vendredi 30 septembre 2016

La distance "Chefs d'Etat - peuples assassinés" peut se mesurer

Grand rassemblement de chefs couronnés ou d'Etat aujourd'hui à Jerusalem.

Connaissez-vous la distance entre Jérusalem et Alep ? Un peu plus de 500 kilomètres. Seulement... Damas n'est qu'à 200 kilomètres de Jérusalem... On parle beaucoup du Moyen-Orient, mais le Proche-Orient est tout petit. Projetez ça sur votre environnement local et connu et regardez ce que cela donne. Pendant donc que les Chefs d'Etat et les autres officiels se recueilleront, mangeront (comme Hollande), se montreront (comme Sarkozy) et discuteront dans les couloirs, les innocents civils continueront à être massacrés tout près par l'armée de Bachar el-Assad et par les bombes ultra-puissantes des russes d'un côté, tout en étant attaqués par les fanas fadas de l'Etat Islamique de l'autre. En ayant choisi un vendredi pour cette cérémonie officielle, les responsables politiques israéliens ont évidemment plombé un peu plus le dialogue juifs-musulmans dans la région. Aucun chef d'Etat arabe ne se déplace (sauf celui des palestiniens). Un vendredi ? Et la grande prière ? Pourquoi pas un samedi (Ah zut il y a Shabbat) ou un dimanche (Ah zut il y a la messe)...


Cinq cents kilomètres. La distance de l'oubli, la distance du flou. Comme dans ces jeux vidéos où la ligne d'horizon est brumeuse et où le logiciel calcule en temps réel le paysage. Pokémon Go en est un bon exemple puisqu'on voit la carte jusqu'à une certaine distance, disons quelques centaines de mètres. Le Proche-Orient n'est pas un territoire de jeux, puisque les morts et les blessés y sont réels, mais vu de loin, pourquoi en parler ? Et vu de 500 km, c'est encore trop loin ?

Cette guerre civile et régionale avait fait 100 000 morts en juin 2013, j'en avais parlé ici. Un beau chiffre horrible et rond comme les deux trous au côté gauche du dormeur du Val. Mais on en est maintenant à 300 000 morts. Si cela ne s'appelle pas une accélération de la guerre, nous ne sommes pas des êtres humains dignes de ce nom. Les tueurs sont d'origines variées, mais ils ont un point en commun : ils tuent.

Alors on célèbre aujourd'hui la mort d'une figure historique d'Israël qui a accompagné cet Etat depuis sa naissance. On célèbre aujourd'hui la mort de l'une des dernières colombes israéliennes, même si Shimon Peres a aussi été aux commandes pour de lourdes répressions et colonisations. C'est dire à quel point l'esprit de guerre a progressé, en Israël et dans la région. La simple défense "passive" est devenue dissuasion puis agression assumée.

En ce même jour, les français ont décidé d'accélérer leurs bombardements de Daesh dans leur fief de Mossoul (en plein territoire pétrolier riche). Histoire de montrer de quel côté du monde ils sont, contrairement à Fillon et Depardieu qui soutiennent toujours les russes. Le partage du monde est donc bien établi, avec les russes de plus en plus présents en Syrie et pour longtemps, histoire d'encercler la Turquie et de poser un gros pied en Méditerranée, et les américains en Israël et un peu plus loin vers le golfe. Rien à voir avec les religions tout cela, juste de la géopolitique et du commerce international.

C'est d'ailleurs hier que l'OPEP a décidé de ralentir sa production pour refaire monter les cours du pétrole. Il y a beaucoup de producteurs dans cette région, mais il y en a ailleurs aussi et il y a des producteurs qui ne sont pas dans l'OPEP, comme les russes, tiens... C'est bon pour le climat, ça, puisque si le pétrole remonte, la température baissera (ça s'appelle les vases communicants du changement climatique) car les énergies renouvelables et alternatives seront plus rentables (On peut toujours rêver, c'est comme le tabac). Réunion d'ailleurs aujourd'hui à Bruxelles des ministres de l'environnement pour trouver une solution à la ratification du traité de Paris signé à la COP21. Il s'agit semble-t-il de court-circuiter les parlements nationaux en passant par le parlement européen d'un coup pour les 27 (ou 28, faut voir) Etats. Il est vrai que cela fait tache à un peu plus d'un mois de la COP22 au Maroc.

Alors oui, finalement, dès qu'on parle d'un problème local (dans un rayon de quelques centaines de kilomètres) on en vient très vite à des problèmes globaux. Ca s'appelle la mondialisation.


jeudi 29 septembre 2016

Le recrutement des jeunes par les islamistes, un coup de gueule.

L'Etat islamique est très présent sur les réseaux sociaux et c'est là que la plupart des recrutements se déroulent (commencent). Car cette organisation a besoin de recruter pour se développer ou même surnager et survivre au fil de l'eau des bains de sang qu'ils répandent. Il faut en effet attirer des personnes sur place pour remplir les besoins dans de nombreuses fonctions y compris banales, pour étancher la soif sexuelle des combattants en ce qui concerne les femmes et les enfants et pour remplacer ceux qui meurent au combat. Il faut aussi recruter des terroristes qui peuvent attaquer l'ennemi chez lui, où que soit cet ennemi, sachant que la France (et les USA et d'autres) sont parmi ceux qui sont le plus désignés. Dans le monde des RH, on dirait que le turn over y est très important.

Le recrutement est donc un point clé, et la radicalisation qui en découle (ou non) est gérée de manière très professionnelle. Je vous ai concocté une petite revue de presse pour vous documenter sur le sujet. Si vous avez le temps, parcourez certains articles, c'est très instructif et édifiant.

Un exemple de technique utilisée par les recruteurs sur Internet
Il y a un manuel pour cela
Quelles sont les proies des prédateurs ?
L'avis d'une journaliste spécialisée
Criminels ou victimes ?
Comment agir au plan local
Les phases du processus de recrutement
Les recruteurs sont des psychologues extraordinaires
Une campagne pour lutter contre le radicalisme
Un site pour lutter contre, avis mitigés
... Il y en a tellement d'autres, mal connus...

Alors, comment lutter contre ce recrutement professionnel ? En se professionnalisant bien sûr. Via les pouvoirs publics à leur échelle, via les associations et autres militants, via une connaissance de ce phénomène pour chacun de nous, de façon à ne pas être pris par surprise, qu'on soit dans le coeur de cible (les jeunes) ou autour d'eux dans une fonction quelconque, d'ami à parent, d'éducateur à aidant, de politique à citoyen.

On dit souvent - et depuis bien avant l'irruption du terrorisme islamique - que c'est à cause de la perte de sens que les jeunes (et d'autres aussi) se laissent embrigader dans des causes sulfureuses ou se laissent emporter dans des situations inextricables. Dans un monde sans sens, ou avec un sens trop évident et qui peut nous déplaire fortement (marchandisation et nimby par exemple) il est facile de chercher le sens ailleurs, car l'herbe est toujours plus verte ailleurs, sauf quand elle est rougie par le sang.

Mais finalement, la solution ne serait-ce pas plutôt à chercher de l'autre côté : comment donner du sens à notre société, et quel sens donner ? Comment redonner du sens à des mots comme fraternité ou solidarité active ?

Nos politiciens sont à cent mille années lumière de cela. Par leur culture de système où le sens est donné par le système pour les parties prenantes qui ont intérêt à continuer à en faire partie. Par leur âge évidemment aussi, non seulement physiologique (quand on pense que Juppé pourrait être élu en France on ne peut que frémir, malgré le fait qu'il soit l'un des moins pire à droite, car qui veut d'un pays dirigé par un homme si vieux) mais aussi psychologique et mental. Suffit-il alors de voter pour un politicien jeunot ? Faut-il redonner la parole aux jeunes citoyens choisis aléatoirement ? Faut-il renforcer des mouvements militants plus ou moins éphémères ?

Le sens, on le trouve aussi et surtout au fond de soi. Comme une motivation à avancer, en sachant qu'on n'est pas seul et qu'on participe à une oeuvre collective qui ne sert pas que les intérêts de ceux qui y participent, mais plus largement des intérêts plus globaux, dépassant même l'Homme. On appelait cela des "causes" dans le temps, avant que les idéologies ne se dissolvent sans humour pour laisser la place à l'idéologie unique actuelle. Les écolos ont raté depuis bien longtemps ce combat, la gauche est en train de le rater aussi. A droite, rien à attendre, sauf des brigades effrayantes.

Alors, réfléchissez. Qu'est-ce qui a du sens pour vous et pour les autres (pas seulement votre clan) ?
Parce que si vous le trouvez, c'est simple, il n'y a pas d'autre solution que de s'y mettre. Personne ne le fera pour vous, sauf les recruteurs et autres manipulateurs qui jouent avec votre âme comme dans un monde virtuel et qui essayeront de détourner votre appétit vers leurs mangeoires à eux, pleines de caca et de sang caillé.

mercredi 28 septembre 2016

Y'a des industrie(l)s qui se portent mieux que d'autres

Petit tour industriel de l'actualité.

Alstom
Gros pataquès dans ce secteur. Le PDG est auditionné à l'Assemblée nationale, pendant que le gouvernement cherche des occupations à l'usine de Belfort, sans pouvoir trop influencer la SNCF ni les marchés publics, coincé qu'il est entre résoudre ce problème et en créer d'autres. Le temps où on faisait entrer une tôle dans l'usine et où il en sortait une locomotive es semble-t-il révolu. Mais ni Chevènement, ni Montebourg, ni Macron ne sont là pour désembourber le gouvernement. On attend donc une annonce gouvernementale pour savoir si cette usine peut continuer. Un paradoxe ? Non, pas dans dans ce secteur industriel lourd et lourdement encadré par l'Etat. Les manifs d'hier pour protester contre cette situation ont été très suivies, bien au-delà des 400 personnels concernés.

La SNCF
Justement, la SNCF, mais SNCF Réseau, ceux qui gèrent les infrastructures. Sur un autre front, notre compagnie nationale est menacée d'un redressement fiscal car le fisc, toujours à la recherche de cash, veut requalifier des aides de l'Etat en subvention déguisée, alors qu'il s'agit du remboursement par l'Etat au lieu des collectivités territoriales des péages. Les péages sont ces droits à payer par la SNCF entre autres pour passer sur les rails et infrastructures gérées par cette société (comme pour une autoroute). Cela ne change rien a priori, sauf que c'est imposable autrement et que sans faire de l'évasion fiscale, l'ardoise risque donc de grimper. Une manière très française de ponctionner un peu plus sur des flux d'argent, payés par l'Etat. Un beau sujet pour étudiant à l'ENA, non ? (S'il arrive à faire le trajet Paris-Strasbourg).

Les industriels de la bière
Les actionnaires des deux géants de la bière ont donné leur accord pour leur fusion (le rachat de l'un par l'autre) pour créer un super-géant qui on espère ne se transformera pas en Nova explosive. Le siège sera à Louvain (Leuven pour les intimes), en belgique flamande, mais si près des wallons... Un certain nombre de vos (mes) marques favorites de bières vont se retrouver dans le même gosier giron, sauf certaines qui ont dû être revendues, notamment au mini-géant japonais Asahi, bien connu de ceux qui fréquentent les restaurants japonais. Un industrie où ça va bien. La bière se vend bien un peu partout, surtout sur les marchés en développement (commercial ?) comme l'Afrique.

Samsung
En photo, même ! (prise avec un iPhone, merci, Apple va bien - pour le moment).
Samsung va très mal, depuis le retrait obligé de son produit phare, le Galaxy Note7 suite à de nombreux problèmes de batteries qui prennent feu. C'est un problème de conception qui a été reconnu par Samsung, un accident industriel comme on dit pour ne pas dire une grosse connerie.
A Paris, place de l'Opéra, il y a une grosse pub, sur le modèle de celles qui ornent les immeubles en travaux. Cette photo a été prise lors de l'installation de la bannière, mais on dirait bien qu'elle était prémonitoire, non ? Un produit qui se casse la gueule avant même son lancement. Pour mémoire le produit est en cours d'échange partout et son lancement a été retardé, comme en France et même en Corée du Sud, son pays natal. Une industrie de ce type marche beaucoup par le marketing. Ici, le bad buzz est terrifiant : toutes les hôtesses demandent aux passagers des avions de ne pas charger/allumer leur Samsung pendant les vols, par exemple. Si ça n'est pas de la mauvaise publicité, ça...


Blackberry
Le roi déchu du téléphone d'entreprise a annoncé aujourd'hui qu'il arrêtait de fabriquer des téléphones lui-même. Il sous-traitera en Chine à Taiwan en Corée du Sud en Indonésie, et restera dans le logiciel seulement. Une nouvelle marche dans la chute inexorable des "vieux" leaders d'un marché qui a profondément changé. Une industrie pourtant porteuse, mais où les regroupements sont là aussi inéluctables.



mardi 27 septembre 2016

On a les débats qu'on mérite

C'est la saison des débats (pas amoureux mais politiques) en ce début d'automne.

Aux USA, le premier débat (parmi trois) a opposé cette nuit Trump et Clinton. Une scénographie préparée à l'américaine, opposant une Hillary tout en rouge et hilare (sans jeu de mot) à un Donald moins agressif que prévu (car bien briefé par ses conseillers) mais qui a perdu plusieurs fois son calme. Clinton a semble-t-il gagné ce premier débat en forme un contre un. Le suivant aura un autre format puisque c'est le public qui posera des questions et que les talents d'orateur charismatique de Trump ressortiront. Pour le coup, leurs programmes politiques sont très différents, ainsi que leurs personnalités.

Il y a des enjeux majeurs dans cette élection, y compris pour nous dans notre vie quotidienne. C'est comme ça, qu'on l'aime ou pas. Mais la manière dont les américains savent organiser ce genre de rencontre est quand même très remarquable. Finalement, ce n'est ni les programmes, ni les personnalités qui s'opposent, mais les images des deux acteurs renvoyées par le média ultra-puissant. Entre les codes couleurs, les détails subliminaux réglés au millimètre et les jeux de mimiques, on est devant une scène de commedia dell'arte très professionnelle. Il faut dire aussi que la bipolarisation voulue et même forcée a le mérite de supprimer le fond pour ne garder que la forme, ou même l'ombre de la forme, comme dirait Platon devant sa caverne.


A propos de la maîtrise des médias par les américains dans le marketing politique, juste un petit commentaire sur cette photo qui a largement circulé lors d'un meeting d'Hillary


A part le fait qu'Hillary est en bleu sur ce coup, beaucoup on essayé d'analyser cette photo comme une "tendance" de notre société moderne à se regarder plutôt le nombril (et le selfie) que le reste du monde et les autres humains. Il est vrai que la photo est drôle et surprenante. C'est en fait une mise en scène du service de presse de la candidate démocrate pour une pose fait exprès, afin de faire le buzz. Ca a bien marché ;) Ce qui prouve que les manipulations sont de plus en plus efficaces et que l'Internet est une moyen terriblement efficace d'amplifier n'importe quoi. La photo a toujours été un moyen de montrer la réalité du photographe et de manipuler le regard du lecteur. Celle-ci en est un bon exemple, comme celle-du dessus d'ailleurs, sauf que cette fois c'est moi qui vous manipule en ayant choisi cette photo du débat plutôt qu'une autre moins goguenarde.

En France, ce soir (18h) a lieu le premier débat entre les quatre candidats à la primaire écolo (2 euros pour avoir le droit de voter) sur une très grande chaîne télé (La Chaine parlementaire) à la mesure des intentions de vote, bien en-dessous pour l'heure des 5% nécessaires pour se faire rembourser. Comme en plus EELV n'a plus un rond, ça va être difficile. Mais le candidat élu pour se présenter (second débat le 6 octobre) sera en bonne place pour négocier un poste de ministre, puisque c'est la seule chose qu'ils peuvent espérer. Il est loin le temps des écolos flamboyants qui pesaient dans les élections. On dirait que leurs courbes de popularité et d'influence sont inversement proportionnelles à celle du réchauffement climatique et de la pollution.

Ce débat va donc opposer
- une star(lette) de la politique écolo, ancienne ministre et surtout opposante à tout maintenant qui a petit à petit perdu pas mal de ses soutiens internes à la mouvance écolo, dont certains ont rejoint la "gauche de gouvernement", mais qui reste globalement l'une des plus connues et des plus expérimentées dans ce job.
- le chef actuel qui a été nommé ici pour ne pas gêner mais qui prône justement le changement raisonnable dans un parti qui est en fait une flottille de tendances pas toujours compatibles. Le fait qu'il ose se présenter est un bon signe, en fait.
- et deux nouvelles venues inconnues en-dehors de ceux qui sont des fins connaisseurs des écolos, ou qui connaissent la liste des députés européens, aux deux extrêmes du spectre des âges et des profils, à découvrir dans l'article de Libé cité plus haut par exemple.
Les observateurs nous disent qu'en fait leurs lignes politiques sont très similaires, sauf dans certains détails, et que la différence sera plus dans leur personnalité. Etrange, non ? Le principe des primaires est aussi de trancher sur des lignes politiques, non ? Pas seulement sur des individus. A moins qu'on n'élise un président uniquement sur sa belle gueule et son comportement dans les débats ?
MàJ : Le Monde résume le débat et les faibles variantes entre les quatre candidats. 


A propos, et sans aucun rapport évidemment, les 7 finalistes de la primaire de la droite (et du centre) se sont mis d'accord pour le premier débat télé qui aura lieu le 13 octobre. Attention, on parle de TF1 ici, quand même, c'est autre chose, et de prime time. A l'époque de ces négociations, ils croyaient encore être huit. On imagine un débat posé entre gens urbains. Ou alors un pugilat d'affrontement indépendamment des règles ? Ah non, ça c'est pour le second tour de la primaire...

Tous ces débats mis en scène ne remplacent pas les débats de fond ou permanents qui pourraient agiter notre société dans une autre forme de démocratie. En personnifiant des tendances et en agissant comme des marionnettes, en mettant en avant plus leurs personnalités et leurs comportements que leurs discours, les politiciens ne cherchent pas à ce que les gens s'approprient leurs discours. C'est même le meilleur moyen pour donner l'illusion du débat alors qu'il n'y en a pas comme si le message subliminal était : laissez-nous débattre et travailler entre pros, votez pour moi et tout ira bien... Pas le meilleur moyen pour motiver des citoyens ou des électeurs, non ?

Finalement, François, qui ne débat avec personne sauf lui-même, a au moins le mérite de ne pas tomber dans ce piège (pour le moment,  bien sûr...)

lundi 26 septembre 2016

Attention piétons

Le Conseil de Paris a approuvé ce jour la piétonisation des berges de la Seine sur la rive droite. Une délibération attendue depuis longtemps et qui signe le début politique officiel du processus pour lancer le projet.


Après le dimanche sans voitures d'hier, certains parisiens ont pu constater combien Paris était agréable sans presque aucune voiture. Il y avait les taxis et quelques véhicules d'urgence par-ci par-là, mais dans l'ensemble peu de connards en infraction. Il faut dire qu'il y avait des barrages entourant une large zone au centre de la capitale. On a quand même pu voir des voitures banales qui avaient réussi à se glisser entre les mailles du filet ou parce que leurs conducteurs les avaient laissé là pendant la nuit. On a vu des fous (comme d'hab) à toute vitesse dans les rues désertes, sans aucun respect pour les 20 km/h et pas mal de scooters et autres motos qui en ont profité. Mais on a surtout vu des piétons, des vélos, des trottinettes et autres objets électriques étranges.

En 2015
En 2016. Plus grand, non ?

Et on a entendu le silence, comme un dimanche du 15 août. on ne sait pas encore si on a mieux respiré, AirParif nous le dira (peut-être).

Alors, c'est quand même paradoxal. Tout le monde trouve cette expérimentation sympa et utile, mais plein de gens s'opposent au "moins de voitures" de la Marie de Paris, comme si la voiture était inévitable et une fatalité. Les experts savent bien que c'est seulement sous la contrainte que les automobilistes changent de comportement. Pour qu'ils abandonnent leur voiture, il faut même de très fortes contraintes réglementaires, financières ou simplement physiques. L'automobile génère toujours une part immense d'irresponsabilité et d'égoïsme individuel, mais à certains moments on se demande pourquoi c'est comme ça.

Le coeur des transports est à Paris, une vieille tradition royale depuis les routes des postes. Le Grand Paris, qui est censé aider à se déplacer sans passer par Paris est encore bien petit. Et les autoroutes urbaines convergent presque toutes vers Paris, ou le traversent même, comme les voies sur berge. Lorsqu'il y a des embouteillages sur les rocades parisiennes, c'est souvent quand elles croisent des radiales qui convergent vers Paris. Quant à la Seine elle-même n'en parlons pas puisqu'elle n'apparait pas vraiment comme une partie de Paris, sauf pour les amoureux et les poètes qui sont, heureusement, nombreux.

Alors quand Paris décide de diminuer la place de la voiture, toutes sortes d'ennemis se déclarent :
- les ennemis politiques de la maire de Paris, comme la Région ou certaines communes périphériques qui protestent de toutes façons contre le poids de Paris, par nature et par habitude.
- les ennemis de banlieue qui refusent que les voitures restent ou passent chez eux. C'est tellement mieux chez le voisin, non ?
- idem pour les arrondissements calmes de Paris qui refusent de devenir agités
- les professionnels de toutes sortes qui ont investit la voie publique pour leurs activités, comme des stocks ambulants, des bureaux et ateliers volants et des livraisons à toute heure
- les riches qui n'aiment pas qu'on leur donne des contraintes. A titre indicatif j'ai une collègue qui a une moto et une voiture (selon les jours) mais qui a choisi sa voiture avec une plaque paire parce que sa moto était impaire et qu'elle veut pouvoir rouler même en cas de circulation alternée. Elle habite et travaille à Paris et a choisi naturellement un crossover, puisque Paris est une jungle. Un comportement pas si rare que cela.

La piétonnisation des voies sur berge, sur la rive droite, prend la suite de celles de la rive gauche. Très vite d'ailleurs les protestations contre cette première piétonnisation se sont éteintes. Gageons qu'il en sera de même à droite (façon de parler). Car le plan de la Mairie est simple : pour rendre de la qualité de vie à Paris et aux parisiens, il faut piétonnier et diminuer la voiture. Cela implique de développer les transports alternatifs et en commun et de coincer les automobilistes pour les décourager le plus possible.

En ce sens, les retards provoqués par ces aménagements sont malheureusement trop faibles pour décourager vraiment les mordus de la houature. On ne parle que de quelques minutes de plus pour un trajet traversant par les berges "hautes" ou le Boulevard Saint-Germain. Seulement... Et en plus ce n'est que le début. Habituellement ces retards diminuent avec le temps. La Mairie doit donc amplifier son mouvement. Et rapidement.

L'usage rationnel de la voiture est un bel oxymore. Le comportement rationnel de l'automobiliste aussi d'ailleurs, même et surtout quand il n'a pas de voiture...

Hommage donc à Georges Pompidou, le chantre de la voiture à Paris, dans un autre siècle. Ceux qui se souviennent des Mange-Bitume de Lob et Bielsa en 1972 sauront de quoi je parle. Nostalgie, quand tu nous tiens... lâche-nous tout se suite s'il te plait !



dimanche 25 septembre 2016

Du temps de cerveau pour... une nouvelle mer

Columus décida ce matin-là de virer à bâbord. C’était son droit, c’était même son devoir de prendre ce genre de décision. En tant que pilote de la Navité7 il était le seul à bord à pouvoir décider de changer la trajectoire. Le seul habilité parmi les dizaines de milliers de personnes qui naviguaient et qui habitaient en permanence sur Navité7. Même le capitaine n’avait pas son mot à dire, il se contentait juste de vérifier que les manoeuvres se passaient bien et que les trajectoires droites étaient effectivement droites.

La plupart du temps, Columus passait ses journées à ne rien faire à l’étage des officiers, entre piscines, bars et salles de gymnastique. Surtout les bars. Il était rarement seul, car son poste était l’un des plus prestigieux et attirait beaucoup de passagères. Il était même obligé d’avoir un assistant juste pour organiser ses rendez-vous galants. Il savait bien que celui-ci en profitait aussi de son côté, avec le prestige qui rejaillissait sur lui, mais cela lui était égal. C’était lui le pilote.

Chaque jour, à midi au soleil, Columus entrait sur la passerelle, regardait les cartes et les rapports des vigies, et décidait ce qu’il fallait faire : rester sur la même route, tourner à tribord ou bâbord de tant de degrés. Cela ne lui prenait que trois minutes par jour au maximum. Quelques spectateurs (et spectatrices soigneusement sélectionnées) assistaient de temps à temps à ce moment important de la vie de Navité7. Tout le monde restait silencieux pendant ces courts instants, même - et surtout - le capitaine. Puis, dès que Columus quittait la passerelle, le capitaine se lançait dans une frénésie d'explications et d'instructions, même lorsque que la route n'avait pas changé. Car il fallait tout prévoir pendant un jour jusqu'au lendemain midi. Columus en effet, ne s'occupait jamais de ce qu'il y avait devant (ou derrière) comme tous les autres pilotes des Navités. 

Il faut dire que la planète était très grande et ne comportait que peu d'obstacles. Il y avait aussi très peu de Navités et donc jamais d'accident. Les routes étaient donc dégagées pour les Navités. La plupart du temps. Mais pas toujours évidemment. Finalement, c'était cette petite incertitude qui les motivait, qui les maintenait même en vie. La vie était courte pour les humains sur la planète. Quelques dizaines d'années au maximum, sauf quand on avait la chance de naître sur une Navité dotée d'un très bon pilote. Un pilote qui savait vous diriger vers les bons filons et vous y maintenir.

Columus était un pilote remarquable. Il avait commencé sa carrière en passant les tests à l'école élémentaire, comme tous les apprentis pilotes, et avait été promu lorsque le vieux pilote d'avant avait été jeté dans la mer, après avoir amené la Navité au bord du drame. Cette année-là, la Navité avait perdu la moitié de sa population, les plus âgés naturellement, les plus fragiles et les plus usés par l'absence de Vie. Le pilote d'alors n'avait pas su virer à temps, où il avait viré dans une mauvaise direction et la Navité avait quitté le filon de Vie. Il avait fallu moins d'une semaine pour que les premiers effets se fassent sentir et deux semaines pour atteindre un niveau insoutenable. Le capitaine, c'était son privilège avait alors décidé de se débarrasser de son pilote et Columus avait pris les rênes à l'âge de sept ans. Il avait remis la Navité sur une bonne trajectoire en deux jours. Trop tard pour les morts, mais juste à temps pour éviter la fin de la Navité. 

Cela faisait plus de cinquante ans que Columus pilotait et il n'avait jamais connu d'incident grave. Le journal du capitaine recensait tous les incidents et il était presque vide depuis la prise de fonction de Columus. Il y avait bien eu cette fois où un immense canyon de sable avait surgi devant eux et où Columus avait maintenu la trajectoire comme si de rien n'était. La Navité avait dangereusement penché pendant des semaines, puis tout était redevenu normal. Et cette fois où ils avaient aperçu au loin une autre Navité, la 52, mais Columus avait eu un soupir en les regardant. Il avait juste dit qu'ils allaient à la catastrophe avec leur cap mais n'avait rien ajouté.

Le capitaine était plus vieux que Columus. Il se souvenait de ce gamin brillant qui ressentait la Vie comme personne. Il savait que plus tard les autres capitaines, ses successeurs, se rappelleraient son mandat avec admiration. Jamais, dans aucun journal de bord stocké dans la bibliothèque du capitaine, un mandat de pilote n'avait été aussi long. Et donc un mandat de capitaine. Le capitaine subodorait même que c'était le mandat le plus long de toutes les Navités. Il n'avait aucun moyen de le savoir évidemment, car il n'existait aucune communication possible entre Navités même quand elles étaient au plus près, mais il le ressentait profondément.

Lorsque le capitaine regardait le tracé suivi par Columus il ne le comprenait pas. Il semblait erratique avec de longues lignes droites ou courbes entrecoupées de changements secs de cap à des moments imprévisibles. La carte de la planète était encore très incomplète. Depuis le départ de cette Navité, presque mille ans auparavant, la grande carte qui recensait toutes les routes suivies n'avait couvert qu'un pour cent de la planète, d'après ses calculs. Il était impossible de savoir ce qui existait en-dehors des zones explorées. Les autres Navités disposaient aussi de grandes cartes et le capitaine rêvait comme tous les autres capitaines de les confronter pour en faire une très grande carte qui couvrirait au moins la moitié de la planète, voire plus. Mais ce n'était qu'un rêve. Jamais sa Navité n'en avait approché une autre. Une seule fois en avaient-ils croisé une autre à moins de deux kilomètres, il y avait de cela trois cents ans. Cela leur avait permis d'observer les chenilles et d'en tirer des leçons. C'était une Navité plus récente que la leur et ses chenilles étaient plus évoluées. Elle semblaient mieux accrocher le sable et écraser les rochers que les leurs. Ses prédécesseurs avaient donc pu effectuer des travaux d'amélioration sur les chenilles. Une bonne chose puisqu'ils avaient pu ainsi aller plus vite et engranger plus de Vie au cœur des filons qui traversaient la planète et ses mers de sable dans un enchevêtrement invisible. Invisible pour tous, sauf pour les pilotes. Le journal du Capitaine d'alors racontait cet épisode important de leur navigation, en insistant sur les angoisses de tous quand il avait fallu stopper la Navité pendant deux jours pour la partie cruciale des travaux. Deux jours sans bouger ? Le capitaine en avait eu des frissons et en faisait encore des cauchemars. Une Navité immobile était une Navité bientôt morte. Les filons de Vie n'étaient accessibles que lorsqu'on se déplaçait, et plus vite on se déplaçait plus intenses ils étaient. L'immobilité transformait la vie en mort certaine pour les humains de la Navité, plus vite que le simple écart par rapport à une route optimale. La Vie était partout sous le sable de la planète. Plus forte dans les filons, mais existant quand même presque partout. Si on bougeait. Car si on restait immobile... Le capitaine arrêta d'y penser. C'était trop horrible.

D'ailleurs il était presque midi et le capitaine s'ébroua. Columus allait bientôt arriver et tout devait être prêt, des spectateurs (et spectatrices) aux techniciens en cas de manœuvre. Le capitaine regarda une dernière fois les rapports de ses vigies. Le sable était beau des lieues à la ronde et aucun relief dangereux n'était visible, sauf cette dune banale au loin à bâbord devant qui cachait l'horizon de ce côté. Un jour calme donc.

Columus entra sur la passerelle et tout le monde se figea. Il sourit au capitaine - cela faisait tellement longtemps qu'ils se connaissaient... Puis Columbus dit "Bâbord 30 degrés" et ressortit aussitôt. Le capitaine haussa les sourcils. Columus était resté moins de trente secondes et n'avait regardé aucun document. De plus, il sut tout de suite que cette nouvelle route l'emmenait directement au centre de la dune. Le capitaine reprit ses esprits. Il avait fort à faire et ce n'était pas le moment de divaguer. Il noterait le fait dans son journal, c'est tout. Columus avait forcément raison.

D'ailleurs, les jours suivants, Columus ne changea rien à la trajectoire. Tout se passait bien à bord. Columus avait trouvé un nouveau filon. Aucune inquiétude donc. Mais le capitaine ne pouvait s'empêcher de se demander ce qu'il y avait de l'autre côté de la dune. Et si c'était un danger ?

Le capitaine essaya bien de demander à Columus s'il était prudent de grimper une dune immense sans savoir ce qu'il y avait derrière, mais Columus ne lui répondit que par des sourires confiants. 

Lorsque la Navité approcha du sommet de la dune, le capitaine devint très nerveux. Il voulut que les vigies lui fassent un rapport à chaque heure, même si cela ne servait à rien, puisque le cap n'était modifié qu'une fois par jour à midi, de toute tradition. Ce jour-là, Columus arriva sur la passerelle à midi pile. Le capitaine estimait que la Navité arriverait en haut dans trois heures. La décision de Columus allait donc être importante, et le capitaine devait être prêt à tout. Columus regarda soigneusement les cartes et les rapports. Puis il demanda au capitaine, pour la première fois de sa vie, combien de temps il fallait pour tourner à angle droit. Le capitaine en resta sans voix. Jamais, de mémoire de capitaine, les pilotes ne posaient ce genre de question. Il se tourna vers son chef mécanicien et discuta quelques minutes avec lui. "Une heure exactement" répondit-il au pilote. 

Alors Columus s'assit dans son siège réservé et attendit, sans rien dire. Le capitaine, les techniciens et les spectateurs (surtout les spectatrices) regardèrent Columus les yeux pleins de surprise. Personne n'osait bouger, comme à chaque fois que le pilote était sur la passerelle. Le capitaine eut un frisson. Était-il en train de perdre son pilote, après toutes ces années ? Était-ce un signe de perte du filon ? En tous cas, il eut le sentiment, comme tous les autres présents sur la passerelle de vivre un moment historique. 

Columus ne bougea pas pendant presque deux heures. Puis il se leva d'un coup. Le capitaine sortit brutalement de sa torpeur. Columus dit " Bâbord 90 degrés, puis un degré à tribord par jour, à cette même heure. Adieu" et il sortit de la passerelle en coup de vent.

Le capitaine, donna les instructions nécessaires, porté par la force de l'habitude. Puis il comprit que quelque chose d'inédit venait de se passer. Le pilote était resté deux heures sur la passerelle, avait donné des instructions pour plusieurs jours, et avait dit adieu. Trois événements jamais vus de mémoire de capitaine.

Dès qu'il pût, le capitaine sortit de la passerelle et se dirigea vers la plus haute des vigies. D'ici il aurait une vue imprenable. Et il pourrait peut-être apercevoir le pilote qui aimait souvent s'allonger près de sa piscine privée à cette heure. Mais Columus n'était pas là. Le capitaine regarda l'arrière de la Navité avec satisfaction, on voyait clairement la trace des chenilles dans le sable, dans un bel arrondi. Comme prévu, le virage à bâbord serait terminé juste à temps. Il tremblait d'anticipation en attendant de voir ce qu'il y avait devant eux de l'autre côté de la dune, ou plutôt à tribord bientôt désormais.

Tout se produisit en même temps. La Navité7 termina sa courbe et reprit sa trajectoire rectiligne, et l'autre côté de la dune apparut. Elle continuait à l'infini à droite et à gauche, comme le bord d'un cratère immense. Ils étaient maintenant exactement sur le rebord et pouvaient voir des deux côtés. Celui qu'ils venait de gravir était sableux et en pente douce, l'autre était abrupt et plein de rochers. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre que un degré était la courbure exacte du cratère. Il leur faudrait un an pour en faire le tour si telle était la route que le pilote souhaitait.

C'est à ce moment que le capitaine repensa à Columus. Où était-il ? Il devait lui parler. Que voulait-il dire par un degré chaque jour ? Devraient-ils rester longtemps sur cette crête ? Le capitaine regarda encore à tribord. La descente, si jamais descente il devait y avoir un jour, serait catastrophique. Il pensait même que la Navité pourrait ne pas y résister. Leur seule route possible semblait être de continuer sur la crête, comme l'avait demandé le pilote, ou de redescendre du bon côté de la dune.

Le capitaine courut vers l'arrière de la Navité, sa chère Navité7. Vers l'endroit où l'on jetait les pilotes dans la mer de sable, à la poupe. Il avait du mal à courir, vu son âge, mais il réussit quand même. La Vie était forte en lui. Une énergie positive qu'il n'avait jamais connue. Comme si le filon qu'ils suivaient était le plus riche jamais rencontré. Il arriva devant la planche du dernier saut juste avant que Columus ne saute. "Attends", lui cria-t-il, "ne saute pas". 

Columus le regarda avec un grand sourire et lui répondit : "Mon travail est terminé. Vous n'aurez plus jamais besoin de pilote. Suivez la crête en permanence et tout ira bien. Ne sens-tu pas la Vie ici ?"

Puis Columus dit au capitaine "Regarde derrière" et il sauta. Le capitaine était trop loin pour le retenir. Il fondit en larmes. Il aimait son pilote. Il le traitait comme son fils depuis si longtemps. Mais il se redressa. Il était le capitaine et la Navité7 comptait sur lui. Il regarda en bas mais on ne voyait déjà plus aucune trace de Columus, enseveli dans les sables et les tourbillons, une partie de ce courant si puissant de Vie qu'ils suivaient maintenant.

Puis il regarda derrière. Et il comprit. Il comprit ce qu'il écrirait dans son journal ce soir. Il comprit que Columus resterait a jamais le héros de cette Navité. Car au loin, derrière, au bas du versant abrupt de la dune, il vit une Navité immobile. Brisée. Morte. Puis une autre plus loin. Puis il en devina d'autres et il sut qu'ils en trouverait encore d'autres en avançant. Des Navités qui n'avaient pas eu la chance d'avoir un aussi bon pilote que Columus, le pilote qui avait osé briser le tabou. Pour le bien de sa Navité.

samedi 24 septembre 2016

Micro francophonie vraiment ?

Vive la micro francophonie. C'est pas tous les jours qu'on peut dire ça bien haut et fort. Merci à l'un de mes lecteurs (qui se reconnaîtra) pour avoir attiré mon attention sur cet article incontournable. 

Il s'agit donc du premier sommet de la micro francophonie, à Aigues-Mortes, pour rassembler les micro nations. En France on en compte une trentaine et près de 400 dans le monde, principalement anglophones  Le phénomène s'accélère. A Paris on a bien évidemment la République de Montmartre.

On devrait dire la microFrance à ne pas confondre avec la microfinance. On ne devrait parler de micro francophonie que s'il y avait d'autres pays, quoiqu'il y ait au moins celle de l'Arbézie localisée dans un hôtel entre la Suisse et la France profitant ainsi d'un flou diplomatique. 

Pour en savoir plus il y a Wikipedia et les sites internet de chacune de ces micro nations avec drapeau, emblème, hymne, monnaie, dirigeant et tous les autres symboles d'une nation proclamée indépendante mais reconnue par personne, surtout pas l'Etat qui les entoure ou dont ils sont issus. Pas grave, puisqu'ils se reconnaissent entre eux. Il y a un mensuel et un site internet. 



Vous noterez que tout cela ressemble étrangement à l'Organisation internationale de la Francophonie, l'OIF  dont on se demande parfois si ce n'est pas une micro organisation tant son image et ses actions sont difficiles à voir sans microscope. 

On attend avec impatience la déclaration finale du Sommet. À suivre sur Twitter #PAMF2016



Et on attend surtout d'autres micro nations mégalo-centrées. Car rien ne vous empêche d'en créer. Pourquoi pas après tout ?

vendredi 23 septembre 2016

Les IgNobel ont frappé fort cette année

Comme chaque année, les improbables prix IgNobel ont été décernés cette nuit. Petite revue de détail, comme en 2015, 2014, 2013 et 2012... On ne s'en lasse jamais ici sur ce blog qui aime la science sous toutes ses formes.

La cérémonie s'est déroulée sous le signe du temps (TIME) et était riche en événements. On peut la revoir à l'improbable premier lien de ce billet. L'opéra était consacré à un complot pour ajouter une seconde à l'horloge du temps et en tirer tous les bénéfices, tandis que les 24/7 mettaient à l'honneur des sujets aussi nécessaires que les parties génitales du canard. Rappelons que les 24/7 sont des espaces de vulgarisation : une description technique complète en 24 secondes et un résumé clair et compréhensible en 7 mots... Facile, non ? Un exercice réservé à de grands scientifiques quand même... Un exemple ?

Topic:  Beauty
Lecturer:  Frank Wilczek    (Nobel Laureate and Professor of Physics at MIT)
Frank Wilczek, 2015 Ig Nobel Prize Ceremony
In 24 Seconds:  "Beauty is what we experience when the external world stimulates our reward system, causing a release of dopamine we feel as pleasure. Natural selection uses this device to encourage behavior that increases fitness. Sexual partners are beautiful; so are things that makes sense." In 7 Words:  "Beauty: We like it when we see it."
[Actual Number of Words Used:  8] "Quand on aime on ne compte pas"...

Alors, les IgNobel de cette année sont :

REPRODUCTION 

Etude des effets du portage de pantalon en polyester, coton ou laine sur la vie sexuelle des rats (!) et sur celle des humains mâles. 


Honneur à ce scientifique égyptien décédé. On aimerait voir des photos de rats en pantalon. 


ÉCONOMIE

Évaluation critique de la personnalité perçue des cailloux d'un point de vue marketing et commercial. 


Ces anglais et néo-zélandais ont donc interviewé des cailloux afin de mesurer leurs réactions au marketing. On aimerait voir les comptes rendus des entretiens. 

 

PHYSIQUE

Pourquoi les chevaux blancs attirent moins les mouches et pourquoi les libellules sont attirées par les tombes noires dans les cimetières ?


Imaginez l'ambiance dans les cimetières fréquentés par cette équipe espagnole, hongroise, suédoise et suisse. Lady Godiva y était ? Il paraît que tout cela est une affaire de lumière polarisée. Attention à vos habits !


CHIMIE

Volkswagen, pour avoir résolu le problème des émissions polluantes excessives dans les autos en produisant moins de pollution par des moyens automatiques et électromécaniques à chaque test de véhicule. 


Félicitations aux allemands pour cette belle avancée utile à l'Humanité. Reste à l'étendre en dehors des tests...

 

MEDECINE

Comment soulager des démangeaisons à gauche en se regardant dans un miroir et en se grattant à droite. 


Encore des allemands pour cette étude psychophysique essentielle, surtout le matin quand on n'est pas réveillé. 

 

PSYCHOLOGIE

Étude sur un millier de menteurs (des Pinocchio) de tous âges pour leur demander à quelle fréquence ils mentent et pour déterminer s'il faut ou on les croire. 


Ces allemands, américains, belges, canadiens et hollandais sont-ils eux-mêmes des menteurs. Se sont-ils étudiés ? Une telle mise en abyme me semble insoutenable, surtout devant mon miroir. C'est vrai, non ? La vérité si je ne mens pas...

 

PAIX

Étude sur la réception et la détection de pseudo-profondes conneries (bullshit en anglais)


Ces américains et canadiens ont-ils étudié les discours de Sarkozy ou seulement ceux de Trump ? On a envie de lire l'étude en tous cas pour apprendre à mieux décoder ces foutaises. 

 

BIOLOGIE

Étude en habitat naturel de la vie en tant que blaireau, loutre, cerf, renard et oiseau, à différents moments, ainsi qu'étude de la vie en tant que chèvre grâce à des prothèses artificielles. 


Ces anglais (of course) se sont donc déguisés et comportés en animaux pour connaître mieux leur mode de vie. À noter que le costume de chèvre était sur la scène avec le chercheur dedans. (GoatMan; How I Took a Holiday from Being Human). 

 

LITTÉRATURE 

Autobiographie en trois volumes sur le plaisir de collectionner des mouches mortes et des mouches pas encore mortes. 


Ce suédois est venu en personne accompagné de ces deux sortes de mouches. Une littérature à la limite de la biologie qui cette année à fait très fort. Où était Lady Godiva ?

 

PERCEPTION

Étude des différences de perception des choses et des distances quand on se penche et qu'on regarde entre ses jambes. 


C'est au Japon bien sûr, où on aime les ados en jupette, mais c'est une étude certainement passionnante. A lire entre ses jambes, naturellement. Notons que la perception n'est pas une catégorie courante pour les IgNobel. 


jeudi 22 septembre 2016

TIC éthique et biotechnologies : Le cas Zuckerberg

Mark Zuckender et sa femme (pédiatre) viennent d'annoncer à travers leur fondation commune un don de 3 milliards de dollars pendant 10 ans pour éradiquer toutes les maladies du monde d'ici la fin du siècle, c'est-à-dire 2100. Que peut-on en penser ?

Aux USA, entre les dons faits à des causes au lieu de payer des impôts et la stature du rêve américain porté par les héros modernes que sont les milliardaires de la Silicon Valley, tout est fait pour attirer des sommes colossales vers de grandes causes. C'est un système qui est maintenant bien rôdé et chacun y va de sa cause. Mark Zuckerberg a annoncé la couleur depuis un certain temps mais ce geste est quand même très fort. Bill Gates a déjà choisi cette même direction depuis longtemps, notamment en aidant l'Afrique.

Le sujet santé est dans l'air du temps, car l'un des avenirs des boites technologiques repose sur ce secteur, à coup de biotechnologies, de nanotechnologies et d'intelligence artificielle, le truc à la mode dans la Silicon Valley. Justement l'un des avenirs possibles pour la Silicon Valley aussi évidemment, comme pour d'autres "pôles d'excellence" dans le monde. En injectant de telles sommes dans la santé autour d'un "hub" à côté de San Francisco, le fondateur de Facebook renforce ces deux aspects. Les sommes en jeu et la notoriété associée à ce projet de longue haleine vont forcément renforcer l'attractivité de ce lieu.

On est bien loin de la notion même de "réseau" chère à la fois à Facebook et à la recherche mondiale (dans tous les domaines, pas seulement la santé). L'attraction puissante que ce pôle diffusera autour de lui aura un effet important sur de nombreuses équipes de recherche dans le monde. Une sorte de déformation inéluctable de la carte de la recherche médicale dans le monde... au profit des USA, alors même qu'ils sont confrontés à la concurrence de plus en plus importante des asiatiques, y compris dans les classements universitaires. Mettez-vous un peu à la place de chercheurs isolés ou dépendant de laboratoires de taille moyenne. Même si ces 3 milliards annuels ne représentent qu'une faible part des crédits injectés chaque année dans la recherche médicale.

Car le défi lancé est fort : éradiquer toutes les maladies en 2100...

Toutes ? Non, bien sûr, mais la plupart d'entre elles en tous cas, à grands coups de technologies et de brevets. On imagine déjà la quantité de données qui transiteront par les réseaux d'information pour alimenter cette recherche, avec des bracelets et autres capteurs connectés...

Alors, qu'en penser ? Entre une ambition noble et forcément délirante (car il faut délirer pour innover) avec une ampleur jamais égalée, et un coup de pub pas forcément suivi d'effets ? Entre une goutte d'eau dans un dispositif mondial très éclaté et une action structurante décisive ? Les avis sont forcément partagés.

Et pourtant... Il faut de l'audace, non ? Espérons simplement que la vie privée sera respectée dans l'affaire, car si la santé est fondamentale pour la vie, en tous cas un niveau suffisant de santé pour être heureux, la vie privée est irremplaçable pour assurer notre liberté, au risque de n'être que de la chair à ce que vous voulez, canon, exploitation ou profit. Les deux aspects sont indissociables, et c'est ce qu'on peut appeler une forme d'éthique de la vie. Facile à dire, difficile à assurer. Mais à l'heure où les Etats ne s'intéressent pas à ce type de projet à long terme, il faut bien que quelques-uns se bougent, non ? Après l'échec de l'Obamacare aux USA, les batailles intra-européennes contre plus de coopération entre Etats membres, et une OMS focalisée sur certaines maladies seulement, on se demande comment faire. Si ça vous donne mal à la tête, prenez une aspirine Bayer et trempez la dans votre soupe de maïs OGM, puisque justement ils viennent de racheter l'horrible Monsanto.

Difficile de ne pas être critique pour ce type d'initiative, surtout lorsqu'on est français. Mais pourquoi pas, puisque le monde est plus gouverné par les multinationales et les milliardaires philanthropes que les Etats ou les organisations internationales. Il suffit de ne pas oublier l'éthique vitale dans ce genre de cas.

Ethique ? Vous avez dit éthique ?

A propos de sciences, ne ratez pas les IgNobel cette nuit
On en reparle demain, c'est promis.

mercredi 21 septembre 2016

Les derniers feux de l'été (politique)

Non, non, ce n'est pas un remake de ce billet...

L'automne commence demain jeudi (à 16h21 en France pour être précis). C'est donc le dernier jour de l'été. Bien sûr il y aura un été indien avec ses jolies couleurs de feuilles, mais cela ne remplacera pas la douceur de cet été très chaud, la chaleur de ces doux moments où on n'a pas été trop embêté par les politiciens de tous bords. La rentrée est arrivée, avec toutes ses caractéristiques habituelles, mais le début de l'automne sonne l'aube d'une période bien différente. Rassurez-vous, on reste encore à l'heure d'été pour un mois. C'est facile à comprendre les saisons, non ?

Cet automne, auront lieu plusieurs batailles de primaires électorales, la plus importante étant à droite (20 et 27 novembre). Les finalistes seront connus aujourd'hui. Ils sont huit, ou elles sont huit. Sept hommes et une femme. On accorde le genre comme on veut, même si dans la langue française le masculin prévaut, de toutes façons les chiffres sont là. A la fin de l'automne, il n'en restera qu'un ou qu'une. Les sept autres redeviendront des nains derrière Blanche-Neige, quel que soit son sexe et quelle que soit leur appétence pour le rôle de grincheux. On va en bouffer tout l'automne... Sans compter les écolos qui vont se déchirer comme d'habitude (19 octobre et 6 novembre). Pour la gauche "de gouvernement" il faudra attendre l'hiver et ses frimas.

La fin de l'été aura été l'occasion d'une lente ré-émergence des politiciens  après leur sieste estivale, chacun choisissant la date de son retour en fonction des autres, entre ceux qui ont voulu être les premiers à rentrer et ceux qui ont choisi d'être les derniers. Toutes les tactiques fonctionnent, sauf quand les autres vous mettent des bâtons dans les roues, ce qui est, il faut bien le reconnaître, le sport favori des politiciens.

Regardez par exemple le nombre croissant de conneries dites depuis cette rentrée. La dernière en date, celle du gaulois Sarkozy, est pitoyable. Non seulement il dit le contraire de ce qu'il disait sur l'identité française en 2006, mais il se fourvoie dans des approximations juste destinées à faire le buzz. Si l'automne est à la hauteur de cette fin d'été, on est mal barrés, entre une info étique (et pas toujours éthique) et une intox inique et polémique. Le saupoudrage de petites phrases, puis de commentaires sur les réactions et de commentaires sur les commentaires est en plein essor.

L'automne en France comme ailleurs, c'est la saison des impôts et du budget. Des feuilles partout, blanches pour vos impôts et bleues pour le Parlement qui discutera de notre budget national : un budget sans grand changement par rapport à l'année dernière, année électorale oblige, et qui sera de toutes façons revu en juin prochain par la majorité de l'époque, quelle qu'elle soit. Un budget qui n'intéressera pas grand monde, puisqu'il est en fait un budget pour une demi-année. On en parlera quand même, mais la tête sera ailleurs.

N'oublions pas, en ce dernier jour de l'été, que c'est aussi l'anniversaire du premier jour de la République française (celle de 1792)... Une République Une et Indivisible. Mais tellement divisée aujourd'hui...

Vous avez chanté tout l'été ? Et bien dansez maintenant...

PS : Vous voulez une preuve de l'absurdité de l'échelle hiérarchique des valeurs de l'info dans les médias ? L'annonce du divorce d'Angelina Jolie et de Brad Pitt a éclipsé le Sommet de l'ONU sur les réfugiés, cause pour laquelle elle est pourtant très engagée... Vous avez dit "valeurs" ?

PPS : Ah zut, un des huit a été écarté de la course à l'Elysée à droite (Mariton), sauf recours avant jeudi soir. Il n'y aurait plus que six nains ? Lequel a disparu ? Simplet ?

mardi 20 septembre 2016

Le big bang des bus à Paris : une partie de bowling ou un tableau de Miro ?

Le STIF (brrrrrrrr, quel nom mastif) a décidé de revoir le plan des bus à Paris et dans sa banlieue qu’on appelle maintenant le Grand Paris (comme le Grand Londres). Il y a un projet sur la table et une consultation publique à parcourir ici. La présidente de la région se fend d’un édition et la maire de Paris aussi mais ailleurs... Evidemment, puisque elles se marquent toutes les deux au caleçon depuis longtemps. Pour le moment on parle des lignes parisiennes, pour les autres il faut attendre un peu.

Tout cela nous permet de comprendre déjà le réseau actuel qui n’a pas beaucoup évolué depuis le début des années 50 (en nombre et itinéraires des lignes). Avec un volet historique intéressant. Connaissez-vous par exemple le principe de numérotation des lignes de bus dans Paris ? Il dépend du lieu de départ (les dizaines) et de la porte de Paris à l’arrivée, comme le 27 de Saint-Lazare à la porte de Gentilly... avec des exceptions naturellement en cas de proximité des lignes (comme avec le 21 en l’occurrence). Une jolie carte historique pour comprendre (cliquer pour agrandir comme d’habitude)


Les principes de réorganisation sont décrits ici. Un exemple ?


C’est clair non, pour vous en tous cas ? Y’a du gris (c’est Paris et la couleur est bien choisie), du vert pour les « traversantes », du bleu pour les « radiales » et donc du rouge pour les « rocades »... Les urbanistes sont des génies, non ? Vous m’expliquerez, si vous voulez bien. Je crois que je vais prendre un truc contre le mal de tête.

Il faut dire qu’il y a beaucoup de voyages en bus à Paris (dont un peu plus de la moitié pas pour le travail) et plus de 1500 bus en service intra-muros (deux fois plus en dehors de Paris). On parle donc d’une machine lourde à modifier, sans compter les aménagements urbains de signalisation, de carrefours, de couloirs de bus et les éventuels changements de sens interdits. L’idée est de modifier tout à la fois pour causer une gêne minimale (mais maximale pour l’année scolaire 2017-2018 et tant pis pour le nouveau gouvernement).

La carte interactive est bien foutue et permet de voir les modifications projetées pour chaque ligne. Regardez par exemple la ligne 21 précitée qui fusionne avec la ligne 81 en devenant ainsi une grande « traversante » Nord-Sud. L’idée en supprimant des lignes (ou en les fusionnant) est aussi de pouvoir en ouvrir de nouvelles tout en le faisant à coût plus ou moins constant. Il s’agit en effet de désengorger certains tronçons où trop de bus circulent à la queue leu leu dans le centre de Paris et de servir mieux certains quartiers, notamment à l’est de Paris. Si vous voulez voir d’autres cartes de Paris, c’est ici sur ce blog.

Evidemment, chacun verra midi à sa porte et tous regarderont (comme moi) en priorité les bus qui passent près de chez eux. Plus près ou moins près ? Des changements différents entre bus ? La consultation publique va donc recevoir tout un tas d’avis, mais les grandes lignes sont tracées et elles sont raisonnables donc elles ne bougeront qu’à la marge. « Cependant, les principes généraux de la réorganisation du réseau (rééquilibrage du réseau, augmentation de la couverture spatiale vers les quartiers moins bien desservis…) et le tracé de certaines lignes structurantes ne pourront pas être modifiés ».

Comme tous les gens qui prennent le bus à Paris régulièrement, on s’y habitue et on n’hésite pas à utiliser des correspondances quand c’est nécessaire. Mais cela demande des connaissances, car :

- quand on ne connait pas les lignes, on hésite à prendre le bus et encore plus à en changer
- les tickets+ de métro sont valables pour des correspondances entre bus mais pas entre bus et métro
- les plans ne sont pas clairs et demandent un bac+9 pour les lire
- les durées des trajets ne sont pas souvent bien estimées.

Pourtant le bus a des avantages :

- des passagers en général moins nerveux
- un bon moyen pour faire éclore ses oeufs de Pokémon Go vu la vitesse « commerciale » des bus à certaines heures
- un bon moyen pour se muscler les bras et les jambes afin de garder son équilibre
- un moyen de voyager à l’air dans une belle ville (bus avec vue ?)
- des conducteurs de bus sympas et participatifs en général, plus proches des passagers.

On attend donc ça avec impatience. Vous avez dit septembre 2018 ?





lundi 19 septembre 2016

Chouchous, chichis et autres chats

Il y a chouchou et chouchou.

A Fréjus, l'élite du FN (chut, il ne faut plus prononcer ce gros mot) était rassemblée autour de Marine (Le Pen, mais chut, il ne faut dire que le prénom) pour une estivale (chut, il ne faut plus dire université d'été) pendant les journées du patrimoine (genre arènes romaines de Fréjus ou dinosaures genre Jean-Marie). Le nouveau chouchou de Marine est le sénateur maire de Fréjus, 28 ans seulement au compteur, David Rachline futur ministre (horreur !!!). Sur l'affiche ci-dessous, on notera le soleil (levant, puisqu'on voit le Dramont au fond à l'est) et l'espace Caquot du nom d'un des "grands" ingénieurs français avant et après-guerre, puisque le raout se passait dans un ancien hangar aéronaval. Prêt pour l'envol ?

 

Sur la plage, à côté, conflit patent entre chouchous et orages. Les vrais chouchous commencent à se faire rares car la saison d'été se termine et les acheteurs avec enfants sont rentrés. Ah, les chouchous... A ne pas confondre avec les chichis bien gras. Car il y a eu de violents orages dans la région samedi soir, avec le plus long éclair jamais enregistré et un nombre record d'impacts. La faute à Marine ? Après François et sa pluie, Marine et ses orages ?

chouchous

chichis

A New-York, où débute l'assemblée générale (ordinaire) des Nations-Unies comme chaque année, remise officielle du prix annuel d'une fondation obscure à François pour le "Appeal of Conscience World Statesmen Award", le prix d'Homme d'Etat mondial de l'année, le chouchou, quoi... Remise faite dans un petit hôtel de New-York avec une vue sur le petit parc central de la ville. Le prix avait été décerné en juin, mais là on aura un beau discours. Pour mémoire, David Cameron a eu ce prix l'année dernière (avant le Brexit) et Sarkozy en 2008. Histoire de rappeler que ces honorables récipiendaires ont combattu le terrorisme (islamiste). Les autres récipiendaires ne sont pas des chefs d'Etat, mais de généreux donateurs comme le PDG de Dow Chemical (cf. Mad Men et le napalm au Vietnam)...


Toujours aux USA, mais à Los Angeles cette fois, les Emmy awards ont récompensé leur chouchou avec Game of Thrones et ses dragons. Brrrrrrrrrr, l'hiver arrive.


Remarquez, dans la série animal mignon il y a des chachas aussi, mais c'est dans un jeu (pas Pokémon Go non)...


Et des chochos mais c'est plus difficile à avaler que le gâteau chouchou de la Réunion



Ainsi que des chèches, mais c'est surtout chez les bobos qu'on le trouve maintenant


Et pour conclure cette page débile (mon dieu, qu'il fait chaud-chaud), voici de bien belles images de chow-chow et de chat-chat (à moins que cela ne soit des cha-cha-chas) histoire de booster l'audience de ce blog.



dimanche 18 septembre 2016

Du temps de cerveau pour... Une fable à trois

Le Roi du monde se faisait vieux
Il cherchait un successeur
Aussi fort que lui ou presque

Il demanda à son chambellan
Le petit rat
D'organiser un grand concours

Celui-ci dura des jours
Et à la fin il n'y en eut plus que trois
Que le rat présenta au roi

Le krou avec ses longues pattes
Le vilo avec ses grandes roues
Et le tigo avec ses ongles effilés

Les trois finalistes se tenaient devant le roi
Celui-ci les regarda droit dans les yeux
Il n'en aimait aucun mais ils étaient les meilleurs

La première épreuve était le saut en longueur
Le krou la gagna avec ses longues pattes
Et le rat le vérifia en sautant sur sa tête

La deuxième épreuve était la course de vitesse
Le vilo la gagna avec ses grandes roues
Et le rat le vérifia en roulant sur sa tête

La troisième épreuve était l'escalade
Le tigo la gagna avec ses ongles effilés
Et le rat le vérifia en grimpant sur sa tête

Le roi fut bien embêté
Ne sachant comment les départager
Alors il demanda à son petit chambellan

Le rat lui chuchota une solution à l'oreille
Le roi s'esclaffa et remercia le rat
Puis il expliqua l'épreuve aux trois candidats

Aucun d'eux ne savait nager
Tous coulèrent à tour de rôle
Sauf le rat qui passait sur leurs têtes

C'est ainsi que le rat fut proclamé roi
Et qu'il fut le plus grand des rois
Car le petit chambellan avait un cerveau

Lui




samedi 17 septembre 2016

Go, Go, Journées du patrimoine

Un programme riche, de longues files d'attente et des surprises comme chaque année pour les braves, pour ces journées du patrimoine 2016. Entre deux contrôles de sécurité quand même. C’est là où le virtuel et le petit groupe peut aider...

Deux façons de visiter, ici donc, mélangeant réel et virtuel :

A Corbeil-Essones, ils ont inventé le Patrimoine Go, si, si... En fait une manière de se promener de lieu en lieu, culturel et patrimonial grâce au GPS à un site internet et à des formulaires à remplir avec selfie à l'appui. La technique du geocaching est maintenant assez ancienne. Il y a Pokémon Go maintenant, évidemment, mais avant il y a eu d'autres activités. Visitez ce site pour en découvrir certaines et ne plus être un "géomoldu". Si, si... On n'oubliera pas Ingress de Niantic, le précurseur de Pokémon Go. Et on sait déjà que ce type d’application va se multiplier, à côté de celles en réalité augmentée, pour la visite des musées déjà par exemple, où l’on voit les commentaires superposés (ou non) aux oeuvres.

Et puis, il y a Pokémon Go. Car il est intéressant de noter que beaucoup de lieux culturels sont visibles dans ce jeu, à presque chaque Pokéstop... Cela permet souvent de visiter un quartier et d'être surpris, comme un guide des guides, mélangeant allègrement des monuments classiques, des statues difficiles à trouver ou à reconnaître et des éléments de street art cachés aux yeux des passants non curieux. Quelques exemples un peu au hasard au quartier latin à Paris, et mélangés évidemment sinon il n’y a pas de surprise, car les noms de ces Pokéstops ne sont pas toujours très clairs ;). On trouve de tout quand on sait regarder...

Certains sont faciles à reconnaître et à identifier, d'autres moins...
En prime, deux scandales et un intrus pour les geeks.




Scandale 1

Scandale 2 : Ecrivez à Niantic pour faire changer l’image de ces deux scandales
Maintenant que le Pont des Arts a été rajeuni et embelli par la Mairie et grâce à No Love Locks


Intrus : Les pommes pirates ? Il s’agit évidemment de l’Apple Store d’Opéra (rive droite)