mercredi 23 mars 2016

Attentats ? Où et quand ? Des cibles pour engendrer une disruption manipulée

Attentats ? Où et quand ?

Personne ne sait évidemment, en tous cas pas pour l'avenir. On doit en parler, intégrer et assimiler. On doit vivre.

Mais revenons un peu sur le passé avec une rapide analyse des types d'endroits visés. La liste des attentats terroristes islamistes est disponible ici par exemple. Qu'y observe-t-on depuis 2010 par exemple ? Je ne compte pas ici les pays très lourdement touchés par les attentats de manière régulière mais me limite aux pays moins touchés directement par des guerres, et aux attentats revendiqués par des groupes islamistes, à l'exclusion des violences "habituelles" dénoncées par exemple dans la campagne du gouvernement (Tous Unis Contre La Haine) à l'occasion de la semaine d'éducation et d'actions contre le racisme et l'antisémitisme lancée par François.

  • Beaucoup d'attaques terroristes islamistes ont eu lieu dans le domaine des transports (quel que soit le mode de transport) car c'est l'un des plus difficiles à protéger, compte tenu des nombreux points possibles d'attaques, au départ, à l'arrivée, pendant les trajets et dans les lieux de transit. Il y en a eu 8 dans 7 pays différents (Allemagne, Belgique, France, Tunisie, Turquie, UK, USA et un entre la Belgique et la France). C'est aussi le milieu du transport qui génère le plus de disruption dans des sociétés qui en dépendent de plus en plus. Cela s'applique à beaucoup de cas.
  • On note ensuite les attaques sur le tourisme (hors transports) et sur les hôtels en particulier, surtout quand des occidentaux s'y retrouvent : Burkina Faso, Côte d'Ivoire, Mali, Tunisie. C'est là que se trouvent rassemblés les foules les plus importantes d'occidentaux ou de riches locaux.
  • Les lieux de vie sociale et culturelle à l'occidentale sont un domaine différent. Cela couvre les bars, le sport, les centres commerciaux et les activités culturelles : Danemark, France, Kenya, Mali, Tunisie, USA. La culture au sens large devient une cible plus forte. Elle représente un symbole à détruire et le choix des pays montre le poids de ce secteur.  Les écoles, par contre, ne sont pas si nombreuses que cela à être visées.
  • Les attentats industriels (comme en France) sont encore rares.
  • Les juifs, et les lieux qu'ils fréquentent, restent une cible classique : Belgique, Bulgarie, Danemark France. 
  • Enfin les forces de l'ordre (armée et police) ainsi que les lieux de pouvoir officiels restent des cibles fréquentes : Belgique, Canada, France, UK

Alors quoi en penser ?

Les terroristes cherchent à attaquer des symboles qui vont enclencher la disruption, quel que soit le contexte local où se passe l'attentat. La disruption peut être provoquée par de multiples causes, car les sociétés complexes sont fragiles. Mais elles sont aussi résiliantes et résistantes. Ceux qui prêchent pour la disruption la renforcent. Quand c'est au sein du débat démocratique ou dans des élections, c'est utile et même nécessaire en cas de crise.

Mais l'attentat cherche la disruption soit par le chaos (désorganisation du système, par les transports notamment ou par le tourisme vital pour un pays), soit par le choc psychologique lié à la quantité de victimes (attentats massifs) ou à leur qualité (enfants), soit par le symbole au coeur des société (style de vie, culture, libertés fondamentales, presse).

Alors, oui, la disruption peut être créative - c'est d'ailleurs un concept de publicitaire au départ - mais il ne faut pas tomber dans le piège de la manipulation terroriste, justement puisque c'est leur but, publicitaire et marketing pour leurs objectifs.

Lien vers mon billet d'hier


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