samedi 31 août 2013

Regards

C'est le dernier samedi du mois d'août aujourd'hui. L'actualité est nulle. C'est un moment entre deux, avant un G20 et la Syrie et pendant le dernier grand week-end de l'été en Amérique du Nord. En France, les batailles ordinaires. Au Vatican, le Pape a enfin viré le sulfureux (sic) numéro 1 de la Curie pour le remplacer par un diplomate a priori irréprochable. A Monaco, l'héritier a épousé une héritière multi-milliardaire. A Moscou, on chasse les homos officiellement comme dans l'Allemagne des années 30.

Alors un autre regard ?

Ce tableau de Magritte, bientôt exposé au MoMA à New-York cache une surprise (en plus de l'oeil) : il a été peint au-dessus d'un autre tableau qu'on croyait perdu depuis 80 ans, en fait un quart de ce tableau. Les experts cherchent maintenant les autres quarts. Moi je ne vois que l'oeil...

Qui parle de regard ne peut éviter de parler de ce regard particulier qui date de 1984 1948.


N'ayez pas peur. Ce sont des yeux normaux, juste filmés avec une résolution et un agrandissement hors du commun. Eh oui, nos yeux sont comme ça. Y compris les yeux de nos chers êtres aimés. C'est beau, non ?

Ceci n'est pas un monstre à trois yeux sorti d'un film d'animation. Il s'agit d'une suite de trois photos prises par le robot Curiosity sur Mars : une éclipse annulaire du Soleil par Phobos, un des satellites de Mars.

Entre phobies et regards, ouvrons grands les yeux...


vendredi 30 août 2013

Naturalisations

Manuel Valls a agité le monde politique cette semaine en avançant de nouveaux projets de décrets pour faciliter les naturalisations. Après l'ère Sarkozy qui avait réduit drastiquement ce nombre (plus de 50%), cédant ainsi aux tendances les plus droitistes de son camp, il s'agit de permettre à plus de personnes vivant en France de devenir français. Le Front national est contre évidemment, ainsi que les nostalgiques de la partie extrême de l'UMP.

Il y a plein de sortes d'immigrés en France : ceux qui sont illégaux et pourchassés, ceux qui sont légaux mais dont les flux sont très contrôlés avec des politiques de visas et de cartes de séjour assez dures, ceux qui sont légaux et installés, ceux qui deviennent français (ou bi-nationaux), ceux qui sont français de naissance issus de parents immigrés. Les mettre tous dans le même panier représente une forme d'amalgame intolérable. Certains parlent de français de souche pour séparer les français en deux. Les mêmes veulent réduire évidemment le flux de nouveaux français. Les mêmes se plaignent déjà des droits offerts aux européens, comme si ces mêmes droits n'étaient pas offerts aux français qui veulent aller dans un autre pays européen. Il y a plein de non-dits là-dedans évidemment.

Comme à certaines époques où le racisme et la xénophobie étaient la règle (le colonialisme et avant par exemple) ou comme aux temps où les pouvoirs en place s'arrogeaient le droit de définir qui était bon ou pas bon, ces questions sont fondamentales. Avoir plus de français, c'est devenir plus forts sur le plan international. Evidemment les français, naturalisés ou non, votent. C'est l'un de leurs droits principaux par rapport aux immigrés vivant en France et pour lesquels aucun droit de vote n'est prévu, malgré les promesses toujours reportées de droit de vote aux élections locales. Les politiques sont souvent impuissants face à ces nouveaux arrivants qui modifient progressivement notre sociologie. La France n'est plus à l'époque des Rois maudits et des rivalités entre barons... quoique...

Le parcours du combattant du candidat immigré à la naturalisation est donc assoupli. Cela reste un parcours long et où la capacité à savoir organiser un dossier solide est la clé du succès. La quantité de pièces demandées et le nombre de rendez-vous nécessaire reste impressionnant et ceux qui croient que les portes sont grandes ouvertes n'ont qu'à discuter avec celles et ceux qui y sont passés. On y reviendra mi septembre, car j'assisterai à une cérémonie officielle de naturalisation entretemps.



Mais pour les autres, il y a les visas. A chaque discours politique de François ou d'un ministre, ils parlent d'assouplir les demandes de visas pour des cibles particulièrement intéressantes, comme les universitaires (profs, chercheurs et étudiants), les artistes, et maintenant les entrepreneurs, parce que le business c'est important. Il parait d'ailleurs que créer une entreprise en France est plutôt facile et économique et que, contrairement aux idées reçues et distillées par les patrons, la France est plutôt bien placée de ce côté là. Notons simplement qu'il est si difficile dans certains pays d'obtenir un visa pour la France qu'ils se mettent à user de réciprocité. Cas le plus notable récemment, le Sénégal. Aller à Dakar ou ailleurs dans ce pays est maintenant impossible sans visa pour un français. Plusieurs pays ont développé de telles pratiques "symétriques", suite à de nombreuses plaintes de leurs concitoyens et pas des moindres.

Alors, finalement, naturaliser c'est bien ! Et je ne parle pas des sportifs de tous poils qui collectionnent les nationalités de convenance pour gagner des médailles et pour intégrer des équipes nationales, ni des riches à la Depardieu qui choisissent la nationalité qui les arrange le plus. Dans certains pays, les immigrés sont légion et font marcher l'économie, sans aucun droit associé ni aucune possibilité d'être naturalisé, sauf au compte-gouttes. On peut penser à la Suisse, à des pays arabes riches de pétrole et à plein d'autres. Ce n'est pas le modèle choisi en France... en ce moment en tous cas.

Il y a heureusement des gens normaux ;)

En France, passez le Tef pour faire la Teuf !

jeudi 29 août 2013

Impulsion, réflexion, manipulation... ou action

Le feuilleton syrien continue. (Merci à Z Lartiste)

D'un côté la guerre continue avec son lot de victimes.

De l'autre les gesticulations des politiques suivent un rythme bien connu alternant des moments plus ou moins intenses.

A l'ONU les inspecteurs inspectent et prennent leur temps pendant que le Conseil de sécurité reste dans l'indécision, à cause du jeu des droits de véto et des négociations entre membres permanents (càd dotés justement de ce droit de véto). De plus en plus de voix s'élèvent pour la nécessité d'une résolution formelle avant toute action, ce qui dans le contexte actuel relève d'une gageure. Le froid entre Obama et Poutine, qui sera très visible au prochain G20 de Moscou la semaine prochaine, ne réchauffe pas le climat. Par le passé, les USA, plus ou moins couverts par une coalition internationale, sont déjà intervenus sans mandat international explicite. En Libye, même avec un mandat, la coalition l'avait également joyeusement dépassé sans vergogne.

Il y a eu massacre et il y a eu massacre chimique.

Ensuite il y a eu l'indignation internationale des gens comme vous et moi et la peur des politiques de ne pas être "synchro" avec cette peur et de montrer trop fort leur impuissance.

Il y a eu donc ces derniers jours l'impulsion indignée pour faire au plus vite quelque chose, avec comme signe annonciateur la ressortie du formol des experts en stratégie, en militaire et en n'importe quoi pour nous expliquer comment allait se dérouler l'intervention, en combien d'heures, avec quels missiles, sur quelles cibles, etc.

Et puis les opinions divergentes internes à chaque pays ont commencé à s'exprimer : Comment ? Nous n'avons pas été consultés ? Voici ce que je ferai moi (en expliquant qu'il aurait fait la même chose) ! Et le Parlement ? Et les sondages ? D'où des phénomènes d'attente et de réflexion. Les mêmes experts qui nous annonçaient l'imminence des tirs de missiles punitifs nous expliquent qu'il faut plusieurs jours. Ceux qui disaient que les consultations auraient lieu parès la bataille sont maintenant obligés de reconnaître que la bataille n'aura peut-être pas lieu. La réflexion arrange tout le monde, une fois que les gros muscles des petits bras ont été montrés.

Pendant cette phase de réflexion, nécessaire, se met donc en place la manipulation classique : les médias font durer pour vendre et informer et pour susciter des débats de plus en plus loin de la réalité ; les politiques préparent l'opinion à tout et à son contraire de façons à faire des satisfaits dans tous les cas, intervention ou pas, courte ou longue, sans morts ou avec, avec dommages collatéraux ou pas... Tout cela devrait durer quelques jours, même une semaine, car les intérêts de chacun s'affirment comme différents, chacun pour ou contre le pouvoir en place dans son pays, en préparation d'élections comme en Allemagne ou en négociation de textes délicats comme en Grande-Bretagne ou aux USA. Avec le temps le type d'intervention va devenir le sujet principal : des tirs ciblés de missiles (qui permettront aux marchands d'armes de tester en vraie grandeur leurs systèmes et anti-systèmes, sans parler des anti-anti-systèmes... ou une simple tape sur la main en disant "c'est vilain, attention la prochaine fois"...



Et l'action ? Euh, l'action ? Bof. Est-ce que cela intéresse les politiques ?
D'un côté la guerre continue avec son lot de victimes.



mercredi 28 août 2013

Le temps présent

Un peu de nostalgie ce matin. Un peu de calme avant la tempête.

Un peu de recul, car comme l'écrit Racine dans Polyeucte, Acte I, Scène I :
"Et le désir s'accroit quand l'effet se recule", phrase que tous les grands acteurs s'entraînent à prononcer avec conviction.

La très fameuse chanteuse et actrice égyptienne, Om Kalsoum, a dit un jour :
“أحب رؤية القمر في بدايته عندما يكون هلال لأنني أحب كل شيء له مستقبل”
"J'aime regarder la Lune en son premier croissant parce que j'aime tout ce qui a un futur"

Il y a cinquante ans exactement, Martin Luther King prononçait à Washington, à l'issue d'une grande marche, son fameux discours qui a changé en profondeur le sens de la phrase "I have a dream". Texte original ici, traductions françaises divergentes ici et ici... Qui n'a pas dit ou pensé dans sa tête, après avoir entendu une partie de ce discours, "moi aussi, j'ai un rêve aujourd'hui..."

On peut être rattrapé par la réalité, mais on peut aussi ne pas oublier de rêver. Qu'on soit jeune et à la recherche d'un avenir, d'un emploi ou d'une maison, qu'on soit vieux et à l'affût d'informations sur la réforme des retraites, qu'on soit entre les deux et à la recherche d'un temps présent, c'est pareil.




mardi 27 août 2013

Le chemin de Damas : On y va ou on n'y va pas ?

"Le massacre chimique de Damas ne peut rester sans réponse"
"La France est prête à punir ceux qui pris la décision infâme de gazer des innocents"
Conseil de défense demain, Parlement informé...

Extraits du discours de François devant les ambassadeurs, comme chaque année fin août. "La France fait entendre sa voix"...

On y va donc, politiquement parlant...

Il a aussi parlé du reste du monde et de la politique internationale, mais les chaines d'information ont coupé après la partie "Syrie". Il faudra attendre la parution du discours officiel pour vérifier ces notes :

Il a dit vouloir préserver l'outil militaire, qui a déjà bien servi au Mali (7 morts quand même), y compris sur le plan budgétaire... grand débat à quelques semaines du débat sur le budget. "Rarement une opération aura pu atteindre ces dernières années, si rapidement, ses buts" pour le Mali. Un signal envoyé pour la Syrie ? Sauf que la lutte contre les terroristes, la désorganisation des pouvoirs et de la coopération régionale sont des caractéristiques du Sahel, mais pas de la Syrie.

Pour l'Afrique, il a aussi parlé de la RCA (Centrafrique) où c'est le bordel et un grand problème humanitaire. Il parait que c'est aux africains d'assurer leur propre sécurité (pas aux syriens en tous cas). Pour le monde arabe, il s'agit d'accompagner leur transition... (Ah, là, il s'agit aussi de la Syrie, même si François a parlé de la Tunisie). Il a proposé de relancer la coopération en Méditerranée autour de projets concrets (exit l'Union Pour la Méditerranée, le grand raout bling-bling de Sarkozy), tout en n'ignorant pas le problème Israélo-Palestinien (Il ira en automne là-bas ?). François est revenu sur le proche-Orient avec le problème du nucléaire iranien (lié à la Syrie évidemment) en appelant à la transparence et à des gestes concrets et vérifiés.

C'est lorsqu'il a quitté le pur politico-diplomatique que ça s'est gâté : appel aux pays émergents pour soutenir l'économie du Nord aussi, opportunités pour entreprises et universitaires. François en a profité pour vendre ses réformes intérieures, le redressement productif (Sic), le plan climat, le dispositif extérieur français. La diplomatie économique est maintenant partout, y compris au niveau des PME (?) en accompagnement des contrats gagnés par les grandes entreprises.

Pour rendre la France plus attractive pour entreprises et universitaires, les visas seront délivrés plus facilement. Le tourisme doit devenir une grande cause nationale (???) : accueil, sécurité, qualité.

La politique universitaire doit être développée car c'est un investissement, avec Campus France, pour attirer les meilleurs. Idem pour le réseau culturel qui doit promouvoir la marque "France", notre art de vivre, nos créateurs. Les français de l'étranger sont un enjeu : il y en a de plus et c'est bien, "il ne s'agit pas d'un exil". Notre diplomatie doit s'y adapter et les utiliser comme des pojbnts d'appui.

L'espace francophone est un atout formidable. L'Afrique sera un poids important et il faut de plus en plus d'encadrants pour la langue française, à l'étranger.

La Chine en a eu pour son grade : rééquilibrage souhaité des échanges. accueil d'investisseurs chinois en France. L'Inde a été simplement citée. Le Japon est un modèle. Le Brésil et ses affinités particulières, avec une visite fin 2013. L'Afrique du Sud permettra de jeter un pont entre les différentes zones de l'Afrique. Enfin la Russie, avec une amitié historique et des divergences fortes : attachement aux droits de l'Homme (Ah bon, les autres pays les respectent ?), homophobie inquiétante.

Pour le reste : coopération internationale contre l'évasion fiscale, croissance concertée et lutte contre les protectionnismes, accord nécessaire sur le climat (le plus important, bravo les Verts) notamment pour la conférence de 2015 en France et contributions volontaires des Etats, nouveaux financements pour l'aide au développement avec une loi à venir coordonnant tous les acteurs, fonds SIDA.

François a conclu sur l'Europe : prendre l'initiative ? Il veut réorienter l'Europe : simplifier (la gouvernance et les niveaux de décisions), avancer (énergie, numérique, défense), clarifier (plusieurs vitesses explicitement définies avec une "Europe différenciée).

- Coupure d'iTélé qui en eu marre ;) -

PS : Texte du discours de François ici.


lundi 26 août 2013

Paris libéré et revisité

De retour à Paris... sans commentaires.

Paris gris. Il fait beau, parait-il, et le ciel est bleu. En fait il est bleu pâle, avec un visage gris et une température agréable pour l'automne. Pluies démoralisantes ce dimanche. Retour de vacances, même si Paris a encore l'air assez vide en ce lundi. En général Paris se repeuple le mardi. On verra demain et surtout la semaine prochaine avec la entrée scolaire et tous ces parents stressés qui essayent de stresser les autres pour se calmer.

Manifestation pourtant à Paris samedi (comme beaucoup de samedis) mais pour le 69° anniversaire de la Libération de Paris. Véhicules militaires et nostalgiques déguisés. Je n'ai pas d'images, mais vous pouvez toujours revoir celles prises le 15 août pour la libération du Var... Libération nous apprend que le parvis de l'Hôtel de Ville a été renommé "esplanade de (la) Libération". Logique. Place de la grève était aussi un joli nom, mais il a perdu de son charme.
A propos de retraite (des troupes allemandes ou de la vie en activité), à noter les larges consultations sur les retraites pour annoncer mercredi en Conseil des Ministres les grandes lignes du projet piégeant de réforme. La CGT a annoncé une journée de grève le 10 septembre, histoire de se mettre en jambes. J'espère qu'ils pourront ainsi profiter de la Place de la République réaménagée pour une arrivée ou un départ de manie. Ce sera beaucoup plus pratique. La rentrée approche à grands pas mais on sent qu'elle résiste encore un peu.


dimanche 25 août 2013

Les aventures de Monsieur Gentilliti à Paris - 4

Le ciel est gris anthracite. L'orage approche. Après des semaines de beau temps sur l'Ile de France, voici un temps qui marque la fin de l'été. Gustave Du Chemol s'est réveillé de bonne heure. C'est un grand jour pour lui.

Il s'en est passé des choses depuis qu'il a été biglé par Monsieur Gentilliti et qu'il est devenu le premier espion officiel de Biti, gloire à lui, en France. Les pouvoirs d'un espion biglé sont en effet très importants, même plus importants que ceux de son bigleur. Il y a quelques semaines, Gustave a en effet manipulé les pensées de tous les parlementaires qui étaient réunis en Congrès, comme par hasard, à Versailles pour des mesurettes sans importance. Il a profité de cette circonstance pour les endoctriner. Le résultat est pour aujourd'hui et Gustave en est très fier. Il sait que Monsieur Gentilliti sera content. En attendant ce jour, il a dû cacher Monsieur Gentilliti dans un endroit moins voyant mais assez confortable, un petit pavillon de chasse au fond du parc du château, interdit au public et réservé aux ébats des dignitaires de la République. Les aménagements sont parfaits, le lit très confortable et bien que la piscine soit un peu petite, Monsieur Gentilliti y semble très heureux.

Aujourd'hui donc, le Congrès unanime (ce qui est un exploit jamais vu avant l'intervention de Biti, gloire à lui) va voter la fin de la République, le retour de la Royauté avec un nouvelle dynastie progressiste dont le premier roi sera Gustave Premier, lui-même évidemment, sachant qu'il a été anobli la semaine dernière. Il s'établira à Versailles, près du peuple mondial qui viendra le visiter et établira Biti, gloire à lui, comme religion d'Etat. Monsieur Gentilliti a décidé de rester sur Terre et le surveillera à distance, mais Gustave sait que ses pouvoirs se renforceront et que cela ne posera aucun problème. Il rêve déjà de conquérir d'autres territoires. Ce soir donc, il dormira dans la chambre du Roi, en toute légitimité, comme ce jour où il y a trouvé Monsieur Gentilliti... Le lit du roi ? Le lit du roi ?

Gustave Duchemol se réveille. Il a mal à la tête et est étendu par terre. Il a rêvé ? Ce n'était qu'un rêve ? Ah zut alors ! C'était un très beau rêve et Gustave s'assieds brusquement. Que lui est-il arrivé ?

Il est dans la chambre du Roi, par terre à côté du lit royal et Monsieur Gentilliti le regarde d'en haut. Il aime Monsieur Gentilliti et est près à tout pour lui. Il le sait au fond de lui. Il sait aussi qu'il vient d'être biglé et que c'est un grand honneur pour lui d'avoir été choisi par Biti, gloire à lui. Monsieur Gentilliti a l'air étonné. Un premier biglage réussi est une sorte de rite initiatique sur Biti, gloire à lui, et monsieur Gentilliti est encore surpris de l'avoir réussi. Mais Gustave n'est pas bête lui. Il est même finaud. Il faut l'être pour cumuler les emplois de gardien de nuit dans le château, de garde-chasse dans le parc, de pourvoyeur de demoiselles au Conservateur du musée et d'amant de la caissière. Il a su amasser une belle petite fortune. Il sait que sa mère serait fière de lui, elle qui a voulu fuir le Texas où elle s'ennuyait à mourir dans son motel-château où la piscine était en forme de Tour Eiffel. Vivre à Paris, au Texas, semblait une insulte pour une aventurière comme elle. Elle avait quitté ce Paris-là avec Gustave dans le buffet, seule, à l'âge de 21 ans et était arrivée dans ce Paris-ci pour y vivre une vie digne d'un roman. Gustave avait grandi dans le luxe éphémère, les affaires et les combines. A la mort de sa mère, il avait considéré que le domaine de Versailles était le seul à sa taille. Gustave ne pouvait pas savoir que son père inconnu avait été biglé la veille de sa conception et qu'il était donc prédisposé au biglage, avec une note de 22 sur l'échelle Biglobiti.

En plus de ce rêve grandiose, le Gustave biglé a tout compris de la situation. Il informe rapidement Monsieur Gentilliti que l'endroit n'est pas sûr et mal choisi pour y passer une nuit tranquille. Monsieur Gentilliti le suit dans les couloirs cachés du château jusqu'au petit appartement de Gustave dans les soupentes du château, avec une vue imprenable sur le parc. Monsieur Gentilliti se rendort dans un lit plus confortable que celui du Roi, car Gustave sait vivre. Il a le sentiment du devoir accompli.

C'est le matin et le ciel est bleu. Monsieur Gentilliti se réveille et voit Gustave endormi sur un canapé qui a dû voir défiler un certain nombre de demoiselles. Son plan est finalisé et il le communiqué à Gustave par la pensée. Pourquoi parler ? C'est une coutume barbare dont les terriens n'ont pas encore réussi à se débarrasser.

L'idée est simple : profiter de la situation privilégiée de Gustave pour approcher quelques touristes parmi les millions de visiteurs du château et les bigler. Personne ne s'alarmera de quelques touristes en plus ou en moins et cela devrait permettre de trouver des espions pour Biti, gloire à lui, sans tracas. La beauté du plan est que ces espions vont ensuite repartir un peu partout et que seront ainsi pourvus beaucoup de territoires jusque là inaccessibles à Biti, gloire à lui. Monsieur Gentilliti, éclairé par les souvenirs de Gustave dans cette pièce, lui ordonne donc d'y amener régulièrement de jeunes et jolies touristes curieuses de visiter des pièces interdites du château. Monsieur Gentilliti les sondera avant de les bigler éventuellement. Gustave attendra dehors. Le plan est décidément parfait.

Le plan est presque parfait...

(Suite et fin au prochain épisode, dimanche prochain)

 

samedi 24 août 2013

Boules puantes dans la cour d'école - version gore

Y a-t-il eu attaque chimique en Syrie, à Damas ? Evidemment vous ne trouverez pas la réponse ici, mais quelques remarques.

La plupart des pays parlent maintenant d'attaque chimique par des gaz interdits et mortels. Pour certains c'est une évidence, pour d'autres comme la France c'est une quasi certitude, pour d'autres enfin qui regardent soigneusement ailleurs, c'est un non sujet. Il semble que les traces observées et diffusées un peu partout sur Internet cette semaine soient trop fortes pour être contestées. Des analyses sont en cours et des échantillons auraient été exportés.

Qui les a utilisés ? Pour toutes les parties sauf l'Iran et la Syrie, c'est le pouvoir en place qui l'a fait. Pour ces deux-là, ce sont les "rebelles". Si l'affaire n'était pas aussi grave, on serait dans une cour d'école où il y a deux règles suivies par tous les élèves, en cas de lancer de boule puante :
- C'est pas moi
- C'est l'autre
Ce qui est intéressant, c'est que le débat s'est déplacé sur le terrain du qui. Ce qui suppose donc qu'il y a effectivement eu attaque chimique. Cette acceptation est maintenant générale et c'est une première.

Est-ce une ligne rouge ? Les USA ont oublié le mot mais augmentent leur présence militaire dans la région et en méditerranée. Les va-t-en guerre demandent une intervention, Juppé en premier, puisque Sarkozy est toujours en vacances. Les diplomates, ridiculisés dans cette crise, vont continuer à s'agiter autour  de sujets importants comme la forme de la table de négociation, la liste des négociateurs, la définition de ligne, la définition de rouge, la définition de chimique, etc.

Que faire ? ou plutôt comment continuer à justifier le laisser-faire actuel ? Comment amener la Chine et la Russie vers des positions différentes ou comment couvrir les divergences actuelles ? Le peuple syrien est de toutes façons en train de diminuer petit à petit, en commençant par ses combattants, des deux côtés, mais sans oublier les enfants... Mais que fait la NSA ???




vendredi 23 août 2013

Carbono Royale

Non, non,il ne s'agit pas du nouveau film de James Bond, quoique...

Après les Verts, le PS entre en université d'été, pour être fin prêt dès lundi à Paris. Pour le moment il est donc réuni sur les terrasses du port de La Rochelle, comme chaque année. Depuis deux ans il y avait un psychodrame entre le maire de la ville et Ségolène, qui a été battue par lui, rappelons-le aux législatives.

Ségolène est donc revenue cette année et en force, puisque tout se prépare pour qu'elle devienne ministre importante. De quoi ? Mystère, chacun protégeant son territoire ou ses espérances dans le remaniement à venir.

Il y aura quelques couacs évidemment, le premier étant la taxe carbone, proposée aux écolos pour les amadouer hier, mais qui divise fortement les socialistes. Ségolène d'ailleurs est tout à fait contre cette taxe. A voir donc. On sent repoindre des conflits locaux à la région dans cette affaire...

Le PS semble en ordre, ayant enfin compris qu'il faut s'entendre à l'intérieur s'ils veulent continuer à avoir une majorité gouvernable. De loin, on dirait un ballet post-moderne que personne ne comprend, sauf à travers les commentaires de la voix off, très wagnérienne, qui scande des leitmotivs tout au long du spectacle : Tout va bien, la reprise est là, nous allons gagner les élections en commençant par les municipales.

Je me plais à imaginer les éléphants et éléphantes du PS en train de danser comme dans cette séquence de Fantasia...



jeudi 22 août 2013

Marseille Vert Panama

On était à Marseille, maintenant les Verts y sont...
Et une université d'été, une.


Les Verts portent des Panama, plutôt faux a priori, mais ce sont peut-être des vrais, allez savoir sans avoir accès à la boutique officielle de l'Université... C'est un chapeau rituel en vacances et le nombre de gens qui en portent (même en papier) est hallucinant deouis quelques années. A Marseille, pour être reconnu comme Vert, c'est facile, car ils ont tous le même modèle.

Les écolos ont également Eva Joly et ils accueillent aussi ce jeudi Madame Taubira. La justice est-elle un sujet central ? Non, non. Le sujet central est la critique du gouvernement, ce qu'il faut négocier (marchander) pour y rester et la tactique la meilleure pour avoir le plus d'élus aux élections de 2014. Voici des sujets qui fascinent la France entière. Il y a aussi la guéguerre avec Manuel Valls, la bête noire sous surveillance. C'est à qui aidera le plus à le descendre. Plein de sujets fondamentaux...

Marseille est donc peuplée d'écolos chapeautés jusqu'à samedi.

Le Panama est originaire d'Equateur comme son nom ne l'indique pas et devrait être fabriqué à partir de fibres naturelles d'une sorte de palmier, dont on espère que cela ne participe pas à la déforestation. D'ailleurs on a beaucoup parlé de l'Equateur récemment et pas seulement pour la liberté de parole sur Internet. L'Equateur a relancé des forages pétroliers en plein parc naturel, contre les écolos du monde entier. Ils ont aussi besoin d'énergie et pas seulement d'être aimés des écolos. D'ailleurs le président équatorien, qui n'a pas sa langue dans sa poche, a expliqué aux médias internationaux qui se plaignaient de cette reprise qu'ils n'avaient qu'à, eux, arrêter leurs éditions papier et se contenter de versions électroniques, car la déforestation c'est aussi le papier pour les journaux... Depuis, presque plus de commentaires dans la presse sur cette affaire et les écolos officiels français portent tous des Panama.

Vous y comprenez quelque chose, vous ?

mercredi 21 août 2013

Où est Sarkozy ?

Certains hommes politiques et même la gouvernement esaayent de nous faire croire que c'est la rentrée. Pas tous.

Sarkozy est à Saint-Tropez. Pendant que son parti se déchire sur la nécessité ou non d'un bilan de son œuvre et que chacun soupçonne les autres de manipulations, comme si les politiques en avaient l'habitude, tout le monde guette ses réactions. En fin politique Sarkozy sait que dans certains cas l'absence de réaction est la meilleure réaction. On leur souhaite donc une rentrée pleine de débats, de bilans, de phrases en bois dites avec des sourires ambigus.

Euh, en fait Sarkozy n'est pas à Saint-Tropez, c'est son fils Pierre, DJ de son métier, qui officie dans l'une des boites de nuit les plus exclusives, le VIP Room... Il se prépare à un duo avec sa belle-mère Carla, qui répète elle au Cap-Nègre avec Sarkozy, le vrai. Qu'elle famille bling-bling ;)

Donc Sarkozy attend son heure. L'heure du loup.

 

mardi 20 août 2013

Savon à Marseille

Il y a des violences à Marseille.

Donc le gouvernement fraîchement rentré de vacances a fait un petit tour à Marseille, histoire de profiter d'un autre jour de grand beau temps remonter les bretelles aux corps policiers et sécuritaires, de regonfler le moral des soignants agressés même dans les hôpitaux et de faire la nique à Gaudin, maire de Marseille. Enfin pas tout le gouvernement, juste un choix de ministres en forme obligés d'accompagner le premier des ministres. Une petite demi-douzaine. Pas de quoi secouer la torpeur ambiante. On attend des annonces importantes : par exemple 24 policiers supplémentaires à Marseille (4 par ministre présent) ! Il y a des conseillers qui vont se faire passer un savon pour avoir laissé la planche du Premier ministre être savonnée par ses adversaires.

Pour les marseillais et les touristes c'est l'heure de la plage. Pour Tapie c'est l'heure du silence. Tout ceci sent quand même bon les municipales. La gauche aimerait bien gagner Marseille qui lui résiste depuis longtemps, et au cas où elle perdrait Lyon ou pAris aux prochaines municipales.

Cela dit, je suis en ce moment à Marseille, comme tout bon reporter blogueur en cas de chaleur d'actualité brûlante, et la situation sur le front de la sieste et de la plage est assez tendue. Le rosé sera-t-il assez frais et quelle sorte de Pastis allons nous boire ce soir ? Un jaune évidemment, mais quel jaune ? Pastis 51, Pernod Ricard, Casanis, Anisette des frères Gras... ? Un fly ? Le suspense est total et l'angoisse profonde. Je peux témoigner que la soif est intense surtout après avoir eu une heure trente de retard dans le TER pour venir ici, à coup d'incidents inexpliqués et d'animaux sur la voie. Tout le monde ne peut pas voyager en avion gouvernemental... La violence est partout et comme disaient les anciens : "Chacun chez soi et les vaches seront bien gardées". Il semble que les vaches qui regardaient passer les trains veuillent maintenant les attaquer, ce qui signifierait que chacun n'est plus chez soi... Dans cette région où le vote d'extrême droite est très fort, c'est comme un signe a la fois pour la gauche et la droite.

Mais tout ceci n'a rien à voir avec l'actualité creuse au JT de 20h d'un 20 août.

 

lundi 19 août 2013

Prospective, rêve ou prévisions pour 2025 ?

La France 2025. C'est le titre du séminaire gouvernemental de rentrée (déjà ?) de ce lundi. Tous les ministres, le Premier et le Président sont là, sous les ors du Palais de l'Elysée. Ils vont parler de la France de 2025.

Pourquoi 2025 ? Parce que ça tombe rond ? Parce que c'est à la fois court et long ? Parce que c'est avant 2027 (soit 2017 + 2 quinquennats) ? Parce que François sera à la retraite ? Mystère... Les prévisionnistes aiment les chiffres ronds comme si la nature tenait compte de notre calendrier...

Au-delà du fait que c'est une bonne idée de rassembler son gouvernement pour montrer son unité avant une rentrée sociale et politique forcément agitée, François y a rajouté l'idée d'un sujet qui n'intéresse personne et qui est loin dans le futur. Parions que les résultats de ce séminaire n'intéresseront les médias qu'un ou deux jours et que seul le séminaire lui-même est utile pour remobiliser les troupes. Toutes les institutions organisent un séminaire de rentrée, ou une réunion pour remotiver les troupes, en général le jour où le patron rentre de vacances, bronzé. Histoire aussi de montrer qui est le patron et qui fixe le calendrier, d'emmerder ses subordonnés et de délivrer un discours en général vide mais plein d'auto-satisfaction.

Sur 2025, quelques mots quand même pour qualifier l'exercice : est-ce de la prospective, du rêve ou de la prévision ?

Les documents remis par chaque ministre pour son domaine sont du domaine du rêve : Voici comment j'aimerais que la France soit en 2025 (si je reste au pouvoir jusque là évidemment). C'est un double rêve en effet : que le pouvoir ne change pas de main pour assurer une politique cohérente et non faite d'alternances plus ou moins brouillonnes sans compter les cohabitations ; que la volonté devienne réalité, comme s'il suffisait d'espérer (la paix sur la Terre) pour que cela arrive (la paix sur la Terre). Le rêve est utile. Un pouvoir doit réussir à faire rêver son peuple, à le propulser dans l'avenir et dans un mouvement positif. Plus facile à dire qu'à faire, au-delà des arguments de campagne électorale et des tirades quand on est dans l'opposition.

On reproche à ces documents de ne pas être dans la prévision. La prévision est une vision réaliste et objective, le plus possible, de ce qui va se passer. Les économistes, les statisticiens, les révisionnistes en font leur métier. Les prévisions sont basées sur une extrapolation du passé. Par nature, les prévisions dénient tout droit à l'initiative politique de changer le cours des choses. C'est ce qu'on appelle souvent le scénario au fil de l'eau.

La prospective c'est autre chose. C'est un exercice collaboratif pour élaborer des scénarios possibles à long terme, avec prose en copte des acteurs et de leurs jeux, et avec des pistes pour orienter l'action. En gros, voici les situations possibles en 2025, voici celle que nous choisissons et voici comment y arriver. La prospective est un exercice difficile, inventée en France et mal comprise de américains par exemple. Ce n'est ni la loi du marché ni le GosPlan à la soviétique. Ce qui est important est justement le mélange entre le rêve, la prévision et l'intention. L'intention d'y aller, d'agir et de s'organiser pour ça.

Hum, le séminaire d'aujourd'hui  c'est quoi alors ?

La France de 2025 sera ce qu'elle sera et ce séminaire n'est qu'une excuse. La prospective est une chose trop sérieuse pour la confier uniquement à des politiques.

dimanche 18 août 2013

Les aventures de Monsieur Gentilliti à Paris - 3

Monsieur Gentilliti est allongé sur un lit taille roi. Il aime bien cette chambre qui correspond tout-à-fait à ce qu'il connaît des hôtels texans : un style plein de décorations et de moulures, avec des meubles visiblement copiés d'anciens et du clinquant tout autour de lui. Il sait que c'est la mode aux États-Unis d'avoir des hôtels imitant des palais du passė et il trouve que cela a du charme. On a l'avantage du beau sans avoir les problèmes liés aux technologies dépassées. Il ne savait pas par contre que ce type d'hôtel existait aussi à Paris et est très heureux d'avoir trouvé celui-ci.

A propos d'hôtel, celui auquel Lucette l'avait amené ne lui a tout de suite pas plu. Trop petit, trop étriqué, pas de distributeur de Coca-Cola dans l'entrée mais un distributeur d'autres choses plus petites qu'il n'a pas eu le temps de comprendre, car Lucette l'a tiré par le bras pour l'entraîner vers l'escalier sombre et étroit.

Un escalier sombre et étroit, qui en plus sent bon l'humidité ? Monsieur Gentilliti a alors réalisé qu'il avait trouvé les conditions parfaites pour le test du biglage de l'autruche. Il s'était arrêté subitement après douze marches et avait attrapé la main de Lucette. Celle-ci, surprise dans son élan, s'était retournée et Monsieur Gentilliti avait alors rapidement biglé le nombril de Lucette avec son index droit tandis qu'il fermait ses yeux de la main gauche.

Le test de l'autruche biglée demande des conditions très particulières pour être pratiqué sur un humain. Il doit son origine à un autre missionnaire de Biti, gloire à lui, qui avait atterri en Australie et qui avait réussi à transformer en espions Bitis un troupeau d'autruches agressives, temporairement aveuglées par une éclipse de soleil et dont les ventres rebondis l'entouraient pour mieux l'étouffer. Toutes les autruches avaient été instantanément converties. Malheureusement, des espions autruches ne servaient pas à grand chose sinon à avaler tous les documents secrets qu'elles trouvaient, et elles n'en trouvaient quand même pas beaucoup... Lorsque ce missionnaire, Monsieur Bigliti, avait essayé cette même manipulation sur des humains, il avait dû l'adapter. Et le taux de réussite était assez faible. Mais le test était fiable, si l'on visait bien le nombril.

Lucette parut un instant surprise avant de disparaître avec un "flop" caractéristique. Monsieur Gentilliti fut un peu déçu car il avait trouvé Lucette agréable et son nombril facile d'accès. Un échec ! Tant pis, se dit-il. Une de perdue, dix de retrouvées, ce qui était l'exact inverse de la probabilité de réussite du test. Il réfléchit quelques instants et décida de ressortir de cet hôtel qui ne lui plaisait pas, de toutes façons. Le problème avec ce test, c'est qu'on ne pouvait jamais savoir avant ce qui allait se passer. Les savants de Biti travaillaient sur un test de pré-biglage mais les résultats étaient encore moins convaincants. L'autre problème avec ce test était qu'on devait prendre le candidat par surprise et que si ça ratait on ne pouvait plus s'excuser. Personne ne savait où partaient les personnes ainsi biglées, mais il y avait une légende qui disait qu'elles se retrouvaient toutes dans un paradis exotique et qu'elles étaient très heureuses. Monsieur Gentilliti ne croyait pas trop aux légendes, mais il espérait que celle-ci était vraie ou à peu près vraie. Après tout, c'était son premier biglage et il se sentait un peu coupable.

Une fois dehors, Monsieur Gentilliti s'était senti perdu, une fois encore. Le paysage ne lui plaisait pas. Il faut dire que la rue Saint-Denis entre chien et louve est plutôt une rue torve. Il avait sorti sa carte d'or et la regardait avec tristesse. Il aurait été tellement plus heureux au Texas, autour de cette piscine, avec toute cette humidité et tous ces nombrils autour de lui. Soupir... Mais on ne récure pas une poêle brûlée, comme on dit sur Biti, gloire à lui. Il appuya alors machinalement sur le logo de la BB (la Banque de Biti, gloire à lui), sa carte s'ouvrit comme un livre et Monsieur Gentilliti se sentit tout bête. Mais oui, évidemment. Sa carte contenait le manuel du parfait missionnaire. Il y avait sur la première page la liste des hôtels où aller et un mode d'emploi pour appeler un taxi ! Monsieur Gentilliti se dit : "Je suis bête !" Et c'est vrai que Monsieur Gentilliti était bête, sinon on ne l'aurait pas choisi pour cette mission. En fait le doigt de Monsieur Grositi13 n'avait pas dérapé !!! Monsieur Gentilliti avait été envoyé exprès à Paris pour tenter d'y recruter des espions, alors que toutes les missions précédentes s'étaient soldées par des échecs. Biti, gloire à lui, savait très peu de choses sur Paris.

Monsieur Gentilliti se trouva tout ragaillardi par la découverte de cette liste d'hôtels. Il héla donc un taxi en beuglant très fort "Taxi" et en sifflant en même temps car il était doué pour des choses sans importance. Deux taxis arrivèrent dans la seconde. Les chauffeurs commencèrent à s'insulter et à se bagarrer pour avoir le droit de conduire ce riche touriste. Commençant à s'impatienter, parce qu'il n'avait pas que ça à faire, Monsieur Gentilliti profita du débraillage d'un des chauffeurs pour le bigler. Mais ce fut un autre échec, ce qui eut quand même pour effet positif de calmer instantanément l'autre chauffeur qui commença à regarder Monsieur Gentilliti avec un respect interrogatif, mélangé d'une crainte saine et d'un mépris souverain qui font le vrai chauffeur de taxi parisien. En deux temps et trois mouvements, Monsieur Gentilliti fut installé dans le taxi et le chauffeur mis sur la voie de l'hôtel indiqué par son client, le premier sur la liste. Monsieur Gentilliti, ne voulant pas faire d'impair, lui avait en effet montré la liste, car il se sentait peu confiant dans sa prononciation française.

Malheureusement, Monsieur Gentilliti s'était trompé de page et c'est comme ça qu'il se retrouva au Château de Versailles, à la nuit tombée.


Monsieur Gentilliti trouva cet hôtel un peu grand quand même, mais on ne le décourageait pas facilement. Après quelques palabres avec deux vigiles, une jolie guide, deux touristes japonais, et autant de flops de biglage, il se retrouva dans la chambre du roi et trouva le décor à son goût.

S'étant déshabillé, Monsieur Gentilliti est donc maintenant étendu et regarde le plafond. Cet hôtel est un peu loin et un peu grand mais il lui plaît bien et il le recommandera à son retour. Dès demain, il commencera vraiment ici sa mission !

Monsieur Gentilliti s'endort comme un bébé blurve en soufflonnant. Il rêve et repart sur Biti, gloire à lui. Il y vit des aventures cocasses et délirantes, époustouflantes même, mais qui n'ont aucun intérêt pour un terrien. Nous n'en parlerons donc pas ici.

Lorsque le gardien de nuit lui pose la main sur l'épaule, pour le secouer d'un air scandalisé, monsieur Gentilliti est frais et dispos. Il a le temps de le bigler avant que le gardien ne cligne des yeux, et "Bing" Gustave Duchemol devient le premier espion Biti en France !!! Monsieur Gentilliti est un peu étonné mais très content. Gustave aussi est surpris.

Mais comment est-ce possible ? Comment un espion français a-t-il pu être trouvé après tous ces échecs ? Qui est Gustave Duchemol ? que vont-ils faire maintenant ? De quelle couleur est le ciel ?

Vous le saurez au prochain épisode !

samedi 17 août 2013

Elégances

Petite page photos aujourd'hui, avec un défilé de voitures anciennes. Normalement il devrait aussi y avoir des jolies dames avec de jolis chapeaux et de jolis chiens, mais il y avait surtout de vieux messieurs bedonnants et collectionneurs, avec un Panama sur la tête. Vu quand même une dame à chapeaux avec un chien à chapeau aussi... C'était aujourd'hui sur le vieux golf de Valescure, dans le Var.








Et encore, je ne vous en ai mis qu'une petite partie ;)
Bonne route, et au fait record de bouchons pour cette année sur les routes en ce samedi...