samedi 8 mars 2014

Des Shadoks orphelins mais toujours aussi présents

Celui qui a créé les animations des Shadoks est mort cette semaine. René Borg n’est plus. Claude Piéplu, la voix des Shadoks nous a quitté lui depuis 8 ans. A l’époque ce dessin animé n’avait été rendu possible à la télé que parce qu’il y avait une télé officielle (l’ORTF) avec un service de recherche. En plus on était en avril 1968 à quelques semaines d’un bordel énorme (causé évidemment par les Shadoks comme tout le monde le sait). René Borg a fait plein d’autres choses ensuite évidemment.

Une série caustique comme celle-ci ne serait plus possible aujourd’hui a priori, mais les Shadoks nous ont laissé un héritage très présent. Les hommes politiques d’aujourd’hui, et surtout ceux qui ont des tendances technocrates, sont devenus eux-mêmes des Shadoks. Chacune des maximes Shadoks est applicable aujourd’hui. C’est Jacques Rouxel qui tenait la plume et le concept. L’animation était bizarre, décalée, innovante et séduisante. C’était aussi le fait d’une machine aujourd’hui disparue, l’animographe.



Revue de détail. A voir d’urgence pour ceux qui ne connaissent pas, tous âges confondus…

«  Ce n'est qu'en essayant continuellement que l'on finit par réussir. Autrement dit : plus ça rate, plus on a de chances que ça marche. »
--- Les politiciens adorent ça : les promesses électorales répétées comme des incantations sont une application très pertinente de cette règle.

« Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? »
--- C’est évidemment plus compliqué à faire qu’à dire. On va se mettre à parler longtemps de simplification, avec des processus complexes pour la mettre en place. Processus tellement compliqués qu’on ne peut les appliquer. Donc il est plus facile de faire compliqué, puisque de toutes façons ça ne marchera pas plus, mais au moins on y aura passé plus de temps. Ca occupe.

« S'il n'y a pas de solution, c'est qu'il n'y a pas de problème. »
--- C’est pas faux. Un problème mal posé n’a pas de solution. Les Shadoks sont des optimistes indécrottables.

« Il vaut mieux mobiliser son intelligence sur des conneries que mobiliser sa connerie sur des choses intelligentes. »
--- Pas besoin de commenter ici. Tous les hommes politiques feraient bien d’appliquer ce principe.

Le contrepoint des Shadoks ce sont les Gibis. Leur intelligence est dans leur chapeau et ils sont interchangeables. Un peu comme les hauts fonctionnaires qui se ressemblent tous et qui occupent à tour de rôle des fonctions similaires un peu partout sur la planète dans l’administration. Tout le monde souhaite que les Shadoks gagnent évidemment, et ils essayent fort, mais ce sont les Gibis qui sont toujours en avance. Ils se prennent par contre un peu trop au sérieux. Comme certains politiques.

Lorsque l’absurdité de la politique nous entoure et lorsque la folie de pouvoir mobilise les hommes, avec des visions qu’ils tentent de nous imposer, rappelons-nous les leçons enseignées par les Shadoks : «  Il est beaucoup plus intéressant de regarder où l'on ne va pas pour la bonne raison que, là où l'on va, il sera toujours temps d'y regarder quand on y sera. »


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