vendredi 18 octobre 2013

La rentrée/sortie des lycéens

Hier les lycéens étaient dans la rue, à Paris principalement et une douzaine de lycées étaient très fortement perturbés. A suivre aujourd'hui évidemment.

On est juste avant les vacances de la Toussaint ce samedi mais il s'agit de la première mobilisation réelle depuis la rentrée. La première sortie (non autorisé) des lycéens dans la rue. Un galop d'essai nécessaire et rituel. Comme à chaque fois, tout le monde se demande jusqu'où cela va aller ?

L'excuse est une vraie affaire, trouble comme toutes les bonnes affaires. Au-delà du cas des deux lycéens expulsés de France parce que leurs familles l'étaient également, et au-delà du fait que ce sont deux cas très différents, le mot d'ordre actuel semble être intégration. Le cas particulier de Leonarda est trouble quand à sa famille originaire d'on ne sait où. Mais il ne faut pas confondre les péripéties et le fond. Que des réfugiés et des gens pauvres cherchent à s'en sortir par tous les moyens y compris en mentant sur leurs origines n'est qu'une faible parade face à des systèmes qui les rejettent. L'Europe, au sens large, a toujours été un vaste bouillon de culture et de cultures, sans même revenir à la Mittel Europa du siècle dernier. Ceux qui se réfugient derrière un légalisme pur pour se protéger des autres, en enfouissant leur tête dans la terre ont le beau rôle. Ceux qui essayent concrètement de résoudre les problèmes dorment moins bien la nuit en général, mais ils se regardent mieux dans la glace le matin.

Ainsi, lorsque les/des lycéens disent intégration, ils sont à cent mille milliards de lieues du discours dominant actuel sur la nécessité de contrôler l'immigration et de la réduire. Le moment historique où nous sommes est très important ici.

La gauche gouverne et son ministre de l'intérieur aussi, mais c'est le plus à droite des hommes de gauche, tout en restant à gauche. Ce ministre, Manuel Valls, est très populaire, beaucoup plus que le gouvernement ou François. La "synthèse" entre gauche et droite sur le dossier de l'immigration est délicate à réaliser, surtout au moment où les droites (extrême du FN et modérément extrême de l'UMP) s'emparent de ce dossier en période pré-électorale pour en faire un brûlot déchainant les passions au plan local (et communal pour les prochaines municipales).

Les lycéens ne sont pas tous de gauche, mais quand ils se saisissent d'un combat, ils le magnifient. Et ils font peur aux parents-bourgeois-politiques. Même s'il ne s'agit que d'un galop d'essai, ils arrivent à se mobiliser vite ! Leurs opposants aussi. Par exemple ce matin le site fidl.org (la fédération des lycéens) était piraté par un site de c...l, comme quoi il y a du business à faire à partir de tout. Au moins les lycéens apprennent ainsi que la vie n'est pas rose et que les combats sont souvent exploités ou détournés. J'aime bien leur slogan : "Leonarda ne va pas en cours, nous non plus !"



A suivre sur les réseaux sociaux si vous vous intéressez à ce qui bouge en France.


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