mardi 8 octobre 2013

Emplois et services

François se déplace aujourd'hui dans la Loire (42) pour parler emploi. Aurait-il compris que son emploi du temps d'hier était trop loin des préoccupations de ses électeurs ?

On notera quand même qu'il a passé la matinée à Roanne avant d'aller à Saint-Etienne. On espère qu'il profite de son passage à Roanne pour manger chez Troisgros, un des flambeaux de la cuisine française. A moins qu'il ne choisisse la cafèt du Greta de Roanne, avec plein d'étudiants et d'enseignants. Difficile choix pour un Président en tournée. Chez Troigros, au dessert, il pourrait choisir par exemple ceci avec des châtaignes et des cassis. Il sait ce que c'est. Ensuite, à Saint Etienne, il rencontrera des partenaires et acteurs de la BPI, la banque publique d'investissement dont une des présidentes est Ségolène Royal. Sera-t-elle là ? Un petit pousse-café pour digérer ?

L'emploi agite les discussion de café justement. Gros plan de licenciements chez Alcatel Lucent avec 10 000 emplois en moins dans le monde et 9% en France. Comme quoi les nouvelle technologies ne suffisent pas à assurer des emplois si les stratégies des entreprises sont fluctuantes ou mal adaptées. On pense évidemment à Blackberry, ex-RIM, cette entreprise canadienne qui a coulé et qui essaye de se faire racheter pas trop mal, pour donner des parachutes à ses dirigeants qui ont loupé toutes les révolutions récentes dans le mobile. Comme Nokia rachetée par Microsoft, Blackberry a cru que son marché d'entreprises lui était acquis. Fatale erreur et l'iPhone puis Samsung sont passés par là. Alcatel va se recentrer sur les technologies IP, parait-il, ce qui prouve bien que ce recentrage n'a pas encore eu lieu. France Télécom avait raté l'IP à la fin de l'époque du Minitel.

Mais il n'y a pas besoin d'être dans un secteur à la pointe pour se fair du souci. Prenez les taxis par exemple, avec cet édifiant interview d'un des patrons de la fédération des taxis. Le taxi existe depuis l'aube de l'humanité, d'ailleurs la première roue a été inventée par un chauffeur de taxi qui en avait marre de porter sur son dos ses passagers. On a connu et on connaîtra toutes les formes de taxis et de manières de se déplacer seul ou presque avec un véhicule qui ne vous appartient pas, de la brouette au fiacre, du jet privé au pousse-pousse. Dans une ville comme Paris par exemple, où beaucoup de personnes n'ont pas de voiture, il peut être pratique de passer par des solutions de ce type dans certains cas. Les solutions commencent à se multiplier malgré la volonté des taxis "historiques" de protéger leur marché : il y a les voitures comme Autolib à prendre et à laisser dans une station comme un vélo, il y a les vélos avec double siège à touristes, les motos, les voitures sur réservation type VIP... On retrouve dans cette lutte sur le bitume un côté typiquement français lié à la notion de service au client :

En France quand vous entrez dans un magasin, c'est à vous de dire bonjour, car d'une certaine manière vous entrez sur le territoire possédé par quelqu'un, et vous êtes en situation de faiblesse. Dans beaucoup d'autres pays, c'est le boutiquier qui vous dit bonjour car vous êtes le client, la boutique est à vous et à votre service. Pareil pour un taxi. Le passant à Paris croit que les transports sont à son service pour se déplacer. Que nenni ! Que non point ! Les transports particuliers sont organisés pour et par eux-mêmes et c'est au passager de s'adapter. Les spécialistes disent donc qu'il suffirait de s'organiser un peu mieux pour que les services aux clients soient assurés avec satisfaction (pour qui ?) et donc évidemment qu'il n'y a pas besoin de plus de taxis et d'emplois. J'aurais tendance à dire au contraire qu'il faudrait plus de services disponibles pour se déplacer, puisque notre époque nous oblige à nous déplacer de plus en plus, si ces services sont conçus pour le client et pas pour eux-mêmes.

Emplois d'avenir, les services ?

Indice : c'est Roanne

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