vendredi 28 avril 2017

Un vendredi entre deux prises

Le vendredi, ici, on aime bien fureter un peu partout et rapporter dans nos filets des objets intéressants, mais depuis que Marine pêche les dauphins dans un bateau de "pêcheur du FN" au large du Grau-du-Roi, on se méfie de la pêche. Les photos de touristes en goguette, la comm' à tout va et l'éphémère érigé en statue, ce ne sont pas nos tasses de thé à la haine ici.

Alors quelques mots en cette fin de première semaine de campagne.

Mélenchon tarde à parler, on attend son discours sur Youtube ici. Peut-être a-t-il fait plusieurs prises dont il n'est pas content ou une prise par prise (de position) : Macron, blanc, nul, abstention et même Marine pour rire (très, très jaune). Il y a ceux qui l'aiment en le connaissant depuis longtemps (ce qui inclut 2002), il y a ceux qui le connaissent depuis longtemps en n'aimant pas ses positions de tribun auto-centré mais intelligent, il y a ceux qui ne le connaissent que depuis cette campagne ou presque et qui ne l'aiment pas, et il y a enfin ceux qui ne le connaissent pas depuis longtemps et qui l'aimen(. Qui m'aime me suive comme disait un autre autocrate. Son discours est attendu mais, en attendant, le gros Ni-Ni qu'il prône (avec d'autres à droite toute) fait des dégâts. Et Le Pen en rajoute une couche en publiant sur Twitter (14h39) un appel à ses électeurs...

Mise à jour : il a parlé. Tout en ne votant personnellement pas Marine, il saute allègrement par-dessus le second tour de la présidentielle et vise les législatives, groupés. Pathétique mais prévisible. Une séance d'auto-justification digne d'une auto-psychanalyse...

Un autre tarde à se prononcer, c'est Dupont-Gnangnan, à l'autre bout de l'arc populiste. Ralliement, position Ni-Ni ? Le fait qu'il hésite aussi longtemps, en pesant le pour et le contre, en dit au moins aussi long sur lui que sa position finale du moment éphémère. Le Pen et ses sbires frétillent d'aise. Ce serait une bonne prise. Et puisque l'ineffable Poisson et son minuscule partie a choisi le Ni-Ni, ce serait une occasion de se démarquer de cet adversaire sans arête dorsale. Heureusement les poissons savent nager, ce en quoi les hommes politiques leur ressemblent.

Le FN justement vient de changer de président par intérim. Intéressant. Après un premier choix négationniste et trop marqué FN historique qui fait tache sur la robe bleue de Marine, immaculée et sans aucun détail qui ressorte, le nouveau président, actuel maire d'Hénin-Beaumont, semble plus lisse et policé. Apparence encore une fois. Tout cela est ridicule mais a au moins le mérite de nous montrer que les vice-présidents du FN sont tous aussi peu reluisants les uns que le autres. Aliot est trop occupé à soutenir sa compagne et Philippot à courir les plateaux des médias pourtant tellement décriés. Ces mêmes médias qui viennent de publier une pétition dénonçant le refus du FN de les laisser travailler normalement (c'est à dire honnêtement) notamment dans leurs réunions publiques. Ah ! La comm et l'anti-comm, c'est un métier. Il ne fait d'ailleurs pas toujours bon d'être dans un meeting FN, comme à Nice, où l'on crie sans retenue des "Macron, Macron, on t'encule"...

Les arguments ceux qui disent (à ce jour) ne pas vouloir mettre un bulletin Macron dans l'urne ressemblent de plus en plus à ceux invoqués par les victimes d'un deuil, le deuil de leur candidat du coeur ou de la tête battu au premier tour (je reprends en italiques l'article susnommé de Wikipédia) :

Choc, déni : cette courte phase du deuil survient lorsqu'on apprend la perte. La personne refuse d'y croire. C'est une période plus ou moins intense où les émotions semblent pratiquement absentes. La personne affectée peut s'évanouir et peut même vomir sans en être consciente. C'est en quittant ce court stade du deuil que la réalité de la perte s'installe
Beaucoup sont encore dans cette phase puisqu'ils publient des textes vantant le programme de leur poulain vaincu. On n'en est pas encore aux législatives !

Colère : phase caractérisée par un sentiment de colère face à la perte. La culpabilité peut s'installer dans certains cas. Période de questionnements.
La plupart y sont. Colère légitime, mais insuffisante pour sortir du deuil.

Marchandage : phase faite de négociations, chantages
Une phase réservée aux politiciens professionnels, pour négocier des accords, No comment. Pour les autres, une phase propice à la discussion, à l'argumentation et au dialogue, si on y est prêt.

Dépression : phase plus ou moins longue du processus de deuil qui est caractérisée par une grande tristesse, des remises en question, de la détresse. Les endeuillés dans cette phase ont parfois l'impression qu'ils ne termineront jamais leur deuil car ils ont vécu une grande gamme d'émotions et la tristesse est grande.
Dur, dur. Sortir de cet état peut être long et rendre apathique. Peut-être que le calendrier électoral peut donner un coup de pied au cul pour s'en sortir plus vite ?

Acceptation : Dernière étape du deuil où l'endeuillé reprend du mieux. La réalité de la perte est beaucoup plus comprise et acceptée. L'endeuillé peut encore ressentir de la tristesse, mais il a retrouvé son plein fonctionnement. Il a aussi réorganisé sa vie en fonction de la perte.
Espoir et prise de décision en toute conscience. Après avoir convaincu l'intelligence ou persuadé la passion.

Le problème est le temps. Un deuil, ça prend du temps et il ne reste que 8 jours avant le vote décisif du 7 mai. Pas facile de faire tout le cycle en 14 jours tout compris. Mais c'est possible, car il y a une échéance incontournable. Restons positifs !

PS : Ah si, quand même, une image en ce vendredi. Bureau de vote par bureau de vote à Paris, celui qui est arrivé en tête : la gauche à gauche, la droite à droite et le centre macronien au centre. Impressionnant non ? (source)





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