samedi 7 mars 2015

Galères parentales et saturniennes à moins qu'elles ne soient sabbatiques


C'est samedi. Le premier samedi depuis la rentrée des classes. Et ça commence par une galère à Paris pour les parents d'enfants.

Cela faisait un an que les employés de la Ville de Paris en charge des équipements sportifs étaient en grève chaque dimanche. Ils réclament une augmentation de leur prime du dimanche, pour arriver au niveau d'autres corps d'employés de la Ville. Une augmentation de 300% à peu près. Depuis un an donc, certains équipements sportifs - stades, gymnases et piscines - sont fermés aléatoirement chaque dimanche. La Ville a tardé à négocier pour cause d'élections municipales au printemps puis d'élections syndicales à l'automne. 

Les négociations avaient repris au début de l'année mais elles se sont terminées brutalement avec le départ de l'intersyndicale face à des propositions de début de négo jugées très insuffisantes. Résultat, le mouvement s'est durci et étendu aux samedis.

Le samedi est l'un des jours favoris pour les compétitions sportives et les fédérations locales sont bien embêtées. La Mairie a promis de déplacer les personnels non grévistes afin d'annoncer à l'avance quels équipements seraient ouverts ou non et de permettre aux fédérations sportives d'organiser leurs matchs, ce qui est particulièrement pour les matchs à domicile quand on n'a plus de domicile.

Mais le samedi est également - avec le mercredi - un jour où beaucoup de cours pour gamins sont organisés par la Ville et ses associations partenaires. Aujourd'hui c'était donc le bordel dans de nombreux stades, avec des cours supprimés sans préavis, ou pire des cours où les élèves ont été regroupés. J'ai vu par exemple ce matin un cours collectif de tennis avec 11 gamins ensemble (et deux profs) sur un seul court, qui pour le coup était très très court. Ridicule.

Personne ne sait combien de temps ça va durer, et les syndicats menacent de fermer les équipements en soirée, histoire d'avoir le maximum d'impact.

Les parents sont habitués aux galères dans les grandes villes comme Paris. Mais celle-ci est d'un nouveau genre et va bien énerver pas mal de monde. Comme c'était le premier samedi de sport extra-scolaire depuis les vacances et la décision des syndicats à Paris, c'était aujourd'hui l'impact maximum. D'autant plus que cette catégorie d'agents n'est pas astreinte à annoncer a l'avance leurs jours de grève. Effet total de surprise donc !

Au moins cela m'a permis de découvrir ce qu'il en était des adjectifs liés au samedi. Le dimanche est servi avec son (repos) dominical, ou sa grève dominicale. Mais les autres jours. Il y a débat chez les linguistes sur le samedi. Certains disent que Samedi vient de Saturne, ce qui permet de pencher pour l'adjectif saturnien, et non saturnal qui a un côté orgiaque. D'autres rappellent que le samedi vient du sabbat (sambati en latin) malgré les différentes interprétations religieuses, politiques ou universitaires de l'adjectif sabbatique à notre époque. Je ne tranche pas. Les employés de la Ville ont tranché, eux, en prônant un samedi sabbatique et saturnal, et certainement non sportif. Heureusement il reste la télé et l'ordinateur pour les gamins et les grévistes. Et l'air est toujours aussi pollué ce samedi. Finalement une bonne chose de ne pas trop s'agiter ?


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