vendredi 12 avril 2013

Giboulées d'avril

La météo est en train de changer.



Depuis des années, les giboulées de mars se sont déplacées en avril. A Paris on attend l'arrivée du vrai printemps ce dimanche avec soleil et bonnes température. Une petite pensée émue pour les Montréalais qui attendent en ce moment une nouvelle tempête à 30 centimètres de neige (on espère qu'elle aura fondu lorsque Sarkozy ira y donner une conférence payante dans deux semaines)... Ce qu'il y a de bien avec la météo, c'est que ça occupe nos esprits et nos conversations et qu'à notre échelle on ne peut rien y changer.

En politique c'est un peu pareil. Giboulées, alternance rapide de bonnes et mauvaises nouvelles, et sentiment qu'il n'y a pas grand chose à faire pour changer le climat politique. Pourtant, là, il y a des leviers et des responsables. Les paysans font le dos rond en cas de problème, mais prennent des précautions avant et réparent après. Les politiques parlent beaucoup, avant, pendant et après.

Quelques exemples dans l'actualité :

Le Sénat vient d'adopter le texte sur le Mariage pour tous. Une longue semaine de débats. Un vote pas tout à fait conforme à celui de l'Assemblée, d'où une navette nécessaire. Cette navette ne sera pas pour le fameux article 1 qui a été voté en des termes identiques. On aura donc droit à d'autres votes, manifs et contre-manifs, avant la saison des mariages.

Le Conseil constitutionnel vient de censurer le gouvernement pour la cinquième fois, à propos de la loi sur l'énergie et du nouveau système de bonus-malus qui rompt l'égalité. Un pas en avant, un pas en arrière et on recommence la danse.

L'affaire de la publication des patrimoines commence à être tournée en ridicule, par ceux qui sont contre évidemment : entre les mensurations de Mélenchon, le slip Dim de Jean-Marie Le Pen, les kayaks d'Eva Joly et les blagues dans les médias, on sent un bon côté franchouillard dans ce type de débat. Le ridicule tue. Encore aujourd'hui. Et la forte invisibilité du Premier Ministre s'allie avec la baisse spectaculaire de la cote de François à moins d'un mois maintenant de l'anniversaire de son élection (et du lancement de ce blog).

Le "tous des menteurs" à la Une du Parisien ce matin est assez révélateur : de Cahuzac politique à Cahuzac médecin, du grand Rabbin diplômé ou non aux autres menteurs banals, on donne une jolie image. D'ici quelque temps, les touristes viendront moins nombreux chez nous : la grève des gardiens du musée du Louvre pour protester contre les violences des hordes de jeunes pickpockets qui hantent ses couloirs plein de touristes (le jour, pas la nuit comme Belphégor) est un signe de l'absurdité des temps.

A Chypre, la situation se normalise : le gouvernement commence à desserrer les mesures de contrôle des changes, avec des fuites prévisibles de capitaux vers d'autres cieux paradisiaques, et en même temps réclame plus d'argent à l'UE qui va devoir en donner au risque de tout recommencer. On dirait presque un retour à la normale comme avant un orage d'été : Ré-écoutez le deuxième mouvement de l'été dans les quatre saisons de Vivaldi par exemple, avec le calme, l'orage et le calme revenu. Seules différences : c'est moins beau et ça coûte plus cher.

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