mardi 3 mars 2015

Non-grève dans les blogs parisiens

Aujourd’hui mardi, grève dans les imprimeries de presse et plusieurs journaux sont touchés. Certains offrent une version numérique en ligne à lire sur votre tablette préférée. Le Parisien devait publier aujourd’hui (A moins que cela ne soit Aujourd’hui) une interview spéciale de François. Ca tombe mal. Cette interview est reportée à demain mercredi, tant pis pour le plan média du président. Au lieu de voir son article paraître le jour de la Saint Guénolé, il le verra le jour de la Saint Casimir. Sera-ce un article plein de Gloubi-boulba ???

Les raisons de cette grève sont traditionnelles : il s’agit de la potentielle possibilité d’une éventuelle annonce conditionnelle de fermeture hypothétique d’une imprimerie du Monde à Saint-Ouen. Résultat toute la presse est en colère. Il faut dire que les chiffres de vente baissent un peu partout, donc les tirages, donc les besoins en impression papier journal, à ne pas confondre avec les magazines.



Entre ça et l’affaire AFP de samedi dernier avec le gigantesque « fail » de notre agence nationale, la presse va de plus en plus mal. Lorsque notre agence quasi officielle publie une dépêche non vérifiée sur la mort de Martin Bouygues, reprise en choeur par toutes les télés et radios jusqu’à son démenti moins d’une heure après, on en tire plein d’enseignements :

- Même les plus professionnelles des agences peuvent faire des erreurs et ont besoin de réformer leurs processus qualité interne
- La course à l’échalote du scoop empoisonne toute la société
- Les journalistes des autres médias reprennent l’info sans broncher, ni vérifier, puisque quelqu’un d’autre a dû le faire avant à l’AFP, tant pis pour la déontologie du métier qui devrait au moins dans ce cas avoir la décence d’employer le conditionnel.
- La critique contre les mauvais journalistes qui ne croisent pas leurs infos ou ne vérifient pas leurs sources a du plomb dans l’aile, surtout quand elle est adressée à des blogueurs ou autres médias non reconnus comme professionnels. La paille et la poutre dans l’oeil.

La consommation d’infos est de plus en plus faite au coup par coup, en mode zapping, sur le modèle Google News ou réseaux sociaux et les nouvelles ne deviennent crédibles - et différentes des rumeurs - qu’avec le temps. Le premier réflexe qui était de croire le scoop, aveuglément, est en train de s’estomper. Lorsque l’AFP est touchée, c’est toute la presse qui l’est puisque la plupart des médias se contentent dans un premier temps de reprendre ses dépêches. Il faut donc agir en amont, auprès des journalistes d’une part et auprès des lecteurs d’infos pour leur apprendre à distinguer le faux du vrai.

Beaucoup de journalistes se sont sentis mal après ce gigantesque flop de l’AFP. Un flop qui révèle une dérive forte de ce secteur, pourtant clé dans toute démocratie.

Heureusement, Martin Bouygues veille, messieurs. Grâce à TF1, bébé de son groupe, vous saurez tout sur les nouvelles les plus importantes, comme la taille moyenne du pénis. Si, si ! Vive la presse !


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