vendredi 5 mai 2017

Sale temps pour les extrême-droite, en cette fin de campagne. En fin !

Dernier jour pour parler de la campagne électorale ici.
Demain samedi, on parlera d'autres sujets, période de réserve oblige, souvent abordés sur ce blog en pleine renaissance.
Dimanche soir, pour suivre la soirée électorale évidemment, comme le 6 mai 2012, date du premier billet de ce blog.
Quant à lundi... je vous laisse haleter en plein suspense !

Alors, cette fin de campagne ?

Prenez les britanniques, enfermés dans leur Brexit plus ou moins dur et leurs prochaines élections générales début juin. Il y avait hier les élections locales, et à la surprise générale, l'UKIP a perdu tous ses sièges locaux. Tous. Pour ceux qui ont oublié, l'UKIP c'est le FN britannique, ardent défenseur du Brexit et farci d'affaires judiciaires. Au plan européen - un paradoxe - un concurrent du FN. Ils pourront se consoler ensemble à partir de lundi, j'espère. On prédit à l'UKIP une terrible défaite aux élections générales équivalente, disent même certains médias du Royaume-Uni, à une disparition.

La situation est très différente en France, dira Marine qui s'est consolée de son débat raté devant des partisans regroupés dans un petit village très FN (à ne pas confondre avec un autre village gaulois). Mais elle est bien isolée. Beaucoup de cadres de son parti et de ses militants se déclarent déçus par la tactique frontalement agressive qu'elle a adoptée pendant le débat. Une sorte d'orgie de mots et d'expressions violentes contre tout ce qui n'est pas elle. Une super manière de rassembler et de développer des arguments pour elle. On reparlera certainement de ce débat pendant longtemps !

Macron a annoncé ce matin qu'il avait choisi son/sa premier ministre, mais qu'il ne dirait rien avant d'être élu et que le gouvernement ne serait évidemment pas en place avant la passation de pouvoir. A suivre dimanche soir pour son discours devant la Pyramide du Louvre, puisque c'est le lieu (central) retenu pour la victoire, ni à droite de Paris où la droite a déjà manifesté, ni à gauche de Paris où la gauche a déjà manifesté. Je vous renvoie à la carte publiée dans ce billet ;) en plein dans le jaune. N'oubliez pas que la passation de pouvoir n'aura lieu que le 13 ou le 14 mai.

Marine, elle, est accroché à son "Dubon Nanan" de premier ministre, de plus en plus contesté dans ses propres rangs, lui aussi, pour avoir rallié l'ennemi de tout gaulliste déclaré. A Yerres, sa ville, il y a eu des manifestations contre lui, le Maire absolu pourtant. Des manifs à Yerres ??? Invraisemblable il y a encore dix jours.

Cette campagne a été très différente des autres présidentielles. Elle en a frustré beaucoup, énervé autant et découragé un nombre trop important de citoyens. La faute en particulier aux égos démesurés de certains individus.

- Mélenchon, prêt à tout pour rester numéro 1, quitte à déplacer son combat dans la rue comme un tribun de foire - en 3D ou non - au mépris d'un mouvement collectif qui est pourtant riche de potentiel républicain, d'insoumission et d'indignation debout. L'homme du refus des alliances et des prises de position stratégiques, et en même temps l'intellectuel intelligent et idéologue.
- Fillon, le destructeur de la droite républicaine, persuadé et convaincu qu'il avait un destin devant lui et qui a fermé ses oeillères pour ne pas voir qu'il se faisait distancer par lui, accusant la terre entière de sa défaite sans voir la poutre qu'il avait dans l'oeil. L'homme de l'extrême rigueur et exigence... pour les autres, pas pour sa famille.
- Marine, l'héritière heureuse d'avoir tué le père, en tous cas amélioré son score, entourée d'une cour de flatteurs, genre grand siècle proche du vrai peuple qui ne mange pourtant pas de la brioche tous les jours. Elle se rendrait aujourd'hui à la Cathédrale de Reims ? La femme politique qui a montré son incompétence au-delà des discours enflammés, convaincue que sa force à la tribune suffisait.
- Hamon, Valls et les autres socialistes, chacun persuadé de présenter la synthèse, à court ou moyen terme, d'un parti important historiquement et brisé dans une bataille de personnalités, même pas comme d'habitude une bataille de courants (ou de motions comme on dit au PS). Incapables de passer de nouveaux accords.
- Dubon-Nanan qui a vendu sa liberté affichée contre quelques centaines de milliers d'euros pour sa campagne et le plaisir de parler devant des milliers de personnes dans un grand meeting en vedette américaine du FN. Encore un qui a raison, seul contre tous, y compris dans sa définition du gaullisme.

Il en manque deux dans la liste.

François ? Il visait à empêcher Marine d'être la prochaine présidente, ce qui aurait fait/ferait de lui un président honni de tous. Il visait à empêcher la publication et la discussion de son bilan, jugé bon par lui et qui a été égrené tout au long de ces cinq années sur ce blog. Un égo plus discret mais qui a visé à sortir le plus possible par le haut de cet épisode de sa vie, en attendant le suivant, marié ou non, en poste ou pas.  Les derniers chiffres du chômage ou de sa popularité montrent qu'il n'y est évidemment pas parvenu. On attend le bilan du passé qui ne manquera pas d'être fait pour les législatives.

Et enfin Macron ? Un homme qui a eu une chance incroyable, qui a su saisir les opportunités qui se sont offertes à lui, qui a su organiser sa trajectoire. Un égo apparemment plus faible. A voir avec le temps. Pas une bataille d'égos de son côté, mais une logique d'action groupée. Un yoyo dans les sondages et les opinions, en fonction de la lente affirmation de sa force tranquille, de son calme volontariste et de son apprentissage initiatique du pouvoir, salué même par Obama.

Nous, citoyens et électeurs, on en a marre de cette campagne étrange. On a envie qu'elle se termine dimanche à 20 heures. On a envie de passer à la suite, même si on n'est pas d'accord sur la suite.

Et puis, pour mémoire, what else ? Allez voter dimanche. Macron of course.

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