vendredi 18 avril 2014

Un président (trans)lucide de Pâques

François est à Clermont-Ferrand pour parler social et innovation. Il a dit, entre autres, dans un éclair de lucidité : «Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai, ou aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu».

On remarquera que les deux branches de l'alternative signent le retour de la droite au pouvoir a priori. Certains médias n'ont retenu que la première branche (pas candidat) car c'est plus simple pour eux. D'ailleurs en matière de communication il faut éviter les alternatives, cela donne l'impression d'indécision et de mollesse, et même de translucidité, cette forme de transparence qui fait qu'on ne vous voit et qu'on ne vous entend pas. Tout le monde retient en général une des deux branches, celle qui l'arrange le plus.

François vient d'ailleurs de perdre un de ses conseillers, soupçonné de conflit d'intérêts, alors qu'il n'était pas encore conseiller. Un de ces hommes de l'ombre qui ont si bien conseillé François... Hum...

2017 sera-t-elle la dernière année de ce blog ? Un quinquennat c'est déjà beaucoup pour un blogueur solitaire au fond des bois rues de Paris. Mais sait-on jamais ! Le chômage peut reculer ! Et le désir s'accroît quand l'effet se recule, comme vous le savez bien, chers lecteurs qui aimez Polyeucte (Acte I, scène 1). Plus le chômage tarde à baisser et plus l'envie qu'il baisse augmente. Est-ce cela l'inversion de la courbe ? De toutes façons la croissance sans fin n'a pas de sens sur la Terre, sauf à court terme pour que nos chers politiques continuent à bien vivre. D'ici 2050 les humains auront besoin de deux fois plus de ressources pour survivre que la Terre est capable d'en produire. Il est à espérer que des inventions et des découvertes permettront de résoudre cette équation avant, car si on ne compte que sur les politiques, aucun n'aura le courage d'agir le premier et de toutes façons chacun dira dans son coin : oui, oui mais pas chez mes électeurs !

Le chômage n'est vraiment pas le premier problème, même si beaucoup de gens ne sont pas prêts à accepter ce discours. Tant que l'économie ne permettra pas de créer des emplois avec une croissance nulle, peut-être viable à long terme, la recherche de croissance à tout prix est vaine. Mais comme tout le monde fait semblant et tient ces discours... Personne n'a intérêt à dire le contraire. Le mythe de la croissance permanente est sympathique, mais c'est un mythe et tous ceux qui ont essayé de découper un gâteau pour un nombre d'invités qui ne cesse de croître savent bien de quoi je parle.

Lorsque François met sa tête sur le billot en échange d'une baisse du chômage, il est lucide mais plus dans la communication que dans l'action. Gageons qu'il s'agit surtout d'envoyer un message au PS et à ses alliés pour leur dire : soutenez-moi ou alors bon vent !




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