jeudi 10 avril 2014

Armée mexicaine

Le nouveau gouvernement est donc au complet : 16+14=30 ministres ou secrétaires d'Etat en tout. On est loin de l'armée mexicaine avec plein de ministres en chef qui se marchent sur les pieds et personne pour faire le boulot. François en a profité pour remettre de l'ordre au PS en "exfiltrant" son Désir comme le disent certains médias. A parier une exfiltration du gouvernement dans quelques mois, après les européennes et la nomination d'une nouvelle Commission européenne ? François en a aussi profité pour faire un coup de bonneteau en échangeant le secrétaire général de l'Elysée et le patron de la Caisse des Dépôts, un communiquant solide organisateur contre un gestionnaire falot. C'est rigolo, mais j'en parlais ce matin avec un décideur important et personne n'arrivait à se souvenir du nom de l'ancien secrétaire général de l'Elysée... C'est dire s'il était populaire et reconnu !

A Bercy, il y avait une armée mexicaine et tous se demandent si cela va aller mieux après le remaniement : au moins la bataille se réduit à deux protagonistes principaux - Montebourg et Sapin - puisque les secrétaires d'Etat ont moins de pouvoir que les ministres délégués. Il y a deux ministres qui se partagent le gâteau. On n'en est pas encore au Bercy unifié et tout puissant, mais on s'en est rapproché. Ca va être intéressant à suivre.

A l'UMP, on parle aussi beaucoup d'armée mexicaine en ce moment et surtout depuis les municipales avec la reprise de la guerre entre Fillon et Copé. Quand il y a trop de chefs...

L'armée mexicaine est au Mexique et François aussi pour deux jours d'une visite d'Etat censée recoller les morceaux. Le voyage retour arrivera très vite en 2014, ce qui est rarissime dans ce genre de visites croisées. Un des moments forts de cette visite sera la visite du campus aéronautique de Queretaro mélangeant université et industriels, formation-recherche-construction. L'armée mexicaine a aussi besoin d'avions et d'équipements sophistiqués et tout ne vient pas des USA voisins, loin de là. La France espère vendre plein d'hélicoptères à l'armée... mexicaine. Le Mexique est en effet en train de grimper dans les statistiques du développement. Et François aura grimpé lui aussi avec ! (pas dans les sondages, quoique... mais en haut des pyramides de TeotiHuaxan)

On n'en n'est plus à envahir le Mexique comme au XIX° siècle, mais la France y reste sympathique... malgré l'affaire Cassez et maintenant l'affaire Versini. Au Mexique, pays légèrement macho il faut bien le dire, il y a des choses qui ne sont pas comprises de l'opinion publique, lorsque les hommes importants ont souvent deux maisons, la grande et la petite, ceux qui connaissent me comprendront. Un Chef d'Etat célibataire avec une maîtresse, ça on comprend bien ! Et Valérie Trierweiler ne s'y est pas trompée en soutenant publiquement Madame Versini avec un des ses rares et percutants tweets. On peut dire que la maîtrise des tweets chez Valérie progresse !

Et pour sourire un peu, car il le faut, une petite parabole archi connue sur l'armée mexicaine, version (aéro)nautique (une source ici) :

Une firme étrangère et une société française décident de faire une course d’aviron.
Les deux équipes s’entraînent dur. Les étrangers gagnent avec plus d’un kilomètre d’avance. Les français sont très affectés. Leur management se réunit pour rechercher la cause de l’échec.
Une équipe d’audit constituée de seniors managers est désignée. Après enquête, ils concluent que l’équipe étrangere est constituée de huit rameurs pour un barreur, alors que l’équipe française a un rameur pour huit barreurs. A la lecture de l’audit, le management décide de louer les services de consultants. Après avoir perçu d’énormes honoraires, ils rendent leur avis : l’équipe française doit avoir plus de rameurs et moins de barreurs. La structure de l’équipe française est réorganisée. mais comme personne ne veut devenir rameur, il est décidé de créer quatre postes de barreurs superviseurs, trois de barreurs de super intendant assistants managers. Les français mettent ainsi en oeuvre un système de stimulation pour encourager le seul rameur de l’équipe à travailler beaucoup plus. Baptisé « LA QUALITE ET LE ZERO DEFAUT », il repose sur des réunions, des dîners et une prime sur objectif pour le rameur. La course a lieu, et cette fois, les étrangers gagnent avec deux kilomètres d’avance. Humiliée, la direction française licencie le rameur, stoppe la mise en chantier d’un nouvel aviron, vend le bateau et annule tout investissement. Puis elle récompense les barreurs managers de leurs efforts en leur donnant le prix de la performance. Enfin, elle distribue l’argent économisé par ces mesures de restriction à tous les directeurs seniors.


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