lundi 19 octobre 2015

Sélections

Il y a toutes sortes de sélections, mais finalement elles se ressemblent toutes : il y a plusieurs "équipes" et une compétition est engagée, puis le meilleur gagne. Qu'il ait eu le plus de votes ou qu'il ait battu ses adversaires physiquement, n'a que peu d'importance, car de toutes façons, même en sport et dans le cadre de compétitions sportives, il y a toujours un ou plusieurs sélectionneurs qui choisissent l'équipe qui va combattre. Dans les élections politiques, le choix des candidats est un privilège des partis, de leurs comités de sélection ou de leurs présidents.

Restons-en donc un peu à la case : être sélectionné - combattre - gagner (ou perdre)... Petit tour d'horizon du week-end.

Le rugby ? Grosse défaite pour la France qui ne joue visiblement pas au même sport que les autres, comme si on avait nos propres règles et que c'était (forcément) la faute des autres s'ils jouaient d'une autre manière. On appelle ça un système de jeu, de la motivation mal placée, une mauvaise sélection, ou tout bêtement une bulle médiatique. Ca revient au même, quand on se prend une déculottée suivie d'une fessée. Les français se consoleront en se disant qu'ils ont été moins pire que les anglais (c'est toujours ça) et que cette année le Sud était nettement plus fort que le Nord (4-0 quand même en demies). Ils se consoleront en disant pis que pendre de certaines personnes (pourtant sélectionnées, car même le sélectionneur est sélectionné, voyez-vous). Les bars de Pigalle et de Montmartre qui étaient pleins de week-end, y compris de touristes anglophones, ont forcément consommé plein de bières, sélectionnées par les tenanciers de pubs.

Le volley ? Enorme victoire de la France qui a composé une sélection magique, avec un sélectionneur qui sait dynamiser son groupe et quelques joueurs d'exception. Chaque sport est différent, bien sûr, et 6 joueurs ce n'est pas quinze. Mais ici on voit bien que chaque match a son importance, puisque les plus durs ont été avant la finale gagnée assez facilement. Il y a une notion de progressivité qui est quand même assez importante, il ne faut pas l'oublier. Le dernier smash du match est à déguster pour le plaisir des yeux seulement. Un geste d'école, sélectionné au dernier moment par Earvin Ngapeth  pour le panache et pour marquer les esprits.

Le référendum du PS ? Une demi-victoire pour un truc qui ne sert à rien. 250 000 votants c'est au-dessus des 200 000 annoncés récemment mais au-dessous des 300 000 annoncés initialement. Avec un score fleuve pour le oui, ce vote ne va pas changer grand chose, tant les choix ont déjà été faits dans les têtes à gauche pour les élections régionales. Il y a plusieurs listes de gauche partout. Que le PS ait envie d'une alliance dès le premier tour, c'est une évidence et un classique. Que les autres n'en aient pas envie, c'est également très clair. Rebondir va être crucial, mais le programme commun de la gauche... c'est pas pour ce décembre en tous cas.

Les élections en Suisse ? Une victoire de plus pour les populistes de l'UDC qui renforcent leur emprise et qui vont essayer d'obtenir un deuxième poste au Conseil fédéral de sept représentants. Mathématiquement, ils devraient, mais le processus de sélection est à plusieurs niveaux et le "corps intermédiaire" qui vote à la place des suisses est très réticent à cette idée. Comme toujours en Suisse, des votations ont lieu en parallèle sur des sujets variés. Ils avaient déjà décidé de changer leur hymne - mais ce n'est pas encore officiel - et on attend les votations de novembre avec intérêt.

Les élections au Canada ? C'est aujourd'hui et personne n'ose faire de pronostic. Tout semble complexe en ce moment avec des majorités qui se font et se défont à grande vitesse, y compris au Québec où tout se complique encore plus avec le Bloc Québécois.  On verre demain les résultats (normalement) et le nom du nouveau Premier Ministre se dégagera alors. Quand je lis les explications de mes contacts au Québec, je suis encore plus dans le flou qu'avant. C'est difficile à comprendre de France - comme en Suisse ou en Belgique d'ailleurs - car la France n'a pas un système fédéral, mais un système très centralisé, où les processus de sélection sont très encadrés. Depuis 1958 et la V° République, le centralisme est la règle en France, à tous les niveaux.

La grande conférence sociale ? Un processus bien huilé de sélection des sujets et des partenaires nous amène directement à une conférence sans grands résultats. La CGT a annoncé sa non-présence par exemple. Une politique de la chaise vide qui a fait ses preuves (en termes d'inefficacité) mais qui a le mérite de laisser une totale liberté de parole à celui qui n'est pas là. Pour critiquer bien sûr, car sinon, pourquoi ne pas être là. ON attendra sans impatience, donc, les grandes annonces de ce lundi soir. Une sélection bien choisie de mesures censées redynamiser notre économie et le dialogue social sur trois choisis consensuels : le compte personnel d’activité pour accompagner chacun tout au long de sa vie, le numérique pour ou contre le social et les libertés, la COP 21 car c'est un ingrédient indispensable de tout travail gouvernemental en ce moment... jusqu'à décembre.

Evidemment, tous ces sujets autour de la notion de sélection ont été eux-mêmes sélectionnés avec soin par moi. C'est juste un lundi gris... mais le premier lundi des vacances de Toussaint pour les élèves. Et la question cruciale qui se pose est simplement : que faire et que choisir ?

Cruelle question...


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