samedi 28 juin 2014

To be Ramadan or not to be ?

Les anciens et les modernes, querelle si ancienne et si moderne, et pas seulement en littérature française ou en politique.

Le Ramadan a-t-il commencé aujourd’hui ou commencera-t-il demain dimanche ? Comme chaque année maintenant c’est la bataille entre les deux écoles : la traditionnelle (qui remonte à plus de mille ans) basée sur l’observation du premier croissant de lune et qui pousse à dimanche ; ou la méthode astronomique, basée sur la science et l’observation par la technologie, et qui tire vers samedi.


Depuis plusieurs années il y a en France une montée en puissance de la méthode astronomique, moderne et objective, face à une méthode traditionnelle basée sur l’interprétation et la qualité des yeux d’imams de plus en plus vieux et myopes, et sur le traditionalisme de certains pays qui refusent tout évolution du dogme. Ce n’est pas le même débat qu’au foot (arbitrage humain ou assisté par des technologies comme la vidéo ?) mais il y a au fond un parfum identique : celui de la nostalgie et du combat entre subjectif et objectif.

Les défenseurs du subjectif sont encore majoritaires cette année, mais semble que c’est plus pour ne pas déplaire que par conviction. On peut imaginer que plus cela ira chaque année, plus les objectifs seront nombreux. Le choix astronomique devrait s’imposer, comme il s’est imposée dans l’église chrétienne, pour Pâques par exemple qui est aussi déterminé par rapport à la lune, puisqu’à l’époque on n’avait pas d’autre méthode sûre pour calculer les dates. Rappelons qu’en ces temps-là le Soleil tournait encore autour de la Terre.

La religion est-elle compatible avec la science ? Tous les scientifiques croyants vous diront que oui, et il y en a eu de fameux. Les purs traditionalistes qui ont établi leur pouvoir sur l’immobilisme diront que non. Ils représentent une force importante et se nourrissent de cette force. Que serait le jihadisme si la raison ou la science l’emportait sur le traditionalisme dogmatique. En écrivant cela j’ai bien conscience de ne pouvoir être compris de ceux qui pensent autrement, et au-delà de mon cas personnel de blagueur amateur, c’est bien l’enjeu d’une politique sensée.

L’exemple du débat sur le Ramadan en France est un bon exemple : l’évolution existe, même si elle est lente et si elle ne plait pas à tous. Et chaque pays choisit sa voie. La mondialisation des idées, de la finance ou des religions est finalement de même nature : par le rouleau compresseur d’une uniformité inadaptée aux réalités de la diversité des terrains, ces mondialisations se suicident elles-mêmes. L’idée clé dans ce sujet est la diversité, et l’importance de cette diversité pour enrichir les individus et l’Humanité. La volonté d’imposer une vision uniforme est une tentation forte de tous les corps intermédiaires pour conforter leur existence, et de certains pouvoirs dirigeants pour maintenir leur domination. Comme si le monde était uniforme, cf le débat au sein de l’équipe algérienne de foot pour savoir ce que fera chacun par rapport au Ramadan : le suivre ou pas, être affaibli ou au contraire renforcé par ce jeûne de nourriture et d’eau ? Tant que ce débat est assumé individuellement, il est noble. Dès qu’il est imposé par une règle inflexible et uniforme, il doit être questionné. Et ceci s’applique aussi aux non musulmans.

To be libre or not to be !

PS : En tous cas, la Gay Pride à Paris, c’est… aujourd’hui ;)

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