samedi 19 janvier 2013

Numérique

C'est un jour historique pour l'Internet.

Aujourd'hui, en fin d'après-midi en France, Mega(upload) renaît de ses cendres avec l'ineffable Kim Dotcom et son équipe aux commandes. La microsphère des nanogeeks s'excite ! Tout juste un an après la fermeture de Megaupload.

Ce qui changera ? Tout le monde pourra créer un compte gratuit pour y faire héberger ses fichiers. 50 Go c'est beaucoup plus que les autres fournisseurs de services dans le nuage. Dropbox, par exemple, l'un des plus connus et des plus utilisés est limité à 2 ou 5 Go pour un compte gratuit. De plus tous les fichiers déposés seront encryptés (et pas encroûtés comme me le suggère mon correcteur d'orthographe). C'est pratique pour préserver ses données. C'est protecteur pour Mega qui, ne connaissant pas les clés d'accès aux fichiers ne peut être accusé d'aider au piratage. Reste à voir les conditions d'utilisation et financières. Un test ici, déjà.

Ce qui ne changera pas ? Mega sera aussi utilisé pour pirater des contenus de toutes sortes. Les utilisateurs devront simplement inventer des moyens de s'échanger les fameuses clés de cryptage pour décoder les fichiers qu'ils téléchargeront. On s'attend à une floraison de sites d'échanges de clés, sur le modèle des sites actuels.

En tous cas, Kim Dotcom est un feuilleton à lui tout seul (lisez sa bio). Emprisonné, libéré sous caution sans accès internet, puis avec une heure par semaine, bientôt blanchi vu les nombreuses irrégularités liées à son arrestation et aux écoutes illégales.

Le piratage est un fléau mais lorsque ce sont les Etats qui piratent, il n'y a que la justice pour protéger les citoyens, tous égaux en théorie.

En France, le débat continue. Cette semaine la ministre Fleur Pellerin a désigné les membres du Conseil national du numérique qui sera consulté sur toutes les questions liées, incluant le partage de la valeur, le financement, les droits, le développement du numérique et les moyens pour combler le retard français. A mon humble avis, amha, ce retard est beaucoup dû à l'archaisme de nos éditeurs, au protectionnisme inique des sociétés d'auteurs et aux lobbies des opérateurs de télécoms qui sont à peine secoués par les nouveaux entrants comme Free. Mais évidemment ce n'est qu'un avis personnel. A noter que le poids de ces acteurs a été réduit dans le nouveau Conseil, et c'est plutôt une bonne nouvelle.

Le rapport Colin-Collin sur la fiscalité dans le secteur du numérique est également paru vendredi.
Pendant ce temps, Free, qui avait défrayé la chronique en coupant la pub pour ses abonnés fixes, histoire de montrer ses muscles à Google, est en train de proposer le même service à ses abonnés mobiles, en option cette fois, si vous vous souvenez de ce billet.

Alors pour illustrer ce billet, et en l'absence inexpliquée de Z Lartiste, je vous propose un petit dessin venu tout droit de l'Economist sur la guerre numérique, c'est de saison.


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