lundi 27 juillet 2015

L'angoisse du premier lundi après-midi après le Tour de France

Trois semaines ! Après trois semaines de Tour de France, le supporter normal connaît aujourd'hui son coup de blues annuel. Chaque après-midi, il regardait l'épreuve du jour - sauf les jours de repos où il regardait des rediffusions. Il était bien sûr confortablement installé sur (ou plutôt dans) son canapé avec ses canettes et son saucisson Cochonou - sponsor officiel mais qui n'a pas osé faire partie de la caravane because les éleveurs cette année. Il se délectait des commentaires beauf ou cultivés au choix des journalistes fanas de vélo. Il admirait la France vue d'en haut avec ses sculptures et ses dessins géants mais éphémères. Il pouvait se moquer des supporters ridicules le long des routes, ceux habillés n'importe comment ou ceux qui se comportaient mal. Il pouvait admirer des efforts incroyables pour quiconque ne les a jamais tentés. Il a même pu voir Sarkozy dont on a appris qu'il préférait la montagne aux routes plates. La métaphore politico-sportive de Sarkozy filait ainsi dans la même direction que celle de Raffarin avec sa raffarinade bien connue : "Notre route est droite mais la pente est forte". Le supporter, lui, préfère plutôt les descentes de pente avec une bière bien fraîche.

Mais voilà. C'est terminé. Premier après-midi sans vélo depuis le début juillet. Quelle angoisse ! Le sport est vain, mais quand il n'y a que cela à regarder, tout parait vide sans lui. "Un sport vous manque et tout est dépeuplé"... Du côté du foot, l'actu est légère et en plus pas terrible : les quelques matchs ne sont pas diffusés en clair et la France a eu un mauvais tirage au sort pour la Coupe du Monde 2018, puisqu'elle n'était plus tête de série européenne. Si en plus notre supporter n'a pas eu les billets qu'il souhaitait pour la Coupe d'Europe des Nations européennes UEFA en juin 2016 en France, vous comprendrez que l'atmosphère n'est pas réjouissante autour de son canapé.

Il a sorti quelques romans de l'été mais à part le fait qu'ils sont très gros, leurs polices de caractères sont également très grandes ce qui fait qu'ils se lisent assez vite - un des trucs d'éditeurs qui marche encore bien qu'ils soient éculés, sans haine. Il a bien pensé à aller au cinéma, mais les programmes sont moyens. En plus le RER A est fermé sur sa ligne et il n'ose pas sortir de chez lui.

Finalement, il s dit qu'il pourrait peut-être aller travailler...

S'il était économiste il se féliciterait du décret paru samedi qui exonère de taxes les "grands événements" sportifs comme les JO - Paris 2024 ? - mais il ne sait pas bien calculer, sauf les écarts sur le Tour. Mais à peine a-t-il frémi sur son canapé et touché la zapette qu'il découvre le début imminent des championnats d'Europe de Beach Volley femmes. Il se rassoit donc pour se préparer à cet événement cosmique.

Au moins, se dit-il, au Beach Volley on a le droit de mettre des bikinis !

Extrait de ce bel article à lire sur la beauté du sport et des filles, contre les clichés machos

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