samedi 16 février 2013

Gouvernance mondiale, deux beaux exemples

C'est samedi, alors un peu d'exemples à se mettre sous la dent. Ou plutôt des contre-exemples...

Le G20 Finances s'est réuni à Moscou pour préparer le G20 des Chefs d'Etats. 

Pendant ce temps François était en Inde pour négocier des contrats et rassurer les investisseurs indiens par rapport aux frasques de ses ministres. Poutine, l'éternel Poutine, présidait donc cette réunion pourtant pleine de ministres des finances seulement et de quelques organisations internationales compétentes mandatées sur les finances. Les décisions sont peu nombreuses, peu contraignantes et les idées innovantes ne font pas consensus car chacun a à y perdre à tour de rôle. Cherchez l'erreur. (Communiqué en anglais ici).

D'un côté les pays se battent pour savoir qui a le droit ou pas de participer au G20. Les USA par exemple clament partout que l'Argentine ne devrait pas y être, mais plutôt la Suisse. C'est à se rouler par terre de rire. Chacun cherche à en être ou à y attirer ses amis et, en même temps, chacun cherche lorsqu'il y a des réunions à tout faire pour que rien ne change. Globalement, une des seules conclusions rationnelles que l'on peut en tirer n'est-elle pas que ce type de groupe et de réunion ne sert qu'à conforter les situations acquises, les "stakeholders" en empêchant tout changement qui en introduirait de nouveaux. Je me trompe certainement. En tous cas j'aimerais bien me tromper ! Détrompez-moi !!!

Or donc, nous savons maintenant qu'il est très vilain de jouer avec sa monnaie et les taux de change pour obtenir un avantage compétitif. Ah ? Il y en a qui le faisaient ??? Oh les vilains ! Attention à ne pas recommencer, sinon le grand méchant G20 va vous taper dessus "virtuellement". Comment ? On me dit que tout le monde fait ça ? Mais à quoi sert cette déclaration alors ? A rien ? Ah Merci, Professeur.

Gros hurlement de rire également à la recommandation aux pays excédentaires (car gros exportateurs) de développer une demande interne pour résister aux problèmes potentiels au lieu de les externaliser et de les partager avec les pays importateurs de leurs biens et services. Deux pays sont pointés du doigt, la Chine évidemment, qui reste la grande usine du Monde, et ... l'Allemagne qui déforme à elle toute seule toute l'économie européenne. Pan sur le bec de ceux qui prônent le modèle Allemand partout. Si tout le monde faisait comme l'Allemagne, tout le monde serait ruiné. C'est évident.

Un autre exemple de mondialisation rayonnante est dans cet article de Libération

Lisez-le de toute urgence. Paru le jour de la Saint-Valentin mais relatant une histoire vieille de plusieurs semaines, il raconte les aventures d'une carcasse de bateau dont personne ne voulait plus et qui s'est perdue en mer après avoir été remorquée par un des plus vieux remorqueurs rouillés du monde.

Vous êtes le Canada, vous devez vous débarrasser d'une épave en payant le moins possible.
Que faites-vous ?
Vous le revendez à un chantier de démolition, vous louez un remorqueur pourri et vous perdez le bateau dans les eaux internationales, comme ça vous pouvez dire : "Oh, quel dommage, quelle fortune de mer ! Mais maintenant qu'il est dans les eaux internationales nous ne pouvons plus rien faire !". Et vous attendez qu'il coule (bonjour l'écologie) ou qu'il menace un autre pays ou une autre plateforme pétrolière et vous les laissez se dé...brouiller.

Une histoire banale, merci Libé, une histoire de gouvernance mondiale dans un monde de brutes égoïstes et cyniques ou incompétentes (ou les deux à la fois).

Bonne fin de semaine.


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