vendredi 4 novembre 2016

(G)ratifications primaires

Le mot primaire évoque plusieurs choses aujourd'hui. J'en parle en les classant par ordre d'importance décroissante, les premiers étant les plus importants.

Aujourd'hui est entré en vigueur l'accord de Paris suite à la COP21. Il a été en effet ratifié par les deux majorités nécessaires au plan mondial. C'est une bonne nouvelle avant le début de la COP22 qui commence lundi à Marrakech. Les délégués vont pouvoir se concentrer sur les mesures à prendre - et il y en a - plutôt que sur les négociations de couloir pour attirer ou non des pays dans le paquet des signataires. L'urgence est évidente de tous côtés, malgré les rares derniers climatosceptiques comme ici ou comme Sarkozy, l'ami de Bolloré et de Bouygues. Les Etats sont déjà en retard, la planète avançant plus vite que prévu vers son été caniculaire. Rappelons que l'accord de Paris n'est pas contraignant pour les Etats (sinon Obama n'aurait pu le signer sans un accord impossible d'un Sénat américain aussi Trumpien que Trump himself). Mais maintenant que cette étape est franchie, arrive celle que préfèrent les hommes politiques : agir, ou plutôt ne pas agir après avoir parlé à la tribune. Même en France, le dynamisme (si, si) de François bute sur les industriels du charbon qui menacent de fermer des centrales, ce qui n'est jamais bon à quelques mois des élections. En Allemagne, c'est pire dans la Rhur. Il n'empêche, c'est une ratification gratifiante.

Dans un autre registre, plus bas dans les priorités et en-dessous de la ceinture, ce week-end est organisée une vente aux enchères incontournable à Paris, celle des objets du Musée de l'érotisme à Pigalle qui ferme, faute de visiteurs. Article avec photos ici et catalogue de la vente chez le maître priseur. C'est une perte pour le quartier blanche (hum hum) et c'est un peu primaire, surtout parce que beaucoup de pièces sont des reproductions sexuées. Il n'empêche c'est un moyen de se faire gratifier dans le sens ancien du terme, un peu péjoratif, du genre onze mille verges. Allez je vous mets une photo, une gratte, mais c'est juste pour augmenter le nombre de visites.


Enfin, la dernière nouvelle du jour, la plus basse, bien au-dessous de la ceinture, c'est le deuxième débat des primaires qui a été diffusé hier soir. Vidéo intégrale ici pour les masochistes qui ne seraient pas rassasiés par la nouvelle précédente. Les petites phrases et attitudes ont été et seront disséquées un peu partout, ainsi que les vérités fausses décodées. Quelques belles insultes. Je ne m'attarderai que sur la dernière séquence, le mot final de chaque candidat, après plus de deux heures et demie de débat. Revue de détail :

Fillon
Querelles intestines, non ! Une anaphore sur "Je veux être le président" et "Choisissez"
Juppé
Discours de président avec du recul. Courage, pas de changement de cap tous les six mois. Chicayas politiques, non ! Espérance française
Sarkozy
Je. J'ai l'expérience. J'ai appris. Je connais. J'ai la volonté. Je sens que je peux. (Quoi ? Il n'a pas dit)
NKM
Burkina, gaulois, invasion centriste ? Pffffft. Extrême droite, non. Vive Chirac !
Copé
Comme Zorro, la France à cheval ! Une vision décomplexée, libérer les boulets. Peur de la gauche caviar ? non.
Poisson
Etat régalien et fort, un peuple avec ses solidarités naturelles. Changement de cadre.
Le Maire
Les derniers seront les premiers ? La Nation, un combat culturel et linguistique, l'Histoire. Les lois religieuses ? non. Un visage neuf.

Je ne voterai pas à ces primaires gratifiantes, au fait.


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