vendredi 15 décembre 2017

Neutralité du Net en berne

Les USA de Trump ont donc décidé de tuer la neutralité du Net dans leur (petit) pays, sous la pression des lobbies adorés de ce président qui préfère le béton (brick and mortar) aux contenus et aux humains. Il faut dire que le combat était plié avec la nomination par Trump d'un président de la FCC farouchement opposé à cette neutralité. Lire ici, ou .

Sur ce blog, je défends cette neutralité depuis longtemps.
- En avril 2014, pour des attaques fortes contre la gouvernance d'Internet
- En mai 2014, quand les USA avaient déjà attaqué cette neutralité
- En septembre 2014, pour le Internet Slowdown day
- En février 2015, lorsque la même FCC a voté pour la neutralité du Net (mais c'était sous Obama...)
- En octobre 2015 lorsque le Parlement européen a voté pour, mais de manière paradoxale.
- En janvier 2016, avec un article pédagogique sur les différences sémantiques liées à l'Internet.

Pas grand chose à ajouter. C'est un combat permanent du Bien contre le Mal. Ne croyez pas que ce sujet soit sans importance. L'exemple du Portugal est édifiant. On y imagine une application pratique de la non neutralité du Net sur les tarifs d'abonnements : voir l'image ici ou en-dessous en grand



Quelques rappels donc pour nous, pour vous, pour tous les internautes :

- Etre curieux, ne pas se limiter à une seule source ou un seul média
- Etre critique, croiser les sources et comprendre les manipulations
- Etre créatif, pour ne pas être seulement des consommateurs, mais devenir des consommacteurs. C'est d'ailleurs comme cela que les autres deviendront curieux de ce que vous faites, critiques constructifs et donc créatifs eux-mêmes.

Et une jolie image pour vous le rappeler, en forme de sourcil circonflexe...


mercredi 6 décembre 2017

Johnny

Bloguer ou ne pas bloguer, telle est la question.

Si on bloguait à chaque décès d'une personnalité, on ne s'arrêterait jamais et ce ne serait plus un blog mais le carnet mondain (du Figaro). Jean d'Ormesson (du Figaro entre autres) est mort juste avant Johnny Hallyday. Deux Jean. Deux hommes de droite et deux monstres sacrés, que rien ne rapproche et pourtant ils sont nombreux ceux qui les associent dans leurs hommages.

Parlons de Johnny alors. Il ne sert à rien d'en parler en détail, puisque les médias et les conversations sont pleins de nécrologies, rétrospectives et interviews préparés depuis des mois, ou en tous cas des semaines. 58 ans de carrière c'est long et ça a produit beaucoup de mémoires un peu partout. Qu'on aime ou qu'on n'aime pas.

Prenez mon cas, pour ce qu'il pèse, c'est-à-dire une demi-cacahuète. Je n'ai jamais vraiment aimé le chanteur Johnny, un homme à la fois au coeur de la musique en France et à côté de la musique du monde, mais l'homme était attachant. Je connais beaucoup de ses chansons, puisque c'est cela être français d'un certain âge, et je suis même capable d'en chanter (faux) quelques-unes. J'ai également beaucoup aimé le film Jean-Philippe dans lequel il jouait son propre rôle transposé dans un univers où il n'existait pas. Fin de l'hommage.

Je me suis réveillé ce matin avec France Inter et le Pénitencier, le morceau américain que tous les guitaristes du monde savent jouer. Pas besoin d'être très éveillé pour comprendre qu'il était mort dans la nuit. Une orgie de paroles et de sons a commencé à se déverser sur nous depuis ce matin. Des paroles pas spontanées car tous avaient préparé leurs textes et autres éléments de langage. Un cancer mortel, c'est une affaire dont on ne sort pas facilement, même quand on est fort.

On est peu de chose. L'avalanche médiatique est à la fois positive, nécessaire et écoeurante. Demain, promis, je complèterai ce billet avec des Unes célébrant Johnny, comme c'est le cas avec les grands événements (Fait : voir menu à droite en bas). D'Ormesson aura droit, lui, à un hommage national aux Invalides. Et Johnny ? Le Panthéon ? Le Fouquet's ? (Les Champs !)


On n'a pas le droit de se moquer des morts, ni des idoles, et pourtant certains le font et essayent de récupérer à leur profit cette disparition, comme toujours. Je me suis donc tâté. A quoi cela sert d'écrire un billet ? En fait, j'avais envie de parler du phénomène total qui se produit depuis ce matin. Pas de l'homme disparu, ni de sa famille/tribu qui entame son deuil. Pas de l'homme public qui a interprété tant de chansons, donné tant de concerts et aidé tant de jeunes.

C'est la fin d'après-midi. L'orgie d'hommages est devenue intolérable. Trop d'hommages tuent l'hommage, même s'ils font vendre de la copie. On dirait que l'idole, devenue symbole, a pris le dessus sur l'homme. Une sorte de voyeurisme indécent qui jette le monde dans une stupeur curieuse, comme les badauds après un accident de la route. Je suis certain que si j'avais attendu la semaine prochaine ou un peu plus, ç'aurait été un autre billet. Et alors ?

Vivement que cette période agitée prenne fin et qu'on puisse écouter du Johnny (ou du Neil Young ici gratuit). CNN parle du "French Elvis". Beaucoup en France ont l'impression de perdre un membre de leur famille, cela faisait si longtemps. Il y en a d'autres qui restent, et puis on peut espérer que de nouveaux arrivent. Ceux qui disent qu'il n'y aura jamais plus d'idole comme lui sont des vieux. Point final.


mardi 5 décembre 2017