mercredi 16 octobre 2024

Le surréalisme est-il toujours vivant ?

100 ans et un jour depuis la parution du manifeste du surréalisme d'André Breton, autographe sur Gallica ici, ou version sur poesies.net.

"Tant va la croyance à la vie, à ce que la vie a de plus précaire, la vie réelle s’entend, qu’à la fin cette croyance se perd."...

La presse en parle partout, et Libé se prend à rêver à sa survie, sous l'emprise d'autres combats plus actuels. D'autres en parlent, d'artiste à artiste.


En noir et blanc comme il se doit, il y a un siècle.


Lire, de travers comme il se doit



 Le centre Pompidou à Beaubourg a choisi ce moment pour une exposition sur la peinture et les arts graphiques surréalistes et le roi des Belges l'a visitée. Quoi de plus surréaliste que cette photo, parue sur Points de vue, la revue la plus surroyaliste qui existe.



Est-ce que le surréalisme a disparu ? La revue Beau-Arts a une opinion. Tout indique que oui, mais que son influence se fait encore sentir. Je parle bien ici du surréalisme initial, pas du mot qui s'est banalisé pour désigner quelque chose d'absurde, de bizarre, et en tous les cas de surprenant. Bien loin de l'automatisme psychique pur qu'il était à l'origine.


Les automatismes des premiers surréalistes, ou même les contraintes des Oulipiens sont en effet des moyens extraordinaires d'exprimer la pensée, et son fonctionnement réel, et de la dynamiser/dynamiter, ou en tout cas de l'ébranler.

Mais se l'approprier aujourd'hui autour de combats répandus partout, sans participer de ces mécanismes, et clairement un abus de langage. Les TikTok, X/Twitter et autres réseaux sociaux ne sont pas des véhicules utiles pour cela. Ce n'est pas parce qu'on écrit ou publie n'importe quoi qu'on est surréaliste (ou utile).

Il n'empêche. Regarder une oeuvre de Magritte (Ceci n'est pas une peinture) ou d'un autre nous prend encore et toujours à la gorge. Et je ne dis pas ça parce que je vis maintenant en Normandie, pays des pommes.


Le surréalisme n'est évidemment pas mort. Il vit à travers des artistes un peu partout, et des revues, comme Alcheringa. À quoi, à qui sert-il ? Bonne question, merci de l'avoir posée.  Réponse de Jean Tardieu, ami des surréalistes, sans en être vraiment...


Pour conclure (provisoirement bien entendu), juste un mot sur l'écriture automatique, avec un exemple ici. Pour tous les apprentis auteurs, qui osent ou qui n'osent pas, c'est un exercice fascinant. Laisser courir sa plume sur une page (blanche évidemment) ou ses doigts sur un clavier devant un écran (blanc naturellement) est un moment formateur. Je vous y encourage. Pour voir.