Ce dernier conseil des ministres était léger et repoussé au vendredi, histoire de bien terminer une semaine pas terrible pour le gouvernement, notamment sur le plan de l'emploi. François y est allé de sa petite phrase sur "je ne me représenterai que s'il y a une baisse crédible du chômage en 2016" ; le même jour les chiffres officiels sont parus et les soupçons de manipulation se multiplient. Et enfin le ministre Rebsamem, en charge du dossier, a annoncé qu'il préférait la Mairie de Dijon à son portefeuille branlant de ministre : ça tombe bien, si j'ose dire, puisque le Maire actuel - son ancien adjoint - vient de mourir et que le poste est donc disponible. Au moins, voilà un ministre de l'emploi qui se sera trouvé un emploi pour lui, c'est déjà ça... Excusez l'humour macabre.
En ce qui concerne les chiffres, et je vous le dis en tant qu'ancien statisticien, aucune série de chiffres sur un phénomène comme l'emploi n'est fiable sur une longue durée. Mesurer les écarts est un exercice périlleux confié en général à de jeunes statisticiens, désavoués ensuite par leurs chefs à plus haut niveau, eux-mêmes désavoués par les conseillers du Ministre, quoi qu'on dise de l'indépendance de l'INSEE.
L'emploi n'est pas au beau fixe. C'est certainement pou cela que François a conclu son vendredi par une visite dans le département le plus puissant de France - le Lot - à prononcer avec un fort accent, pas autant que dans le Tarn mais quand même. Il y a parlé d'emploi dans le tourisme et l'hôtellerie. On imagine que ses vacances ont commencé immédiatement après. Pas seul, j'espère. C'est beau le Lot en cette saison. C'est frais, c'est vert et on y mange bien. Vous connaissez certainement la grande capitale régionale où François était hier : Saint-Cirq-Lapopie dont je vous copie une carte au cas où vous n'en auriez pas de très bons souvenirs. On n'est pas très loin de Rocamadour avec sa vue et sa chanson.
Hier également étaient dévoilées les propositions du gouvernement pour les capitales des nouvelles grandes régions. Saint-Cirq-Lapopie n'a pas gagné, coincée entre Toulouse et Bordeaux. Rouen, Lille et... Dijon ont gagné. Dijon ? Tiens, tiens. Vous avez dit bizarre ?
Enfin, ça ne mange pas de pain - même surgelé - ce conseil des ministres a adopté le projet de loi sur la ratification d'une vieille décision du Conseil de l'Europe sur les langues régionales pour les faire inscrire dans la Constitution. Cela fait 23 ans déjà et jamais aucune majorité n'avait voulu essayer de ratifier ce texte. Il faudra un vote du Congrès car c'est la Constitution qui doit être modifiée. Majorité pas garantie du tout et levées de boucliers déjà à prévoir des traditionalistes, gaullistes, frontières et autres ayatollahs de la langue française une et indivisible depuis François Ier (l'autre, pas notre François ou le Pape). La date choisie, le 31 juillet, est évidemment prévue pour qu'il y ait le moins de vagues prévues.
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