lundi 17 février 2014

T'as d'beaux yeux, tu sais ?

Conseil stratégique de l'attractivité aujourd'hui à l'Elysée. Quézaco ?

Objectif : Réunir à Paris, dans les fastes des grands palais politiques français, les patrons d'une trentaine de grands groupes internationaux privés pour les attirer et les pousser à investir chez nous. Grande opération séduction donc, qui a pour but de se terminer par la réplique célèbre "Embrassez-moi".

Cible : Des grandes entreprises de plusieurs secteurs clés. Combien exactement, personne ne sait vraiment : 26, 27, 34, une trentaine ? Les médias devront attendre le dernier moment pour confirmer le nombre précis, sans oublier que certains "responsables" ne sont pas les grands patrons mais les numéros 2 ou plus. Dans ce genre de groupe, comme dans tout groupe humain, il y a des dynamiques collectives qui peuvent se mettre en place. Qui seront donc les leaders d'opinion ? Et quelles seront leurs positions : attentisme poli, refus net de tout ce qui n'est pas ultra-libéralisme, volonté d'y aller comme une opportunité d'affaire, volonté de diversifier leurs investissements ou au contraire de les concentrer ?

Contenu : Quoi dire à ces grands patrons, après avoir essayé de séduire un MEDEF très partagé à coup de "pacte de responsabilité" ? Attirer de nouveaux investisseurs est bien en soi. Sauf pour ceux qui sont déjà installés et qui n'aiment jamais voir arriver de nouveaux concurrents, surtout si ces nouveaux entrants sur un marché étroit bénéficient d'avantages. On peut le voir comme un gigantesque remue-méninges sur "quelle devrait être la politique économique de la France pour attirer des investisseurs", avec comme dans toute analyse SWOT les forces et faiblesses internes de la France et les opportunités et les menaces externes qui se présentent. Mais ni les grands patrons ni les responsables politiques n'ont le temps ou le goût de passer du temps à se torturer les méninges. C'est plutôt le rôle des "experts" d'organiser des "tempêtes de cerveaux" ou des brainstormings. Les décideurs aiment décider, et surtout annoncer leurs décisions. Une opération séduction n'a d'intérêt que si on peut communiquer autour. Ca fait toujours du marketing gratuit. Bon à prendre pour n'importe quelle entreprise ou n'importe quel politique en mal de reconnaissance.

Conduire une analyse SWOT du "site France" comme disent les technocrates, c'est une bonne idée si la question est bien posée et si sont pris en compte une grande variété de points de vue, et pas seulement ceux des patrons et des politiques. Les forces de certains sont les faiblesses d'autres par exemple. De plus, une telle analyse n'a d'intérêt que pour préparer un plan d'action, ou une stratégie d'avenir : comment s'appuyer sur ses forces pour tirer partie des opportunités et éviter les menaces ? Comment réduire ses faiblesses grâce à ses forces et à des opportunités qui ne sont pas concernées par de telles faiblesses ? On aimerait voir le tableau final publié d'ailleurs !


Après la Saint-Valentin pour la séduction des amoureux, la Saint Théodule (si,si, c'est aujourd'hui) pour les comités d'entreprises ? Vous noterez également qu'aujourd'hui a lieu à l'Elysée la réception officielle pour le nouvel an lunaire avec des représentants de la communauté asiatique (des investisseurs aussi ?) pour la nouvelle année du cheval (de course ou de trait ?)...

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