mercredi 4 février 2015

Cancers

C’est la journée mondiale contre le cancer. Nos médias en parlent un peu partout. Plein d’experts sérieux (pas les charlatans habituels en cas de guerre ou de crise lointaine) et médicaux nous en parlent. Tant mieux. Cela ne découragera pas les fumeurs, mais il n’y a pas qu’eux, tant pis pour eux.

Les cancers restent des maladies dont on refuse de parler vraiment. Parce qu’ils font peur, parce qu’ils sont fréquents même lorsqu’ils sont peu malins et soignés, parce que la peur grandit quand on ne comprend par bien le danger. Beaucoup d’autres maladies sont perçues comme dangereuses, même plus que les cancers, mais « réservées » à des situations particulières - géographiques comme Ebola ou le Paludisme, liées à des comportements à risque ou à des métiers dangereux par exemple comme l’amiante... Les cancers peuvent toucher n’importe qui, n’importe quand, même si certains comportements augmentent les risques. Que ceux qui croient que c’est une maladie de pays riches se rassurent, les cancers se développent aussi en Afrique. C’est aussi qu’ils y sont mieux diagnostiqués.

Les cancers sont des maladies où tout d’un coup des cellules anormales se mettent à proliférer et à voyager dans le corps entraînant toutes sortes de dysfonctionnements. Il y a plein de cancers différents, même si les plus connus - et les plus mortels - sont les cancers du poumon, de l’estomac, du foie, du côlon et du sein (selon l’ONU). Il y a plein de traitements aussi et de plus en plus performants. Et la France est le pays au monde le plus en avance sur les traitements contre les cancers.

Mais personne ne parle des cancers. Tout le monde parle du cancer. Le singulier effraye.

L’Institut National du Cancer en est un bon exemple. Il publie le Plan Cancer (et le met en oeuvre avec d’autres). Ce plan 2014-2019 a été lancé il y a un an par François, mais c’est le troisième du genre depuis 2003 et il a pour principal mérite de permettre des synergies entre équipes d’origines variées face à des combats différents mais liés. Car le pluriel reprend toute sa force ici. Si en plus on multiplie ce pluriel par le nombre de patients touchés par an - plus de 350 000 en France - cela fait beaucoup de pluriels... Dire qu’il y en a qui ne croient pas à la science ou qui crient au complot. Pauvres d’eux !

Le fait de ne pas savoir est ce qui fait souvent le plus peur, pour les cancers. De ne pas voir, de ne pas comprendre. De savoir qu’il prolifère en douce, par-derrière... comme la fleur empoisonnée dans la poitrine de Chloé, l'héroïne de l’Ecume des jours de Boris Vian que son Colin d’amoureux essaye de noyer dans les fleurs de beauté... comme celui de Desproges qui quand il a appris qu’il en avait un s’est précipité dans une grande brasserie pour manger jusqu’à la dernière miette d’un tourteau, afin de se venger du crabe, celui qui le mangeait et celui qu’il mangeait, plein des saletés qu’il avait mangé auparavant... comme ceux qui disparaissaient suite à une longue maladie pudiquement tenue secrète comme si elle était honteuse...

Un crabe, des crabes... Ca me fait penser à ce très beau (et vieux) petit film que vous devez regarder -même les petits enfants (en français sous-titré anglais pour une fois). Rien à voir ? A voir !



Pour les un peu plus grands, le calendrier des étudiants de médecine de Caen contre le cancer : de l’art, du nu et du crabe... (ce n’est qu’un teaser, il faut l’acheter pour lutter contre le cancer).



C’est la journée mondiale contre le cancer, contre les cancers. Pensée émue et souriante à toutes celles et à tous ceux qui en ont, qui se battent et qui les aident. Ca ne change rien peut-être mais c’est quand même important. Et après tout, les battements d’ailes de papillons...

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