lundi 18 février 2013

Congrès immobile

On le savait depuis les élections législatives de juin 2012. En tous cas, on pouvait le craindre.

Les premières consultations conduites par le gouvernement pour évaluer les chances d'adoption de la réforme de la Constitution voulue par François, sont minces, très minces. Tellement minces qu'il est estimé "dans les milieux autorisés" qu'il vaut mieux ne pas déposer ce projet de réforme.

Il est vrai qu'une majorité simple à l'Assemblée nationale est a priori acquise et qu'elle est trouvable au Sénat. Mais au Congrès (à Versailles) il faut une majorité des 3/5 et 60% c'est beaucoup plus grand que 50%.

François veut (ou voulait) une réforme pour moderniser la Constitution sur plusieurs points :
- Statut du chef de l'Etat,
- Incompatibilité des fonctions de membre du gouvernement avec une fonction exécutive locale,
- Réforme du Conseil supérieur de la magistrature,
- Suppression de la Cour de justice de la République,
- Suppression de la catégorie des membres de droit du Conseil constitutionnel,
- Constitutionnalisation du dialogue social,
- Ratification de la Charte des langues régionales,
- Droit de vote des étrangers extracommunautaires aux élections municipales.

Visiblement l'UMP votera non sur tout. Argument officiel : la Constitution est bien, ne changeons rien. Argument officieux : Certains points sont trop ouvertement anti-Sarkozy et ses réformes, et en plus on vous met dans une sale situation, c'est la vie (politique).

Le reste de la majorité flotte également et les centristes sont également mous.

On verra bien jusqu'où ira le courage politique de François et des partis politiques dans ce genre de débat. Y aller ou pas ? Prendre un risque ? Céder aux conservateurs ? Expliquer aux français ?

Pour le moment, le gouvernement a encore une majorité pour faire voter les lois et le budget, même si l'on observe des déchirements ou au moins des craquements à plusieurs occasions. La réforme de la Constitution est une autre histoire. Ou alors il faut couper en petits morceaux, réforme par réforme, mais alors nos députés et sénateurs passeront leur temps à Versailles - fort agréable au printemps d'ailleurs.

Evidemment, les préoccupations des français sont ailleurs. Mais le rôle des hommes politiques est de prendre des risques et d'être en avance, pas en attente du prochain interview à la télé.

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