samedi 2 août 2014

Guerre et manifestation

Non, pas Guerre et paix. Tolstoï est mort et bien mort et Napoléon aussi. Parlons un peu de la guerre à Gaza entre Israéliens et palestiniens. Sujet délicat, car détourné très vite de sa trajectoire, mais sujet important.

Chacun a des positions sur ce sujet et ce n’est pas nouveau. Il y a plusieurs oppositions, souvent amalgamées dans ce domaine. Chacune d’elle est différente et chacun choisit l’opposition qui lui convient :
- palestiniens - israéliens
- Etat palestinien (non reconnu par tous) - Etat d’Israël
- terroristes - armée régulière
- résistants - attaquants
- colonisés - colonisateurs
- arabes - juifs
- musulmans - juifs
- pauvres - riches
- racistes antijuifs - racistes antiarabes
- extrémistes / modérés - modérés / extrémistes

Je préfère la dernière opposition car dans tous les camps impliqués il y a des extrémistes et des modérés. Et tous ceux qui disent faire la guerre pour préparer la paix ont raison, non ? Euh… en fait seuls les vainqueurs ont raison, les historiens le savent bien !

Les morts palestiniens continuent donc à s’empiler par milliers ou au moins par centaines, tandis que les morts israéliens continuent à s’aligner par dizaines ou par unités. Un soldat israélien enlevé (?) et hop cela semble justifier des centaines de morts de l’autre côté. Le coût du mort n’est pas le même dans les deux pays visiblement. Remarquez, un riche a toujours paru plus important qu’un pauvre, rien de nouveau sous le soleil et Israël est un état riche, l’un des plus riches au monde. Les pourparlers de paix sont suspendus car les faucons au pouvoir n’ont que faire de la paix. La guerre les entretient, cas classique de dictateurs qui ne continuent à garder leur pouvoir que grâce à la guerre… cas tellement classique qu’il s’applique même aux non-dictateurs.

Ca me rappelle un commentaire que j’ai lu sur FB à propos des manifestations à Paris. C’est une histoire pour faire réfléchir, si tant est que les personnes impliquées puissent encore réfléchir, prises comme elles le sont dans les horreurs d’une guerre civile et militaire :

C’est un vieux grand-père (sage et indien, forcément) qui dit à son petit-fils qu’il y a deux loups en chacun de nous : un loup gentil et bon, et un loup rempli de haine et de peurs. Le petit garçon demande lequel va gagner… et la réponse du grand-père est « celui que tu choisis de nourrir ».

Et à propos des manifestations à Paris, il y en a trois à Paris ce week-end :
- la manifestation pro-palestinienne officielle de ce samedi entre Denfert et Invalides, la même que la dernière fois, qui avait réussi à se terminer sans trop de ratés.
- le rassemblement interdit de Barbès qui avait dégénéré et qui se produira vraisemblablement samedi soir.
- un rassemblement inédit de citoyens engagés pour la paix « juifs et musulmans la main dans la main » (mais ouvert à tous, croyants ou pas) dimanche après-midi : initialement prévu comme une marche de Bastille au Louvre, elle a été transformée en rassemblement statique Place du Louvre, avec une variante intéressante puisque les participants doivent venir avec une fleur puis tous iront les jeter dans la Seine du Pont des Arts tout proche.

Beau symbole que ces fleurs de l’amour et de la paix, pour ce Pont de l’Amour transformé en poubelle à cadenas (toujours pas enlevés malgré le combat de NoLoveLocks et le fait que les cadenas sont un symbole horrible de l’amour. Pour la guerre les cadenas sont un symbole parfait, très sécuritaire et violent. Mais pour la Paix ou l’Amour, je préfère les fleurs.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire