mercredi 22 mars 2017

Travail, famille... Et la patrie ? #FFF reste muet

Soyons clairs, je ne suis pas pétainiste du tout, mais ce titre s'imposait. J'ai hésité avec #FFF, le nouveau surnom de Fillon - François Fric Fillon - depuis l'affaire de costumes offerts par M. Bourgi l'héritier de la Françafrique.
On croyait qu'on allait pouvoir parler du fond dans cette campagne (enfin !) et puis la mauvaise foi ressurgit. Dernier billet sur ce sujet, sauf nouvelle catastrophique, car ça me/vous gave.

L'affaire Le Roux a été rondement menée. Il a suffi d'une révélation lundi soir dans Quotidien, une de mes émissions favorites et qui alterne intelligemment information, enquêtes, humour et divertissement. Ouverture d'une information judiciaire, par le même parquet financier que pour Fillon (et aussi rapidement, donc tant pis pour l'argument à la Kalimero de #FFF), puis démission forcée du ministre concerné, dans la logique de transparence qu'Hollande a défendu depuis 2012. L'autorité de l'Etat (incarnée à l'intérieur du pays par le ministre de l'intérieur justement) n'a pas été bafouée. Il ne s'agit pourtant ici que de stages déguisés en CDD avec du travail réel ou pas, sur des lycéennes de filles, et d'à peine 50 000 euros.

Un évident contre-exemple de ce que n'a pas fait #FFF en s'accrochant au pouvoir. Un signe qu'il y a effectivement de la transparence et du contrôle à mettre en place, dans le respect de la séparation des pouvoirs, puisque les parlementaires ne savent pas s'auto-contrôler. On comprend le message subliminal anti-Fillon et en même temps l'absence de réaction du camp Fillon, accusé d'ailleurs depuis ce matin d'escroquerie et de faux en écriture, ce qui est encore plus grave. L'audition de Pénélope le 28 mars sera orageuse, à moins qu'elle ne soit également avancée d'un ou deux jours pour éviter la foule des méchants journalistes.

Quand on a confiance dans la démocratie et nos institutions, on a le droit de douter et d'exiger d'autres comportements. Il est connu que le pouvoir draine beaucoup de choses derrière lui : le fric, les "amis", les femmes/hommes et l'égo démesuré. Tous les VIP du monde ont droit à des cadeaux et à des tolérances que les autres n'ont pas le droit de voir, même de loin. Cela ne touche pas que les politiques, mais aussi les artistes ou les sportifs et plus généralement tous ceux qui ont une visibilité forte. Cependant, même si on considère que c'est une tare humaine impossible à effacer, on doit s'attendre à ce que les politiques ne tombent pas dans ce piège de la Nomenklatura.

Les slogans, c'est souvent jeté rapidement à l'eau, une fois clamé par écrit ou dans la rue. Ou alors c'est tronqué comme cela arrange ceux qui les prononcent. Liberté, égalité, fraternité est une belle devise, si on n'oublie pas le mot fraternité. Travail, famille, patrie était haïssable, et le reste encore, tronqué du dernier terme comme dans le cas de ces affaires récentes. J'adore aussi les excuses invoquées par les "présumés innocents mais accusés" du genre "Moi c'est pas pareil, il n'y a pas d'enrichissement personnel" (Marine). Arguties juridiques tout-à-fait valables dans un prétoire, mais immorales dans la rue.

Saluons donc deux choses ce matin :
- la vivacité de notre presse et son indépendance ;
- la promptitude de notre Président à régler ce type d'affaires quand cela tombe dans son domaine.

Et espérons que nous n'aurons pas à reparler de ce genre d'affaires jusqu'au 7 mai.

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