vendredi 27 septembre 2013

Comment se soigner quand on a de la température ?

Il ne suffit pas toujours de prendre un grog, un comprimé ou de se mettre sous la couette. C'est vrai pour un humain et plus la maladie est grave, plus c'est vrai. C'est encore plus vrai pour la Terre dans son ensemble.

Le GIEC (Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat) vient de remettre son rapport (pdf en anglais ici, un résumé exécutif comme on dit, compréhensible par des politiques, donc par vous, les courbes commencent à la page 27) tant attendu, en tous cas la première partie, la plus importante, adoptée à l'unanimité des experts. Le GIEC est une émanation de l'ONU, rappelons-le. Ce ne sont pas des universitaires hirsutes, bobos et hippies. En anglais on dit IPCC, mais c'est moins sexy !

Rajendra Pachauri, Président du GIEC

La presse en parle, du Huff Post à Libé évidemment, mais certains comme Le Figaro ne font que des entrefilets (encore). On attend les blogs spécialisés et les réactions des climato-sceptiques habituels, des républicains américains à Claude Allègre, dont les interventions sont tellement non crédibles qu'on se croirait sur un pont au-dessus de la Seine vers Rouen en train d'attendre les bonnes molécules d'eau pour reconstituer grâce à la mémoire de l'eau les clés que son copain a laissé tomber dedans, bourré, sous le pont Mirabeau. Laissons ces bêtes politiques à leurs dérives.

Il n'empêche que ce rapport est très important. Le dernier sur ce sujet datait de 2007 et à l'époque la probabilité estimée pour que le réchauffement soit d'origine humaine était de 90%. Le GIEC a d'ailleurs eu le prix Nobel de la Paix cette année-là. Le GIEC a augmenté cette probabilité à 95%. Cela n'a l'air de rien, cette petite différence de 5%, mais tous les statisticiens savent qu'au-dessus de 95%, on considère en général et dans tous les domaines qu'on peut être "humainement" certain du phénomène. Autrement dit, on a franchi un seuil. Le rapport n'a pas fini d'être adopté, et le GIEC qui rassemble des milliers de scientifique scrute à la loupe chacune des lignes qui y est écrite, afin que le rapport (comme la partie publiée aujourd'hui) soit inattaquable.

De multiples ONG vont certainement déclarer la même chose que Greenpeace, Oxfam, WWF et Les Amis de la Terre : "La vérité qui dérange est confirmée". Ici sur ce blog tenu par un scientifique, on n'hésite pas non plus.

Concrètement, qu'est-ce que cela change pour nous, me direz-vous ? On parle ici d'un horizon 2100, c'est à dire de l'âge vraisemblable où mourront les enfants nés maintenant.

- "Les vagues de chaleur vont probablement se produire plus fréquemment et durer plus longtemps. Avec le réchauffement de la Terre, nous nous attendons à voir les régions actuellement humides recevoir davantage de précipitations et les régions sèches en recevoir moins, même s'il va y avoir des exceptions"

- La température moyenne va augmenter dans une fourchette mal connue mais qui peut aller jusqu'à presque 5°. Le niveau de la mer pourra monter jusqu'à 82 cm, donc beaucoup plus à certains endroits.

 - La probabilité de ces événements est maintenant quasi certaine et le fait que cela soit créé par l'activité humaine également. Et le scénario le plus optimiste est assez négatif quand même.

Les gouvernements commencent à réagir évidemment. On se félicite en France, ministres écolos les premiers. Même les américains se félicitent du rapport, malgré le fait qu'ils ont toujours refusé de signer un accord pour limiter la production de gaz à effet de serre. Il est toujours plus facile d'apparaître comme un chevalier blanc quand il est (presque) trop tard. Si ça marche, on en tire toute la gloire en faisant ainsi oublier le passé, si ça ne marche pas, c'est forcément de la faute des autres, les chinois ou les russes au hasard. Tout cela tombe en pleine assemblée générale de l'ONU où François a rappelé que "La France a dit sa disponibilité pour accueillir la Conférence sur le climat" en 2015. Voici une bonne nouvelle. Nous sommes sauvés.


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