samedi 30 novembre 2013

Un café contre le mal de tête ?

Prises de têtes un peu partout en ce moment. Une petite revue avant de siroter un café ?

En Ukraine, les europhiles se sont fait taper dessus par les forces de l'ordre pour avoir voulu protester contre la décision de leur gouvernement de choisir la Russie plutôt que l'Europe : "on nous a enlevé notre rêve d'Europe"... C'est rassurant de voir que, quelque part, l'Europe est un rêve et pas un cauchemar bureaucratique, source de tous les maux, quand on ne peut plus accuser son gouvernement.
Photo accueillante, vue sur Le Monde...


En France, manifs un peu partout, c'est samedi... Emeutes devant les vitrines des grands magasins à Paris, avec force bambins essayant de se faufiler entre des touristes pressés, dans tous les sens du terme. Emeutes sympatiques, en tous cas plus que celles pour le Black Friday aux USA, où l'on déplore à chaque fois des blessés sinon des morts, pour des rabais importants. En France on a les Soldes et des émeutes aussi. A noter qu'il y a même aux USA des manifs d'employés devant leurs magasins pour réclamer des augmentations de salaire. Il n'y a pas que chez nous. D'ailleurs, savez-vous pourquoi on dit Black Friday pour ce jour de réductions massives dans les magasins aux USA (Vendredi noir) ? Réponse en bas de ce billet, Haha !


Bon, il y a des manifs plus sérieuses, des bonnets rouges (pas noirs) aux transporteurs qui savent facilement bloquer les routes : qui, ici, a déjà réussi à déplacer un poids lourd chargé et en travers d'une route ? Le temps de le faire, 20 autres auront eu le temps de s'installer tranquillement... Et les gens pourront faire de belles photos, comme ici sur France TV (vieille photo).


Il y a en plus des coups de gueule bien ridicules. Je note celui des professeurs de classes prépas, qui se plaignent de la diminution de leurs primes, alors que l'argent ainsi récolté permettra au Ministère de l'éducation de privilégier les zones d'éducation prioritaire. Comme la taille du gâteau n'augmente pas, sous la pression d'économies à faire partout, il faut bien trouver des priorités quelque part. Il y a une certaine logique (de gauche en tous cas) à prendre des moyens chez les plus privilégiées des classes pour les redistribuer aux plus pauvres. Les privilégiés ne sont évidemment pas convaincus de la logique et ont plein d'arguments. J'aime celui-ci par exemple« C’est un message de mépris qu’on nous envoie, celui qui consiste à dire qu’on est des privilégiés. Notre salaire, on ne le vole pas ! ». C'est évidemment le même argument utilisé par tous ceux qui sont en haut de leur échelle particulière : Les profs de Prépas sont syndiqués auprès d'un des syndicats les plus réactionnaire de France et sont tous au sommet de l'échelle. Les élèves de classes prépas coûtent d'ailleurs deux fois plus à l'Etat que les étudiants de licence à la fac. Evidemment, ils vont agiter le grand lobby de tous les élèves formés dans les grands écoles, et de tous leurs anciens. Il y a même un nouveau Collectif Racine, soutenu par le FN... C'est l'un des fondements du système élitiste français auquel Peillon touche ici. A suivre, avec une menace de grève dès Lundi ;)

C'est son index, je précise !

Alors, pour vous reposer, comme promis, une petite tasse de café ?


Vous l'avez reconnu, certainement. Il s'agit de cristaux de caféine, présents un peu partout, dans le café, le thé ou les sodas divers... On comprend mieux pourquoi le café nous réveille et nous décrasse le cerveau, non ? (Autres photos magiques de nos instants quotidiens revus, ici, à aller voir d'urgence !!!)


Et enfin :


Réponse au "Black Friday". Aux USA les comptes d'une entreprise sont soit dans le rouge (comme chez nous, c'est à dire négatifs) soit dans le noir, comme quand on remplit un tableur de chiffres positifs ou négatifs. Et ce jour de folie marque le début de la période où tout simplement les comptes de beaucoup de magasins redeviennent positifs après des mois de "rouge". Remarquons que certaines chaînes commencent maintenant leurs réductions le jeudi. Un jeudi noir, par contre, c'est autre chose, depuis ce jeudi de 1929 ! En France on est dans le rouge quand ça va mal, mais quand ça va bien, on est dans quoi ? Dans le vert, plutôt, je dirais.

vendredi 29 novembre 2013

Vilnius, To Niet or not to Niet

Sommet européen à Vilnius. Rituel semestriel pour clore une présidence tournante. La présidente de Lituanie est présidente jusqu'à la fin de l'année et ce Sommet devait être le signal de lancement vers l'Est de l'Union européenne, avec la signature d'accords d'association (définitifs ou simplement paraphés). Et avant le prochain Sommet européen, dans le pays au-dessus, la Lettonie...


L'échec est ukrainien. La pression russe a été trop forte, voir ce billet. Malgré les manifestations quotidiennes des pro-européens à Kiev et dans tout le pays, le président ukrainien ne cède pas. Il avait rêvé d'un accord à trois entre son pays, la Russie et l'UE. L'Europe a réaffirmé que ses accords d'association sont forcément bilatéraux et qu'un couple à trois avec les russes ne la tente pas. La petite Russie ne deviendra pas le point d'entrée en Europe de l'Ouest, sauf revirement et négociation politique de dernière minute, mais personne n'y croit plus.

En compensation, il reste deux "petits" pays qui sont prêts à signer malgré la résistance de leurs populations respectives : les géorgiens et les moldaves. On reparlera de ces deux pays bientôt car, ne reculant devant rien, nous envoyons notre reporter en Moldavie la semaine prochaine et comme ils s'appelle Georges (Lauteur) cela fera d'une pierre deux coups. Rien à voir avec l'Ukraine, ses symboles et sa force, même si la crise économique les frappe fort. Poutine ne pouvait se permettre de céder un pouce avant le JO d'hiver et en préparation de sa n-ième réélection à venir sans aucun doute.

L'Europe a donc été obligée d'oublier l'Ukraine, mais aussi d'autres pays approchés pour un contrat d'association, comme la Biélorussie (grande démocratie), et comme l'Azerbaïdjan (grands pétroliers aussi) et l'Arménie (grand chanteur) en guerre, tous pays qui préfèrent signer l'accord "douanier" avec le marché commun russe et qui préfèrent la sécurité russe à l'ouverture. En Russie, on a du gaz mais on a aussi des idées ! Il fait froid, il est temps de fermer les portes et de les calfeutrer. Il est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître... la Bohême derrière le mur.  Il est vrai que Poutine a d'autres soucis plus importants en ce moment, avec les avanies de cette fameuse torche olympique que les prouesses technologiques russes ont envoyé dans l'Espace et sous l'eau, y compris au Pôle Nord, mais qui n'arrête pas de s'éteindre ou au contraire d'enflammer ses porteurs (littéralement). De plus Poutine a eu à gérer une affaire d'ampleur mondiale, avec la fameuse malle Louis Vuitton qui écrasait la Place Rouge (juste en face du café Pouchkine avec son guide Nathaliiiiiiiiiiiiiiiiiiiiie). Photo, qui n'est pas un montage mais juste le résultat d'une "négociation" incomplète pour obtenir le droit d'installer une telle "tente". La quantité de graisse n'a pas dû être suffisante pour huiler tous les rouages. Il faut dire que c'est l'emplacement le plus emblématique de Moscou et qu'il y a quantité d'interlocuteurs concernés par cette Place rouge. Lénine a dû se retourner dans son tombeau.



On ne se défait pas si vite de l'Histoire qu'on le croit. Et certains historiens définissent l'Histoire comme forcément globale et pas seulement comme écrite par les vainqueurs. Le regard croisé des historiens d'une culture sur une autre enrichit l'Humanité. Ce n'est d'ailleurs pas une tendance récente de l'Histoire, cela date de plus de 2000 ans et au moins de ce qu'on appelle la première modernité vers l'an 1500. A regarder, si vous en avez le goût, et si une vision globale de l'Histoire connectée vous intéresse, la leçon inaugurale du Professeur Subra Sumyabranan, hier au Collège de France. Elle devrait être en ligne ici très bientôt. Il faut s'accrocher, mais c'est très stimulant. J'y étais. Il faudrait que cette leçon soit sous-titrée en russe, d'ailleurs.

jeudi 28 novembre 2013

Thanksgiving, Hanoucca, ou vote blanc ?

Si vous deviez voter entre Thanksgiving ou Hanoucca, que choisiriez-vous ? Les deux fêtes tombent aujourd'hui simultanément ce qui est fort rare. Je sens bien qu'il y en a qui sont tentés par le cumul des deux, ce qui risque d'être difficile pour la digestion. Pour cela, il faut être américain et juif en même temps, sinon c'est de la triche.

Vous pourriez voter blanc dorénavant (enfin, il faut quand même attendre que la loi votée à l'Assemblée soit définitive et entre en application, avant ou après les municipales, that is the question). Depuis le temps que certains réclamaient la reconnaissance du vote blanc, il était temps que la France se mette à cette réforme. Désormais, vous aurez le choix, pour une élection donnée, entre mettre un bulletin correct dans l'enveloppe, mettre une feuille de papier blanc (ou pas de feuille du tout, ça se discute encore) et ces deux votes seront comptabilisés. Alors que mettre un bulletin "nul", par exemple rayé, avec du rouge à lèvres ou des mentions écrites à la main, ne changera pas les chiffres. Il y aura donc enfin une voie pour dire qu'on ne veut pas choisir, ce qui permettra de marquer officiellement un mécontentement, encore plus sensible en cas d'élection avec un seul candidat. C'est un petit geste a priori, mais toutes les grandes démocraties le prévoient. D'ailleurs on ne peut plus être élu si on n'est pas candidat. En effet, auparavant, une personne pouvait être élue maire d'une commune de moins de 1000 habitants même si elle n'était pas candidate, à partir du moment où son nom était gribouillé sur une feuille de papier (blanc).

Aux USA, le jeudi de Thanksgiving est consacré à la bouffe en famille ou avec des amis et le lendemain à faire des courses : c'est le début officiel de la période des fêtes avec des prix spéciaux. Cette année, ça commence même dès le jeudi après-midi, signe des temps d'une boulimie de consommation croisée avec une dépression des porte-monnaie. En France, comme ailleurs, la tradition des soldes du "black friday", demain, se répand alors même que Thanksgiving ne veut rien dire pour nous, sauf aux fans des séries américaines. La dinde, c'est à Noël et aux marrons. En tous cas, tout ceci est réservé à ceux qui en ont les moyens, et il y en a de moins en moins, puisque ceux qui en ont en ont de plus en plus, si vous me suivez.

On attend avec impatience les chiffres du chômage ce soir à 18h, avant la dinde donc pour estimer le nombre de ceux qui ne pourraient de toutes façons pas en profiter. François a tenu des propos jugés ambigus ce matin, en faisant comprendre que l'inversion de la courbe du chômage, tant promise, prendrait plus de temps que prévu et que cela serait un travail continu. On sent de la nervosité. Comme disait Lao-Tseu "celui qui n'a pas d'objectif ne risque pas de l'atteindre". Un objectif (l'inversion de la courbe du chômage) ça sert donc à mobiliser les forces. Le fait de l'atteindre ou pas est secondaire, disent ceux qui ne les atteignent pas, tandis que les opposants disent un truc du genre "vous voyez, on vous l'avait bien dit". Soyons raisonnables : le chiffre annoncé montrera des évolutions positives ou négatives, mais elles resteront marginales. Le chiffre aura surtout valeur d'indicateur pour le moral des financiers, des ministres et des patrons. Pour le français moyen, le seul chiffre qui compte est 0 ou 1 : être ou ne pas être... au chômage ou dans une situation précaire d'emploi.

Je ne pourrai pas vous donner ou commenter ce chiffre avant plus tard, mais vous le lirez dès 18h dans toutes vos gazettes favorites. Ensuite dîner avec dinde et chandelles.




mercredi 27 novembre 2013

Diversité des retraites

L'actualité tourne autour des vieux en ce moment. Lisons un peu "Le Parisien".

Le Parlement vient d'adopter définitivement la loi sur les retraites, après des péripéties sans fin et, à l'arrivée, une majorité encore plus grande qu'au départ. L'astuce a été pour le gouvernement d'introduire quelques détails de dernière minute pour contenter un peu plus (ou plutôt mécontenter un peu moins) son aile gauche. Pour éviter tout long débat, le gouvernement a aussi demandé et imposé un vote bloqué, c'est-à-dire sans possibilité de revenir sur des amendements déjà discutés, puisqu'il s'agissait de la dernière lecture. Une page se tourne pour quelques mois, en attendant la prochaine réforme. Les retraités aisés pourront toujours choisir de s'installer au Portugal où soleil rime avec exonération des impôts sur les retraites. On espère que les moins aisés ne choisiront pas le suicide, avec deux "exemples" de couples récents. Ils pourront toujours espérer cumuler retraite et emploi... reste à voir les futures modalités qui seront plus restrictives.

En Allemagne, Angela a signé ce jour l'accord de gouvernement avec le SPD (les socialistes de là-bas) qui inclut des concessions des deux parties, dont une grosse sur les retraites (et le salaire minimal, introduit pour la première fois). Il s'agit d'augmenter les petites retraites et de diminuer l'âge de départ (jusqu'à quatre ans de moins) si l'on a cotisé assez longtemps. C'est moins avantageux qu'en France, mais on sent quand même là un effet direct des élections récentes en Allemagne, gagnées par Angela mais sans majorité absolue. Evidemment, cet accord doit être entériné par les 500 000 militants du SPD, mais personne n'imagine un échec alors que c'est le 17 décembre qu'Angela doit être couronnée intronisée.

Dans l'industrie automobile, l'arrivée chez PSA du futur patron, transfuge de Renault chez lequel il n'aurait pas pu être numéro 1, a déjà fait couler beaucoup d'encre : en France, il y avait les fanas d'une marque ou de l'autre à une certaine époque, irréconciliables. Chez les patrons, on a moins le sens de la loyauté à une marque. Mais ce qui choque le plus, c'est évidemment la proposition d'une retraite-chapeau à 21 millions d'euros pour le PDG actuel, bientôt remplacé donc. Tout le monde sait que la mesure est différente pour les patrons et pour les autres, sauf les idéalistes. La Suisse vient par exemple de refuser  très récemment la limitation des salaires des patrons. Au moins ça a le mérite d'être clair. En France, on fait semblant. Evidemment, il y aura un arrangement moins visible, car il ne s'agit pas d'être indécent, n'est-ce pas ? Ca permettra de ne pas parler du salaire du futur patron en tous cas. C'est tellement choquant que même le MEDEF annonce qu'il va regarder : Oh la la, on a peur !



mardi 26 novembre 2013

Big Internet Télé is watching you

Quelques nouvelles d'Internet. De temps en temps on en a besoin. Surtout quand elles sont rafraîchissantes.

En France, le Parlement examine la loi de programmation militaire, à coups de milliards d'euros pour acheter des missiles mais pas seulement. Les universitaires ont inventé l'Internet sur une idée militaire (ou le contraire ?)... En tous cas le gouvernement en a profité pour inclure dans cette loi quelques dispositions sur le contrôle d'Internet et surtout le contrôle de vous, à travers l'internet.

Il y a avait déjà pas mal de dispositions pour permettre aux services de renseignement de nous espionner, mais elles étaient dispersées dans plusieurs lois et en plus certaines étaient susceptibles de tomber fin 2015 au moment où les lois d'exception sur le terrorisme deviendront caduques (si, si...). Mais le diable se loge dans les détails, et pas seulement dans les poches de tailleurs Prada. Il suffit, c'est bien connu, d'ajouter quelques petites mentions de-ci et de-là pour durcir une loi ou le contraire. Evidemment tant que la loi n'est pas votée de manière définitive, on est encore dans le flou mais ça n'a pas empêché certains acteurs du Web de se réveiller et d'alerter les médias sur quelques dangers supposés. j'en noterai un, nouveau en France et qui fleure bon son "après-scandale de la NSA" : il s'agit de permettre à ces fameux services de renseignements (étendus à de nouveaux ministères) de voir le contenu de certains de nos échanges, notamment avec les nombreuses plateformes de contenus. Au hasard, YouTube, Google, DailyMotion... Pire, cet espionnage pourrait maintenant se faire en temps réelle, en installant par exemple des bretelles comme au bon vieux temps des barbouzes.

C'est instructif et on attend avec impatience de savoir si le tout nouveau Conseil National du Numérique (affublé du ridicule sigle CNN) va se saisir de cette question. Ce serait une bonne bataille.


A propos de Google, une petite histoire. Vous savez ce qu'est un virus informatique à peu près ? C'est un machin qui s'installe subrepticement sur votre ordinateur et qui y fait des choses en douce au service de son auteur, comme créer des portes dérobés, se connecter sur l'Internet à son profit ou envoyer des informations personnelles vous concernant à un site quelque part loin. Savez-vous alors quel est le plus répandu de tous les virus ? C'est Google évidemment. Chaque fois que vous utilisez Google ou une de ses applications (et il y en a beaucoup), Google installe des composants invisibles qui se connectent tout le temps aux serveurs de Google et qui se régénèrent si vous les effacez. Les informations envoyées concernent votre navigation, vos données personnelles et vos préférences. Largment de quoi vous abreuver de pubs dédiées et d'essayez de vous vendre les trucs dont vous ne saviez pas avoir besoin. On appelle ça de la pub et c'est le modèle économique de Google. Est-on si loin de cela du paragraphe précédent ?


Enfin une autre histoire, qui a défrayé récemment la chronique Internet, avec ce billet d'un blogueur américain sur le comportement étrange de sa toute nouvelle et toute belle télé LG (coréenne). Une synthèse en français ici. Cette télé est connectée à l'Internet et peut donc y télécharger des contenus. En fait cette télé envoie en permanence à LG des informations sur ce que vous regardez afin, parait-il, de cibler les publicités sur la "page d'accueil" du téléviseur. L'utilisateur n'est pas vraiment prévenu et l'option pour désactiver cette intrusion dans la vie privée est très bien cachée. De plus elle ne fonctionne pas : il est impossible de cacher ces informations. Pire, bien pire, cet utilisateur expert avait branché une clé USB à la télé pour y regarder des photos de ses vacances familiales sur grand écran. Sympa, a priori ! Malheureusement, les noms des fichiers contenus sur cette clé USB, dàont les prénoms de ses enfants, ont également été envoyés à LG !!! Suite à ce scandale, LG a démenti puis essayé de calmer le jeu... Leur première mesure a été de supprimer le site internet où ils vantaient cette technologie auprès des annonceurs de pub et des producteurs de contenu. Il faut lire les arguments employés pour comprendre la manipulation. Heureusement sur l'Internet, il existe des mécanismes très utiles comme la "Internet Machine sur archive.org" pour consulter un site qui a disparu ou dans un état ancien. Voici ce que cela donne sur le site "disparu" de LG. Ils appellent cette technologie "LG Smart Ad"... On se demande qui est smart et qui ne l'est pas là-dedans.


Tout ceci est donc bien rassurant. Il ne manque plus que des caméras installées sur les télés pour être observés à notre insu même quand on ne la regarde pas, la télé. Ah zut ! Les nouvelles consoles de jeu ont toutes ça !!! Vivement Noël qu'on puisse être espionné sur le canapé, par toutes sortes de gens, militaires ou multinationales.

Alors, par qui préférez-vous être espionnés ? Les militaires, Google ou LG ?
La réponse est naturellement : "Les trois mon colonel !"

lundi 25 novembre 2013

Restos du coeur

25 novembre, la semaine de tous les dangers pour la bouffe.

On entre en hiver réel, il fait de plus en plus froid et donc il faut manger. Noël est dans un mois exactement (avec son cortège de bouffe pour tous ceux qui peuvent se le permettre). Ce jeudi, aux USA, c'est Thanksgiving avec un repas pantagruélique à base de dinde et ensuite une lourde digestion  sur le canapé en regardant un match de foot(ball américain). Hier manifestation de chevaux et de poneys pour protester contre la hausse des impôts, et aujourd'hui début d'une remise à plat de nos impôts. Vendredi, top 5 de Masterchef. Le menu est copieux.

Aujourd'hui c'est aussi et surtout l'ouverture de la campagne annuelle des restos du coeur. La 29ème déjà... Merci Coluche !

Chaque année, cette campagne touche de plus en plus de gens. On en attend un million cette année. Un million ! Au début, cette initiative était "réservée" aux vrais pauvres, mais plus ça va, plus cette campagne touche de gens dans beaucoup de couches de la population. En ce sens, la France se rapproche de pays en développement, comme on dit pudiquement, pour lesquels l'insécurité alimentaire est chronique, sauf pour les couches aisées, les riches et les corrompus. C'est un constat que font tous les économistes : la nourriture est devenue une variable d'ajustement en France. Quand on a un budget mensuel de plus en plus serré, on diminue en priorité sur la nourriture, au risque de tomber dans des problèmes de santé. Je note ctte phrase dans l'article cité ci-dessus : Un constat corroboré par l'enquête de l'Insee, parue en juillet, sur les comportements de consommation en 2011. A la question : « Si vos ressources actuelles augmentaient de 10 %, que feriez-vous en priorité avec cet argent ? », 16 % des ménages modestes ont répondu qu'ils consacreraient leur argent à l'alimentation contre 11 % en 2005. C'est clair et sans appel.

Alors les Restos du Coeur ne sont pas la selle initiative, et heureusement, mais c'est la plus emblématique. Pour donner aux bénéficiaires il faut des aliments à donner. Ces aliments sont soit achetés par les Restos soit reçus en dons (en nature, quel joli mot). A noter cette phrase sur le prospectus annuel : "Sans les dons agricoles, les Restos ne feront plus face à la crise et à l’augmentation permanente du nombre de personnes à aider". Les dons agricoles c'est une question intéressante, au moment où l'on voit les agriculteurs manifester les uns contre les autres et répandre sur les sols leurs productions excédentaires. Tout est dans la définition du mot "gaspillage". Tout le monde est d'accord pour l'éviter ou pour le minimiser, mais il faut une organisation d'enfer pour récupérer utilement la nourriture.

C'est lundi, ce n'est pas ravioli pour tout le monde. Un peu de solidarité ne peut que faire du bien.

Photo Gaston Bergeret

PS (c'est le cas de le dire) : Le fol ministre de l'agriculture a promis ce matin une exonération pour les dons agricoles... A suivre !

dimanche 24 novembre 2013

Du temps de cerveau pour... programmer - 2 - programmer pour mobiles

Le premier article de cette série pour programmer avec LiveCode est ici, un dimanche évidemment.

Aujourd'hui nous essayerons de parler de la programmation pour des mobiles (téléphones, tablettes, phablettes et autres machins). Deux parties donc : En quoi c'est différent d'un programme pour un ordinateur "classique" ; et une fiche de lecture d'un nouveau livre dédié à ça et qui vient de paraître.

Pourquoi est-ce différent de programmer pour un "mobile" ?

Depuis le temps qu'existent les ordinateurs, il y a énormément de programmes qui ont été développés pour eux, et donc beaucoup de programmeurs. Il y a plusieurs sortes de programmeurs évidemment, mais en général ils ont certaines caractéristiques communes :
- un programmeur aime programmer et exercer ainsi son sens logique
- un programmeur est persuadé de programmer mieux que les autres et est toujours prêt à critiquer les programmes écrits par d'autres
- un programmeur préfère un langage de programmation, même s'il en connait plusieurs et a du mal à en changer
- un programmeur s'est construit avec le temps un ensemble de bouts de programmes utiles et un savoir-faire qui le rend plus performant dans ce langage, surtout s'il travaille en équipe avec des procédures complexes pour coordonner les développements
- un programmeur n'aime pas lire la documentation ou des livres (on dit RTFM pour pousser quelqu'un à lire le manuel qu'on ne lit pas soi-même - RTFM = Read the fucking manual, pas besoin de traduction)
- un programmeur aime aller chercher dans des forums spécialisés des solutions à ses problèmes
- un programmeur ne commente pas son code pour empêcher les autres de le lire
- un programmeur aime tout recommencer à zéro plutôt que de modifier un programme écrit par un autre programmeur forcément nul
- un programmeur aime réécrire un programme qui marche dans son langage préféré pour qu'il marche pareil.

Le mobile a changé ça de manière assez importante :
- d'abord, les mobiles existent depuis peu et font intervenir des des réflexes moins ancrés chez les développeurs
- l'utilisateur du mobile est très important. Il peut faire moins de choses que sur un ordinateur en règle générale et doit donc le faire bien, de son point de vue. L'interface utilisateur et l'ergonomie sont donc encore plus importantes que pour un programme standard
- comme il y a moins de fonctionnalités sur les appareils mobiles, souvent mais pas toujours, il faut simplifier l'expérience utilisateur pour qu'elle soit la plus directe possible
- il y a beaucoup d'applications mobiles qui font à peu près la même chose et il est très difficile de s'en distinguer. Une application moins "léchée" risque donc simplement de disparaître
- les applications pour mobiles se vendent moins cher que les applications pour ordinateurs et pourtant elles peuvent coûter plus cher pour les développer
- le mot mobile recouvre en fait plein de machins divers qui ont des caractéristiques très différentes : même s'il y a principalement des mobiles Apple (sous iOS) et des mobiles Androïd pilotés par Google, il y a des centaines de variantes en taille, en résolution, en capteurs, en capacités... et il est difficile de gérer toutes les combinaisons possibles d'un coup.
- la simple transposition sur un mobile d'une application traditionnelle ne marche pas. Personne n'en veut, ce qui est parfois dur à accepter pour un informaticien
- enfin, les mobiles ouvrent à toutes sortes d'applications qui n'existaient pas avant, du fait de la mobilité, de capteurs de proximité, du GPS, de caméras et d'appareils photos, et toutes sortes de choses liées à de nouveaux comportements des utilisateurs.

Il y a plusieurs questions clés à résoudre pour programmer sur mobile, importantes avant de s'y lancer :

- choisir ses cibles : Apple ou Androïd, ou les deux, ou tous les systèmes à la fois ? Ce choix est déterminant car il impacte le choix des outils. LiveCode permet tout, y compris la programmation de sites en HTML5 afin de développer non seulement des applications "indépendantes" mais aussi des "Web apps", c'est-à-dire des programmes qui seront visibles grâce au navigateur web de votre mobile
- choisir les tailles de mobiles visées : il y a de tout - moins chez Apple qui a bien standardisé les tailles des écrans, mais énormément chez les fabricants de terminaux Google. Etre capable de développer une application qui soit agréable à utiliser sur de multiples tailles d'écrans suppose une grande maîtrise de l'ergonomie et des outils pour calculer la place des objets sur l'écran en fonction de sa taille, dans certaines limites.
- idem pour le choix des "capteurs" que vous souhaitez utiliser : vérifier que le capteur est présent sur le mobile de l'utilisateur et le prévenir que cette application a besoin de tel ou tel capteur. Sinon l'utilisateur sera ou furieux ou frustré ou les deux, mon colonel.
- avoir compris comment "publier" son application, une fois terminée, afin que les utilisateurs puissent la trouver ou l'acheter, ou même pour en faire profiter sa famille ou ses amis (ou son entreprise/association). Il y a des "magasins" différents et chacun avec ses règles qui peuvent être complexes, et qui évoluent avec le temps. Mon conseil est simple : écrire une application toute simple et la publier pour tester la méthode. Une fois que votre application est sur le ou les magasins que vous avez identifiés, retirez-la (pour ne pas en avoir honte) et lancez-vous dans quelque chose de plus sérieux. Au moins vous saurez comment publier une application.
- bien choisir son système de développement : On parle ici de LiveCode évidemment, mais pour certaines fonctions avancées il faut faire appel à des extensions ou en écrire soi-même. Cela dépend des applications évidemment et c'est rare. Le fait de disposer d'un outil comme LC réellement multi-plateformes est un avantage certain.
- finalement, avoir compris que l'essentiel de l'application mobile est dans l'interface utilisateur. Le reste, les algorithmes et autres calculs logiques seraient les mêmes sur un ordinateur, donc ils ne sont pas propres aux mobiles. Or cette interface utilisateur a besoin d'être pilotée par l'utilisateur, avec des "gestes". Ces gestes sont devenus classiques, et l'utilisateur jettera votre application s'il ne peut pas utiliser les gestes habituels pour la piloter.On est ici dans le vrai domaine du mobile : les gestes et actions pour piloter l'application sont de plus en plus importants.

Choisissez bien votre approche. Quelques conseils pour LiveCode :
- Vous êtes débutant complet et vous apprenez à développer grâce à LiveCode : bon choix à mon avis. Lire les ressources de base sur LiveCode (voir prochain article), essayer les exemples et les "lessons" et lancez-vous dans une première application pour le fun, d'abord sur votre ordinateur (Mac, Windows ou Linux), puis seulement après sur mobile.
- Vous savez déjà programmer, mais ne connaissez rien à LiveCode : vous allez être surpris. Dépassez la surprise initiale et les critiques qui vous viendront à l'esprit (LC est verbeux, LC met des bouts de programme un peu partout). Ecrivez une première application et observez la magie lorsque vous la faites tourner sur plusieurs terminaux différents et lorsque vous voyez la facilité avec laquelle vous développez l'interface utilisateur. Puisque vous savez programmer déjà, vous savez ne pas lire les documentations (en ligne ou à coup de RTFM). Comme LC est un langage où il est facile de modifier un programme en temps réel, vous pourrez "déboguer" facilement vos premiers essais.
- Vous connaissez déjà LiveCode et voulez vous mettre au développement pour mobiles, en comprenant bien les différences avec les ordinateurs et les points sur lesquels vous devez vous concentrer. Mon conseil est simple : écrivez toute la logique de votre programme comme vous savez le faire et ensuite assemblez tout ça dans une interface utilisateur pour mobile (ce qui va vous demander du temps). Vous y gagnerez du temps. Vous chercherez des ressources pour vous aider. Il y en a dont le livre ci-dessous.

Le livre "LiveCode Mobile Development" (Collection Hotshot de Packt) - en anglais of course


Ce livre est intéressant à plusieurs points de vue :

- Il est issu d'une collection (Hotshot) où tous les livres sont basés sur le même plan, comme dans beaucoup d'autres collections, par exemple "... pour les nuls". Cette collection est centrée autour de livres pour programmeurs et autres informaticiens. Il y a donc un certain côté répétitif dans le plan pour chacun des 10 chapitres mais, après tout, la pédagogie, c'est la répétition !
Ca ne m'a pas gêné : il s'agit d'un livre de référence, pas d'un roman d'Alexandre Dumas. 

- le plan type d'un chapitre est très américain : Un sujet (pourquoi ce chapitre), un "mission briefing" (ce qu'on va faire dans le chapitre), un "why" (quelles techniques on va y apprendre), une "mission checklist" pour les pré-requis éventuels à ce chapitre. Ensuite pour chacun des grands sujets du chapitre : une partie "engage thrusters" qui comprend les explications, les lignes de code et qui constitue le coeur du chapitre ; puis un "mini-debriefing" pour montrer des copies d'écran et éventuellement une partie "Classified Intelligence" pour quelques idées autres et avancées. Le chapitre se termine par un résumé de ce qui a été fait et un "hotshot challenge" pour aller plus loin avec un exercice avancé. A noter que sur le site de l'éditeur, on peut charger tous les éléments nécessaires, une fois acheté le livre : lignes de code, piles LiveCode et éléments d'accompagnement comme des images ou des sons.
La vraie plus-value est évidemment dans les annexes qu'on peut charger, car cela permet de récupérer des piles déjà faites et des les comprendre plus facilement, ainsi que de les adapter. Le développeur plus avancé se contentera presque des annexes, le débutant lira avec intérêt les chapitres.

- le niveau pré-requis n'est pas évident. Il est dit dès le début qu'il faut déjà connaître LiveCode pour rentrer dans le livre. C'est vrai en ce sens que le parfait débutant en LiveCode ne doit pas lire ce livre en premier. Il faut au moins avoir installé LC et commencé à comprendre les premiers exemples et leçons de base. Mais le livre consacre parfois des pages et des pages à savoir comment paramétrer tel ou tel bouton, y compris dans son apparence, comme si on était des enfants, alors qu'à d'autres moments il présente des techniques plus avancées de LC, et qu'enfin à d'autres moments il montre des techniques réservées aux mobiles.
Mon conseil est donc de lire ce livre, soit si vous êtes un débutant en LC avec un peu d'expérience en programmation et quelques essais en LC au préalable, soit si vous connaissez bien LC et que vous souhaitez y découvrir quelques techniques utiles pour le développement d'applications mobiles.

- sur le plan "mobile" en effet, le livre n'est pas très avancé mais il donne quelques bons conseils. Je trouve que c'est son point faible. Il devrait plutôt s'appeler "LiveCode development : des exemples simples pour mobile". Ce n'est pas une critique fondamentale. J'y ai appris des choses, mais suis ressorti déçu par le fait que les fonctions avancées ne sont même pas abordées.
Je suis particulièrement frustré par le chapitre 4 (créer des menus adaptés à votre mobile) qui n'entre pas assez dans les détails et qui fait appel à une extension payante de LC, appelée MobGUI, qui ne me parait pas la meilleure manière de réaliser une application.

- parmi les choses intéressantes qu'on trouve dans ce livre je citerai : développer sa propre interface et ses propres "boutons" plutôt que d'utiliser les boutons standards ; privilégier des graphiques plutôt que des images, car ils sont plus rapides à afficher et plus faciles en cas de changement de résolution ; utiliser la notion de "state machine" ou automate comme moyen simple de programmer des choix ; optimiser la taille de l'application en utilisant des images dans les boutons ; utiliser simplement une petite base de données SQL avec le moteur de base de données inclus dans LC...
Evidemment la plupart de ces fonctionnalités peuvent aussi être utilisées sur un appareil non mobile, mais le fait de penser "mobile" introduit à mon avis un bon état d'esprit chez le programmeur (vous ;)

- sans revenir à Alexandre Dumas qui était payé à la ligne lorsque ses romans paraissaient en feuilleton, il y a plusieurs cas où l'auteur fait du remplissage en détaillant ligne par ligne des instructions répétées pour plusieurs cartes ou boutons. C'est un peu trop ! D'autant plus que dans certains cas le programme proposé pourrait être simplifié avec une logique un peu poussée qui permettrait de minimiser le nombre de lignes à taper. Un programmeur est un paresseux et a tendance à préférer économiser le temps passé à taper. Souvent c'est pourquoi il préfère des langages réputés moins verbeux, mais illibles après coup. LiveCode, mieux programmé, peut être plus attrayant.
(Voilà ! J'ai fait comme tout programmeur, j'ai critiqué les lignes de programme de l'auteur !!!)

- le chapitre 10 est le seul vraiment "mobile" puisqu'il est consacré aux achats "in-app", c'est-à-dire à la manière pour votre application mobile de proposer aux utilisateurs des achats payants à l'intérieur de votre application, et aussi aux publicités si vous désirez en inclure. C'est une des grandes caractéristiques des applications pour mobiles.
Le chapitre est une bonne introduction à ces sujets. Il est suivi d'une annexe sur la manière de paramétrer LiveCode pour développer sur mobiles : partiel mais utile !

Tout dépend en fait de votre envie de lire. Si vous êtes du genre à préférer musarder sur l'Internet et à chercher dans les forums et listes de discussion des réponses précises à des questions, vous ne trouverez rien de nouveau dans un tel livre (et dans la plupart des livres d'ailleurs). Si vous êtes en train de commencer à utiliser LiveCode, ce livre vous donnera l'envie de programmer une application pour mobile et couvrira les points qui vous permettront de démarrer. Si vous êtes déjà sur un projet avancé, spécialement un jeu, ce livre ne vous servira à rien mais il vous est nécessaire dans votre bibliothèque (numérique), car les informaticiens adorent montrer les livres qu'ile ne lisent pas.

Je pense que l'éditeur devrait publier d'autres livres sur LC, plus avancés : comment réaliser un jeu pour mobile avec LiveCode par exemple...

Finalement

Ceci conclut notre billet d'aujourd'hui. Dimanche prochain, on reviendra aux débutants pour les accompagner, notamment en regardant comment se dépatouiller dans la galaxie des sites qui donnent des conseils sur LC.

Exercice aujourd'hui (pour ceux qui ont le livre) : Le lire et proposer une liste des chapitres que vous auriez aimé y voir !

samedi 23 novembre 2013

Changement de génération

Aux échecs d'abord.

Le nouveau champion du monde a encore 22 ans pour quelques semaines. Il est norvégien et a battu enfin le champion en titre depuis 6 ans, Anand, Indien. Les échecs ne sont plus dominés par les russes depuis de nombreuses années et il y a plein de causes à cela. Tout le monde attendait le sacre de Magnus Carlsen qui était déjà le numéro un au classement mondial par points depuis 3 ans (le plus jeune à l'être). Non seulement ce joueur est jeune et marque la fin d'une génération qui a brillé dans les années 80 (avant la chute du mur) mais il marque un nouveau style. Les échecs ne sont plus flamboyants comme à l'époque romantique avec des combinaisons très belles mais théoriquement très faibles. Ils ne sont plus non plus le siège de combinaisons théoriques très compliquées préparées pendant des mois a l'aide d'ordinateurs qui sont, soit dit en passant, devenus plus forts que les humains. Avec Magnus on est dans la chirurgie de position et dans des parties où la moindre petite erreur est fatale. Analyses de parties ici par exemple. Grosse concentration nécessaire, grandes tensions nerveuses. A ce jeu, il faut être jeune.

Au cinéma ensuite.

La mort de Georges Lautner frappe tous les amateurs de comédies et de films cultes. Il n'a pas réalisé que les Tontons Flingueurs évidemment, mais c'est son film de référence. Comme pour tout film culte, le succès n'a été que progressif, puisque le film était en avance sur son temps, absurde et d'une morale douteuse. Les répliques d'Audiard sonnent encore aux oreilles de toute personne cult(ivée). Je ne vous ferai pas l'injure de vous en proposer ici. On en a déjà parlé sur ce blog, comme ici. Le cinéma a bien changé depuis cette époque : Les Tontons sont sortis il y a exactement cinquante ans, en même temps que l'assassinat de JFK, et sans lien apparent malgré les adeptes des théories du complot qui adorent les barbouzes (film suivant de Lautner d'ailleurs). Alors les jeunes aujourd'hui font d'autres films, plein d'action et de rebondissements, ou plutôt des séries, puisque c'est le mode favori aujourd'hui, en tous cas celui regardé par les jeunes. On aurait rêvé d'un Lautner faiseur de séries avec force truands en train de se faire avoir partout et des héros récurrents pour les arnaquer. Mais ce monde a disparu.

En politique enfin.

Euh... Enfin... En politique c'est l'exception. Les jeunes attendent leur tour, pas sagement du tout, mais comme les vieux ne veulent pas leur laisser la place il faut bien patienter. A titre indicatif, il y a deux fois plus d'assistants parlementaires au Sénat quà l'Assemblée Nationale : peut-être parce que les sénateurs sont plus vieux ? Pour 2017, retour attendu des vieux comme Sarkozy. Pour 2014, tout le monde a apprécié la candidature de Gaudin à sa propre succession pour la mairie de Marseille. A Paris quelques vieux s'accrochent aussi. On a l'impression d'être dans une rediffusion permanente de programmes éculés., entre deux pubs.

Ah si, pour les jouets !

Regardez cette vidéo. C'est une initiative d'une entreprise qui vend des jouets scientifiques pour filles. Ils essayent d'obtenir un "spot" gratuit pendant le Superbowl et pour cela ils ont été qualifiés, avec des sociétés qui vendent des produits agricoles et une autre qui fabrique des biscuits pour chien. Il n'y a pas photo mais on est aux USA et les supporters du Superbowl sont machos, mais ils ont aussi des filles. Militer pour que les filles deviennent ingénieurs, c'est un combat intéressant. Certaines féministes s'insurgent contre le fait que les jouets sont roses. Ils et elles oublient que le détournement créatif est la base de l'Art et de la Science. Évidemment il y a eu beaucoup de machines de ce type, les machines Goldberg, mais celle-ci va vous arracher plusieurs sourires. Une autre machine, très musicale, ici, une vidéo à voir absolument.

 

 

vendredi 22 novembre 2013

Duc Reine

La situation entre l'Europe et l'Ukraine se complique (ou se simplifie, suivant vos opinions).

L'accord d'association qui devait être signé la semaine prochaine au Sommet semestriel européens (dans le nord, là-bas, aux frontières entre Europe et Russie) ne le sera pas. Les ukrainiens se sont retirés, officiellement pour des raisons économiques. Mon oeil.

Evidemment l'Ukraine ne va pas bien sur le plan économique et le FMI joue avec elle au fameux jeu des "ajustements structurels" qui ont détruit tant de pays en Afrique qui n'ont pas émergé. La question du gaz et de l'approvisionnement de l'Europe (via l'Ukraine en partie), par une autre source que le gaz russe, est également au coeur des débats. Il n'empêche que la situation économique pouvait justement s'améliorer avec un tel accord d'association, préparatoire à un dossier d'adhésion. Le problème n'est pas là. Il est politique.

Le poids russe en Ukraine est de plus en plus important. On en a vu les effets avec la non libération de Ioulia Timochenko, ancienne Première Ministre, condition d'ailleurs exigée par les européens. L'Ukraine a failli se rapprocher de l'Europe, mais la pression russe (et pas seulement celle du gaz) a clairement augmenté ces derniers temps. A lors que la Russie de Poutine reconstitue petit à petit un espace économique et politique autour d'elle, certains Etats sont plus visés que d'autres. L'Ukraine c'est la petite Russie, c'est son vrai nom. Le combat se déroule donc entre deux zones d'influence. Zones économiques - l'Union européenne de Bruxelles contre l'Union douanière de Moscou - et il est intéressant de voir une opposition de plus en plus forte entre ces deux espaces. personne ne parle plus de "blocs" ni de "murs", mais d'espaces et de barrières. C'est totalement différent évidemment !

Réactions très positives de Poutine et titres sans ambiguïté de la presse russe (L'Ukraine renonce à l'UE). Il n'y a que les responsables européens à se lamenter. La diplomatie européenne est décidément bien faible.

Evidemment Poutine dément. Citations savoureuses ici (via la Chine qui se frotte les mains également). Entre deux pressions, l'Ukraine a choisi la pression fraternelle du gaz russe.

Photo de Bruxelles, évidemment

PS : Aucun rapport entre le titre de ce billet et une quelconque dynastie de Tsar (Poutines ou non) qui déferlerait sur le continent, ni avec les rois français du foot qui ont battu les ukrainiens. Tout ceci est autrement plus sérieux...

jeudi 21 novembre 2013

Retour dans le bain (froid)

Qu'il est dur de revenir dans les frimas parisiens après quelques jours à Dakar. L'air est humide et froid, quelqu'un a oublié un chiffre dans la température qui est passée subitement de 27° hier soir à 2° ce matin... M'enfin !

Petit tour de ce qui semble s'être passé durant l'absence en France de votre blagueur favori (qui a quand m^me bloqué chaque jour comme promis).

Angela a pris des pilules digestives pour avaler le serpent du salaire minimum qui pourrait faire son apparition en Allemagne, puisqu'elle est obligée de composer avec des socio-démocrates pour avoir un gouvernement. Gageons qu'elle fera tout pour retarder ça, avec le patronat allemand qui a déclaré par exemple ici que "tout en jugeant «inacceptables» les salaires de misère qui ont cours par endroits, '«il y a de bonnes raisons» pour des salaires d’embauche faibles dans certains cas." On a le patronat qu'on mérite !

L'affaire du tireur contre les médias (dont Libé) et un banque a été résolue : je l'ai loupée de bout en bout. La police a fait son boulot et nous vivons dans une société de plus en plus pleine de caméras de surveillances, d'empreintes biométriques ADN et de dénonciations par nos voisins. Tout cela est bel et bon pour la sécurité. Il faut être soulagé, dans cette affaire, mais ne pas oublier de s'interroger sur le pourquoi de la chose et sur un système qui rend fou de plus en plus de gens. La presse se rassemblait en masse devant l'entrée du quai des orfèvres ce midi... Cercle vicieux parfait.
C'est une affaire dont on n'a pas parlé sur ce blog, mais qui a également agité quelques discussions à Dakar où la France est toujours suivie avec un grand intérêt.

A propos d'Afrique, saluons la cérémonie de la Fondation Chirac avec lui-même, de plus en plus amoindri, Bernadette qui l'entoure et le protège et le surveille et l'empêche (à vous de choisir vos mots) et François qui n'en loupe pas une pour montrer sa solidarité de corrézien. Chirac est peut-être diminué, mais il reste un fin politique et cette photo montre un soutint réciproque, en tous de la main gauche de Chirac sur l'épaule droite de Hollande. N'est-ce pas là un beau symbole politique ? La remise du prix à  un humanitaire dans la région explosive du Sud-Kivu est aussi un beau symbole, alors que la France risque d'intervenir bientôt en Centrafrique.


Pour revenir à nos chères vaches (ou moutons), manif d'agriculteurs en région parisienne, mais barrages vite levés : un jeune pompier est mort dans un choc avec l'un de ces gros tracteurs des gros céréaliers qui font fortune avec près de 80% des subventions agricoles européennes qui leur arrivent - le gouvernement ayant décidé de changer la répartition pour favoriser les moins riches et les éleveurs. Les riches protestent évidemment et essayent d'enrôler d'autres râleurs dans leur combat de privilégiés. Dur, dur. Surtout s'ils écrasent des jeunes avec leurs machines-tracteurs hyper-coûteuses et qui font toutes les opérations, sauf peut-être le pain et le café. Evidemment, ceux qui pensent le contraire sont invités à donner leur avis ici. Ne mélangeons pas tous les combats.

On est loin du tremblement de terre contre François avec toutes les couches de la société qui protestent. A Vannes, il y a eu un tremblement de terre, léger et sans victimes, sauf une vache qui passait par là en allant acheter un croissant à la boulangerie. Pas de quoi en faire un plat !

Que de bonnes nouvelles ! Pour terminer la future liste des 20 paradis fiscaux a été révélée et sera bientôt confirmée. Vous savez maintenant où aller en vacances :
Autriche, Botswana, Brunei, Chypre, Dominique, Emirats arabes unis, Guatemala, îles Marshall, îles vierges britanniques, Liban, Liberia, Luxembourg, Nauru, Niue, Panama, Seychelles, Suisse, Trinidad-et-Tobago, Turquie, Vanuatu.

mercredi 20 novembre 2013

Sénégal

Quelques impressions du Sénégal...

Le foot ? Le Sénégal ne s'est pas qualifié, ni le Burkina Faso, mais l'Algérie si, le Portugal aussi et surtout la France évidemment (voir mon double post d'hier et ne garder que la fin). Il fallait être hier soir dans un restaurant de Dakar, avec poste de télé allumé et réglé sur LE match pour entendre et ressentir l'ambiance. Ici les africains soutenaient complètement la France et la joie était générale, même sensible sur celles (surtout) qui étaient venues là accompagner des supporters. En plus j'étais assis à côté d'une portugaise qui suivait le match du Portugal : chaque fois qu'elle regardait sur son téléphone le déroulé du match il y avait un nouveau but (5 en tout quand même). Grosse ambiance et frissons.

Aujourd'hui autre genre de frissons avec une visite à Gorée, la petite île à une demi heure de bateau de Dakar, symbole de l'esclavagisme et où une visite à la Maison des esclaves est un point de passage obligé. Alors quelques photos et peu de texte aujourd'hui.

Le joli prêt de Dakar et ses conteneurs


La navette et son Bombard





Gorée
La maison des esclaves. Vibrations très fortes devant la porte "sans retour"



Gorée, ses habitants et ses rues



Le point le plus haut et le fameux canon qui n'a tiré qu'un coup

Et le reste de Gorée

mardi 19 novembre 2013

Angoisses de footeux (billet sous forme d'alternative)

Je suis toujours à Dakar et je vais essayer de trouver un poste de télé ce soir pour regarder le match retour de l'équipe de France. Pas évident, car il y a aussi des matchs africains pour la même coupe du monde. Et en Afrique, le foot c'est très important. Evidemment le résultat pour le Sénégal est connu depuis samedi, mais il y a deux autres matchs aujourd'hui. La vie est dure ;) Il est vraisemblable qu'au-delà du boulot qui m'a amené ici, le foot soit le sujet numéro un !!!

Alors, j'ai écrit deux versions de ce billet, à lire après le match suivant le résultat. Petit hommage, ici, à l'un de mes blogs favoris et à l'un de ses récents dessins.

Version 1 - La plus probable

La France est donc éliminée du Mondial de foot au Brésil. Fin d'un espoir et d'une génération qui n'a pas tenu ses promesses.

Coups de balai à venir dans plusieurs domaines :
- grosses promotions pour les droits télé de retransmission de ce Mondial, car TF1 ne voudra pas y laisser trop de plumes, malgré le fait qu'il y aura plein de vraies équipes de football qui seront là bas, en juin prochain (après les européennes). Si vous êtes riche et candidat, écrivez à sauvez-nous@tf1.fr et faites une offre.
- remous à venir dans le foot français : le sélectionneur va être viré et retour attendu d'un autre ancien footballeur à sa place, en espérant que les jeunes seront à la hauteur. Quelques matchs de gala quand même avant juin, car la France n'étant pas qualifiée devient un sparring-partner idéal.
- pas de grève dans le foot français contre la taxe à 75%, car le mythe du footballeur surpayé aura pris un coup dans l'aile et les clubs ont tout intérêt à se faire petits, petits.
- interviews assassins attendus dans la presse : on est en France et c'est toujours la faute des autres, jamais de soi. Donc dézinguages à tout va attendus, avec vents de forces variables. En plus, puisqu'il faut bien vendre, la presse sportive va souffler dessus pour attiser les quelques braises qui resteraient.
- dommage pour le ballon d'or de Ribéry...

Conséquence positive quand même pour beaucoup de gens normaux et de commerces en juin prochain, car on pourra organiser normalement des activités sans être obnubilés par l'omniprésence du foot partout et tout le temps.

C'est quand même triste. On aura connu quelques années d'enthousiasme pour le foot, et c'est déjà ça, mais on risque la disette pour longtemps maintenant.

Version 2 - Un miracle

On en est encore assis par terre, un peu étourdis. La France est qualifiée pour le Brésil. On est les champions ! (enfin pas encore, mais ça ne saurait tarder).

Evidemment, on a eu chaud, très chaud et plusieurs crises cardiaques ont été comptabilisées. C'est un scénario invraisemblable comme seuls les grands sports télévisés peuvent nous l'offrir, de temps en temps.

Alors quelques prévisions après cet Austerlitz prématuré (Austerlitz c'était un 2 décembre) :
- Ribéry aura le ballon d'or, c'est sûr
- Champagne à TF1 qui a décroché le gros lot et va se remplir les poches en revendant à prix d'or les droits télévisés de certains matchs. A prévoir plein d'émissions et de matchs de préparation en attendant.
- Les clubs français ne feront pas grève contre la taxe à 75% mais ils obtiendront des aménagements, dans l'enthousiasme général.
- L'équipe de France sera reçue à l'Elysée, car François est un amateur de foot et il connait le poids symbolique des photos sur le perron de l'Elysée.
- Articles à paraitre dans la presse sur ce paradoxe bien français qui veut que c'est dos au mur que les français se subliment. Pourquoi pas avant ? Il y a de quoi vendre des tonnes de journaux.
- Préparez déjà votre mois de juin prochain, car il sera difficile de naviguer en-dehors du Mondial. C'est encore plus vrai si vous êtes cafetier, restaurateur ou organisateur d'événements. Attention au désert dans les bureaux en cas de match dans l'après midi ou (comme il y a un gros décalage) en pleine nuit avec réveils difficiles.
- Toutes mes condoléances, mesdames les "sport widows" comme disent les américains.

C'est quand même génial !

Memento Mori (Souviens-toi que tu mourras)

lundi 18 novembre 2013

Dansons aux rythmes des tambours

C'est lundit, c'est chienlit (comme d'habitude me direz-vous). François est en plein voyage mystico-politico-financier et quand le chat n'est pas là, les souris dansent.

Manifs un peu partout, entre des camions et des bonnets, il y en a pour tous les goûts. Pour les camions, j'ai pu lire cette phrase délicieuse : "Entre 2 100, selon le ministère de l'intérieur, et 4 000 poids-lourds défilent en cortèges, samedi 16 novembre contre l'écotaxe". Ca rassurera les citoyens de voir que le comptage des poids-lourds est aussi contesté que celui des manifestants à pied ! Le Monde a réalisé par ailleurs une très belle petite vidéo pour y comprendre quelque chose dans les mouvements de protestation en France. C'est clair, limpide et en plus plein de patates comme on les aime. Sortez couverts, cet hiver !

Je suis à Dakar aujourd'hui et la température est plus clémente évidemment. A peine 33°. Ca me va !

Manuel Valls était à Dakar vendredi et il fait une tournée en Afrique de l'Ouest, pour la sécurité de la France bien sûr et la lutte contre le terrorisme. Il tourne autour du Sahel, par ses pays limitrophes au Sud, avec des centaines de kilomètres de frontières insurveillables à surveiller. Annonce : la coordination du renseignement pour la région se ferait à Dakar. Un super-espion y sera nommé. (Je précise que ce n'est pas du tout la raison pour laquelle je vais à Dakar ;) D'ailleurs, maintenant qu'il existe un vol direct Brest-Dakar, attention aux passagers avec des bonnets rouges, ce sont peut-être des terroristes !

Le Sénégal, d'ailleurs joue une carte différente depuis l'élection au printemps 2012 d'un nouveau président. La semaine dernière par exemple a été signé un protocole d'accord entre le Sénégal et le Tchad pour le procès d'Hissène Habré. Petit rappel pour ceux qui s'en foutent au fond près du radiateur : Hissène Habré est un ancien président du Tchad qui a fui son pays après avoir été viré (avec la caisse d'ailleurs) et qui s'était réfugié depuis longtemps (1990) au Sénégal où il avait acheté reçu plein de soutiens. Il y était resté impuni malgré des plaintes pour crimes contre l'humanité (et son propre peuple). Le changement de président et le vote d'une nouvelle loi a changé la donne. Il y aura vraisemblablement un procès, par des juges africains issus de l'Union Africaine. Et ce procès pourrait même être télévisé, histoire de dire aux dictateurs qui écouteraient que l'impunité n'est plus garantie comme avant. Tout cela ne veut pas dire que tout est rose au pays du Lac Rose ou au Tchad : les libertés de la presse et politiques ne sont que peu respectées, surtout au Tchad, et beaucoup de hauts fonctionnaires naviguent calmement entre deux régimes. Il n'empêche qu'on sent un mouvement de fond.

Et à propos de mouvement de fond, je ne saurais trop attirer votre attention sur cet article de Jeune Afrique qui met en évidence la montée en puissance des blogueurs africains, de leur réseautage et de leur influence grandissante. La fameuse société civile dont les organisations internationales nous rebattent les oreilles, elle est aussi là. La liberté de parole y est différente de celle dont jouit la presse. Il faut les soutenir, de toutes les manières possibles...

Et en tant que blogueur, il n'y a rien d'autre à ajouter.







dimanche 17 novembre 2013

Du temps de cerveau pour... programmer - 1 - introduction

Sur ce blog, vous le savez, les dimanches sont consacrés à vous occuper le cerveau sans parler d'actualités. J'entame cette semaine un cycle pour parler de programmation (informatique). Pas d'affolement, le niveau nécessaire sera signalé dans la mesure du possible, même si l'ordre des articles sera un peu aléatoire. A relire après à tête reposée, avec le tag "Livecode" (pourquoi Livecode ? réponse en bas).

Introduction - Pour tous niveaux

Eh oui, pour programmer un ordinateur, dans presque tous les cas, il faut maîtriser l'anglais écrit. Les langages utilisent des mots-clés anglais plus ou moins intensivement et les documentations (que personne ne lit jamais, RTFM comme disent les anglophones - Read the fucking manual) sont en anglais, ainsi que les sites d'aide ou les livres disponibles sur le marché. Il y a plein de ressources en français et on pointera dessus chaque fois que possible, mais vous êtes prévenus.

Il y a donc trois pré-requis pour lire ces articles. Si vous ne les avez pas, passez votre dimanche à faire autre chose, comme par exemple relire les excellents articles de ce blog que vous auriez ratés, honte à vous. Les trois pré-requis sont :

- Avoir envie de programmer un ordinateur, un téléphone, un robot ou un machin électronique ; ou savoir déjà le faire (un peu, beaucoup, passionnément, à la folie) et vouloir découvrir d'autres horizons ; ou n'en rien savoir mais avoir juste un bon sens logique et de la curiosité pour répondre à la question "comment ça marche ?"
- Avoir suffisamment de connaissances en anglais de base pour comprendre des textes simples, mais un peu techniques.
- Avoir de la patience, tous les développeurs vous le diront. Accessoirement, si ça vous intéresse, avoir un ordinateur pas loin pour tester en installant des outils et du temps disponible. On apprend par la pratique. Il y a une loi bien connue, la loi d'Hofstadter (le génie qui a écrit le livre Gödel, Escher, Bach), qui peut s'énoncer ainsi : "En informatique, tout prend toujours plus de temps que prévu, même en prenant en compte cette loi". C'est une loi pessimiste mais réaliste. C'est aussi une loi récursive et on peut avoir l'impression qu'elle débouche sur un océan infini d'incertitude. Mais non, mais non...

En français on dit indifféremment programmer ou développer. Il y a plein de métiers derrière tout ça, et beaucoup de formations pour y arriver. Mais il y a aussi beaucoup de personnes qui aimeraient développer (un peu) pour réaliser des applications qui les intéressent, sans trop se prendre le chou. On trouvera dans cette catégorie des utilisateurs avancés, c'est-à-dire des personnes capables de se servir d'un ordinateur suffisamment bien pour qu'on vienne leur demander des conseils ; des enseignants (parents) qui veulent développer des petites applications pédagogiques pour leurs élèves (enfants) ; des enseignants qui souhaitent apprendre à leurs élèves les bases de la programmation plutôt que de les laisser confondre ordinateur et console de jeu ; des spécialistes de métiers divers qui aimeraient avoir des outils à utiliser au quotidien et dont seuls eux ont besoin ; des hobbyistes, passionnés par quelque chose et qui veulent aller plus loin en fabriquant leurs propres outils informatiques.

Personne ne devrait avoir peur de programmer, en fait. Il y a plusieurs avantages à ça d'ailleurs :
- en programmant, même un peu, on passe du statut de simple consommateur esclave à celui d'une personne qui a le contrôle de la machine. Cela peut paraître dérisoire, mais c'est immense. Pour une fois la machine vous obéit à vous, et à vous seul.On ne regarde plus les ordinateurs comme avant, une fois cette expérience vécue.
- en programmant soi-même, on exerce son cerveau à ne pas s'endormir. A tout âge, il s'agit d'une activité très stimulante qui mobilise beaucoup de cases différentes de notre cerveau.
- en programmant, on atteint un résultat facilement visible, ce qui est très gratifiant. C'est un vrai processus de création. Il y en a beaucoup d'autres évidemment, mais aucun n'est plus noble qu'un autre. Une création est une création et la créativité est ce qui nous différencie d'une table de salle à manger ou d'un paquet de pop-corn sur un canapé.

De manière générale, vous trouverez des ressources pour programmer à plusieurs endroits : Attention, tout ceci peut vite devenir compliqué.
- Comment passer de non-programmeur à programmeur ? (Le Monde)
- Lins Wikipedia à partir de cette page (comme une référence au cas où)

- petits exercices à lire en premier pour voir de quoi on parle (pseudocode - lisible)
- initiation aux algorithmes (Clermont-Ferrand - lisible)
- initiation à partir de la pâte à crêpes, si, si (Belgique - lisible, puis trop ardu)
- c'est quoi un algorithme, pour non-matheux (Pise - lisible mais un peu ardu)
- initiation à Java pour les enfants, ls parents et les grands parents (Ici - ardu)
- initiation à la programmation (Université Lille I - ardu)

En particulier sur ce blog, je vous parlerai d'un seul langage de programmation, pour éviter de mélanger les torchons et les serviettes. Je l'aime bien et le connais bien. Il peut parfaitement servir à la fois au pur débutant, au développeur très occasionnel ou au développer professionnel et régulier. On peut y faire facilement une application d'un papa pour son fils, un petit jeu aussi, mais plus difficilement une université en entier a utilisé ce système pour développer toute sa gestion par exemple.

Programmer, c'est du concret, donc installez un machin et allez-y.

Je vous propose d'installer Livecode :

- Allez ici pour télécharger la version que vous souhaitez : c'est gratuit et libre (open source). Il y a une version commerciale mais vous n'en aurez pas besoin. Entrez une adresse électronique et choisissez "Community édition". C'est un peu fatigant mais après quelques mails vous pourrez télécharger Livecode ici (une fois votre compte créé) et choisir la version que vous voulez : PC-Windows, PC-Linux ou Mac. Moi je travaille sur Mac.
- Installez-la et jouez avec. Dans le menu Help il y a des exemples et des tutoriels (en anglais, rappelez-vous).
- Si vous n'y arrivez pas, mettez un commentaire ou écrivez-moi.

La semaine prochaine, pour contrebalancer et parler à ceux qui connaissent , je vous ferai une fiche de lecture d'un livre qui vient de paraitre (en anglais) et qui s'adresse à des programmeurs connaissant déjà Livecode qui souhaitent développer des applications pour mobiles (iPhone ou Androïd). Niveau avancé donc, mais ça donnera aux autres un parfum de ce qu'on peut faire. Le niveau sera avancé, mais on reviendra ensuite en arrière et on repartira en avant ;)

Juste avant, une explication : je ne suis pas un développeur professionnel, mais Livecode et le "Livecode programming" est un choix que je vous recommande pour plusieurs raisons :

- C'est un système simple à l'usage, après un temps d'acclimatation, et qui peut servir à des développement rapides ou à des machins très compliqués, dans la même logique. Tout se passe comme si le système vous accompagnait au fur et à mesure, sans avoir besoin de changer de système.
- C'est un système multiplateformes comme on dit : vous développez un petit (ou gros) programme et il fonctionnera sur Windows, Linux, Mac, iPhones et iPads et Androïd. Evidemment il y aura des différences mais pour des programmes simples, tout fonctionne pareil. C'est rassurant !
- C'est un système qui combine agréablement le graphisme et le langage. Programmer, c'est toujours écrire des lignes de "code". Mais c'est aussi concevoir de jolis écrans, réaliser une interface ergonomique pour l'utilisateur, pouvoir facilement modifier les choses car on ne sait pas toujours (en fait jamais) où on va... La partie "écriture de lignes de programme" n'est pas la plus importante et Livecode est très agréable pour ça.
- C'est devenu un système libre et ouvert depuis quelques mois. On peut imaginer des évolutions intéressantes à l'avenir, y compris même, pourquoi pas - rêvons un peu - une traduction  du langage lui-même en français.
- Et surtout, Livecode est l'héritier vivant d'un des mythes de l'informatique, appelé Hypercard. Inventé par Apple pour le lancement du Macintosh, il y a presque 30 ans maintenant, Hypercard a révolutionné le monde de ce que l'on pouvait faire avec un ordinateur. Il y a eu un avant et un après Hypercard. Les informaticiens purs et durs contestent cela évidemment, mais les êtres humains normaux le savent. Hypercard permettait à tous ou presque de développer plein de petits machins. Livecode est maintenant beaucoup plus sophistiqué et riche, mais c'est la même famille. On peut ouvrir beaucoup de vieilles piles Hypercard avec Livecode. Exemples en français ici.

Donc ici, certains dimanches, je vous proposerai un voyage dans la programmation avec Livecode, avec des niveaux différents suivant les dimanches.

Bienvenue dans les commentaires à ceux qui veulent en parler. Et pas seulement ceux qui savent déjà développer.




Exercice :
- Lancer Livecode
- Créez une nouvelle pile (Menu File/New Mainstack)
- Clic droit dans la fenêtre puis "Edit card script" pour modifier le script (programme)
- tapez ça, puis validez (bouton "Apply") :
on opencard
   answer "Hello"
end opencard

Vous venez d'écrire votre premier programme, celui qu'écrivent tous les programmeurs pour débuter : afficher "Hello" pour vérifier que votre système est fonctionnel.
Pour tester votre programme, plusieurs solutions :
- quitter Livecode en enregistrant votre programme/pile et relancez le
- faire un clic droit dans la fenêtre et "Send card message" puis "opencard"
- ou plein d'autres que je vous laisse découvrir.



samedi 16 novembre 2013

Sandwich proche-oriental

François part ce dimanche au Proche-Orient pour une longue visite. Ce n'est pas un exil et le voyage était prévu même avant la défaite honteuse de la France au foot hier. Il n'a pas non plus besoin de vacances au soleil après un automne maussade et gris pour lui. Ce voyage est comme une poupée ukrainienne, il y a plusieurs voyages dans le voyage.

François sera en Israël, puis en Palestine, puis de retour en Israël. Ce sandwich dans lequel est glissé une fine tranche de mouton entre deux grosses tranches de pain azyme ne ressemble ni à un grec plein de kebab, ni à un falafel, mais à un sandwich baguette bien français (en n'y mettant pas de porc quand même et en le faisant à la fois Kasher, Halal et bon).

François essaye de jouer une carte sur le plan international, parce que la France a besoin de prouver qu'elle pèse quelque chose pour peser réellement, notamment dans les discussions économiques. C'est un exercice obligé dont les effets attendus sont ailleurs.

Au Proche-Orient, l'actualité est riche en permanence. En ce moment au menu :
- La Syrie, mais on n'en parle plus trop car la balle est dans le camp de l'ONU et des grands pays, et la France n'y joue pas grand rôle, en attendant une conférence à venir bientôt à Genève.
- L'Iran avec les négociations de Genève sur le nucléaire, dans lesquelles la France a fait un coup d'éclat en adoptant une ligne très dure pour "vérifier" que l'accord signé ne sera pas bidon, comme celui d'avant. Israël a apprécié évidemment.
- Les palestiniens, mal ou peu gouvernés, mais pour lesquels la France est l'un des principaux contributeurs financiers avec un partage des rôles : Israël détruit de temps en temps les infrastructures et la France aide à reconstruire, puis on recommence.
- Israël avec une critique contre la colonisation sauvage et illégale. Une critique mais pas de mesures. D'ailleurs, dans l'avion de François il y aura plein de ministres mais aussi des entrepreneurs (du BTP ?)
- Le Mali et le combat contre les islamistes en Afrique, moyen d"tourné de montrer la cohérence des combats, ce qui n'est pas évident, vu la quantité de factions dans tous les camps.

La transformation en super VRP de l'économie nationale est devenue une marque de fabrique de tous les responsables politiques de la planète. La diplomatie, c'est bien, mais le fric c'est mieux. François s'y emploie donc aussi avec application. Israël qui est un pays riche (et rattaché à l'Europe dans plein de domaines, le foot par exemple) mais un territoire peu "exploité" par la France et ses entreprises. Les liens avec d'autres pays, les USA en premier mais pas seulement, sont beaucoup plus forts. Alors un peu de retour en espèces sonnantes et trébuchantes serait-il une récompense possible pour un soutien politique, même s'il est déclaré "équilibré' ?

Puisqu'il s'agit d'un exercice d'équilibre entre Israël et palestiniens et entre diplomate et pépettes, les mots de François seront surveillés un peu partout, même si l'image de la France n'est plus ce qu'elle était. Fabius joue là une grosse carte également. Du succès de ce voyage et de son équilibre gustatif dépend son avenir lors du prochain remaniement.

Car, s'il est une chose que les politiques ne savent pas faire, c'est de se contenter d'un équilibre. Ils cherchent toujours plus, toujours mieux, au risque de ne plus rien avoir. La notion même d'équilibre est étrangère au métier de politique, alors que finalement la plupart des gens espèrent une certaine forme de tranquillité dans leur environnement, leur permettant de faire ce qu'ils souhaitent (et ce qu'ils peuvent), y compris sortir de cet environnement tranquille pour aller ailleurs. C'est à mon avis l'une des causes majeures du divorce entre citoyens et politiques. Mais ça prend du temps d'atteindre un équilibre... et c'est si vite perdu !