jeudi 28 février 2013

Changement de blason/blase

Aujourd'hui est le dernier jour du pape actuel.

Il y a quelque temps, cette phrase aurait ressemblé à une prophétie (il va mourir aujourd'hui), une préméditation (il va mourir aujourd'hui) ou une plaisanterie (il va mourir aujourd'hui). En démissionnant, Benoit XVI innove et vit naturellement son dernier jour en tant que pape, mais continue à vivre sa vie d'homme, d'évêque et de pape émérite. On lui souhaite de profiter de sa retraite.


A vingt heures ce soir, au moment de sa fin de mission officielle, des offices seront célébrés un peu partout en son hommage, ou des actions de grâce comme à Notre-Dame de Paris.


Elu à 78 ans, le plus vieux pape depuis des siècles (et des siècles, Amen) abandonne donc après presque huit ans. Il a du courage. Rester jusqu'à la mort en pape immobile et incapable de se déplacer alors que le Vatican bruisse de conflits publics et que le monde change, ou rompre une tradition vieille de six siècles et accepter de facto un changement de rôle du Pape, le choix n'était pas facile. Il l'a fait. Et en plus il a publié avant de partir un texte officiel pour accélérer la convocation du conclave, sans attendre les deux semaines "habituelles" à la mort d'un Pape.

En 2005, lorsqu'il a été élu au quatrième tour, le monde était sous le choc d'un Pape charismatique, Jean-Paul II. Ce Pape devait être un Pape de transition, âgé donc avec un mandat court, et consensuel pour aider l'Eglise catholique à se redéfinir. La transition a duré et les scandales ont éclaté, nombreux et dévastateurs pour l'image du Vatican. On entend dire maintenant, par certaines sources autorisées que le prochain Pape devra être jeune et dynamique, pour durer et réformer. On le saura bientôt, une fois la fumée blanche sortie de ce vieux poêle à côté de la chapelle Sixtine. Les élections vont être disputées. Le corps électoral n'est pas jeune. Le plus jeune a 54 ans et seuls ceux en-dessous de 80 ans votent, soit 117 à une ou deux démissions près : 10 sont nés dans les années 1950, 49 dans les années 1940, 58 dans les années 1930... De quelle décennie sera le prochain Pape ?

Chaque Pape a des armoiries différentes. Ici celles de Jean-Paul II puis de Benoit XVI.



Et pour le prochain Pape, quel sera son blason et son blase ?

Et enfin, quelles seront donc les dernières paroles, en tant que Pape de Benoit XVI ?

On connait son dernier tweet : "Merci pour votre amour et pour votre soutien. Puissiez-vous expérimenter toujours la joie de mettre le Christ au centre de votre vie!".

C'est un mystère à l'heure où je vous parle.
Z Lartiste, notre correspondant à Rome, nous envoie ce scoop, merci à lui :


PS (dans les deux sens) : Pendant ce temps, François est à Moscou pour rencontrer le Pape russe , Poutine III, en l'absence du Pope, et pour parler du Pape du cinéma DeParDieu, arrosé de vodka et de Chateauneuf des Papes.

18 Mars : Le blason du nouveau Pape François est enfin officiel. Très simple et avec sa description ici.



mercredi 27 février 2013

Un homme digne et impératif !


Stéphane Hessel est mort dans la nuit de mardi à mercredi.

Il s'agit évidemment de l'auteur à 93 ans du pamphlet "Indignez-Vous !" qui a fait le tour du monde et a servi de base aux différents mouvements des "indignés", surtout en Europe et dans les pays en crise. L'éditeur, un petit, de ce tout petit livre s'appelle Indigène. Vive la langue française et ses origines culturelles entre rois et siècle des lumières.

Il n'a pas fait que ça. Il a su mettre en mots simples et clairs, limpides, ce que beaucoup pensent. Sa biographie est longue comme un discours de Fidel Castro. A lire un peu partout aujourd'hui et demain dans vos médias préférés. A titre d'exemple, aujourd'hui Libé repropose déjà son supplément illustré de l'automne et un enregistrement vidéo exclusif. Tous les journaux ont des biographies préparées à l'avance au cas où le personnage principal décèderait inopinément. Tous les personnages célèbres sont dans ce cas, au cas où. A 95 ans, encore plus évidemment.

Il est devenu le symbole de l'impératif et du point d'exclamation. En témoignent les titres de ses oeuvres et de ses entretiens, habilement habillés par ses éditeurs, mais cachant mal un tempérament de guerrier pacifique :

Indignez-vous !
Engagez-vous !
Vivez !
Exigez !
À nous de jouer !


A chaud, les réactions sont variées :

- Ami des "Hollande" et soutien de François, avec un tweet de l'incontournable Valérie : "Hommage à Stéphane Hessel disparu à 95 ans après une vie exceptionnelle. J'adresse mes condoléances à sa famille et à son épouse."
- Une phrase de François : "Grande figure dont la vie exceptionnelle aura été consacrée à la défense de la dignité humaine"
- "Grande pensée française", il a "dansé avec le siècle", "rendu la joie à la révolte"
- Le CRIF s'indigne de la "canonisation" de Hessel, "maître à ne pas penser" (!!!) car ardent défenseur de la cause palestinienne et donc ennemi d'Israël.

Les indignés veulent continuer à s'indigner après le décès de leur pape. Une pétition est en ligne pour le faire entrer au Panthéon. Ca aurait de la gueule ! Bref, indignons-nous et continuons à le faire.

Z Lartiste s'indigne lui aussi.





« Je vous souhaite à tous, à chacun d’entre vous, d’avoir votre motif d’indignation. C’est précieux. Quand quelque chose vous indigne comme j’ai été indigné par le nazisme, alors on devient militant, fort et engagé. » Stéphane Hessel

mardi 26 février 2013

Dieu, Don Camillo, Peppone et Grillo

Les élections italiennes ont rendu leur verdict, en attendant les élections vaticanes plus tôt que prévu à partir de la semaine prochaine.

C'est un verdict qui mériterait une fumée grise, mais en démocratie on vote et ensuite on cherche à former un gouvernement. Au Vatican, c'est plus simple, il n'y a qu'un pape  et on continue à voter tant qu'il n'y a pas de majorité.

L'assemblée nationale italienne est donc à gauche et le Sénat ailleurs. Pas de majorité de gouvernement. Donc, soit une "grande coalition" comme on a coutume de dire là-bas, soit un gouvernement minoritaire. Ca fait un peu penser à Borgen, cette série qui se passe au Danemark et qui voit les centristes arriver contre toute attente au pouvoir.

On est dans une comédie à l'italienne, lorsque le rire et les larmes se mélangent avec un style inimitable. La faute à Grillo, Beppe Grillo et son mouvement cinq étoiles. On croyait avoir été servi avec Berlusconi (qui se tire très bien de cette élection en bon deuxième), ex-chanteur de charme et homme à scandales. On récupère maintenant un deuxième comique pour le prix d'un. Grillo est indéfinissable. Un ex-comique devenu populiste dont le mouvement conteste tout. Passer de zéro à la troisième place en une seule élection est un exploit. Avoir su passer de la simple provocation à un mouvement national est étonnant. Etonnant qu'il n'ait pas su ou voulu s'arrêter en chemin, comme Coluche par exemple.

Le Figaro le place justement entre Coluche et le Che !?! Ca laisse quand même de la marge et sans voix. Le Figaro n'est pas un spécialiste de la gauche, mais là, ils ont fait fort en reprenant ce commentaire d'i-télé. Le zapping vidéo de ce lien vaut la peine d'être regardé.

Le Nouvel Obs, officiellement plus à gauche, parle d'implosion de la République italienne, la deuxième seulement pour eux. Implosion ? En espérant la contenir dans les frontières italiennes ?

Les italiens ont des commentaires plus fatalistes. Hier après-midi, la bourse de Milan montait (car la gauche-centre-mou gagnait) avant de se replier dès l'annonce du blocage. Un certain Mario Monti, ex-premier ministre quand même et eurocrate se félicitait de son immense score de ... 10% ...

Voici trois Unes italiennes d'aujourd'hui extraites de Newseum - le site de référence des Unes dans le monde.
J'aime bien le "Grillo boom" de La Stampa ;)




Alors Dieu est divin, Don Camillo amateur de pâtes au cheval (eh oui, même Panzani maintenant), Peppone élu et râleur. Qu'est-ce que Grillo ?

Pour parodier l'abbé Siéyès (encore un curé) en 1789


« Qu'est-ce que Grillo ? 
Le plan de cet Écrit est assez simple. 
Nous avons trois questions à nous poser :
1° Qu'est-ce que Grillo ? Tout.
2° Qu'a-t-il été jusqu'à présent dans l’ordre politique ? Rien.
3° Que demande-t-il ? À y devenir quelque chose. »

lundi 25 février 2013

Scénario politique et culturel

La politique, la vraie, concerne tous les secteurs de la société, dont la culture, les cultures.
La culture, la vraie, c'est pareil.

Ce week-end on a eu droit à quelques exemple inédits de liens entre culture et politique.

Les César ont consacré "Amour" comme meilleur film (français donc). Ce film n'est français qu'à travers ses deux acteurs principaux (césarisés également). La production de films est un schéma complexe. Les aides nationales ou européennes suivent des chemins obscurs que seuls des producteurs expérimentés connaissent. Le fameux cinéma français, fleuron de notre exception culturelle qui revient à la mode, est-il un digne représentant du Made in France ? Il y a un silence gêné en réponse à cette question. IMDB, la base de données de référence du cinéma mondial, annonce ce film comme français, allemand et autrichien. Le film est sorti en salles d'abord en Allemagne et en Autriche avant de sortir en France...

Les Oscar ont récompensé ce film comme meilleur film étranger (càd non-américain) et il était présenté comme un film autrichien. Personne en France ne s'en vante puisque notre seule chance était son actrice principale, française.

César et Oscar sont dans un bateau, Amour tombe à l'eau. Qui va le chercher ?

Toujours pour les Oscars, le grand gagnant cette année est un film à l'air militaire, Argo, qui a ému l'Amérique et qui la renforce dans ses idéaux. Pour la première fois, la première dame est même intervenue en direct de la Maison Blanche ! S'il ne s'agit pas d'une intrusion étonnante de la politique dans la culture, que le grand cric me croque. Les USA exportent avec bonheur leur culture partout dans le monde et cette scène est à elle seule un vrai condensé de cette politique. L'attribution attendue de l'Oscar du meilleur acteur à Daniel Day-Lewis pour son interprétation de Lincoln, ainsi que sa fine allusion à Thatcher ont marqué encore plus le caractère indissoluble des liens entre politique et culture aux USA.

En France on a des liens entre culture, amour et vieillissement. C'est beau aussi. Moins rentable certainement.

Et pour prouver le contraire, je conclurai ce blog aculturel par la sélection dans "The Voice", émission de télé-chanson-réalité en français sur la télé cerveautiste, à l'aveugle de la fille de Bernard Tapie. Evidemment, rien de prémédité là-dedans, c'est la loi de ces émissions de crochet anonyme. Mais ne trouvez-vous pas cela d'une beauté rare ? L'année où Marseille est la capitale de la culture européenne, l'année où Tapie revient sur la scène politique (locale pour le moment) ? L'année où la programmation de The Voice sur TF1 le samedi soir a obligé les César à être déplacés au vendredi ? Le papa est si fier !

La nature a de ces hasards. N'en tirons pas de leçon générale et revenons à la dure réalité quotidienne. Le gouvernement va devoir trouver encore des économies. Quelques milliards. En l'absence de l'homme qui valait des milliards, il faudra bien trouver ces économies quelque part.

Dans la culture ?

Mise à jour : Lu ici une intéressante nouvelle sur la censure politique et poétique au Qatar. Réduction de peine ? Un poème ne vaut plus la perpétuité mais seulement 15 ans ? Pour moi, la décision de mettre un poète en prison mérité l'éternité, mais pars pour le poète !!! Décidément, il n'y a aucun lien entre culture et politique. Peut-être via le foot ou le pétrole alors ?

dimanche 24 février 2013

Du temps de cerveau pour ... les pauvres

Les pauvres ? On ne dit plus les pauvres de nos jours. On parle de pauvreté, de seuil de pauvreté. Mais pour les humains, on parle de démunis, de sans domicile fixe, de populations défavorisées, exclues.
La langue de bois diplomatique est montée d'un cran, de manière inversement proportionnelle à la pauvreté elle-même partout. On accepte de parler des riches, de plus en plus. Mais surtout pas les autres, les misérables comme disait Hugo.

Les pauvres sont partout.

Autour de nous immédiatement, évidemment.  il y a les SDF. On en parle quand il y a une vague de froid, comme maintenant. On s'en moque souvent le reste du temps. Pourtant, dans tous les quartiers où on peut habiter on trouve des SDF souvent très aimables et que les voisins viennent aider. Enfin, certains voisins seulement. Je me souviens de celui qui campait devant la porte d'entrée de Médecins sans frontières, dans le XVIII°. Il a disparu un jour et n'est jamais revenu. Regards étonnés et gênés des passants. Vérités à demi avouées des voisins. Certains ont réussi à mobiliser autour d'eux. D'autres pas. En ce moment, tous les midis, il y a notre groupe de SDF à nous qui fait pique-nique à côté du square, bien tranquilles, loin des enfants qui y jouent. Ce sont des SDF bourgeois à leur manière. Il y a ceux qui se moquent des SDF évidemment, ou ceux qui essayent de nous faire comprendre leur vie, comme ici en Suède (en été). En France, les SDF qui cherchent à se loger par grand froid n'ont pas de tels hotels et le 115 - le numéro d'urgence pour ces cas - ne répond pas vraiment à leurs appels, en tous cas de moins en moins, car la demande explose.

Un peu plus loin, il y a les fameux seuils de pauvreté dont la définition est floue. On estime donc, en France, le pourcentage de pauvreté à 14%. Une personne sur sept. Selon l'INSEE. Sans compter les incomptés ou les incomptables. Il s'agit d'un seuil relatif, c'est à dire calculé par rapport au revenu médian (la moitié des français ont un revenu inférieur au revenu médian, l'autre moitié est au-dessus). Même si c'est relatif, ça ne fait pas beaucoup. Alors les initiatives se développent. Les Restos du coeur sont en pleine saison, un groupe Facebook de solidarité s'est mis en place... Les maires s'agitent. La

En Europe, aussi, il y a des pauvres et pas seulement dans les pays en crise aigüe. C'est ce mois-ci que les gouvernements européens ont, dans leur sagesse et leur bonté infinie, décidé de couper de 40% l'aide aux plus démunis partout en Europe. Cris de protestations et tout n'est pas joué, mais le mal est fait. La France a déclaré qu'elle compenserait cette baisse à l'euro près. Mais cela veut dire que l'aide n'augmentera pas. Cela veut dire aussi que ce type de problème est considéré par l'Europe comme des problèmes nationaux dans lesquels les Etats doivent agir chez eux. Pas de substitution. C'est drôle comme l'Europe assure cette position sur un dossier qui l'embête (qui embête en tous cas les Etats du Nord, le Royaume-Uni au premier chef) et ne l'assure pas sur des dossiers plus "positifs". Les pauvres n'ont pas beaucoup d'avocats, eux ! En Allemagne, peut-on compter ce ministre qui veut les nourrir avec les invendus de cheval ? Hum, je ne crois pas. Ah par contre, ils en ont au moins un en la personne de Z Lartiste.



Dans le monde, le seuil de pauvreté utilisé est plus souvent un seuil absolu. Tout le monde se souvient du fameux dollar par jour de la grande époque des grandes causes internationales avec Michael Jackson et les chansons pour l'Afrique. L'inflation aidant, le seuil est passé à 1,25 dollar par jour ou 2 dollars pour les pays un peux moins "moins avancés". On ne dit plus pays pauvres depuis longtemps. Les technocrates de la Banque Mondiale et autres institutions internationales parlent de "Pays les moins avancés". Donc 1,25 dollar par jour c'est un seuil. Dans beaucoup de pays, c'est aussi au-delà du salaire médian. Si vous voulez jouer avec quelques statistiques, allez ici, jolies cartes, belles bases de données en ligne, et tout et tout. Les trois derniers pays sont le Niger, l'Ethiopie et le Mali. Le Niger et le Mali, en crise mais plein de compagnies internationales (et françaises) exploitant leurs ressources naturelles. L'Ethiopie qui abrite le siège de l'Union Africaine. No comment.

Notre cerveau est là pour penser, notre coeur pour penser aux autres, et notre portefeuille est là. inutile.
Alors, regardez cette pub de la Croix-Rouge qui passe dans les cinémas actuellement et pensez-y.





samedi 23 février 2013

Assemblées parlementaires

C'est un week-end d'élections.

En Italie, on vote pour ou contre Berlusconi. La coalition de gauche était en tête il y a deux semaines (date des derniers sondages) et avant la démission du Pape. On en reparlera lundi après-midi après la clôture du vote. Pour les élections au Vatican, très petit pays imbriqué au cœur de Rome, il faudra attendre encore un peu.

À Djibouti, on a voté vendredi (equivalent de dimanche pour eux) et pour la première fois, le boycott n'a pas été au cœur de la campagne. C'est un signe encourageant pour ce petit pays qui abrite de très importantes bases militaires françaises et américaines par ailleurs.

En France, on ne vote pas, mais on lit avec stupeur la décision / recommandation du Conseil d'Etat qui propose de repousser l'application d'une éventuelle loi sur le non-cumul des mandats à après 2017, c'est à dire à après les élections législatives et sénatoriales.

Résumé des courses : François avait pris cet engagement, le PS avait suivi mais en ordre très dispersé. Les barons aristocrates éléphants vieux chefs cumulards idéologues fortes têtes du PS avaient en effet menacé de toutes sortes de maux si cette loi passait, surtout si elle passait avant les municipales de mars 2014. Maintenant ils sont tranquilles et peuvent se présenter aux municipales tout en restant au Parlement. Ils auront ensuite trois ans pour préparer leur succession à l'un des deux postes ou pour choisir ce qu'ils préfèrent. 3 ans de gagnés. À droite aussi on est très divisé, mais ce n'est qu'une simple loi et la majorité est donc trouvable, pas comme pour la réforme constitutionnelle.

Z lartiste résume bien l'état d'esprit de certains élus en ce moment...

Et puis, autres temps autres mœurs, quelques mots sur ce très beau film vu hier, Lincoln, avec un acteur qui mérite l'Oscar (dans la nuit de dimanche à lundi). Histoire d'un grand homme dans tous les sens du terme, mais aussi histoire de la dynamique interne d'une assemblée parlementaire autour d'un amendement. Les portraits de tous ces hommes politiques pour ou contre l'abolition de l'esclavage et les moyens de les faire changer d'avis sont fascinants. Entre ceux qui se laissent acheter par un poste dans la nouvelle administration (qui change à chaque président aux USA sans que quiconque trouve à y redire), ceux qui fluctuent jusqu'au dernier moment, ceux qui assument une position à contre-courant de leur parti, ceux qui magouillent et ceux qui sont sincères, on discerne de vrais hommes politiques, conscients de leur rôle.

À voir, pour ceux qui doutent de l'intérêt de notre parlement à nous, de ses comportements de cour de récré. À voir d'urgence pour les jeunes, collégiens, lycéens et étudiants, en espérant qu'ils feront mieux que certains politiciens actuels. Finalement, malgré la guerre de Sécession, un film résolument optimiste.

Note à soi-même : Se souvenir d'être optimiste le jour où l'on vote...

 

 

vendredi 22 février 2013

Que la paix soit avec vous...

Non, non, il ne s'agit pas d'un blog sur le Pape (l'actuel pour encore une semaine, ou le futur dans 3 semaines), ni sur le début de la montée des cloches dans les tours de Notre-Dame.

Il s'agit de cet événement mondial, importantissime mais néanmoins un peu surprenant.

"Le jury du Prix Félix Houphouët- Boigny de l'Unesco a décidé jeudi de décerner le Prix Félix Houphouët-Boigny à François Hollande, président de la République française pour sa haute contribution à la paix et à la stabilité en Afrique."

Hum, hum. Tousse, tousse, blatère, blatère...

L'UNESCO délivre plein de récompenses dans tout un tas de domaines. Pour la Paix, ils donnent 150 000 euros, ce qui va aider à lancer une grande oeuvre certainement. Le jury a donc décidé cette année de se pencher sur l'Afrique et d'honorer notre Président, et la France avec. Ce prix "se propose d'honorer les personnes vivantes, institutions ou organismes publics ou privés en activité ayant contribué de manière significative à la promotion, à la recherche, à la sauvegarde ou au maintien de la paix".

Y a-t-il de bonnes guerres ? Est-ce que préparer la guerre assure la paix ? Cette guerre de paix au Mali est-elle un signal envoyé par l'UNESCO contre les terrorismes ou est-elle un signal de vengeance contre ceux qui détruisent, à Tombouctou par exemple, le patrimoine mondial si cher à l'UNESCO ? Est-ce un signal indirect envoyé aux USA pour les ramener vers l'UNESCO qu'ils ne financent plus depuis l'adhésion de la Palestine ? Y a-t-il des travaux à faire au siège de l'organisation, à Paris ?

Cet événement doit simplement nous faire réfléchir sur la guerre et sa légitimité. Si la fameuse communauté internationale approuve une guerre, celle-ci devient-elle juste d'un coup ? Et quelle est la légitimité de cette communauté ? L'UNESCO est la partie des Nations-Unies qui s'occupe d'éducation, de science et de culture. La Paix ou la guerre, au sens militaires du terme, ne font pas partie de ses attributions. L'UNESCO, ce n'est pas le Conseil de sécurité des l'ONU ou le jury Nobel (pas plus légitime d'ailleurs sauf par tradition historique).

Quels sont les attendus de cette décisions ?
Le discours intégral du président du jury est ici. Il est court. Le Président du Jury semble être un bon démocrate, puisqu'il est, par exemple, membre de la Fondation Chirac.
On y parle de contribution à la Paix et à la Stabilité en Afrique ! On comprend mieux alors la signification de cette juxtaposition. Le mot Stabilité prend toute sa valeur.

Stabilité et paix, un oxymore ou une redondance ? Vous avez 4 heures, je relève les copies après.
(Prière de ne pas parler de la papauté).


jeudi 21 février 2013

Carême et carences

On est en plein carême. Attention à ne pas développer de carences alimentaires.

En ce qui concerne les carences administratives, le gouvernement s'en occupe à plusieurs niveaux.

Les ministres travaillent et font travailler leurs administrations pour proposer des plans pour réduire l'administration, compte tenu des perspectives budgétaires et de la croissance  fmolle. Les Ministères vont devoir proposer d'autres économies pour tenir dans l'épure et ne pas trop creuser le déficit. Se serrer la ceinture, faire carême ou Ramadan, c'est pareil.

Le gouvernement est donc revenu aujourd'hui sur une des mesures de Sarkozy qui visait à imposer un jour de carence en cas de congé maladie pour la fonction publique. Concrètement, lorsqu'on prend un congé maladie, il peut y avoir un délai de carence entre le moment où on est payé par son employeur et celui où on est pris en charge par le système de sécurité sociale. Suivant les secteurs, suivant les statuts des employés, suivant le bon vouloir des entreprises, et dans la fonction publique en particulier, ces délais de carences servent à réguler l'impact de ces congés. Leur intention affichée est de pousser les employés à prendre moins de tels congés.

Pour caricaturer, lorsqu'un même employé prend plein de très courts congés maladie, et s'il est taxé d'un jour de carence à chaque congé, cela peut impacter fortement son revenu. Cela ne concerne que peu ou pas du tout les congés plus longs puisqu'on ne parle que d'un jour par congé. Il y a des abus partout mais on ne régule pas un système par les abus. Sarkozy avait donc établi ce jour de carence, systématiquement.

Prenons l'exemple du secteur hospitalier, peuplé de beaucoup de personnels de santé à tous niveaux et qui doit organiser les remplacements et autres fonctions vitales. La fédération hospitalière de France, par exemple, regrette la suppression de ce jour de carence, donc le remboursement intégral dès le premier jour, dans un communiqué intéressant. L'absentéisme peut frapper plus ou moins lourdement certains secteurs. L'absentéisme est souvent un phénomène provoqué par autre chose. Tout patron doit se demander quoi, dans son contexte. On ne peut pas généraliser son propre contexte tout le temps. Plus les salariés sont précaires et les emplois pénibles, plus l'absentéisme est important.

La création, puis le retrait, de cette journée de carence sont des actes politiques, pour flatter le patronat ou les syndicats. Il reste une carence d'idées pour améliorer la situation.

Jadis, on disait "poser une cautère sur une jambe de bois". Mais une fois qu'on ôte la cautère, la jambe reste toujours en bois.




mercredi 20 février 2013

Destins


Petite parenthèse aujourd'hui, entre deux colères au sein de l'UMP pour Paris, pour le droit d'inventaire sur Sarkozy ou pour les futures élections internes. Entre deux colères également de pères revendiquant la garde de leurs enfants ou de magnats américains envoyant des messages hallucinants au gouvernement français à propos de pneus et de rancoeurs de patrons qui se voudraient omnipotents.

Quelques grammes de finesse, donc, dans ce monde de brutes. Pour faire réfléchir.

Lu dans le Carnet du Monde ce jour, deux avis de décès résumés ici :

Le premier :

... ont la grande tristesse de faire part du décès de
Etienne BERNAND,
ancien élève de l’École normale supérieure (Ulm), agrégé de lettres classiques, ancien pensionnaire de l’Institut français d’archéologie orientale du Caire, professeur émérite de langue, littérature, épigraphie et civilisation grecque à l’université de Franche-Comté de Besançon.

Le second :

André BERNAND
ancien élève de l’ENS (rue d’Ulm), professeur émérite des Universités, helléniste et épigraphiste,
est décédé le 17 février 2013,
dans sa quatre-vingt-dixième année, quelques heures après Etienne, son frère jumeau.
« Et le sommeil m’ayant cueilli me transporta rapidement dans un pays qui m’est cher ».

Deux jumeaux de 90 ans, morts à quelques heures d'intervalle, après des études simultanées et des carrières parallèles... Condoléances à leurs familles.

Et puis, parce que les archives du Monde sont en partie libre, un extrait du courrier des lecteurs de 1999, une lettre signée de André Bernand et intitulée : Socrate ou Charlemagne
Je n'ai pas trouvé de lettre de son frère.

Destins.

mardi 19 février 2013

Yes We Go

Vive le franglais.

La SNCF lance donc officiellement aujourd'hui son TGV à bas prix (et non à vil prix) qu'elle a affublé du doux nom de Ouigo. Vive Obama.

Du TGV pas cher mais limité, ou limité mais pas cher, comme vous voulez. Peu de lignes au début, peu de services, peu de bagages. Prévoir des délais plus longs pour embarquer : on est à fond dans le modèle aérien avec des gares loin des centres-villes (Marne-la-Vallée pour Paris par exemple), des délais d'enregistrement plus longs (40 minutes à l'avance), des bagages à main plus légers et des frais pour les autres bagages.

Et non ! Les fauteuils bleus ne sont pas pour les hommes, les sièges sont androgynes. 
Remarquez la disposition 1+3 au lieu de 2+2.

Pas mal comme concept, alors que la crise frappe partout, sauf les riches évidemment mais jamais ils ne prendront ce type de train, voyons, voyons. On apprend d'ailleurs à l'occasion pourquoi la SNCF ne part pas de la Gare de Lyon mais de la lointaine banlieue Disneylandienne de Paris : Les tarifs des péages à la Gare de Lyon sont trop élevés. Péages ? Eh oui, quand un train part ou arrive dans une gare il doit payer des frais à... la SNCF, en fait une autre structure juridique qui gère les gares. Il serait intéressant de connaître le prix d'un tel péage... Il y a aussi des péages à payer pour chaque tronçon de voie utilisé, et les tronçons qui partent de la Gare de Lyon doivent être parmi les plus chers de France. Je n'ai pas trouvé les tarifs de ces péages sur l'Internet. Si quelqu'un a des idées... Est-ce une vraie raison ou une raison affichée ? Mystère.

Le dossier de presse officiel est ici en PDF.

Il semble que cette initiative ait été préparée dans l'ombre depuis longtemps. Ont-ils consulté toutes les parties ?
- le syndicat des vaches qui pourrait décider de faire la grève des regards de train pas assez chers
- le syndicat des porteurs de valises en Suisse parce que la Suisse n'et pas desservie et qu'il y a moins de place pour les billets dans les sacs à main
- les syndicats des étudiants lillois qui voudraient la même chose
- le syndicats des personnels de nettoyage qui n'auront plus à vider qu'une seule poubelle par wagon

Pour revenir à la langue française, elle est de plus en plus malmenée, de manière Low Cost.
Imaginez un monde où la SNCF française sera bientôt rachetée par Google ?

Yes OuiGooooooooooooooooogle !

lundi 18 février 2013

Congrès immobile

On le savait depuis les élections législatives de juin 2012. En tous cas, on pouvait le craindre.

Les premières consultations conduites par le gouvernement pour évaluer les chances d'adoption de la réforme de la Constitution voulue par François, sont minces, très minces. Tellement minces qu'il est estimé "dans les milieux autorisés" qu'il vaut mieux ne pas déposer ce projet de réforme.

Il est vrai qu'une majorité simple à l'Assemblée nationale est a priori acquise et qu'elle est trouvable au Sénat. Mais au Congrès (à Versailles) il faut une majorité des 3/5 et 60% c'est beaucoup plus grand que 50%.

François veut (ou voulait) une réforme pour moderniser la Constitution sur plusieurs points :
- Statut du chef de l'Etat,
- Incompatibilité des fonctions de membre du gouvernement avec une fonction exécutive locale,
- Réforme du Conseil supérieur de la magistrature,
- Suppression de la Cour de justice de la République,
- Suppression de la catégorie des membres de droit du Conseil constitutionnel,
- Constitutionnalisation du dialogue social,
- Ratification de la Charte des langues régionales,
- Droit de vote des étrangers extracommunautaires aux élections municipales.

Visiblement l'UMP votera non sur tout. Argument officiel : la Constitution est bien, ne changeons rien. Argument officieux : Certains points sont trop ouvertement anti-Sarkozy et ses réformes, et en plus on vous met dans une sale situation, c'est la vie (politique).

Le reste de la majorité flotte également et les centristes sont également mous.

On verra bien jusqu'où ira le courage politique de François et des partis politiques dans ce genre de débat. Y aller ou pas ? Prendre un risque ? Céder aux conservateurs ? Expliquer aux français ?

Pour le moment, le gouvernement a encore une majorité pour faire voter les lois et le budget, même si l'on observe des déchirements ou au moins des craquements à plusieurs occasions. La réforme de la Constitution est une autre histoire. Ou alors il faut couper en petits morceaux, réforme par réforme, mais alors nos députés et sénateurs passeront leur temps à Versailles - fort agréable au printemps d'ailleurs.

Evidemment, les préoccupations des français sont ailleurs. Mais le rôle des hommes politiques est de prendre des risques et d'être en avance, pas en attente du prochain interview à la télé.

dimanche 17 février 2013

Du temps de cerveau pour ... Les MISérables

Ceci n'est pas une critique de film, même si cette semaine est sortie en France l'adaptation des Misérables. En tous cas pas uniquement.

Lorsque Victor Hugo écrit Les misérables, il est à la fois l'un des auteurs les plus connus en France et les plus engagés pour la liberté. Publié en 1862 (il y a 151 ans), alors que Victor Hugo était exilé à Guernesey, ce roman en cinq volumes devient vite un grand succès. « Ma conviction est que ce livre sera un des principaux sommets, sinon le principal, de mon œuvre », écrit Victor Hugo. Le succès du roman dépasse la France très, très largement. Devenu un classique en France, enseigné à l'école, il prend une autre tournure à l'étranger, avec ce souffle hugolien, ces personnages si divers et si présents dans lesquels chacun retrouve ce qu'il aime ou déteste, ce symbole d'une révolution populaire toujours avortée.

 

Mais vous les avez tous lus, n'est-ce pas ? C'est un texte du domaine public maintenant, disponible par exemple ici : Tome I, Tome II, Tome III, Tome IV, Tome V en format epub pour lire sur vos liseuses préférées (moi c'est un iPad). On le trouve aussi ici ou ici ou évidemment ici. Ou encore ici en anglais.
Prévoir quand même quelques nuits de lecture ;)

Face à un tel monument, il y a eu énormément d'adaptations, au cinéma, au théâtre et aussi comme comédie musicale. Au cinéma, tous les grands monstres au joué Jean Valjean, de Gabin à Ventura, de Harry Baur à Belmondo, en passant même par le mal nommé Depardieu.

Le film qui vient de sortir cette semaine n'est pas une adaptation du roman de Victor Hugo, mais une adaptation au cinéma de la comédie musicale qui a été adaptée en anglais à partir de la comédie musicale en français écrite à partir d'un double album de musique inspiré du roman.
Vous suivez ?
Les textes originaux de ce double album étaient de Alain Boublil et la musique de Claude-Michel Schonberg. Au fur et à mesure des adaptations, ces textes et cette musique ont été adaptés, traduits en anglais, retraduits en français, dramatisés, etc.

 

Finalement, à bien y réfléchir on pourrait s'être totalement éloigné du roman initial et fondateur de Hugo. En fait, on s'en est rapproché, car la vérité dans sa grandeur et sa simplicité exerce toujours une grande force d'attraction sur le monde.

J'ai donc vu cette semaine ce film, accompagné d'une très chère amie, américaine.

 

Il faut bien comprendre que la comédie musicale Les Miz ou Les Mis puisque c'est devenu son petit nom au fur et à mesure des années est à ce jour la comédie musicale qui a eu le plus de succès au monde, qui est jouée sans interruption à Londres depuis le plus grand nombre d'années (depuis 1985) et qui a séduit le monde anglophone avec une force d'impact étonnante. Les américains et les anglais sont très séduits par cette histoire, cette musique puissante et cette vision mélangée de la France, du XIX° siècle, de Hugo, de la liberté et de l'amour. C'est à ce point, par exemple, que lors de grèves et de manifestations sociales habituelles, on peut même entendre la chanson révolutionnaire emblématique retentir, comme ici il y a quelques années dans le ... Wisconsin. Hugo, la liberté, le peuple et des grévistes...

Le film lui-même est une auto-référence par rapport à la comédie musicale : Tous les acteurs chantent en direct pendant qu'ils tournent, ce qui est une performance pour eux et ce qui donne une forme de spontanéité au film, pas tout à fait comme sur une scène à Broadway ou à Londres, mais loin quand même des comédies musicales en playback habituelles. Plusieurs acteurs "historiques" en font partie, comme le premier Jean Valjean en 1985 à Londres qui incarne ici l'évêque de Digne - subtil retour en boucle sur les rapports de Jean Valjean avec Dieu. La comédie musicale a fêté ses 10 ans puis ses 25 ans avec des concerts imposants, bien au-delà de ce que Robert Hossein avait fait en France, alors même que c'est le metteur en scène le plus connu en France pour des adaptations mégalo-macro-spectaculaires.

 

Un anglo-saxon n'a donc pas du tout la même vision de ce film qu'un français pur jus. Les critiques de cinéma ne s'y sont pas trompés. Les américains et les anglais célèbrent ce film. Les critiques français le dénigrent dans leur grande majorité. Souvent incultes, acculturés, ils n'ont pas compris les références derrière ce travail et cèdent à la mode du cynisme parisien habituel. Tant pis pour eux. Je défie un spectateur moyen de ne pas être ému ou même de pleurer à certains moments, notamment à la fin.

D'ailleurs il s'agit plus d'une tragédie musicale que d'une comédie, même si les Thénardier, les horribles Thénardier, apportent une dose de comique sur la scène, fortement réduite dans le film.

Moi j'ai bien aimé. J'ai toujours aimé Les misérables comme un roman fondateur écrit pendant une de mes époques favorites de l'Histoire de France. Une époque où la modernité commençait à émerger. Mais pour me faire à l'idée de voir ce film, ce ne fut pas évident. Je ne connaissais pas vraiment la comédie musicale en français, ni lors de ses remakes en français retraduit de l'anglais.

Mes conseils :
- Ecouter les chansons (en anglais) de la comédie musicale (trouvables sur Youtube facilement). Vous en reconnaitrez peut-être certaines.
- Ensuite allez voir le film, avec une oreille prête et laissez vous aller. Pleurez un peu si vous le sentez.
- Puis relisez encore et encore Les misérables de Victor Hugo
Vous aurez passé de bons moments et serez prêts pour la suite, la Vie.

Vous pouvez évidemment ne pas être d'accord ;)

(ici adapté et lu sur France Culture)

 

 

samedi 16 février 2013

Gouvernance mondiale, deux beaux exemples

C'est samedi, alors un peu d'exemples à se mettre sous la dent. Ou plutôt des contre-exemples...

Le G20 Finances s'est réuni à Moscou pour préparer le G20 des Chefs d'Etats. 

Pendant ce temps François était en Inde pour négocier des contrats et rassurer les investisseurs indiens par rapport aux frasques de ses ministres. Poutine, l'éternel Poutine, présidait donc cette réunion pourtant pleine de ministres des finances seulement et de quelques organisations internationales compétentes mandatées sur les finances. Les décisions sont peu nombreuses, peu contraignantes et les idées innovantes ne font pas consensus car chacun a à y perdre à tour de rôle. Cherchez l'erreur. (Communiqué en anglais ici).

D'un côté les pays se battent pour savoir qui a le droit ou pas de participer au G20. Les USA par exemple clament partout que l'Argentine ne devrait pas y être, mais plutôt la Suisse. C'est à se rouler par terre de rire. Chacun cherche à en être ou à y attirer ses amis et, en même temps, chacun cherche lorsqu'il y a des réunions à tout faire pour que rien ne change. Globalement, une des seules conclusions rationnelles que l'on peut en tirer n'est-elle pas que ce type de groupe et de réunion ne sert qu'à conforter les situations acquises, les "stakeholders" en empêchant tout changement qui en introduirait de nouveaux. Je me trompe certainement. En tous cas j'aimerais bien me tromper ! Détrompez-moi !!!

Or donc, nous savons maintenant qu'il est très vilain de jouer avec sa monnaie et les taux de change pour obtenir un avantage compétitif. Ah ? Il y en a qui le faisaient ??? Oh les vilains ! Attention à ne pas recommencer, sinon le grand méchant G20 va vous taper dessus "virtuellement". Comment ? On me dit que tout le monde fait ça ? Mais à quoi sert cette déclaration alors ? A rien ? Ah Merci, Professeur.

Gros hurlement de rire également à la recommandation aux pays excédentaires (car gros exportateurs) de développer une demande interne pour résister aux problèmes potentiels au lieu de les externaliser et de les partager avec les pays importateurs de leurs biens et services. Deux pays sont pointés du doigt, la Chine évidemment, qui reste la grande usine du Monde, et ... l'Allemagne qui déforme à elle toute seule toute l'économie européenne. Pan sur le bec de ceux qui prônent le modèle Allemand partout. Si tout le monde faisait comme l'Allemagne, tout le monde serait ruiné. C'est évident.

Un autre exemple de mondialisation rayonnante est dans cet article de Libération

Lisez-le de toute urgence. Paru le jour de la Saint-Valentin mais relatant une histoire vieille de plusieurs semaines, il raconte les aventures d'une carcasse de bateau dont personne ne voulait plus et qui s'est perdue en mer après avoir été remorquée par un des plus vieux remorqueurs rouillés du monde.

Vous êtes le Canada, vous devez vous débarrasser d'une épave en payant le moins possible.
Que faites-vous ?
Vous le revendez à un chantier de démolition, vous louez un remorqueur pourri et vous perdez le bateau dans les eaux internationales, comme ça vous pouvez dire : "Oh, quel dommage, quelle fortune de mer ! Mais maintenant qu'il est dans les eaux internationales nous ne pouvons plus rien faire !". Et vous attendez qu'il coule (bonjour l'écologie) ou qu'il menace un autre pays ou une autre plateforme pétrolière et vous les laissez se dé...brouiller.

Une histoire banale, merci Libé, une histoire de gouvernance mondiale dans un monde de brutes égoïstes et cyniques ou incompétentes (ou les deux à la fois).

Bonne fin de semaine.


vendredi 15 février 2013

Météores

C'est évidemment aujourd'hui le jour des météores.


Pas comme dans Tintin et l'étoile mystérieuse, mais quand même.

En Russie ce matin (et Dieu sait que la Russie est grande), petite pluie de météores à 9h20, 400 blessés au moins, des films en direct, une onde de choc qui a cassé énormément de vitres, et beaucoup de peurs, pour des petites météorites. Petites, oui, mais suffisamment grandes quand même pour frapper la Terre.
Il y a les sites d'infos et les sites qui vendent du sensationnel. Extrait de l'un d'entre eux, hébergé par Paris-Match (sans commentaires) : "Il semble, d’après certaines sources, que l’objet ait été abattu à son entrée dans l’atmosphère par un chasseur de l’armée russe près de la ville de Chelyabinsk. La météorite aurait été détruite alors qu’elle se situait à une altitude de 20 000 mètres. Ce sont les débris de l’objet qui sont retombés sur une zone englobant trois villes. Quant au flash de lumière éblouissant, il a été vu à des dizaines de kilomètres à la ronde, jusqu’au nord du Kazakhstan". Vous aimez ? Alors encore un autre pour la route : "10 heures 45 : Un pronostic pas très rassurant de Sergey Smirnov, de l’observatoire Pulkovo qui affirme, sur la chaîne d’infos Vesti, qu’une autre météorite pourrait entrer dans l’atmosphère dans les heures qui viennent"...

Sinon, tout le monde attend le passage de l'autre astéroïde, plus gros qui doit passer près de la Terre ce soir et qui la ratera à un quart d'heure près. C'est un gros, 135.000 tonnes et 45 mètres de diamètre quand même. S'il frappait la Terre il créerait soit un énorme tsunami, soit il ferait un gros cratère du genre de celui en Arizona.


Mais pas d'inquiétude puisqu'à 20h21, à peu près, il ne fera que nous raser. Il devrait être visible en train de couper la queue de la Grande Ourse vers 22h30. A voir ici.

Donc le ciel est là et peut nous tomber sur la tête de temps en temps. "Qué sera sera", ""Si Dieu le veut" ou "InchAllah"

En attendant, on se contente des météores politiques traditionnels. A Paris, le météore NKM va frapper et le météore Borloo va passer à côté pour les municipales. Le météore Fillon est encore sur une trajectoire incertaine. Le bureau d'observation des météores politiques est en train de s'équiper pour déceler à l'avance les lieux d'impact et permettre ainsi aux citoyens de se préparer aux cataclysmes à venir.

jeudi 14 février 2013

Croissance ?

Depuis hier on parle des chiffres de la croissance en France et par comparaison en Allemagne évidemment. Ca évoque deux commentaires différents autour de cette "croissance nulle en 2012".

Sur le fond, le dernier trimestre 2012 a en fait annulé la (faible) croissance du début de l'année. Une jolie infographie ici (du Figaro, on ne se refuse rien). On y distingue une poursuite de la baisse de 2011 en début d'année 2012, un rebond au 3° trimestre (à partir de juillet donc) et une baisse plus forte à partir de l'automne. Cette baisse de l'automne a frappé partout, et encore plus fort en Allemagne qu'en France. L'Allemagne étant plus haute au départ a pu préserver une faible croissance (0,7%), très faible pour l'Allemagne plutôt habituée à des 3 ou 4%. La France était plus basse depuis des années et donc cette baisse nous ramène à zéro. Le gouvernement tablait sur un +0,3%. Il va donc devoir revoir sa copie sur les dépenses et surtout les recettes en 2013. Le Premier Ministre a d'ailleurs déjà annoncé que l'objectif de déficit pour 2013 serait "impossible à tenir et légèrement dépassé". Exit le 3%, bonjour le 3,3% ? On verra. Peu de gens sont surpris.

Sur la forme, c'est beaucoup plus rigolo.

L'ensemble des élites et des médias ont décidé depuis des années de ne jamais utiliser de mots négatifs en matière d'économie. Il s'agit d'un consensus général, systématique destiné à ne pas réveiller d'anciens démons ou à ne pas affoler les populations, qui ne comprennent pas toujours tout à la quantité de chiffres, de statistiques et de tableaux déversés sur nous par des médias, pas toujours très avertis non plus, d'ailleurs.

Les mots utilisés sont donc toujours positifs. La réalité non. Pour simplifier, la réalité peut être positive, nulle ou négative. Elle peut aussi accélérer ou freiner, avancer, reculer ou stagner. Elle peut aller très vite, très lentement, etc. Les spécialistes et les médias ont donc décidé d'utiliser des noms positifs accompagnés d'adjectifs ou d'adverbes positifs, négatifs ou nuls. Les adjectifs ont moins de poids que les noms.

Parenthèse : Ne dites pas à un enfant "Ne touche pas à la prise électrique" car il retiendra les mots "prise électrique" et pas vraiment le "ne...pas". Dites plutôt "Attention, ça brûle". Fin de la parenthèse.

Une croissance nulle ? Pourquoi pas une décroissance nulle ? Une stagnation ? Un plateau ? Un équilibre ?
J'aime particulièrement l'expression croissance négative (ce qui est le cas par exemple du dernier trimestre). Vous vous imaginez planter des choux et attendre leur croissance négative pour les manger ? Vous espérez combattre la croissance négative de vos revenus avec une décroissance négative  de vos impôts ou plutôt une croissance nulle de vos avantages négatifs ?

Il est clair que l'embrouillamini créé par ces mots entremêlés vise à paralyser les capacités de réflexion des populations. Quelques économistes, plus doués, courageux et pédagogues que les autres réussissent de temps en temps à dépasser ce phénomène. En ce moment il y en a peu, pour ne pas dire que leur nombre est en croissance négative.

Sur ce, bon courage et bonne lecture des journaux !


mercredi 13 février 2013

Villers-Cotterêts

Bizutage à l'Assemblée nationale pour la ministre de la Francophonie, Yasmina Benguigi.

Tous les ministres qui répondent pour la première fois à une question parlementaire passent par un tel bizutage. Certains s'en tirent avec les félicitations (de leur camp évidemment), d'autres sont un peu émus et se font chahuter. Les députés de droite adorent chahuter, spécialement les femmes ministres de gauche, comme c'est étrange.

C'est comme ça. C'est notre Parlement. Ce n'est pas toujours digne, mais ce sont eux qui votent nos lois. Il est important de temps en temps de se rappeler qui ils sont, et comment ils se détendent. Ca relativise leur importance.

Sur le fond lors de la réponse de la Ministre, on apprend quand même avec intérêt la création d'une Maison de la Francophonie au Château de Villers-Cotterêts.

Tout le monde sait où se trouve ce château, n'est-ce pas ? Dans l'Aisne, évidemment, non mais !
Les habitants de cette ville sont des cotteréziens à ne pas confondre avec les corréziens comme François ou Chirac... Quoique, maintenant que j'y pense, il y a peut-être un rapport.

En août 1539, François Ier y signe la fameuse ordonnance qui, entre autres, impose la rédaction des actes officiels et notariés en français (et non plus en latin). C'est le début de la langue française nationale. C'est la date fondatrice pour une langue unifiée et accessible. Certains disent que c'est le début de l'Unité de la France.

Les amateurs de mousquetaires et autres romans de cape et d'épée savent également que c'est la ville natale d'un célèbre mulâtre, Alexandre Dumas. Que de raisons pour aimer cette ville et aller visiter la future Maison de la Francophonie quand elle sera prête. Pour le moment, la seule qui existe est à Paris dans les quartiers chics et il faut montrer patte blanche pour avoir le droit d'y entrer car il serait malséant pour de pauvres mortels de croiser les hautes autorités et les éminents diplomates qui la peuplent.

Or donc, pendant que les députés se comportaient comme des écoliers, cette annonce toute simple fût accompagnée d'un plaidoyer pour l'apprentissage du français en France (ceci n'est pas un paradoxe) et pour confirmer un plan d'appui à l'enseignement du Français en Afrique (100 000 enseignants quand même) qui compte tenu de sa démographie sera bientôt la principale source de locuteurs francophones.

C'est une petite nouvelle. Ce n'est pas un fait divers moqueur. Bon courage à la Ministre !


mardi 12 février 2013

Bombes

Au Conseil constitutionnel, et suite aux nominations de ce jour par le Président de la république, celui du Sénat et celui de l'Assemblee nationale, il y aura maintenant trois femmes.

Mine de rien c'est une bombe. Ce Conseil restait un des rares endroits pas encore atteints par la parité, ou au moins par un rééquilibrage entre hommes et femmes, tous juristes. On pouvait revenir à zéro femme (deux partant en mars). On monte à trois. Un petit pas pour le Conseil un grand pas pour l'Homme si j'ose dire.

Je sais qu'il y a un grand débat sur les droits de l'Homme ou de la personne ou les droits humains. Les mots ont leur importance. Mais aussi le genre des personnes qui sont chargées de veiller au plus haut niveau sur notre Constitution et nos lois. Les femmes ne ôtent en France que depuis 1946, je vous le rappelle.

 

Autres bombes évidemment au Mali et en Syrie, mais surtout aujourd'hui bombe nucléaire en Corée du Nord, provocation qui va déclencher une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU et l'ire de ses voisins, dont la Chine pourtant allié historique ... 7 kilotonnes, c'est la moitié de la puissance de la bombe qui a détruit Hiroshima. Bombe explosée dans un tunnel, comme à la grande époque des essais de la France dans le Sahara.

On vit une époque formidable et on attend tous le météore qui doit passer à côté de la Terre dans la nuit de vendredi à samedi. Pas une bombe évidemment, juste une chance sur 5000 et au pire quelques kilomètres carrés de détruits.

Ceci était mon billet "sortez couverts et soyez tranquilles, le gouvernement veille".

 

lundi 11 février 2013

Chevache papale

Lundi c'est ravioli, pas lasagne ! La vie de blogueur n'est pas un long fleuve tranquille !

L'affaire des Lasagnes contenant de la viande cheval et distribués dans un pays - l'Angleterre - qui adore le cheval mais refuse d'en manger est une drôle d'affaire.

D'abord, ce sont les anglais qui ont été les premiers choqués alors que 16 pays en Europe sont concernés. Maintenant tout le monde est choqué.

Evidemment il s'agit d'une entreprise française qui est mise en cause. qui plus est une entreprise fondée par d'anciens joueurs de rugby à l'époque où on jouait bien au Rugby et où on gagnait des grands chelems. (Note : Ne pas parler Rugby après une deuxième défaite consécutive du XV-XIV de France). Cette entreprise de CastelNaudary (temple du cassoulet au vrai cochon on espère) livrait du boeuf de France, en fait du boeuf d'Europe acheté via deux traders à des abattoirs roumains. Entretemps, le boeuf français s'est donc transformé en boeuf européen puis en cheval (ou même âne) roumain... Vive l'Europe. Les anglais vont-ils réclamer plus de réglementation européenne au lendemain d'un Sommet où ils ont souhaité couper les crédits des contrôleurs européens ?

Evidemment, le consommateur est floué. Il pourrait être d'accord ou pas pour manger du cheval, c'est d'ailleurs le cas dans de nombreux pays. Mais il veut savoir ce qu'il mange le consommateur ! Et avoir confiance dans les produits qu'il achète, en bout de chaîne alimentaire avec des chaînes de plus en plus longues et entortillées. La qualité, la salubrité, et maintenant, le nom même du produit... Ces accidents sont rares, clame la filière, et il y a des gens malhonnêtes partout. Il n'y a pas assez de contrôles ? Ah bon ? Faites-nous confiance. Et hop on repart au début pour un tour. Il y a tellement de marques différentes pour le même produit que la plupart des distributeurs retirent en hâte leurs produitrs avec de la viande. Les assureurs travaillent à fond en ce moment ! Les consommateurs vont entamer une phase de psychose après la vache folle, le mouton mou et le cheval dopé à l'EPO (Ah zut, c'est le cycliste, et ça ne se mange pas).

Quand j'étais jeune on mangeait du cheval en France. Il y avait plein de boucheries chevalines partout, même dans le film Amélie Poulain (à la seconde 21). Il y en a encore, mais moins...



Le scandale est donc ailleurs. Il est d'ordre esthétique.

Qu'est-ce qu'un Vacheval ? A ne pas confondre avec Chevache évidemment.
Saurez vous les reconnaître ?



Cet animal mystérieux est difficile à trouver à notre époque. Face aux invasions des Salers avec leurs grandes cornes et leur viande savoureuse et devant l'hégémonie des poneys pour les enfants de riches, le vacheval a dû se retirer dans ses plaines natales de Transylvanie, comme à l'époque où les vampires les chevachaient la nuit. Tous les ans d'ailleurs les vachevaux sont célébrés lors du carnaval de Paris qui promène le boeuf gras dans une chevache (charrette tirée par des chevaux). Hier il faisait trop froid !

Réhabilitons donc le vacheval ! ou le chevache si vous préférez.

Et puisque le Pape a fait une annonce surprise ce matin, en latin, recueillons nous un instant. Aurait-il renoncé à sa papamobile pour la remplacer par une Chevache ? Cette nouvelle est trop importante pour être commentée rapidement. Nous y reviendrons.

PS : Nous y sommes revenus le 28 février ici.

dimanche 10 février 2013

Du temps de cerveau pour ... le pantalon féminin

A l'occasion d'une question d'un sénateur au gouvernement, question posée en juillet 2012, on a appris dans la réponse datée du 31 janvier (6 mois quand même pour répondre !)  que le port du pantalon n'était plus interdit en France pour les femmes. De manière plus précise, on a appris que l'ordonnance initiale de 1800 était implicitement abrogée.

Ce n'est pas une blague et c'est un symbole intéressant.

En 1800, quand cette ordonnance a été prise, il s'agissait de s'assurer que les femmes restaient là où elles devaient être à l'époque, sans droit de vote évidemment mais aussi sans droit d'exercer une profession réservée aux hommes. A part tenir un cheval ou une bicyclette, activités jugées assez féminines, la femme devait être habillée en femme, et encore ces exceptions datent... de la fin du XIX° siècle.



Tout au long du 19° et du 20° siècles, rien n'a changé jusqu'en 1946 avec la constitution post-guerre qui a reconnu l'égalité en tout entre hommes et femmes. Même en 1930 une sportive a été condamnée à ne par porter le pantalon en "vertu" de cette ordonnance.

En fait pendant cette période, il y a quand même eu des cas célèbres de femmes portant des pantalons, entre George Sand qui le faisait aussi parce que cela coûtait moins cher que les robes des bourgeoises. Daumier se complaisait dans des caricatures moqueuses des femmes et de leurs maris à propos de pantalons, comme celle-ci.



N'oublions pas Gavarni qui osait représenter des femmes habillées en "dockers".



En France, 1946 a marqué un tournant dans la loi, mais il a fallu attendre les années 60 et même 70 pour voir débarquer en masse le pantalon, souvent un jean chez les jeunes. En parallèle, comme le fait remarquer Sophie Brard dans son ouvrage "Histoire politique du pantalon" (Notes de lecture ici en PDF), les hommes ne se sont pas mis à porter la jupe. Il y a une dissymétrie évidente, alors que pendant des siècles, personne ne portait de pantalon, sauf les très pauvres et les ouvriers, ces fameux sans-culottes. Les hommes portaient des culottes dégageant le mollet avec des bas de soie. Quand on parle des années 70, il faut savoir qu'en 1976 par exemple, la première femme ministre à avoir osé porté un pantalon s'est fait rabrouer par le premier ministre de l'époque, un certain Jacques Chirac. 1976 ? Oui ! Vive la France.

C'est donc une question politique évidente. La société évolue lentement et au mieux par à coups. A méditer en ce qui concerne d'autres réformes de société, d'ailleurs. Wikipedia nous en dit plus sur l'histoire du pantalon, comme d'habitude, dont le nom vient de Venise et a été importé chez nous avec la Commedia Dell'Arte, mais pour les hommes seulement évidemment.



C'est aussi une question religieuse. Je vous passe les extrémistes chrétiens, dans le genre de ce site, car il y en a beaucoup. On peut comparer à la Burqa des musulmans et tous ses dérivés, mais le pantalon, vêtement fermé par excellence et protégeant la femme, joue un rôle qu'on peut comparer à d'autres vêtements fermés. Il marque les formes féminines, mais pas toujours.

C'est enfin une question esthétique. Imaginez tout le monde habillé pareil en combinaison unisexe, comme dans les films de science-fiction (THX 1138 reste un modèle pour moi), ou simplement tous en pantalon et le monde serait triste. L'absence de variété, de couleurs, de formes, de textures, de styles est un enfer à huis-clos avec soi-même. Comme si la société n'était visible qu'à travers des miroirs ou les ombres de la caverne de Platon. Le pantalon oui, mais pas uniquement le pantalon. Ca me fait penser, remarquez, à tous ces cadres masculins en uniforme gris foncé ou noir, où seule la couleur de la cravate a le droit de changer (un peu). Quelle tristesse.

Alors oui pour l'égalité hommes-femmes et oui pour l'inégalité des styles, pour la diversité vestimentaire au même titre que la diversité culturelle ou linguistique. Tapez "pantalon femme ethnique" sur Google images par exemple pour y découvrir des formes de pantalons dans plein de civilisations. En voici un au hasard...



Pas le plus beau, m'enfin c'est un pantalon ;)





samedi 9 février 2013

Parlements

Le marathon des députés pour le projet de loi est terminé depuis ce matin tôt, après 10 jours (et nuits de débats). Ils se sont arrêtés à 4 999 amendements. Petits bras. J'en aurais bien ajouté un dernier pour la route, moi. Évidemment ceci n'est que la première phase. Il y aura un vote formel mardi, à priori acquis d'avance. Puis un débat, quelques milliers d'amendements et un vote au Sénat. Et un retour à l'Assemblee si le Sénat ne vote pas le texte en termes identiques, comme d'hab.

Comme le dit Z L'artiste, vivement qu'on passe à autre chose.

Les députés vont donc repartir heureux ce week-end-end dans leurs circonscriptions. Ceux qui ont des parties rurales pourront se féliciter du succès de la France qui a réussi à maintenir peu ou prou au meme niveau la PAC, la politique agricole commune de l'Europe. Vive les paysans et les multinationales agricoles. Tout va bien pour eux, même s'ils clameront le contraire, business as usual.

Le Sommet européen à donc produit plein de vainqueurs : À droite les anglais et les allemands, contents d'avoir réduit le budget pour mieux préparer leurs élections nationales, et tant pis pour les actions de moyen terme, on verra après. À gauche et en France, on a limité la casse donc pour l'agriculture et tant pis pour les investissements d'avenir, la politique étrangère ou la croissance, elle attendra les élections. Évidemment le Parlement européen est venu ternir la fête des anti-grenouilles de droite, en annonçant tous partis confondus qu'il s'opposerait à ce budget trop terne. Depuis la réforme de Lisbonne, c'est en effet la première fois que le Parlement à un drot de veto sur le budget. Je vous rappelle qu'il y a des élections européennes en 2014...

C'est marrant d'ailleurs en y repensant : on voit poindre deux modes d'action différents de deux parlements dans ce billet. Bizarrement, et en tant que français, je trouve que le Parlement européen est plus politique dans le bon sens du terme que le nôtre, mais ne le répétez pas a nos chers députés, vous les réveilleriez...

 

vendredi 8 février 2013

Carnavals

C'est la fête ce vendredi et ce week-end !

Au Brésil, c'est le début du carnaval, que dis-je, Du Carnaval, la mère de tous les carnavals.
Heureux ceux qui sont au Brésil en ce moment... soupirs. Nous à Paris on a un petit carnaval ce dimanche. Faites attention quand même, car c'est un moment de liesse et de danger, entremêlés. Couvrez-vous bien avant de sortir ;)

En Amérique du Nord, énorme tempête de neige attendue vers Boston. Un carnaval de flocons et de congères. Couvrez-vous bien avant de sortir !

En Asie, c'est le début de la nouvelle année, celle du serpent d'eau. Défilés un peu partout puis toute une semaine de réjouissances en famille avant tout. A Paris aussi, un petit défilé dimanche, après la messe. Grosse affluence attendue, même si les 2 grands défilés auront lieu la semaine suivante pour laisser de la place au carnaval. Achetez à manger avant d'arriver au défilé.

En Afrique (du Sud), c'est la finale de la CAN - c'est du foot. Nigéria - Burkina ! A suivre si vous trouvez une chaîne qui la retransmet. Le joueur vedette du Burkina qui a écopé d'un crton rouge en demi-finale sera-t-il réintégré ? L'arbitre a reconnu qu'il avait fait une erreur... A suivre avec halètements. Achetez à boire avant d'allumer la télé.

En Afrique (du Nord), c'est un week-end de tous les dangers en Tunisie avec l'enterrement de ce vendredi et les nombreuses manifestations. Achetez des masques avant de sortir.

En Europe, c'est le carnaval des marchandages pour le budget pluri-annuel européen. Compromis ou pas ? A quelle hauteur ? Grand cirque attendu des médias et communiqués de victoire déjà écrits par tous les Etats. Ce qui caractérise une bonne négociation, c'est que tout le monde en sorte content !

En France ? Euh... Couvrez-vous bien avant de sortir et faites bien les courses du samedi. Ca suffira !

jeudi 7 février 2013

Euro(pe) trop fort(e) ou pas ?

Entre le discours de François à Strasbourg mardi (déjà mentionné hier) et le Sommet européen sur le budget de l'Union européenne, les débats se recentrent sur la politique et les finances de l'Europe.

L'euro est évidemment eu coeur des discussions. Comme toujours la France trouve qu'il est trop haut par rapport aux autres monnaies et comme toujours l'Allemagne a besoin et envie d'une monnaie forte. On ne refait pas l'Histoire. Même si les économistes jugent qu'un cours aussi élevé de l'euro nuit aux exportations et aux importations, alors même qu'il faudrait renforcer ces domaines, il est clair que le dogme d'indépendance de la BCE, la banque centrale européenne, ne laisse pas de prise pour que les Etats européens comme la France pèsent sur les décisions.

Une monnaie a une valeur qui est déterminée par les marchés, sur la base d'offres et de services proposées dans sa zone. Typiquement, une banque centrale chargée de contrôler une monnaie peut jouer sur son taux d'intérêt directeur et espérer que ses décisions influeront sur les marchés. Il faut savoir que la plus grosse place de marché pour l'euro et d'autres monnaies est la City de Londres, justement en dehors de l'Euro. Cette fois encore, la BCE a décidé de ne rien changer. Son Président, Mario Draghi est prudent. Il sera bientôt interrogé au sujet du plus grand scandale financier italien, au moment où la BCE doit jouer un rôle plus important dans le contrôle des banques européennes. Tout est dans tout et réciproquement.

L'Euro est-il à sa juste valeur ? Qui détermine cette valeur ? De quelle valeur parle-t-on comme aurait dit Marx ?

L'injection de crédits dans le budget européen dépend évidemment de ces questions. Les batailles budgétaires à Bruxelles seront violentes et les victoires ne se remporteront pas comme au Mali. Il faut s'attendre à un Sommet violent et long. Les escarmouches de François et de ses ministres Ayraupéens ne sont qu'un début.

Ah ! Tout aurait été tellement différent si la France avait battu l'Allemagne 2-1 et non l'inverse ;)

PS Quand on ajoute un smiley comme ;) ça veut dire qu'on rigole. Je dis ça au cas où, hein ?


mercredi 6 février 2013

Presse Défiée en France

Journée de grève pour la Presse. Pas les journaux, mais l'impression des journaux. Les kiosques sont presque vides à Paris ce matin.

Presse Durablement Fragile ?
Presse Démocratiquement Foutue ?

Quelques jours après les accords avec Google pour ces mêmes journaux nationaux d'information générale, petite revue des journaux accessibles :

PDF libres d'accès aujourd'hui

Les Echos

L'Humanité

PDF accessibles après une simple identification par email

Le Figaro

Le Parisien (Aujourd'hui en France)

Rien pour les autres : abonnements comme d'habitude

A cette heure il est trop tôt pour savoir pour Le Monde (à mettre à jour plus tard donc).
Mise à jour : Comme Libé, Le Monde ne propose rien.

Evidemment, tous ces liens risquent de ne plus être valable dès jeudi.

Cherchez l'intrus ; L'Huma seul journal de gauche accessible ainsi. Bravo Libé !
La presse a encore des progrès à faire, et pas seulement dans les entreprises de force - impression et distribution- mais aussi chez les éditeurs de journaux eux-même - les travailleurs de l'esprit...

En tous cas, vos Google Actualités, sites de journaux en ligne, blogs favoris et agrégateurs de fils de news ne sont pas en grève. Le contenu est presque le même. Allez-y !

En vrac dans les actualités qui auraient dû être dans les kiosques : Le discours (PDF évidemment) de François à Strasbourg hier pour définir une troisième voie entre les anglais et les allemands, l'Europe à la carte et l'Europe fédérale ; Le match de foot ce soir France-Allemagne, amical évidemment, très amical ; les soldats français au Mali et les premières dates de retour annoncées.

On aimerait Plus De Fantaisie

mardi 5 février 2013

Shoot à la gare du Nord

Ceci n'est pas le titre d'un roman policier ou d'une nouvelle (que vous trouverez ici certains dimanches tranquilles à Clichy). Ce n'est pas non plus un fait divers du genre prise d'otage, règlement de comptes à OK Corral Pigalle, ou Tirs nocturnes à Belleville.

Le Premier Ministre a donc décidé, enfin, d'accepter l'expérimentation de salles de shoot, après des mois d'hésitation. Expérimentation timide car une seule sera mise en place pour voir et seulement donc à Paris, a priori dans le quartier gai et pimpant de la Gare du Nord. Il fallait que la Mairie fût d'accord et celle de Neuilly a refusé. Donc ce sera la gare, plus loin des consommateurs friqués, mais plus près des trafics et surtout plus près de la vraie cible de ces salles de consommation placées sous contrôle sanitaire : les drogués pauvres, vivant dans la rue, précaires.


La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et toxicomanies va donc piloter la mise en place de cette expérimentation avec le ministère de la Santé. On ne sait pas quand et l'on n'est pas certain de l'implantation, sauf par le fait que le maire du X° arrondissement, celui de la Gare du Nord est volontaire et trouve que cela va faire du bien au quartier. De source bien informée, Rachida Dati, maire du VII°, ne s'est pas portée candidate.

Ces salles sont illégales en France pour le moment. Cette expérimentation est donc une vraie première. Elle sera suivie de près par tous, d'accord ou pas avec ce concept. Les avis sont en effet très partagés : ici, ici ou même ici (oui on ne recule devant rien sur ce blog).

Décidément, le gouvernement a choisi en ce début d'année de tirer sur le front sociétal, et un peu moins sur le front social ou économique.

On ne devrait pas dire salles de shoot d'ailleurs, mais plutôt CIS. Depuis 1986, plus de 90 centres d’injections supervisées (CIS) ont en effet ouvert dans huit pays, dont la Suisse, l’Espagne, l’Allemagne, les Pays-Bas, l’Australie et le Canada.


Je ne sais pas quel est votre avis sur ce sujet, mais si vous habitez dans le quartier ou que vous vous y baladiez de temps en temps, il est clair qu'un lieu bien identifié et sécurisé pour s'injecter des drogues permettrait de rassurer les riverains et de finalement protéger les drogués. Cela ne veut pas dire qu'il s'agit d'un encouragement pour consommer de la drogue (comme le dit évidemment Bernard Debré UMP et médecin parisien), car il est nécessaire en parallèle de lutter contre le trafic de drogue qui se déplace d'un quartier à l'autre au fur et à mesure que les policiers les délogent. Je ne sais pas s'il existe une carte des lieux les plus importants de vente de drogue à Paris et de leurs déplacements avec les années en fonction des rafles et autres coups de filets, mais c'est un beau sujet pour une équipe de géographes sociologues.

On voit que les municipales se rapprochent, à Paris, comme ailleurs.

lundi 4 février 2013

Fortunes de ballon

Il ne s'agit pas de parler de fortunes de mer ou de guerre ici, en ce lundi gris, mais de ballons.


A San Francisco c'était le Superbowl cette nuit. Amateurs de football américain ou pas, ça reste un événement très médiatisé, un rituel culturel aux USA. Oui le sport c'est un phénomène culturel, que cela vous plaise ou non. Et d'ailleurs à propos de culture, le Superbowl cette année était un condensé absolument parfait de l'auto-proclamation de sa propre culture par les américains.
Il y a eu un match quand même, avec de vrais sportifs et même s'ils sont bien rembourrés. Avec une équipe qui a gagné (Baltimore au cas où vous vivriez dans un bunker étanche).
Mais il y a aussi eu du people avec les deux entraîneurs qui sont frères dans le civil, et donc des tonnes de discours symboliques avant et après le match sur la beauté du sport.
Il y a eu de la musique avec le fameux concert au milieu, avec une Beyonce encore plus déshabillée que d'habitude, toute de dentelles noire vêtue, elle, l'ex-chanteuse des Destiny's Childs si bien nommés. Son show a eu évidemment pas mal de succès, surtout après le mini-scandale du 21 janvier lorsqu'elle avait osé chanter en play-back l'hymne américain lors de l'investiture d'Obama. Il est vrai que l'hymne américain est très difficile à chanter à un moment et que les chansons modernes sont plus faciles. Vive la musique.
Il y a même eu une coupure d'électricité partielle qui a retardé la fin du match de plus d'une demi-heure, ce qui est une grande première dans l'Etat le plus riche de l'Etat le plus riche de la planète. Au moins, pendant ce temps, les spectateurs et télé-spectateurs ont pu regarder des publs supplémentaires.
Car le vrai intérêt du Superbowl ce sont les pubs diffusées. Allez ici pour un florilège du passé et de cette année. Evidemment on retrouve la fameuse pub d'Apple en 1984. Cette année, j'adore la pub Doritos, encore plus tcharbée que les autres années, avec la chèvre !!!

A l'autre bout du monde, en Afrique du Sud, on connait maintenant les demi-finalistes de la CAN. C'est du foot pas américain avec un ballon rond et moins de rembourrage. Moins de pub aussi. Les demi-finales opposeront le Ghana au Burkina Faso et le Mali au Nigéria. Exit la Côte d'Ivoire qui décidément n'a pas de chance dans ce domaine. Le Mali a une chance (au foot) et on sent qu'ils sont portés par un nouvel espoir. Le Mali a quand même battu le pays organisateur en quarts !

Au milieu, à Paris, le PSG s'envole et est seul en tête de notre championnat national. Sa nouvelle star anglaise n'a pas encore commencé à jouer, mais on attend sa prochaine coiffure ! Contrairement à ce que pourrait laisser penser cette brève, il s'agit bien de football standard, pas d'un défilé de mode.

Pour revenir un peu au ballon ovale, mais en Rugby cette fois, la France s'est fait misérablement battre par l'Italie dans le Tournoi des 6 Nations. C'est la deuxième fois. Bravo aux italiens. Les français ont joué à leur niveau et avec une motivation comme d'habitude en béton. Ils ont oublié de mettre de l'eau dans le béton et il est resté en poudre. Tout espoir n'est pas perdu et la France a encore la possibilité de gagner la cuillère de bois pour remuer sa soupe interne.

Et je vous rappelle ce billet sur le ballon, incontournable !

Pour finir sur une note plus légère, le 35° festival de ballons s'est achevé aussi ce week-end en Suisse, dans le canton de Vaud. Là, au moins, il n'y a eu que des vainqueurs.


dimanche 3 février 2013

Du temps de cerveau pour ... le Télécran


Tout le monde en a eu un, ou a voulu en avoir un. C'est devenu un objet culte, vintage comme disent les bobos. On en fabrique toujours aujourd'hui car c'est réellement un écran magique, pour dessiner et surtout, surtout, pour effacer l'écran en le renversant et en le secouant tout en écoutant ce super bruit de grains qui roulent qu'on imagine magiques évidemment.

Il y a maintenant des variantes électroniques (avec le même bruit enregistré pour l'effacement), des applications qui essayent de l'imiter pour téléphones et tablettes comme l'iPad. Il y a même des housses pour iPad qui le font ressembler à un télécran. Certains fous ont évidemment inventé des contrôleurs pour écrire automatiquement sur votre télécran, ici ou ici.

Mais tout ça dérive du même concept, inventé en 1957 par un ingénieur électricien français, André Cassagnes, qui est mort le 16 janvier 2013 à l'âge de 86 ans. Nouvelle qui serait passée inaperçue en France si elle n'avait pas été annoncée cette semaine par la compagnie américaine qui en avait acheté les droits mondiaux (sauf pour la France), la Ohio Art Company et qui respecte ainsi le deuil de sa famille.

Très vite le Télécran que nous connaissons ici est devenu Etch-A-Sketch ou l'Ecran magique/Magic screen. Son histoire est simple : un inventeur, un vrai. Une belle idée devenue un prototype présenté à un concours à Paris qu'il gagne, puis à une foire en Allemagne. Le concept a été déposé par l'inventeur en 1957, mais il n'avait pas assez d'argent pour déposer le brevet : 200 dollars. Alors il a pris un investisseur qui a fait une fortune avec et qui n'a pas vraiment bien traité l'inventeur. D'ailleurs certaines personnes croient que l'inventeur du Télécran est un certain Arthur Granjean (même Wikipedia se trompe). En fait cet Arthur était le comptable de l'investisseur, un certain Paul Chaze, et c'est lui qui a déposé le brevet.

C'est une histoire qui en dit long sur les relations entre invention/innovation et investissement/brevet.

L'inventeur a continué à inventer d'autres choses et s'est spécialisé dans les... cerfs-volants. Voilà un grand-père comme on aimerait en avoir.

Mais au-delà, aux USA en tous cas, ce jouet est devenu très très vite après son introduction en 1959 un succès énorme. Pub de l'époque ici.

Techniquement, c'est simple et évident comme toutes les inventions, une fois qu'elles ont été inventées : une boite étanche plate avec une vitre en verre, de la poudre d'aluminium à l'intérieur mélangée avec de très petites billes en plastique pour que la poudre s'étale bien quand on secoue et qui tombe au fond quand on dessine, un stylet qui enlève la poudre de la vitre, deux boutons et des tiges pour déplacer le stylet horizontalement et verticalement. Le bruit des billes sur la vitre quand on le secoue est inimitable.
La poudre d'aluminium est utilisée car elle a cette propriété électrique de coller à plein de surfaces, comme le verre. Mais cela explique également que le Télécran est interdit dans certains pays, car cette poudre est hautement inflammable et est utilisée par exemple dans les feux d'artifice. N'ouvrez pas votre Télécran, sauf si vous êtes un artiste spécialisé et que vous voulez conserver votre oeuvre !

Evidemment, il est difficile de tracer des courbes et des diagonales, mais c'est ça le fun. On ne peut pas lever le stylet non plus (sauf sur des modèles tardifs et trahissant le concept) d'où la nécessité de toujours trouver un chemin pour lier les objets dessinés.

Exemples :




Des artistes aussi :

George Vlosich III, et ici en direct pour un dessin !


Andrea Tilden



L'éphémère, avant la technologie, simple, riche. Beau. Rien de plus à dire, sinon :
Merci M. Cassagnes.




PS : Et pour les écrans d'aujourd'hui, lire le rapport de l'Académie des sciences sur "L'enfant et les écrans" (en pdf). Décapant.