mercredi 14 décembre 2016

Ah ! La presse...

La presse n'est pas infaillible, mais comme la démocratie c'est le moins mauvais des systèmes. Quoique, ça dépend d'où. Deux exemples bien frais.

En Russie, par exemple, la presse est sous contrôle et répercute les positions officielles du gouvernement de Poutine. Certains ténors de l'équipe Fillon lisent cette presse et croient ce qui y est écrit. Les dernières actualités dramatiques joyeuses sur Alep détruite libérée pour cette presse sont donc reprises in extenso par ces chantres de la Russie colonisatrice en train d'étendre son empire sous nos yeux, indépendamment des frontières issues d'ailleurs de la précédente colonisation par les français et les anglais. Ces lecteurs assidus de la propagande russe rejoignent ainsi Mélenchon qui reprend pour sa part les meilleures positions (staliniennes à l'époque) que même le PC d'aujourd'hui n'ose plus susurrer.

En France, les journalistes pressés ne savent pas toujours ce qu'ils tapent (ou ce que leurs stagiaires sous-payés écrivent à leur place) et ignorent les règles de la langue française. Un exemple ici ce matin, avec une première annonce, suivie (quand même) de sa correction. On est pourtant dans le Figaro, pas un petit journal associatif.



Il ne s'agit pas de critiquer la presse bêtement (sauf en cas de bêtisier plus vrai que vrai). Il s'agit de critiquer les manipulations et erreurs qui la parcourent (de sa conception  à son interprétation). Lorsqu'il y avait peu de voix et peu de médias, chacun avait du poids, c'est même à ça qu'on reconnaissait leur "professionnalisme". Mais aujourd'hui, il y a multiplication de voix et de canaux, dans un doux mélange à la Morandini entre info, intox, satire et divertissement, sans parler des trolls ou même des pirates. Et donc multiplicité de signaux reçus. Ce qui induit de la spécialisation, comme il y a longtemps déjà, avec le développement de la science qui a obligé les scientifiques à se spécialiser de plus en plus quitte à ne plus pouvoir parler qu'à quelques experts dans le monde dans le pire des cas.

Finalement, le regard du lecteur, de vous et de moi, prend de plus en plus d'importance, ce qui est plutôt une bonne chose, pour des gens raisonnables qui ne cèdent pas à la facilité de la démission face aux populismes et autres manipulations complotistes ou extrémistes. Le regard et la parole ne suffisent pas bien sûr, car il faut aussi des actes, à bon escient. Mais ça peut aider et c'est à la portée de presque chacun de nous.

Comme sous-catégorie de la presse, il y a les sondages avec tout ce que cela comporte d'aléas. Un dernier exemple pour la route : depuis l'annonce de sa non-candidature, François est en forte remontée dans les sondages de "popularité". Il devance même Sarkozy ou Marine. Comme quoi, ne rien faire est la meilleure recette pour être populaire, dans ce merveilleux pays qu'est la France où la critique est dominatrice et où le pouvoir est le prochain roi à décapiter.

2013, in memoriam

Voir quelqu'un suivre aveuglément une parole, parce qu'elle est dite ou écrite, devrait déclencher chez chacun de nous l'envie irrésistible de l'aider à comprendre plutôt qu'à avaler sans même déglutir, comme les oies dont on bouffera plus tard (bientôt, miam) le foie gras. On s'y met ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire