lundi 4 mai 2015

Hollande et ses Paris Sunnites

François a quitté Paris pour rejoindre le Moyen-Orient : d'abord le Qatar pour les Rafale et le foot, puis l'Arabie Saoudite pour un sommet arabe-sunnite où un invité occidental est une événement inédit.

Les inflexions de la politique et de la diplomatie française dans cette région du monde sont sensibles. Après une ère Sarkoziste très largement alignée sur les USA et favorisant la ligne chiite et iranienne (y compris en Syrie), cette inflexion est suffisamment importante pour être notée.

Rien n'est simple dans la région. Rien. Et pas seulement à cause de l'Etat d'Israël. Une explication courte et brillante ici sur Slate.fr, quelques cartes historiques là, la problématique hyperimportante de l'eau ici, des explications simples et religieuses là, des explications pédagogiques pour le lycée ici.

Une carte de la répartition Sunnite-Chiite dans la région (90-10% dans le monde quand même, mais plus équilibré dans la région) et une carte des religions dans le monde (vert clair et vert foncé pour ces deux variantes majeures de l'Islam... Vous remarquerez que les cartes ne se recouvrent pas vraiment. Dès qu'on cherche un peu on ne trouve que des cartes différentes... Vive l'Internet et les cartographes face à une réalité bien complexe.


Evidemment la religion en ce cas est une métaphore de la réalité géopolitique. Chacun protège ses territoires et son influence. L'opposition est plus complexe que si on la limitait au religieux, même si cette opposition a ouvert la voie à un groupement terroriste qui se qualifie lui-même d'Etat islamiste.
Si on prend le pétrole par exemple, c'est une source de richesse incommensurable pour encore quelques dizaines d'années - c'est à la fois très court et suffisamment long pour établir des puissances. Et les producteurs sunnites liées à l'Arabie Saoudite sont bien opposés aux producteurs chiites iraniens, placés sous embargo depuis la révolution.

François est donc en terre sunnite. Il ne renie pas les iraniens, car la diplomatie, c'est ne jamais dire non. Mais il marque avec fracas sa position dans un monde complexe. Avec un certain courage, même si celui-ci est récompensé par des marchés juteux. Cela ne se limite pas du tout à cela. Après tout, il vendra peut-être des Rafale à l'Iran aussi un jour, non ? Air France râle car Qatar Airways va bénéficier en échange de plus de créneaux pour voler vers la France, alors qu'ils ne payent que très peu de taxes d'aéroport dans leur pays. Mais c'est aussi ça la diplomatie économique. L'art du compromis.

PS : Le 4 mai c'est la journée mondiale Star Wars : Le Rafale modèle du Starfighter ?

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