jeudi 16 février 2017

A chacun ses soutiens

On se rapproche du moment clé d'ouverture de la période électorale officielle. Le 23 février avec le début du dépôt des signatures d'élus pour soutenir les candidats à la présidentielle. Il en faudra 500 minimum, parvenues via la Poste et toutes rendues publiques au fur et à mesure, une première, cette année.

Alors les soutiens plus ou moins sincères se multiplient. Dans des registres différents. Quelques exemples non exhaustifs. 

Fillon
Sarkozy et son roquet intelligent Baroin soutiennent Fillon, en détruisant petit à petit son programme. Si Fillon a tenu un discours sécuritaire juste après son déjeuner intimement médiatique avec Sarko, on se demande bien où est le lien, non ? Pendant ce temps, ils en profitent pour modifier son programme. Le soutien à un vainqueur incontesté de la primaire se transforme chaque jour en un soutien négocié durement avec le candidat mal en point contre des prébendes ou des modifications substantielles au programme. Il fallait écouter Baroin ce matin sur France Inter... Des soutiens qui jouent aux vases communicants : plus Fillon devient éthéré, plus les soutiens demandent des contreparties concrètes. C'est le grand débarras, proche d'un pillage. Et je ne compte pas ceux qui demandent ouvertement son retrait (Morano) ou dont le silence pudique en dit long (Juppé)... Pendant que le parquet poursuit son travail de cirage (et pas de pompes).

Macron
Une tribune libre dans Le Figaro d'Aillagon, ancien ministre de la culture, sur la culture et la notion de diversité culturelle en France. Une manière institutionnelle de soutenir son candidat et d'envoyer un autre signal aux "cultureux", un exemple parmi d'autres. Il y a aussi des soutiens gênants qui s'auto-déclarent tout le temps et de plus en plus avec les jours qui passent. Et paradoxalement il y a aussi ceux qui le critiquent tellement mal qu'ils lui font plutôt du bien : mépriser son adversaire peut être aussi une manière de lui rendre service quand c'est outré. C'est finalement un peu comme ceux qui critiquaient le FN sans réfléchir aux raisons pour lesquelles des électeurs étaient séduits, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. La différence est que Macron n'a pas encore un socle solide et traditionnel d'électeurs, bâti depuis des années. Le pari de la bulle est un pari perdant, mais cela n'empêche pas ceux qui le prennent de jouer. 

Bayrou
Lui il dit non à Fillon, oui à Juppé par solidarité régionale, se réserve sur Macron et change d'avis plus souvent que de slip. Un modèle de centrisme comme on n'en veut plus. Il n'a plus beaucoup de monde derrière lui, sauf Marielle de. Qui attend sa déclaration de candidature ?

Le Pen
Elle a toujours son socle de base, relativement incompressible. En niant le statut d'extrême-droite et en revendiquant le populisme elle cherche à attirer des soutiens de gauche (si, si) grâce à des promesses proches de celles de Mélenchon (sauf qu'elles excluent les méchants étrangers non blancs ou non catholiques). Ca ne marche pas vraiment en fait, au niveau des soutiens connus. Mais ça marche pour les électeurs et pour le philosophe le terroriste de Caen

Hamon
Soutenu en masse par le PS historique et en passe d'absorber Jadot et les écolos, il se passerait bien du soutien revanchard de Martine Aubry. Il va automatiquement bénéficier des soutiens classiques de la gauche. Sans surprise ni émotion. Parce qu'il faut le faire, un baroud d'honneur en attendant la prochaine fois. Merci à Mélenchon. 

Moi / Vous
L'avantage de ne pas être candidat c'est qu'il n'y a pas besoin de soutiens. Ça détend. Ça place les priorités où elles doivent être, pas où vos soutiens l'exigent. Ça permet de choisir ses priorités, pour soi, pour ceux qu'on aime et pour ceux pour qui on a décidé de se battre. Sans éclat. Alors, vous, chère lectrice et cher lecteur, quelles sont vos priorités et donc quels sont les soutiens dont vous pensez avoir besoin ? Sans naïveté. 

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