lundi 27 janvier 2014

François va chercher des forces en Turquie

Evidemment la visite de François a été planifiée depuis des mois, plus d’un an même et l’actualité n’a rien à voir avec elle. Enfin pas trop. L’actualité diplomatique oui, avec la Syrie et le proche-Orient, quelques jours après le début des premières vraies discussion entre les deux parties syriennes à Genève II. Il y a aussi l’acte récent de jeunes français partant se battre en Syrie, comme jeunes djihadistes. Il semble que ces deux toulousains aient justement été repris en Turquie, car pour aller en Syrie, c’est l’une des voies les plus fréquentées. Mais il y en a d’autres et un de coopération renforcée ne serait pas de trop, sans tomber dans le syndrome « Midnight Express » qu’on ressort régulièrement aux autorités turques.

François essaye de se relancer et de relancer la France dans une relation franco-turque très agitée depuis les coups de gueule de Sarkozy. Difficile de faire pire qu’à cette époque, alors que la Turquie est une puissance régionale certaine, incontournable sur de nombreux dossiers, et malgré la gestion politique turque plus qu’aléatoire avec émeutes et représailles violentes de temps en temps. La Turquie n’est pas qu’une destination pour les adhérents du Club Med. C’est un grand pays avec un passé à la fois glorieux et horrible, entre croisades, Ataturk, génocide arménien et débat Europe-Asie. François avait pourtant annoncé qu’il ferait passer une loi sur le génocide arménien en France. Cette loi sera-t-elle votée ? C’est une bonne fenêtre de tir maintenant puisqu’une visite officielle en Arménie est prévue en mai...

Définir les frontières de l’Europe n’est pas un problème de géographe car cette question a souvent été noyée dans la religion : l’Europe peut-elle officiellement admettre un pays non chrétien ? La question est plus complexe et les discussions durent depuis longtemps, mais la décision de François est sans appel : la Turquie ne pourra pas adhérer à l’Union européenne sans qu’il y ait un référendum en France. Pour le moment cela reviendrait à un non massif (comme pour tout référendum qui serait proposé par François sur n’importe quelle question). Mais d’ici là cela permet de montrer à la Turquie qu’il n’y a pas opposition de principe.

D’ici à rapporter des contrats commerciaux, il y a un grand pas, même si les quelques centrales signées feront du bien aux deux parties. Le gouvernement turc, très décrié, a besoin d’afficher un avenir positif, et même si l’adhésion à l’UE est un objectif très lointain (certains diront impossible), ce qui compte en fait c’est d’enclencher le processus, sans condition préalable infranchissable. De ce côté, l’assouplissement de la position française est du pain béni pour le turcs. Reste à vois ce qu’ils en feront. Il reste les allemands à contourner. Rappelons que c’est en Allemagne que la diaspora turque est la plus présente.

Emeutes normales à Istanbul

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