et d'y jouer son morceau favori pour voir quel goût il a ? La technique moderne n'a pas encore rattrapé Boris Vian, malgré les tentatives de certains comme ici (tapez pianococktail sur Google Images par exemple).



Pas la pipe en écume, réalisée en écume de mer. Je passe souvent devant la boutique d'un des rares pipiers de Paris : il y a celui-ci et celui-là où se fournissait Jean-Paul Sartre (à ne pas confondre avec le Jean-Sol Partre de l'Ecume des jours). Il est de plus en plus dur de trouver de la bonne écume, quoique... après la marée de cette semaine en Australie, j'espère qu'ils en ont récupéré un peu !

Pas l'écume de rage qui agite les politiques en ce moment sur des sujets qui ne devraient pas en être, ces débats qui sont d'un autre âge. Le débat sur le projet de loi "mariage pour tous" commence aujourd'hui dans une atmosphère enfumée de pipes et une écume verte de rages illogiques. A suivre, comme l'a annoncé le Premier ministre aujourd'hui, un autre débat plein d'écume sur le droit de vote des étrangers.
(pas d'image ici, juste un lien pour rire des parlementaires).

Pendant ce temps... Comme on disait en mai 68 "Sous les pavés, la plage", on pourrait dire aujourd'hui "Sous l'écume, la mer".

Finalement en ne parlant que de l'écume, ça permet de rêver à la mer.


lundi 28 janvier 2013

3 000, 30 000 ou 300 000 ?

Petit scandale ce dimanche, à propos de BFM-TV et de i-Télé les deux petites chaînes télé d'information continue qui montent, qui montent. Petit, petit comme scandale mais bien relayé sur Twitter qui devient de plus en plus une chaîne d'information continue à lui tout seul.

Donc il y a eu un gros buzz sur Twitter, traduisez en français : beaucoup de gens se sont émus en envoyant des tweets à tout va, eux-même repris par d'autres. De quoi s'agit-il ? De neutralité des médias évidemment, encore une fois.

Ces deux chaînes ont en effet choisi de diffuser l'arrivée du Vendée Globe en direct puis tout au long de l'après-midi. Félicitations au premier (et au second qui lui a livré un beau combat jusqu'au bout) ! Nouveau record, tête qui tourne, repos bien mérité et médias déchaînés... Pendant ce temps, il y avait la grande manif des pro-mariage pour tous à Paris, deux semaines après celle des anti qui avait, elle, été particulièrement bien couverte par ces mêmes chaînes. Elles avaient promis la réciproque, mais entretemps l'arrivée du Vendée Globe a tout changé, n'est-ce pas ? Les batailles de chiffres sur les participants aux deux manifestations et à l'arrivée de la course sont stériles, mais ont quand même peuplé les commentaires de ces médias.

Sur la course, on ne peut qu'admirer. Chapeau !

Sur la manif, et la discussion prochaine sur le projet de loi, on peut s'étonner. Dans beaucoup de pays développés en Europe, en Amérique du Nord, ce débat est clos depuis longtemps et n'a pas révolutionné le monde. Le mariage pour tous est une réalité. Le débat actuel en France, pour peu qu'on ait des contacts à l'étranger est perçu comme incompréhensible et rétrograde : Comment ? La France n'a pas déjà autorisé ce type de mariage ? Je ne pensais pas que la France était aussi ringarde, rétrograde, conservatrice et "has been".

Pendant ce temps les 3000, ou à peu près, hommes de l'armée française au Mali ont encerclé Tombouctou et ses mausolées détruits. Bientôt les premières images de ces destructions idéologiques. La guerre va se déplacer dans les montagnes et le désert où les avantages s'équilibrent. Le Niger, l'Algérie et la Lybie ont des soucis à se faire sur leurs frontières longues, longues, longues avec le Mali.

Alors, au delà du nombre de zéros, tout cela n'est qu'une question de priorités dans les médias, et c'est pour cela qu'il y en a plusieurs.

Pour paraphraser le Canard enchaîné : "La liberté de l'Internet ne s'use que si l'on ne s'en sert pas";

dimanche 27 janvier 2013

Du temps de cerveau pour ... une nouvelle

Georges était fatigué, peut-être plus que d'habitude car le froid gelait petit à petit ses neurones. Il faisait nuit, la nuit tombe tôt et brutalement en hiver, comme un rideau de fer en cas d'incendie dans un théâtre. On se rapprochait doucement de l'heure fatidique où il devait envoyer son texte à l'internetimprimeur pour qu'il soit daté du jour, et pas du lendemain comme le journal du soir.

Il n'avait pas de texte. Il était las et là où les auteurs n'aiment pas être, au pied du mur des lettres. Alors, prenant son courage à deux doigts, il choisit au hasard trois mots dans le Hobbit. Histoire de lui donner un thème pour une nouvelle. Courte comme celles qu'il adore de Fredric Brown, le roi des nouvelles à chute. Courte comme une chanson de Tolkien ricochant sur le grand fleuve de ses romans.

 Et il se mit à écrire, autour d'entendre, d'opposé et d'épée.

Ces trois mots finalement résumaient assez bien le Hobbit et tout un tas de romans de cape et d'épée. Même Star Wars pouvait être résumé ainsi si l'on acceptait de parler d'épée Laser au lieu de sabre en néon, ce que tout le monde faisait.

La première nouvelle qu'il écrivit fut courte. "Dans la nuit noire, il entendit un bruit à gauche et dégaina son épée à une telle vitesse qu'il fut entraîné du côté opposé et tomba dans le fossé".

Trop courte évidemment et sans intérêt. En plus Georges était un non violent et n'aimait pas les scènes de combat, même dans le noir, lorsque ni l'auteur ni le lecteur ne peuvent rien voir. Le problème était le mot "épée" évidemment. Pourquoi avait-il choisi le Hobbit, plein d'épées elfiques ou non ? Il aurait dû choisir un roman de Marguerite Duras, mais il n'en avait pas... Il chercha donc un moyen de parler d'épée sans violence. Il y a avait bien l'espadon, le poisson épée, mais une version Moby Dick ne l'intéressait pas non plus. Il avait mangé de la sole au dîner et elle n'était pas bien fameuse... Pas comme une de ces merveilleuses soles meunières que lui cuisinait sa mère... Nostalgie...

Il regarda l'horloge. L'heure fatidique approchait. Son patron n'allait pas apprécier, c'était déjà la troisième fois ce mois-ci. Il sentait au-dessus de sa tête la colère à venir comme une épée de Damoclès, menaçante et immanente. Attendez ! Une épée de Damoclès, c'est parfait ! C'est une épée mais elle n'est pas violente, puisqu'elle ne bouge pas et que sa seule présence suffit à imposer sa force. Il sauta de joie, ravi d'avoir trouver un angle.

Une épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête du héros, un héros qui entend des voix et un choix terrible à faire entre deux directions opposées, toutes deux terribles et cataclysmiques. Un suspense haletant. Une montée en puissance inexorable au fur et à mesure des paragraphes, en même temps que l'épée se descelle délicatement du mur. Tout était en place, même les voix qu'il entendaient, celles de deux femmes vers qui il penchait et qui s'excluaient mutuellement. Dans sa tête les images d'une grande fresque commençaient à se dérouler, avec des héroïnes à ne plus savoir qu'en faire, des seconds rôles destinés uniquement à valoriser le héros, c'est à dire lui. Il la plaçait dans le passé, cette aventure épique, quelque part entre le XXIII° et le XXIV° siècle, au moment des ténèbres et des grandes lueurs.

La plume écrivait ses pensées, sans avoir besoin de les entendre ni qu'il la tienne. Les images se créaient sur le papier glacé de son écran personnel. Le texte était prêt. Il appuya sur le bouton d'envoi.

Le bouton était coincé. Bizarre qu'à notre époque, on doive encore pousser un bouton pour envoyer un texte. Il appuya plus fort. Rien ne se passait. Il se leva pour aller chercher son stylo-épée, buta contre le fauteuil et s'étala du côté opposé. On entendit son cri, alors qu'il tombait de sa plateforme au-dessus de la jungle. Puis on n'entendit plus que le bruit de la nuit. L'heure était passée.

samedi 26 janvier 2013

Ga'o gorille

La guerre est vraiment entrée au Nord-Mali.

Notre premier ministre l'a confirmé ce jour et entre l'aéroport de Gao et l'objectif Tombouctou, il est clair que l'offensive est lancée. Les chefs d'Etats majors africains se sont aussi réunis ce samedi au moment où les troupes du Niger et du Tchad, bien armées et équipées traversent la frontière. Les deux principales villes tenues par les "rebelles" sont visées. Les rebelles d'ailleurs commencent à se diviser. L'armée malienne veut se venger, et ce n'est pas nouveau. A craindre des exécutions de touaregs sous couvert de terrorisme. Il sera tellement difficile de séparer les vérités. Et la réconciliation entre les diverses populations du Mali sera très longue à se faire, même après la fin d'une guerre. Il semblerait quand même ce samedi soir que Gao soit repris.

Alors en attendant des images de reporters pas très libres, quelques nourritures pour vos esprits.

D'abord, cet extrait d'un reportage diffusé cette semaine dans l'émission C dans l'air. Vous pouvez en rire et le premier réflexe est évidemment d'en rire. D'ailleurs les journalistes ne s'en privent pas, ni les commentateurs des nombreux blogs qui trollent à ce sujet. Pourtant, à bien y réfléchir, c'est tout sauf drôle. D'abord c'est réel. Ensuite c'est un entrainement standard et, oui, l'armée peut être ridicule de temps en temps (ou le plus souvent suivant votre militarisme ou anti-militarisme). Et oui, on sent poindre une once bien lourde de racisme sur ces pauvres armées africaines qui sont bien nulles sans nous, la France (taratataaaaaaaaaaaa...). En même temps, vu la quantité d'armes qui circule en Afrique, il est clair que les armées sont très bien équipées, officielles ou non, et qu'une guerre comme celle-ci s'annonce longue, guérilleuse et périlleuse. Avec plein d'armes venues des mêmes marchands dont la cote boursière n'est pas près de baisser.

Obama soutient François avec un coup de... téléphone. Ca va aider beaucoup. Merci.

(Evidemment cette photo est fausse et ne correspond pas du tout à l'actualité, mais bof, c'est très souvent comme ça aussi dans les médias officiels et il n'y a pas toujours marqué "photo d'archive")


Enfin, un petit dessin de Z Lartiste, comme toujours très bien informé sur la dure situation des reporters de guerre.



vendredi 25 janvier 2013

Jus de Pomme-Passion

Un peu de technologie pour une fois.

Apple a publié ses résultats comme tous les trimestres et cela déclenche les passions.

Passions financières, car c'est la plus grosse capitalisation boursière du monde et ils viennent d'annoncer le plus gros bénéfice jamais engrangé par une société, mais... ce n'est pas assez. Les échos par exemple sont furieux (en tous cas un des journalistes). Pour plus de fun, je vous laisse lire cet article en vrai et tel qu'il est retranscrit par un site fan d'Apple comme il y en a profusion. Reste qu'avec 135 milliards de dollars d'économies (placées) la société a le temps de voir venir. Ceux qui se plaignent sont les actionnaires qui ont acheté cher des actions en croyant que la croissance à deux chiffres allait durer tout le temps, ce qui est un non-sens économique. Les analystes, les tout-puissants conseillers qui vendent très cher leurs conseils, sont aussi embêtés. Et l'absence définitive de Steve Jobs les inquiète. C'est leur métier d'être inquiets, remarquez.

Passions technologiques, car jugée entreprise la plus innovante par les spécialiste depuis des années, elle est toujours accusée soit de changer trop souvent ses produits, soit de ne pas assez innover. Les passions se déplacent avec le temps. Il y a eu le temps IBM et rappelez vous la pub pour le premier Macintosh il y a 29 ans et un jour, pour casser IBM avec un seul coup de marteau... Il y a eu le temps MICROSOFT qui a perdu son gourou reconverti dans la philanthropie médicale et technologique dans les pays en développement et qui a également perdu la main sauf sur les choses ringardes que sont les PC de bureau. Il y a APPLE, l'actuel numéro un, maudit donc comme tous les autres, de qui on attend une révolution par an au moins, entre l'interface utilisateur, l'ordinateur compact, le portable léger, le baladeur musique et vidéo, le téléphone, la musique en ligne, les livres électroniques, les tablettes et bientôt la télé connectée.

Passions jalouses, car Apple a construit un modèle et un système confortables, en mangeant sur les anciens systèmes confortables et qui croyaient être installés là pour l'éternité, comme les allumeurs de réverbères au XIX° siècle. Les éditeurs de musique, les éditeurs de livre, les producteurs audio-visuels, les fabricants de PC, les fabricants de téléphones... Tous se plaignent, tous sont jaloux. Les plus intelligents ont pris le train en marche et essayent de lancer d'autres trains. Les autres essayent d'arrêter ce train. Le problème est que d'autres compagnies lancent des projets forts, presque tous venus de la côte Ouest des USA. Heureusement la France a des projets ! Ouf ! Reste à les voir...

Passions amoureuses, car les débats autour d'Apple n'ont jamais été rationnels, renforcés par un gourou charismatique mort prématurément et sachant s'entourer d'un nuage de distorsion de la réalité, comme disent les spécialistes, qui se dissipe depuis peu à peu. Le marketing d'Apple a toujours été brillant, comme ses pubs, avec même une chaîne Youtube dédiée. L'opposition initiale Apple-PC a cédé du terrain face à l'opposition Fermé-ouvert actuelle. Apple est le symbole du fermé et Linux celui de l'ouvert. Androïd (de Google) essaye de faire croire qu'il est ouvert pour être du bon côté de la force, mais le mensonge est trop gros, surtout depuis que Google affiche clairement sa volonté de TOUT contrôler pour maximiser ses recettes de publicité.

Pendant ce temps, chacun vit sa vie, vis-à-vis d'Apple ou non, avec ou sans produit de la société. Moi j'aime bien l'environnement Apple entre autres. La poussée de boutons anti-Apple de cette semaine m'a réjoui entre deux mauvaises nouvelles du monde...

PS : et les fans attendent le premier film sur la vie de Steve (il y en aura d'autres) promis ce printemps, avec un premier extrait qui déclenche des polémiques, of course...







jeudi 24 janvier 2013

Justice mexicaine et armée française (ou le contraire)

Florence Cassez est dans l'avion pour Paris à l'heure où j'écris ces lignes.
Evidemment, c'est l'un des grands sujets du jour et chacun y va de sa réaction ou de son historique de l'affaire. Huit ans quand même. Chirac, Sarkozy, Hollande en France. Deux présidents au Mexique. Plusieurs juges mexicains et plusieurs aussi à la Cour Suprême, dont le petit nouveau qui vient de faire pencher à lui tout seul la balance, de 2 contre 3, à 3 contre 2.

On attend Sarkozy à l'aéroport pour son arrivée ;) à la demande de Florence Cassez elle-même (Mise à jour : Sarkozy n'ira pas en public). Rachida Dati, future candidate à la Mairie de Paris, se félicite du rôle de Sarkozy. Rôle très militaire qui a dépassé l'incident diplomatique lorsqu'il a causé l'annulation de l'année Mexique en France. Puis pacification. Alternance des moments durs et conciliants, comme dans toute négociation. Normal. Dans le bon sens du terme.

La justice mexicaine a franchi un pas, pour les droits fondamentaux. Reste à étendre cette décision dans tout un tas de couches de la société, y compris la police, pour que ces droits soient respectés partout, chez les victimes directes également. Le PRI est de retour au pouvoir au Mexique, dans un nouvel habit, alors que le même PRI, l'ancien, était soupçonné de turpitudes sans nom. C'est un signe important. A suivre au Mexique même, pour voir la suite dans d'autres affaires en cours et dans des lois à venir. Pas un moment anodin pour le Mexique, avec un signe fort d'indépendance de la justice, comme dans tout Etat de droit qui respecte sa parole.

L'esprit de revanche va animer en France tous ceux qui parlent d'armée mexicaine pour décrire l'administration française, plus pleine de capitaines ou de cadres non encadrants que de soldats/travailleurs réels. Tous ceux donc qui se moquent du Mexique. Tous ceux qui considèrent que le Mexique était un sous-Etat barbare, comparé à la France parfaite, surtout au plan de la justice. Qu'ils n'oublient pas que la France n'est pas parfaite ! Considérez par exemple la comédie burlesque de notre Conseil constitutionnel, plus haute instance pour les lois et la Constitution, qui a été saisi par un de ses membres de droit, Sarkozy évidemment, sur un sujet de confusion des genres alors qu'il était à la fois Président et candidat. Ce Conseil vient tout juste d'annoncer que ce membre serait suspendu jusqu'à la décision sur ce point, comme si cela n'était pas évident depuis le premier jour et comme si cela pouvait continuer après sans changement. Que les comptes de Sarkozy soient approuvés ou rejetés changera forcément les relations avec lui pour ses collègues membres. Croire le contraire est du déni de réalité, pratique fort courante malheureusement.

Justice - Armée ? Vieux débat entre glaive et goupillon ? Au Mali, les soupçons d'exécutions sommaires par l'armée malienne officielle se développent. L'armée française sait bien que ce genre de choses est possible. Engagée, la France est de facto responsable de ce qui se passe dans le pays, en tous cas sera jugée responsable même si elle ne l'est pas. Une responsabilité réelle, même sans action directe de sa part. C'est la loi du genre. Et lorsque les autres contingents africains vont arriver, le problème va être multiplié...

Enfin, le Mali a battu le Niger voisin 1-0 à la CAN (c'est du foot) et ce jour va essayer de battre le Ghana... Une bataille moins sanglante, mais qui passionne les foules en Afrique.

Justice, armée... et foot.

PS Photo, en France, du Monde

mercredi 23 janvier 2013

To be an island or not to be in Europe

Discours aujourd'hui du premier ministre britannique, David Cameron.

Ce discours était prévu en pleine prise d'otages en Algérie et a donc été repoussé, comme il l'avait été depuis des mois. Evidemment de multiples extraits ont été savamment distillés dans la presse, car c'est un exercice d'équilibriste entre un parti au pouvoir de plus en plus rempli d'eurosceptiques, un parti allié plutôt europhile, une population perçue comme réticente à tout Etat supranational et anti-continentale, et  la volonté de son parti de gagner les élections prochaines sur une ligne anti-Europe. Que du classique, donc.

A noter que parmi les éléments qui devraient être évoqués (si l'on en croit les fuites officielles), il y en a plusieurs qui sont nouveaux :
- Menace de sortir de l'Europe par un référendum qui sera de toutes façons négatif quelle que soit la formulation de la question. Cette menace est brandie comme arme pour peser sur les négociations entre la City Grande-Bretagne et l'Union européenne et donc obtenir le maximum. C'est une nouveauté dans la position britannique. Un risque aussi, comme toutes les armes à multiples tranchants. Cette stratégie tactique électorale ne fait pas que des heureux. Lire par exemple la position du Monde, journal europhile averti. Lire aussi (en anglais) cet article du Guardian qui prend du recul par rapport à cette tragi-comédie anglaise, presque aussi classique qu'Hamlet.
- Demande de ré-examen fondamental des traités européens.
- Octroi de nouveaux avantages (en plus des actuels) au Royaume-Uni. (Zut c'est pas nouveau, ça).

Le texte intégral est ici finalement. Après avoir rappelé la 2° guerre mondiale, Jules César et Napoléon (of course), il pose ses 5 principes pour l'Europe de ses souhaits : compétitivité globale et des Etats, flexibilité de l'implication des Etats, retour du pouvoir aux Etats, retour vers les parlements nationaux et enfin "fairness" vers les Etats dedans et dehors. Fairness est un mot intraduisible qui évolue entre équité, impartialité, sens de la justice. C'est un mot au coeur des différences fondamentales entre justice anglaise, la common law, et droit romain qui gouverne la plupart des autres pays européens.

Si vous lisez l'anglais, allez le lire. C'est instructif et direct du producteur au consommateur.

Si vous ne lisez pas l'anglais, attendez les commentaires et extraits sur vos médias préférés, anti ou pro européen, anti ou pro anglais... Ici on est pro-européen et pas anti-anglais, mais pas pro-Cameron.

Et puis, pour les francophiles convaincus, le Journal Officiel de ce 23 janvier (titre n°103) vient de nous révéler la traduction en français de hashtag. Vous savez ces mots-clés qu'on voit fleurir sur Twitter et qui commencent par un #, comme #in-out ou #vivelesanglais ou #abaslesanglais...

Maintenant, dites un mot-dièse ou des mots-dièse. No comment.

Encore un ridicule de plus. Ce qui compte dans le hashtag n'est pas qu'il comprenne un dièse (il fallait bien trouver un symbole peu utilisé auparavant) mais qu'en cliquant dessus on peut lire tous les tweets qui ont le même mot-clé dedans, ce qui est le meilleur moyen de savoir ce qui se passe sur un sujet, une fois que les hashtags se sont stabilisés... En traduisant ce mot anglais par sa forme plus que par sa fonction, on commet la même erreur que pour d'autres mots techniques. Dans ces commissions, les techniciens de l'informatique et de la langue sont plus nombreux que les êtres humains sensés. Les musiciens devraient se révolter et mettre des bémols à cette recommandation.

PS : Signe du Destin ou pas, la fameuse odeur de Rouen vient de toucher le sud de l'Angleterre et même Londres ! Encore un coup de l'Europe. Lire cet article qui parle d'oeufs pourris et de sueur (française évidemment). Voilà qui va faire aimer l'Europe encore plus, outre-Manche...

PPS : Pour ceux qui s'interrogent sur le titre apparemment paradoxal, c'est fait exprès ;)

mardi 22 janvier 2013

Cours d'école

Actualités de jeunes aujourd'hui.

Les jeunes se sont exprimés à l'occasion des 50 ans du traité franco-allemand célébré à Berlin et à Paris, hier et aujourd'hui. Au-delà des couples célèbres de De Gaulle-Adenauer à Merkozy, il ne faut pas oublier en effet que c'est par les jeunes, les échanges scolaires et universitaires, linguistiques et autres, qu'est passée cette coopération. C'est là où ont eu lieu les plus grandes réussites. Sur beaucoup d'autres dossiers, les stratégies sont assez différentes et les avancées bien lentes. Cette célébration se fait en douceur et presque en douce, puisque rien de nouveau n'est à ajouter à l'heure de l'Union européenne et de la mondialisation, et en plein année électorale pour Angela, avec une première défaite préoccupante pour elle ce dimanche. A ce propos, il semblerait que parmi les différences franco-allemandes, il y a la manière de tenir son verre de Champagne...



En France, ô surprise, c'est la grève dans beaucoup d'écoles primaires parisiennes. Les instits ne sont pas contents, à Paris aujourd'hui et au niveau national demain (mercredi ?), et contestent les projets de réforme du rythme scolaire pour nos chers bambins, avec un retour à l'école le mercredi matin dès la prochaine rentrée. Sur le fond, tout le monde est pourtant d'accord mais évidemment pas sur la forme, la méthode et les conséquences pour chacun. Il est vrai que, municipales et solidarité socialiste obligent, le Maire de Paris a pris les devants en annonçant qu'il serait parmi les premiers à appliquer la réforme. Vu le nombre de professeurs de la Ville de Paris présents dans les écoles parisiennes, on comprend son souci ! Le Monde est très remonté contre cette grève. Les cours d'écoles seront donc silencieuses aujourd'hui et inodores.

Mais surtout, surtout, il y a eu une grande bataille de boules puantes à Rouen hier après-midi et jusqu'à ce matin. Tellement grande, cette bataille, que toute la région parisienne a eu mal à la gorge et à la tête à cause de cette odeur âcre. Réveil en pleine nuit, regards inquiets, tweets obsessionnels, appels aux Pompiers qui annonçaient alors au téléphone, d'une voie lasse, sans même vous laisser parler, que si vous appeliez pour l'odeur de gaz c'était normal et pas d'inquiétude, rendormez-vous citoyens et gardez les fenêtres fermées. Ces gamins sont terribles. Il est vrai que la neige fond et qu'il faut bien s'amuser. Puisqu'on ne peut plus lancer de boules de neige, autant lancer des boules puantes. Mais ils en ont tellement lancées que même le match de foot avec l'OM à Rouen a dû être annulé...

Mise à jour : Renseignements pris, il semblerait que ça vienne d'une fuite dans l'usine de Rouen qui fabrique le gaz qui ne sert à rien d'autre qu'à parfumer le gaz qui n'a pas d'odeur pour qu'on puisse le détecter et surtout s'en alarmer en cas de fuite. Ce gaz pue. Il est aussi utilisé pour les boules puantes, en plus de l'oeuf pourri. Il s'appelle le Mercaptan, c'est un thiol, à ne pas confondre avec un troll. Ce gaz est aussi émis par le corps humain, notamment quand on fait pipi après avoir mangé des asperges... Il est toxique et on ne sait pas à quelle dose il était. Mais nous sommes protégés, certainement, comme lors du nuage de Tchernobyl, non parfumé celui-là, qui avait été arrêté aux frontières.

Je préfère quand même mon explication par les jeunes ! Elle a plus de saveur.

lundi 21 janvier 2013

Président, leader, révolutionnaire, prophète ou roi

21 janvier, jour faste pour les grands de ce monde, présent et passé.

Obama entame son deuxième mandat aujourd'hui. Il prêtera serment juste avant midi, heure de Washington, en public. Il a déjà prêté serment pour la forme hier à la même heure car son premier mandat s'achevait hier, mais les américains, peuple non laïc par excellence puisque qu'il y a le nom de Dieu sur les dollars, ne font pas de cérémonie le dimanche, voyons.

Obama II arrive dans un monde plus complexe que Obama I et commence son mandat avec la mort d'otages américains en Algérie et avec un Congrès qui lui est plus hostile qu'avant. Parmi les combats internationaux qu'il va défendre, il n'y a pas que des guerres militaires. Il recrute dans son équipe une française, Esther Duflo, économiste reconnue du MIT qui travaille sur l'économie du développement et des solutions innovantes pour lutter conte la pauvreté en utilisant des méthodes scientifiques pour identifier les bons projets de coopération et les séparer des projets grandioses et inutiles, inadaptés à la population et ne servant que les consultants eux-mêmes, les éléphants blancs, comme on dit en Afrique. Ses thèses sont quand même assez différentes des traditionnels programmes d'aide au développement poussés par les grandsd bailleurs internationaux. Ca va décaper si les USA en mettent en oeuvre certains !

Aujourd'hui aux USA, c'est le Martin Luther King Junior Day, assassiné il y a 45 ans, une certaine année 1968 (Tiens, d'autres anniversaire à fêter bientôt). Les américains aiment les lundis pour les célébrations et leurs jours fériés. L'assassinat date du 15 janvier, mais le troisième lundi c'est mieux ! Cette année, la coincidence avec l'investiture d'Obama II va forcément être l'occasion de discours supplémentaires.

Aujourd'hui, dans le monde communiste, c'est l'anniversaire de la mort de Lénine, il y a 89 ans.

Aujourd'hui, c'est également l'anniversaire de la naissance du prophète, Mahomet comme on dit en France. Jour férié dans de nombreux pays musulmans. Evidemment la date peut être différente suivant les pays, mais c'est le cas au Moyen-Orient. Il y a 1443 ans.

Aujourd'hui enfin, c'est la célébration de la décapitation de Louis XVI, il y a 220 ans. Les vrais républicains, les durs de durs, et Chirac en était un, mangent aujourd'hui de la tête de veau.

Alors, avec beaucoup de respect pour tous ces personnages, permettez-moi de vous montrer une belle tête de veau. Bon appétit et ne prenez pas froid.


PS : on dit bien "parigot, tête de veau", non ?

dimanche 20 janvier 2013

Du temps de cerveau pour... les flocons de neige


Du temps de cerveau pour les flocons de neige et leurs formes. Il neige beaucoup sur une grande partie de la France. Alors c'est le moment d'en parler. On commence par une photo de paysage enneigé en plein midi ?















Soyons sérieux, maintenant.


Il y a plein de sources pour tout savoir sur la formation des flocons de neige, évidemment, comme Wikipedia. Mais Celle-ci a l'avantage d'exister en mode débutant ou avancé. On y trouve cette liste simple de types de flocons qui dépendent des conditions atmosphériques. Les avez-vous tous vu dans votre vie ?


La forme principale des flocons est toujours hexagonale car c'est la forme de base des cristaux de glace et la forme en V de l'eau (oui, oui l'eau a une forme). A partir d'un hexagone, les pointes s'allongent en général car elles sont plus rapides que les surfaces pleines à croître. Ensuite, se rajoutent d'autres formes hexagonales, à peu près symétriques, mais très rarement exactement, car la Nature est rarement exactement symétrique. La manière dont se rajoutent les formes hexagonales ressemble à des fractales, comme le bien nommé flocon de Koch. Saviez-vous que tous les flocons de neige sont des hydrométéores. Joli nom, n'est-ce pas ? Des météores d'eau qui nous tombent sur la tête !!! On comprend pourquoi les Gaulois avaient peur que le Ciel leur tombe sur la tête.


Un des premiers à avoir écrit dur la forme des flocons est l'astronome Kepler (en 1610 quand même). Un lien très intéressant sur ce sujet à la frontière de la philosophie et des sciences, en anglais malheureusement, mais avec de belles illustrations d'époque, de Kepler lui-même.
Ensuite Descartes, évidemment, en 1637, puis un anglais, en 1665, Robert Hooke, qui a effectué les premières observations au microscope de flocons de neige. Pour ceux qui aiment les équations, allez ici (pdf météorologique) et pour ceux qui rêvent d'imaginer à quoi peut bien ressembler un flocon de neige en quatre dimensions (si, si !) c'est ici, aussi en pdf.




Ici , la forme la plus simple possible pour un flocon de neige, car elle vient du Pôle Nord où il fait très froid et sec, donc où peu de molécules s'ajoutent pendant la chute du flocon blanc (à ne pas confondre avec la chute du faucon noir).



Un flocon met de 10 minutes à quelques heures pour se former par accumulation de molécules d'eau et de glace. Cela explique donc la grande variété des formes. On dit qu'il n'y a pas deux flocons de neige identiques. On dit qu'il peut y en avoir un nombre infini. En fait, non. Il pourrait y avoir deux flocons identiques, mais je n'en ai jamais vu ;) et le nombre de possibilités est très très grand, infini à l'échelle humaine. D'ailleurs ils sont très petits les flocons. On pense qu'un million de milliards de flocons de neiges sont fabriqués dans l’atmosphère chaque seconde. Et un cristal de glace, composant de base du flocon est dix millions de fois plus petit qu'un flocon...

(Avec d'autres films, de CalTech, Université de Californie, où il neige très souvent)

Des galeries d'images de flocons sont partout sur l'internet, et même des ouvrages du XIX° siècle ou début XX° en comprennent, car le flocon de neige est beau, mystérieux et symbole de pureté. Pourtant, pour se former, un flocon a besoin d'une impureté, ou même d'une bactérie, pour s'agglutiner autour. Le manteau blanc de la neige, qui étouffe les bruits et rend ce son si particulier est donc un fantastique tapis de glace condensée autour d'impuretés. Rassurez-vous, c'est pareil pour la pluie...


Il n'empêche que c'est beau un flocon



Pour terminer, un exercice pratique : Combien y a-t-il de flocons de neige sur cette photo prise ce dimanche à Paris, sachant qu'il y a à peu près 350 millions de flocons par mètre cube de neige et qu'il a neigé entre 7 et 10 centimètres sur Paris ?


samedi 19 janvier 2013

Numérique

C'est un jour historique pour l'Internet.

Aujourd'hui, en fin d'après-midi en France, Mega(upload) renaît de ses cendres avec l'ineffable Kim Dotcom et son équipe aux commandes. La microsphère des nanogeeks s'excite ! Tout juste un an après la fermeture de Megaupload.

Ce qui changera ? Tout le monde pourra créer un compte gratuit pour y faire héberger ses fichiers. 50 Go c'est beaucoup plus que les autres fournisseurs de services dans le nuage. Dropbox, par exemple, l'un des plus connus et des plus utilisés est limité à 2 ou 5 Go pour un compte gratuit. De plus tous les fichiers déposés seront encryptés (et pas encroûtés comme me le suggère mon correcteur d'orthographe). C'est pratique pour préserver ses données. C'est protecteur pour Mega qui, ne connaissant pas les clés d'accès aux fichiers ne peut être accusé d'aider au piratage. Reste à voir les conditions d'utilisation et financières. Un test ici, déjà.

Ce qui ne changera pas ? Mega sera aussi utilisé pour pirater des contenus de toutes sortes. Les utilisateurs devront simplement inventer des moyens de s'échanger les fameuses clés de cryptage pour décoder les fichiers qu'ils téléchargeront. On s'attend à une floraison de sites d'échanges de clés, sur le modèle des sites actuels.

En tous cas, Kim Dotcom est un feuilleton à lui tout seul (lisez sa bio). Emprisonné, libéré sous caution sans accès internet, puis avec une heure par semaine, bientôt blanchi vu les nombreuses irrégularités liées à son arrestation et aux écoutes illégales.

Le piratage est un fléau mais lorsque ce sont les Etats qui piratent, il n'y a que la justice pour protéger les citoyens, tous égaux en théorie.

En France, le débat continue. Cette semaine la ministre Fleur Pellerin a désigné les membres du Conseil national du numérique qui sera consulté sur toutes les questions liées, incluant le partage de la valeur, le financement, les droits, le développement du numérique et les moyens pour combler le retard français. A mon humble avis, amha, ce retard est beaucoup dû à l'archaisme de nos éditeurs, au protectionnisme inique des sociétés d'auteurs et aux lobbies des opérateurs de télécoms qui sont à peine secoués par les nouveaux entrants comme Free. Mais évidemment ce n'est qu'un avis personnel. A noter que le poids de ces acteurs a été réduit dans le nouveau Conseil, et c'est plutôt une bonne nouvelle.

Le rapport Colin-Collin sur la fiscalité dans le secteur du numérique est également paru vendredi.
Pendant ce temps, Free, qui avait défrayé la chronique en coupant la pub pour ses abonnés fixes, histoire de montrer ses muscles à Google, est en train de proposer le même service à ses abonnés mobiles, en option cette fois, si vous vous souvenez de ce billet.

Alors pour illustrer ce billet, et en l'absence inexpliquée de Z Lartiste, je vous propose un petit dessin venu tout droit de l'Economist sur la guerre numérique, c'est de saison.


vendredi 18 janvier 2013

Pendant que les hommes font la guerre...

La guerre au Mali est dans une phase silencieuse, en attendant l'arrivée de troupes venues d'autres pays pour soutenir la campagne en cours. Plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest qui avaient promis des troupes au Mali commencent à les envoyer réellement. Plusieurs pays développés qui soutiennent du bout des lèvres la France et la Mali commencent à assurer un soutien logistique. L'Algérie paye déjà les pots cassés de son alliance de fait (dans l'espace aérien). Les hommes qui font la guerre sont plus ou moins bien équipés et habitués aux espaces où cette guerre se déroule.

La prise d'otages en Algérie du Sud-est n'est finalement pas terminée, puisque quelques terroristes sont encore actifs au sein de ce très grand complexe gazier. Le compte des otages, algériens et étrangers, libres ou encore prisonniers, vivants ou morts, connus ou inconnus, n'est pas terminé. Les chancelleries s'excitent, les informations vacillent et les médias répètent en boucle qu'ils ne savent rien, ce qui n'empêche personne de commenter à tout va. Les hommes qui se battent là, et les civils qui se trouvent pris dans la tourmente ont hâte que cela se termine.

Carte muette de l'Afrique, d'après ce billet, mise à jour et corrigée...

La guerre des médias touche aussi d'autres sortes d'hommes, comme Lance Armstrong qui a finalement un peu parlé cette nuit. Il avoue, est un menteur et s'excuse. Rien de plus. Lorsque les médias se prennent pour des tribunaux légitimes et que le public se satisfait d'aveux en direct (à 3 heures du matin pour nous) sans s'occuper des systèmes derrière les hommes, des organisations et des conséquences juridiques, il y a un problème. Sommes-nous habilités à juger les autres ? A quoi sert la justice, la vraie, qu'elle soit nationale, internationale sportive ou simplement juste ? Les opinions, les clichés et les manipulations médiatiques peuvent remplacer tout ce fatras. Le cas Armstrong est un cas exemplaire : En France, il a toujours été soupçonné car sa réussite était trop brillante. En Amérique, il a toujours été considéré comme un héros, symbole d'une réussite contre les systèmes. Maintenant que le système Armstrong est public et avoué, peut-il espérer s'en tirer avec des aveux médiatiques et trois petits tours et puis s'en vont ? En France, les demandes de vengeance seront fortes, parce que c'est le Tour de France qui a été bafoué et violé. En Amérique, la chute d'un héros se produit de temps en temps et la justice américaine ne devrait pas la laisser passer sans quelques millions de dollars au minimum. Les hommes se dopent pour gagner, quelle surprise !

Et les femmes, alors ? Loin d'être parfaites, elles se débattent pourtant souvent dans les clichés qui les enferment. Alors pour conclure, une photo qui fait le buzz et qui n'est pas qu'un joli montage intelligent. C'est un cri efficace contre les clichés conscients que véhiculent les sociétés, et souvent les hommes dans cette société, en portant un regard sur les femmes et leurs jupes/robes/burkas.

Pendant qu'ils font la guerre, les hommes ne font pas l'amour.


jeudi 17 janvier 2013

Gaz express

La prise d'otages dans un complexe gazier en Algérie a à peine eu le temps de commencer qu'elle vient de finir ( billet publié à 17h).

Le gaz, c'est important en Algérie, stratégique même. Sans ce type d'export l'Algérie n'a plus d'argent. La rente pétrolière, c'est bien tant qu'elle dure. Après il faut investir dans autre chose, cf le tourisme, l'immobilier et le foot pour les Etats du Golfe. La provocation qui consiste à prendre des otages (étrangers et algériens) dans un tel complexe, sans complexe, est une provocation de taille. C'est une première en Algérie, un symbole.

On ne sait évidemment pas encore ce qui s'est réellement passé, pourquoi et comment. On sait seulement que la réaction de l'armée algérienne a été rapide et brutale. C'est cette rapidité qui est significative, dans un pays où les questions de terrorisme ont empoisonné la vie pendant des années. Tout était annoncé comme parfaitement "sous contrôle". Tout ne l'est visiblement pas, ou plus.

La quantité de groupes armés dans la région saharienne, la quantité d'armes de très bonne facture (françaises en partie), la difficulté pour ces groupes de trouver des territoires à administrer, la capacité de ce genre de situation à attirer des volontaires venus du monde entier, tout cela représente un ensemble de facteurs explosifs. Il suffit de regarder une carte géo-politique de la région, avec ses frontières tracées au couteau par le colonisateur (rappelez-moi son nom déjà ?) et de visualiser leur étendue et leur perméabilité pour réaliser qu'il s'agit de facto d'une bataille internationale.

Le Mali, c'est une chose. Le Sahel et le Sahara une autre. Les experts en coopération africaine parlent souvent d'Afrique Sub-Saharienne pour la différencier du Maghreb ou de l'Afrique du Nord. Même ces dénominations ne sont pas aussi claires, surtout quand un pays, comme le Mali, comprend les deux zones.

Enfin, cette prise d'otages aura au moins eu le mérite de faire bouger certains Etats qui avaient des otages (dont certains ont été tués dans la bataille) et donc des intérêts dans ce complexe - on pense aux Britanniques et à BP mais aussi à d'autres nationalités qui ne lèvent pour le moment pas le moindre petit doigt pour le Mali.

On vit un moment important.

mercredi 16 janvier 2013

J-3

J-3 avant quoi ?

- Pas la diffusion des aveux de Lance Armstrong, non, non. On sent une opération de communication parfaitement huilée et conduite par des professionnels. Ce n'est pas ça le sport !

- Pas les arrivées du Dakar, du Monte-Carlo ou du Vendée Globe, non, non, c'est trop tôt et il faudra attendre quelques jours ou semaines. C'est du sport, du vrai.

- Pas la fin de la guerre au Mali, non, non. C'est parti pour durer un temps certain. Ce n'est certainement pas du sport.

- Le début de la CAN, évidemment !!! La Coupe d'Afrique des Nations commence ce vendredi en Afrique du Sud et va enflammer le continent et les 16 pays concernés, dont au hasard quelques pays qui ont des problèmes en ce moment : Mali, RD Congo, Algérie, Tunisie... Comme d'habitude, les matchs seront difficiles à regarder sans abonnement complexe. Les cafés de Barbès et de la Goutte d'Or seront donc comme d'habitude pris d'assaut, avec le sourire. Si vous entendez jusqu'au 10 février des concerts de klaxons à Paris ou ailleurs, vous saurez d'où ça vient. Le Mali joue les 20, 24 et 28 janvier. Le match Algérie-Tunisie est le 22...

mardi 15 janvier 2013

(Réveillée)UMP

L'UMP sort de sa léthargie hivernale. Le RUMP est mort. Paix à son âme.

Une nouvelle équipe temporaire de direction transitoire est en place, en attendant de prochaines élections vers septembre. Un savant mélange de Copéistes et de Fillionistes est donc aux manettes.


8 vice-présidents !!! Luc Chatel, Jean-Claude Gaudin, Brice Hortefeux et Roger Karoutchi (pro-Copé), Laurent Wauquiez, Christian Estrosi, Gérard Longuet et Henri de Raincourt (pro-Fillon).

Les réunions de bureau s'annoncent joyeuses. Ils pourront jouer aux cartes (électorales). Il y a deux femmes, secrétaires générales faut pas pousser. L'organigramme complet est ici.

On attend avec impatience les premiers effets ! A l'occasion de la rentrée parlementaire, les députés UMP se sont amusés aujourd'hui en criant Référendum à tue-tête (vidéo immortelle). D'ailleurs ils espèrent pouvoir imposer un tel référendum sur le nouveau modèle (référendum d'initiative populaire). Tout cela fait débat chez les constitutionnalistes évidemment. Car :
- les juristes adorent débattre sans fin
- les constitutionnalistes sont les pires des juristes
- tout ça permet d'enrichir les cours des étudiants en droit et les éditeurs de revues juridiques.
Un tel référendum serait-il constitutionnel ? (Mais qui est au Conseil constitutionnel déjà ?)

En tous cas Christine Boutin se plaint d'être injuriée sur Twitter. Elle ne doit pas bien connaître la manière dont fonctionnent les réseaux sociaux...

Voilà, c'était une petite parenthèse de choses vraiment importantes entre deux guerres, quelques attentats violents (des étudiants à Alep) et l'interdiction historique des armes d'assaut par l'Etat de New-York en attendant les décisions d'Obama.

Paix dans les foyers.



lundi 14 janvier 2013

Quelques grammes de finesse...

C'est l'hiver

Il va neiger peut-être à Paris et on est plein coeur de cet hiver normal, où il ne fait pas bon sortir entre mi-janvier et mi-février. Temps normal, panique prévisible pour au moins deux centimètres de neige (oui, deux !!!! vous vous rendez compte du drame ?)

Il va faire de moins en moins bon pour défiler et manifester dans les rues. Après la manifestation d'hier qui a rassemblé des profils improbables et hétéroclites, on attend la manif du mariage pour tous dans 2 semaines, qui devrait être plus prévisible et homoclite. Ensuite, on va se tranquilliser pour l'hiver, avant un printemps certainement plus agité cette année dans les rues et un été sans sport dominant. Franchement, pourquoi parle-t-on autant d'un tel sujet ? Passez vite cette loi et on pourra passer à autre chose !

La France est en guerre. Le froid n'est pas ce qui caractérise le Mali, en tous cas dans la journée. Il n'empêche que l'in va en entendre parler pendant un certain nombre de semaines ou de mois au moins. Pour moi, toutes les guerres sont en hiver, car elles déclenchent un hiver partout autour d'elles. La guerre sous un joli ciel bleu avec du soleil et des palmiers, c'est pour les films. On parle bien du général hiver par exemple. De la vodka colonel. Du capitaine Fracasse. Du sapeur Camember. Où en sera-t-on en juillet ?

Mais on attend juillet pour une autre raison. William et Kate ont officiellement annoncé ce matin que le bébé princier était attendu en juillet ! (on s'en doutait).

Bienvenue sur "Voici mon blog Gala", me direz-vous ? Non, non ! C'est de l'information. Comme cet interview enregistré aujourd'hui chez Oprah où notre ex-champion Lance Armstrong est censé avoué qu'il s'est dopé. Dire qu'il faudra attendre vendredi matin pour la diffusion !!! Heureusement qu'en attendant, les vrais médias d'information inutile pourront parler du bébé anglais.

Ici, sur ce blog, on n'aime pas la guerre, même quand elle est jugée inévitable, nécessaire, moins pire que de ne pas la faire. Alors, en l'honneur de tous les bébés, à naître, à être adoptés par toutes sortes de couples, à vivre dans un monde apaisé, je nous souhaite à tous :

"Quelques grammes de finesse dans un monde de brutes", dès maintenant, et quelques centaines de grammes en juillet.

dimanche 13 janvier 2013

Du temps de cerveau pour ... Aaron Swartz

Mais qui est donc Aaron Swartz ? Qui était-il plutôt, car il vient de se suicider hier. Il avait 26 ans.

Informaticien brillant, il avait participé à plusieurs innovations que tout le monde utilise aujourd'hui même sans le savoir, comme RSS lorsqu'il avait... 14 ans, qui est l'équivalent pour l'Internet moderne de la prose pour M. Jourdain, ou Reddit dont il fut l'un des fondateurs. Il avait écrit des phrases célèbres, que vous avez peut-être lues :

  • «L'information, c'est le pouvoir. Mais comme tous les pouvoirs, certains veulent la conserver pour eux-mêmes»
  • «Le patrimoine scientifique et culturel de l'humanité tout entière publié au cours des siècles dans des livres et des journaux est de plus en plus numérisé et mis sous clef par une poignée d'entreprises privées: le partage (de fichiers) n'est pas immoral, c'est au contraire un impératif moral»
  • «Seuls ceux qu'aveugle l'appât du gain refuseraient de laisser un ami copier un fichier»
Il avait surtout déclenché les passions en mettant en libre accès des millions d'articles scientifiques tirés d'une des plus grandes bases de données scientifiques au monde, JSTOR, grâce à des portes dérobées au MIT, au profit de tous (les scientifiques). Ce combat d'activiste lui avait valu des poursuites aux USA et un procès à venir bientôt. Il a symbolisé le combat pour les données en libre accès, notamment les données scientifiques, car la science, c'est le partage. On peut noter que JSTOR, quelques jours avant sa mort, venait de rendre gratuit l'accès à quelques autres millions d'articles scientifiques... Pas de commentaire.

 

Les combats autour de la propriété des données, des grands journaux et des grandes bases de données durent depuis longtemps. Ils ne sont pas près de s'arrêter. Le libre accès n'est pas facile à atteindre.

Mais finalement pourquoi parler de tels sujets ?

Le libre accès et le partage touchent différemment les gens.

- si vous êtes un simple surfeur, consommateur de contenus produits par d'autres, vous cherchez des contenus soit gratuits soient payants mais disposant de qualités justifiant leur prix. Vous pouvez aussi choisir de pirater ou voler ces contenus, si vous savez et voulez le faire. Ce qui vous intéresse alors c'est le contenu, le zapping de contenus, pas les gens derrière.

- si vous êtes un producteur de contenus, un auteur direct, vous cherchez à avoir des lecteurs, à diffuser vos contenus le plus possible, et à en tirer des revenus ou pas, suivant vos choix. Choisir un modèle payant, pour vous, est un choix respectable. Pareil pour un modèle gratuit. Rien de pire par contre qu'un contenu payant pour les lecteurs dont l'auteur ne retire rien ou presque.

- si vous êtes un intermédiaire, un éditeur, un média, une agence de publicité ou une compagnie qui fait du commerce de contenus et de droits, vous avez plusieurs choix. Ceux qui ont fait le choix du libre accès peuvent aussi gagner leur vie, via la pub ou autrement, grâce à des services complémentaires à forte valeur ajoutée. Ceux qui ont fait le choix du payant ne gagnent pas forcément bien leur vie, s'ils ne savent pas bien fixer leurs prix en fonction de leurs clients. Les éditeurs scientifiques ont choisi de fixer des prix de plus en plus hauts, pour un marché de plus en plus réduit, ou les auteurs ne sont pas rémunérés et doivent même payer pour être publiés dans certains cas.

- si vous êtes un scientifique, vous avez besoin des contenus : les trouver, les lire, les commenter, en produire d'autres et ainsi de suite. Si vous êtes dans une institution riche et que vous êtes anglophone, pas de problème. Si vous êtes ailleurs, par exemple dans un pays plus pauvre (même en France) ou francophone, vous êtes mal barré.

- si vous êtes un informaticien compétent et militant des libertés, sans être un pirate ou un terroriste, vous ne pouvez pas ne pas vous poser ces questions, et choisir votre camp. Il y a des millions d'informaticiens dans le monde. C'est l'un des métiers les plus en vogue. Il y en a de toutes sortes, militants ou pas, arnaqueurs ou pas, bons petits soldats ou pas.

Parmi les bons informaticiens bons, il y en a un de moins depuis hier.

 

 

 

samedi 12 janvier 2013

Séismes africains

Mali

La France est donc officiellement intervenue au Mali, pour contrer l'offensive des rebelles/terroristes venus du Nord à Konna, dans le centre du Mali, aux portes du pays Dogon. Voies aériennes, soutien logistique et plus si affinités. Un premier mort français, pilote d'hélicoptère abattu.

Après le discours de François devant le corps diplomatique pour les vœux où il avait annoncé que la France allait répondre positivement à la demande de soutien du Président malien en plein respect des résolutions récentes de l'ONU, on peut dire que la réaction a été rapide et a pris tout le monde par surprise. Pour une fois, voilà des vœux qui sont autre chose que de la langue de bois diplomatique réchauffée.

Le soutien politique à cette action est très fort en France de tous les partis ou presque, et à l'étranger avec américains en soutien, russes également ainsi que ONU et Union européenne...

Un changement net de politique après des années d'inaction. Est-ce une vraie stratégie ou une simple réponse ad hoc à une demande urgente ? En tous cas les familles des otages au Mali sont inquiètes, à juste titre, car s'il s'avère que plusieurs centaines de rebelles ont déjà été tués lors de cette offensive, la vie de quelques otages ne pèse pas grand chose.

À noter, en parallèle, le plein essor du "Dakar", nom officiel du rallye Paris-Dakar qui se déroule cette année (avec ses morts aussi) en Amérique du Sud, parce que la sécurité n'était plus assurable dans les régions d'Afrique traversées, et on en voit bien une des raisons aujourd'hui. Réaction intéressante de Youssou N'Dour, ministre sénégalais qui se déclare choqué qu'on puisse utiliser le nom de Dakar pour ce rallye qui n'a plus rien en commun avec son pays, et ce même s'il comprend les raisons pour lesquelles cette course ne peut plus avoir lieu chez lui. D'autres sénégalais pensent qu'on devrait garder le nom et accompagner la caravane de culture africaine, sénégalaise, de musique et de pilotes sénégalais pour promouvoir leur pays, ce qui me paraît plus intelligent, surtout à l'heure où les puissances sud-américaines se tournent vers l'Afrique et son potentiel de développement. Mais c'est une autre histoire.

Djibouti

Opération ratée, semble-t-il, de sauvetage d'un otage français. La DGSE n'a pas réussi, même si tout est encore trop chaud pour être clair. Il ne fait pas bon être otage, en général et en particulier en ce moment.

Bangui

Les négociations entre le président Bozizé et les rebelles de son pays se concluent par un accord pacifique. S'il est respecté, cet accord est un camouflet pour le Président centrafricain qui reste certes au pouvoir jusqu'aux prochaines élections, mais qui se voit affubler d'un premier ministre issu de l'opposition qu'il ne pourra démettre et qui aura tous les pouvoirs. Là encore, la France et son indéfectible allié au Tchad a joué une carte intéressante : allié oui, mais pas à n'importe quel prix et pour défendre n'importe quelles valeurs.

Tout ça se passe loin d'ici évidemment. Loin des assassinats de kurdes à Paris, loin de la manif prévue demain pour les anti mariage gay, loin de l'accord historique signé entre patronat et syndicats hier une heure avant le minuit fatidique... Loin aussi de ce tragique troisième anniversaire du terrible séisme en Haïti, le 12 janvier 2010, dont le pays ne s'est toujours pas remis et où les abris précaires sont encore nombreux. Pas de guerre ici, juste la nature. Dans toute sa puissance. Et des hommes. Avec toutes leurs faiblesses.

 

Et si, finalement, le style Hollande était en train de naître au forceps ?

 

vendredi 11 janvier 2013

Négociations sur les places

Aujourd'hui, c'est le dernier jour pour la négociation entre les acteurs sociaux sur la sécurité-flexibilité des emplois en France. Les syndicats d'employés sont divisés comme d'habitude et exigent une meilleure sécurité sur les emplois précaires, courts, de plus en plus nombreux. Les syndicats de patrons sont également divisés, et le MEDEF ne règne plus en négociateur absolu. Les représentants des artisans et des petites entreprises ruent dans les brancards.

Pour mémoire, si les acteurs sociaux ne se mettent pas d'accord aujourd'hui, la balle revient dans le camp du gouvernement qui devra alors légiférer sur ce dossier emblématique, a priori avant fin février.

C'est un enjeu majeur pour la grande majorité des salariés du privé et pour beaucoup d'entreprises, donc pour une partie importante de la population. C'est aussi un dossier qui est abordé avec une politique de gauche et une méthode nouvelle, le dialogue social. Ça passera ou ça cassera. C'est plutôt parti pour casser, mais une négociation a une dynamique et une vie à elle.

Vendredi va être long à Paris

A Marseille aussi, pour finaliser les préparatifs de "Marseille capitale européenne de la culture" qui ouvre ce week-end. Beaucoup d'emplois précaires à la clé, beaucoup de bénévoles aussi.

Quelques places sérieuses à pourvoir quand même. Si ce bel intérieur de yacht vous intéresse, il y a certainement des places à prendre. Il s'agit du nouveau yacht de Bernard Tapie, entrepreneur et typhoon, qu'il souhaite comme par hasard installer pour quelques mois au coeur du Vieux-Port de Marseille, en souvenir de son vieux yacht ancré devant la Mairie, et certainement pour le rentabiliser à coup de locations festives pendant cette période faste pour Marseille. On ne se refait pas !


On espère que la place lui sera accordée, en CDD.


Mise à jour
- vendredi 14h : "Le patronat accepte le principe d'une taxation des CDD"

jeudi 10 janvier 2013

France, Terre d'accueil

3 mortes aujourd'hui. 3 militantes kurdes assassinées de sang-froid dans les locaux de leur association pour les Kurdes et le Kurdistan. 3 militantes haut-gradées, connues des spécialistes de la région et de nombreuses personnalités politiques. Grosse émotion à Paris. Manifs (et non, je ne parle pas des manifs de taxis, n'en parlons pas).

La situation Turco-Kurde est enchevêtrée, les factions, les tendances nombreuses. Des négociations de paix sont en cours. Seront-elles fragilisées par ce triple assassinat ? Evidemment, à chaud, toutes les spéculations vont bon train, chacune des facettes accusant les autres d'avoir planifié ces meurtres.La France aussi est accusée de jouer double ou triple jeu.

Les attentats contre des politiques ont toujours existé, cachés ou non, résolus ou non, vengés ou non. Cela faisait longtemps que de tels assassinats politiques (pdf) n'avaient pas été vus à Paris et cette petite liste vous convaincra que ce n'est pas si rare que ça en fait. La France est une terre de refuge pour des opposants politiques. Ils prennent des risques. Elles prennent des risques.

On en saura plus long sur cette dernière affaire (ou pas) bientôt (ou pas). En attendant, les principaux concernés protestent, pleurent. François a dit "C'est horrible", ce qui sort du langage de bois habituel des politiques.

Les relations entre la France et la Turquie vont être épluchées par les médias, comme à la grande époque du refus de l'entrée dans l'Union européenne. On va reparler du Kurdistan et de sa place charnière à la frontière de plusieurs pays agités de la région.



mercredi 9 janvier 2013

Virgin... ite missa est

Dépôt de bilan de Virgin Stores et donc de ses magasins, dont le vaisseau amiral des Champs Elysées.

On s'achemine vraisemblablement vers un redressement judiciaire, comme le dit la Ministre des biens et services (la) culturels marchands. Le feuilleton n'est donc pas fini et se jouera en direct tous les jours sur le trottoir noble de la plus belle avenue du monde (et la troisième plus chère). Le gouvernement va en parler et produire des rapports pour constater que la concurrence dématérialisée est réelle (ah bon ?). Pourvu qu'ils ne nous produisent pas une loi comme celle sur le prix unique du livre !

L'emplacement de ce magasin est tellement convoité (et cher) que les nouveaux propriétaires qatari (évidemment) augmentent le loyer et que plusieurs groupes internationaux visent cette adresse prestigieuse :
- VolksWagen et ses voitures allemandes qui manquent à côté des autres constructeurs automobiles
- Apple et ses musiques et produits culturels dématérialisés, en fauteur de troubles
- la fringue internationale d'Uniqlo, Forever 21 ou autres enseignes devant lesquelles, par ailleurs, ce matin, premier jour des soldes, des queues monstres se profilaient déjà à 8h30
- Un grand magasin généraliste, genre Harrods ou Marks & Spencer...

Ce qui est sût c'est qu'il faudra une enseigne prestigieuse, riche et acceptable pour le propriétaire qatari. Le PSG ? Un musée qatari ?

La question a effectivement dérivé sur le dilemme "produits culturels ou non ?"... C'est forcément la faute des grandes entreprises américaines comme Amazon, Apple ou Google qui sont méchantes et ne payent pas d'impôts. Voir à ce sujet notre billet de lundi.

Le fonds d'investissement qui est propriétaire actuel de Virgin Stores a racheté cette entreprise à Lagardère qui voulait en faire, sans succès, un élément clé de la stratégie multimédia de son papa. Lagardère avait acheté le groupe à son fondateur qui s'est diversifié aujourd'hui, en entrepreneur averti, vers des domaines plus rentables que la culture. Le fonds d'investissement va négocier la fin du bail des Champs Elysées, loin de tout journaliste et ministre. L'éventuel repreneur de Virgin ne pourra presque certainement pas candidater à un nouveau bail à cet endroit. Depuis la disparition du Virgin du Louvre, emblème culturel et excuse marchande du Carrousel du Louvre, on sent bien que les biens et services n'ont plus de culturel que l'adjectif. Sephora, c'est culturel ?

Il faut faire attention aux amalgames :
- Avoir une boutique énorme sur les Champs est réservé maintenant aux groupes internationaux solides, ce n'est plus le cas de Virgin.
- Harmoniser l'apparence des Champs-Elysée en équilibrant les commerces de tout poil semble difficile dans un contexte de surenchère sur les loyers de la part des propriétaires et des grands groupes.
- La distribution physique de produits culturels est à repenser, en y ajoutant des services que les fournisseurs dématérialisés ne peuvent proposer, ce qui suppose une stratégie et ce qui semble n'être pas le cas des propriétaires actuels, au-delà du "fun" du magasin des Champs.
- La régulation des biens culturels, de leurs tarifs, des taxes et impôts à payer est un sujet urgent, pour lequel il ne peut suffire de n'écouter que quelques lobbies traditionnels en France, sans même parler des sociétés d'auteurs. Si le résultat final est d'obliger à payer plus chers les biens culturels en passant par des canaux sous perfusion, personne n'ira.
Ce sont des questions différentes trop souvent confondues.

mardi 8 janvier 2013

Voeux constitutionnels

La tournée des voeux de François bat son plein. Discours attendus, petites phrases glissées ça et là, exercice obligé qui va ponctuer le mois de janvier.

Hier, c'étaient les voeux au Conseil constitutionnel. En petit comité puisque 9 membres seulement étaient dans la salle, avec la ministre de la justice et certainement quelques conseillers. Mais pas les anciens présidents de la République, membres de droit et à vie du Conseil, avec la rente affectée.

A l'heure où j'écris, le discours de François n'est pas encore publié sur le site de l'Elysée - mais que font-ils ? - mais ses grandes lignes sont lisibles dans la presse, ici et .

Il a donc annoncé que la réforme de la Constitution serait lancée, via un Congrès réuni comme d'hab à Versailles, dans les meilleurs délais. Une ou plusieurs réformes, un ou plusieurs Congrès ? On verra, c'est de la tactique politique et ça se négociera durement entre les divers groupes parlementaires. Chacun ira de sa petite musique, du genre "je voterai pour ta réforme mais seulement si tu ajoutes/retires ça..."

Il a donc annoncé au menu de cette année, en lien direct avec ses promesses, mais pas complètement :

- Fin du droit pour les anciens présidents de la République de siéger au Conseil constitutionnel. Il a précisé que cela ne serait pas rétroactif et Jean-Louis Debré, président du Conseil et pourtant pas socialist,e a renchéri en disant que les anciens présidents n'avaient plus leur place au Conseil qui s'est transformée de plus en plus en une Cour constitutionnelle peuplée de professionnels. Malgré cette position affichée sur la non-rétroactivité, personne ne comprendrait qu'une fois cette réforme votée, si elle l'est, les anciens présidents actuels restent au Conseil. Chirac a déjà démissionné depuis sa mise en examen. Giscard vieillit rapidement, et Sarkozy qui est jeune ne pourrait sans prendre des risques impossibles politiquement y rester seul. Cela devrait donc être une rétroactivité de facto, à défaut d'en être une de jure. Dommage pour les émoluments versés.

- Réforme du statut pénal du Président, pour des crimes et délits "détachables" de sa fonction de Chef de l'Etat. Réforme annoncée déjà à de multiples reprises.

- Fin de la possibilité pour le gouvernement de nommer les magistrats malgré un avis consultatif contraire du Conseil de la magistrature, qui gagnerait ainsi un rôle constitutionnel nouveau, renforçant la séparation des pouvoirs chère à Montesquieu.

- Modification des règles techniques pour les élections présidentielles : remboursement amélioré des frais de campagne pour les petits candidats et présence assouplie dans les médias pendant la campagne.

Il n'a rien dit sur le vote des étrangers. Il a également annoncé que le parrainage citoyen pour les élections présidentielles était une belle idée mais trop difficile à mettre en oeuvre dans des conditions acceptables. Tant pis pour cette idée extra-terrestre venue de la Commission Jospin.

lundi 7 janvier 2013

Vive la pub

Free a comme d'habitude jeté un gros pavé dans la mare. Après avoir structuré le marché de l'ADSL en France avec des offres autour de 30 euros par mois, après avoir introduit la première "box" paramétrable, après avoir énervé tous les opérateurs de téléphonie mobile avec des offres radicalement moins chères, Free s'attaque aux contenus.

Pendant quelques jours, Free a donc installé, sans prévenir personne, un filtre pour empêcher la pub d'arriver sur nos navigateurs Internet, et l'a activé par défaut. Option désactivable en fait, mais seulement par les utilisateurs avancés. Cris d'orfraies des éditeurs, honnêtes ou non, vivant de la pub ou non. Alertes sonnées par les défenseurs des libertés (La Pub c'est la liberté !). Silence radio du principal visé, à savoir Google. Approbation large des Free-fans qui n'aime pas la pub.

Google, vous le savez certainement, vit de la pub. Google facture aux annonceurs et autres régies des espaces publicitaires, de plus en plus ciblés en fonction de vos recherches sur Google, mais aussi de votre navigation, qui n'est pas du tout privée. Google reverse évidemment une partie de ces recettes publicitaires, notamment aux médias en ligne et aux éditeurs de contenus. Savez-vous que le chiffre d'affaire de Google pour ce type de publicité intrusive est estimé à 1,6 milliards d'euros par an ? Savez-vous que suite à la coupure autoritaire par Free les derniers jours, Google aurait perdu à peu près un million d'euros par jour ? Les montants en jeu sont donc clairs maintenant !

Les enjeux de cette manipulation de Free sont évidents. En posant de cette manière le principe de la répartition de la valeur entre les acteurs du marché - les tuyaux, les éditeurs de contenus, les auteurs, les utilisateurs - Free met les pieds dans le plat de nouilles numériques. La concertation, les comités et la lente progression proposés par Fleur Pellerin, ministre du numérique, sur ces mêmes thèmes a un rythme trop lent sur des questions qui agitent l'Internet depuis longtemps. Neutralité du Net, financement des infrastructures, confusion des métiers entre éditeurs, fournisseurs et publicitaires, monopole de fait de Google sont autant de sujets fort délicats et qu'il était urgent de faire sortir du feutre des palais de la République.

Evidemment une concertation organisée ce matin au Ministère a conclu qu'il fallait que Free revienne en arrière "comme avant". Evidemment Free avait déjà supprimé ce "service" depuis 8h30 ce matin, soit avant cette réunion de concertation. Evidemment tout le monde est content mais aussi soulagé. Les enjeux financiers sont énormes. Les débats peuvent reprendre, mais rien ne sera plus jamais comme avant.

La ministre a déclaré entre autres que «d'un point de vue politique, ce blocage n'est pas compatible avec ma vision d'un Internet libre et ouvert où l'internaute reste maître». Ca fait du bien d'entendre une ministre parler du numérique d'un point de vue politique, alors que la plupart du temps on entend uniquement les acteurs économiques. On attend des actes maintenant.

Pour l'utilisateur, Freenaute ou non, rien ne change. Soit vous êtes un utilisateur avancé et vous savez installer sur votre appareil un outil qui supprime la pub pour vous, avec plus ou moins de bonheur ; soit vous êtes un utilisateur lambda et vous subissez ces pubs qui sont de temps en temps si envahissantes qu'on ne peut même plus accéder au contenu derrière. D'ailleurs, y a-t-il un contenu parfois ? Parmi mes préférés, je citerai la fenêtre qui s'ouvre et où il faut cliquer 2 ou 3 fois avant qu'elle veuille bien se refermer - la petite pub dans un coin qui grossit et bouffe tout l'écran pendant une quinzaine de secondes - les pubs qui imitent les contrôles et boutons pour que vous cliquiez dessus - les vidéos sonores qui se lancent automatiquement...

L'IAB France (Interactive Advertising Bureau) publie même des règles et des tailles de bandeaux, bannières et autres rectangles surgissants. Rigolo à lire (pdf ici) et intéressant à analyser. On imagine facilement une page Web uniquement composée de tels rectangles. Dans le genre, le pionnier est la page à un million de dollars, bien connue, et qui date de ... 2005.

Enfin, tout ça n'est que de la pub, la version moderne de notre boîte aux lettres engorgée de papiers de toutes les couleurs. On ne parle pas ici de liberté, de contrôle de l'Internet et de ses contenus par des pays non démocratiques ou des opérateurs multinationaux privés ou des organisations politiques. Les techniques utilisées seraient alors bien différentes. Heu... Non en fait, ce sont les mêmes.Ne reste plus alors à l'utilisateur, au citoyen et au militant qu'à s'organiser et à savoir se dépatouiller avec tout ça...



dimanche 6 janvier 2013

Du temps de cerveau pour... le 6 janvier

Ah, la galette !

Les païens ont introduit cette tradition bien avant les rois mages et l'Epiphanie chrétienne.

Les fameuses fêtes des Saturnales existaient du temps de la Rome antique. Début janvier ou fin décembre, lorsque les jours étaient les plus courts, il fallait faire la fête. C'était l'occasion d'inverser les rôles entre les maitres et les esclaves. Pour un jour seulement, hein, faut pas plaisanter non plus. A cette occasion, le plus jeune allait sous la table (déjà !) et celui qui tirait la part de gâteau contenant la fève (de haricot) était élu Roi du désordre. A la fin de l'orgie, ce serviteur pouvait être exécute (le meilleur roi est un roi mort, comme disait nos révolutionnaires) ou redevenait simple serviteur.
Les dates ont varié évidemment avec le temps, et cette fête a aussi donné lieu aux carnavals, aux jours des fous et autres joyeusetés tout à fait païennes. Saturne était un Dieu quand même.

La fête des rois a toujours prévu une part pour les laissés pour compte, les pauvres, les esclaves. Même les rois de France et d'autres pays utilisaient ce jour pour glorifier leur royauté en affublant de faux habits royaux un pauvre (bien choisi) afin d'affirmer la primauté du Roi, le seul, le vrai ! Encore aujourd'hui, en France et notamment dans le Sud, on réserve une part de la galette (qui peut être une brioche aux fruits en forme de couronne) au pauvre. Certains la donnent encore au plus pauvre qui passe. C'est de plus en plus rare, car il y a de plus en plus de pauvres. Mais c'est là la vraie origine de la galette. A ne pas oublier, même si on mange de la galette pendant tout le mois de janvier, poussé par les sirènes du phare d'Alexandrie marketing boulanger qui nous en propose dès le lendemain de Noël et même avant pour certains !!!

Evidemment qui dit galette, dit fève, donc fabophiles (les collectionneurs de fèves). Il suffit de taper sur Google Images "fabophile" pour voir défiler des collections entières de fèves, bien ou mal rangées. A Avallon cette année, par exemple, coup marketing comme un autre, un restaurant a caché un Napoléon en or dans une de ses galettes.



Mais, l'Epiphanie c'est aussi (ah bon ?) une fête chrétienne. C'est la fin du cycle des fêtes de Noël, 12 jours après le 25 décembre, le temps que les jours rallongent de manière visible (en méditerranée) et le temps de prouver au monde que Jésus est né, qu'il est apparu. Tous les Dieux peuvent connaître une Epiphanie, un jour de leur révélation. D'ailleurs en Grèce antique on disait aussi une Théophanie, quand il y avait plusieurs dieux reconnus. Dans le monde chrétien, l'arrivée des rois mages marque donc cette épiphanie, point d'orgue de Noël et, par ailleurs, excuse pour associer la royauté et la religion, excuse qui a quand même duré quelques siècles et qui continue de ci de là.




Cependant, le fait que ces rois mages aient été des rois est une invention tardive. Qu'ils aient été simplement des nobles étrangers, riches car apportant des biens précieux, est plus simple. Des savants aussi, car entre l'astronomie/astrologie et la philosophie, leur savoir était souvent utilisé à cette époque pour annoncer la venue de rois. Dans la plus pure tradition païenne, évidemment, du devin ou de la fée.

En Arménie, pays important pour les origines de la Bible, et anciennement le pays du Mont Ararat, avant que la Turquie ne l'englobe dans ses frontières modernes, les fêtes de Noël finissent bien à l'Epiphanie, mais elles y commencent aussi. Et pas pour des raisons de calendrier julien ou grégorien uniquement. Dans les pays orthodoxes, Noël est en effet le 7 janvier pour nous à cause de ces treize jours de décalage depuis que le pape Grégoire XIII a décidé dans sa bulle Inter gravissimas que le jeudi 4 octobre 1582 serait immédiatement suivi par le vendredi 15. Et depuis, deux autres jours de décalage ont été ajoutés. En Arménie, pays exceptionnel à bien des égards, Les fêtes de Noël ne durent qu'un jour, aujourd'hui. Joyeux Noël, monsieur Aznavour.

Gérard Depardieu, par exemple, citoyen russe comme les autres, a reçu ce matin dans sa galette un passeport russe comme fève (plastifié on espère) des propres mains propres de Poutine. Bon, là, je n'ai mis qu'une image au lieu de deux, parce que c'est un double roi !