mardi 8 avril 2014

Pauline a perdu son pari

Pauline a perdu son pari. Une dissolution c'est en effet un pari risqué. Souvenez-vous de Chirac qui avait perdu sa majorité en dissolvant l'Assemblée nationale en France, ouvrant ainsi la porte à une longue cohabitation de 5 ans. Ah oui, dites-vous, je me souviens... Sauf que cette fois-ci, cela se passe au Canada et plus précisément au Québec, dont la devise est justement "je me souviens".

Pauline Marois, cheffe du Parti Québécois, ce qui se fait de plus pro-indépendantiste au Québec et vaguement à gauche, cède donc la main au parti libéral, et le prochain premier ministre sera donc un certain M. Couillard (je ne plaisante pas). Le PQ, sous sa direction a pris une claque inattendue. A tel point qu'elle-même a été battue dans sa circonscription réputée imperdable. On notera également un taux d'abstention assez faible. Il faut dire aussi que l'essentiel des débats a porté sur un futur référendum (d'indépendance) ou pas, et que cela a pollué complètement tous les autres sujets.

Savez-vous d'où vient le nom Couillard en français ?
- qui a des couilles, téméraire
- filet de fin de chapitre en imprimerie
- engin militaire offensif, utilisé au Moyen Âge pour détruire les fortifications.
Aucun rapport me direz-vous ? La réponse est : les trois mon colonel !

Vous vous souvenez certainement du TSS en France, le Tout Sauf Sarkozy. Au Québec ils ont eu le APB, Anybody But Pauline, et cela a plutôt bien fonctionné. Le rejet du pouvoir péquiste comme on dit chez nos cousins a été total. Il faut dire qu'ils étaient revenus au pouvoir après la chute du gouvernement libéral suite au "printemps érable" et que l'enracinement et les réalisations n'avaient pas été bien satisfaisants.


Alors, en France, à l'heure où le gouvernement Valls va faire sa déclaration de politique générale cet  après-midi, il est toujours intéressant de regarder ce qui se passe ailleurs.

Au Québec bien sûr même si le système est très différent, ou en Inde où plus de 800 millions d'électeurs votent en ce moment... La plus grande élection jamais organisée au monde. En Hongrie, la droite populiste et accusée de toutes les dérives semble pouvoir conserver sa majorité sur le dos d'une extrême-droite affaiblie et d'une gauche molle. En Afghanistan, succès des élections, car dans l'un des pays où c'est le plus difficile de voter il y a quand même eu 58% de participation, bien plus que la dernière fois.

Il se passe toujours quelque chose à la Samaritaine en matière d'élections dans le monde. Et surtout ensuite, lors des mises en oeuvre des politiques, nouvelles ou confirmées. Les phénomènes de balancier sont courants en politique, et ils sont majoritaires, mais ce n'est pas la règle générale. Leur rythme accéléré, surtout quand il est provoqué comme au Québec par une leader un peu trop aventureuse (et qui démissionne de la tête de son parti vaincu), n'est pas un bon signe en tous cas pour l'émergence de stratégies pérennes, durables et qui permettent de réelles améliorations politiques.

Petit Vaste sujet. Et encore... Je n'ai pas parlé de l'Afrique aujourd'hui.

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