vendredi 26 avril 2013

En avril, ne te découvre pas d'un chômeur. En mai, défile comme il te plaît.

Les statistiques officielles du chômage sont tombées et font mal. La hausse du chômage continue et ce depuis maintenant 23 mois. Un record de 3 224 600 demandeurs d'emploi inscrits fin mars a été atteint, qui nous ramène à des niveaux jamais atteints depuis 1997, quelques années après la grande crise de 1994. Ce record est celui d'aujourd'hui. Le mois prochain, tous les experts parient sur un nouveau record et ainsi de suite pendant au moins six mois.

Les mesures décidées par le gouvernement pour l'emploi sont connues. Elles sont évidemment différentes des mesures prises à l'époque de Sarkozy, mais pas tellement. Il y a une marge de manoeuvre assez faible, sauf à tomber dans des décisions extrêmes dans un sens ou dans un autre, privilégiant les patrons ou les salariés ou les actionnaires ou l'Etat. On est en ce moment dans des variantes marginales d'un milieu mou avec une croissance molle et une décroissance hésitante. Chacun crie "Au loup" et rejette la faute sur les autres : Mélenchon aimerait être premier ministre pour prouver que ses idées radicales fonctionnent ; la droite est emmêlée dans son bilan contrasté et ses futures élections internes ; l'extrême droite rejette la faute sur les immigrés qui volent le travail ; la gauche de la droite ou la droite de la gauche ou le centre de la gauche de droite qui est pourtant hollandiste a des avis partagés...

Les économistes évidemment ne sont pas d'accord. Ceux qui sont des universitaires sont par définition certains de leurs approches, même quand ils se trompent dans leurs calculs. Vous avez dû suivre cette histoire malheureusement normale d'un jeune étudiant qui dans le cadre d'un devoir se rend compte que les calculs de grands économistes américains étaient faux. Plusieurs problèmes ont été soulevés avec cette histoire :
- Vive les étudiants et les jeunes chercheurs, pour remettre en cause les baronnies universitaires et d'experts reconnus
- Un thésard dans une grande université américaine a le droit de demander leurs données à des éminents universitaires de Harvard et de les analyser dans le cadre d'un banal cours d'économétrie. Ca peut faire rêver d'autres étudiants dans d'autres universités...
- Les erreurs en économie sont fréquentes. Certaines sont conscientes d'autres simplement des erreurs. L'économie a encore des progrès à faire comme science. Et on peut faire dire beaucoup de choses différentes à des statistiques (ai-je le droit de dire en tant qu'ancien statisticien).
- Un grand nombre de discours politiques sur l'austérité et la croissance ont été construits sur cette étude (fausse, donc) à dire d'experts, car finalement les politiques ont des convictions politiques et cherchent souvent juste des experts pour accompagner et justifier leurs décisions idéologiques
- La question de la croissance, donc de l'emploi ou de l'austérité est plus que jamais d'actualité.



Au boulot donc, maintenant. Et le MEDEF aussi, pendant que Sarkozy donne des leçons d'économie au Québec pour quelques centaines de dollars la place et que François essaye d'attirer des investissements chinois en France et des produits français en Chine. A chacun son rôle.

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