Retour à la normalité. Les JO sont terminés et vous pouvez reprendre un rythme normal. Quelques leçons qu'on peut tirer de ces 16 jours ?
Les performances des sportifs français sont normales, globalement conformes aux attentes et nous plaçant au final à un rang correct. En bleu, notre rang au classement officiel, jour après jour. En vert, notre nombre de médailles d'or, jour après jour.
Les courbes se croisent à 3. Jour de gloire optimal. François a choisi de venir à Londres le quatrième jour, jour d'enthousiasme médiatique maximal. La première semaine s'est terminée en fanfare, mais la deuxième est celle de la stagnation. Sauf la fin ! Conclusion : les JO durent trop longtemps, il faudrait uniquement la première semaine et la fin pour qu'on soit mieux classé... Ou alors être plus forts en athlétisme ?
Il y a tellement de sports différents, certains inconnus sauf des fans et des pratiquants, qu'il est difficile de tout prendre au sérieux. Il y a trop d'écart. Évidemment il faut des années et des mois d'entraînement et de préparation. Évidemment il faut des sélections en amont. Évidemment les efforts fournis, les souffrances endurées sont très différents. Mais la juxtaposition de tous ces sports empêche de tous les appréhender correctement, sauf pour soutenir les sportifs de son pays ou pour regarder leurs visages avant, pendant et après l'épreuve. C'est plus une galerie de visages, de ralentis. Sauf dans les sports où l'on vibre, et chacun a les siens qui ne sont pas ceux de son voisin.
La cérémonie de clôture, encore plus que celle d'ouverture qui était une vraie surprise, laisse un goût bizarre. Elle était folle comme savent l'être les anglais, se moquant de leurs propres symboles avec leurs propres icônes. Elle célébrait la culture anglaise, via ses réussites incontestées comme la musique, la mode et la langue. Elle parlait surtout d'argent, de money, dans une débauche de moyens pour écraser le monde. Les quelques minutes consacrées au Brésil étaient en contraste absolu avec ce luxe. Un balayeur, quelques danseurs, un footballeur... Du pain OU des jeux, il faut choisir. La partie purement sportive et fête était strictement encadrée : Les sportifs parqués dans des triangles du drapeau anglais, structurant le monde comme à l'époque de l'empire ; les cérémonies officielles ringardisées et entourées de chansons pop et de danseurs bigarrés. Une grande boite de nuit. Avec une gueule de bois à prévoir au réveil.
La Francophonie est une des grandes perdantes de ces jeux. Sur le papier, le français, la langue officielle des Jeux depuis leur création, était bien placé pour les remises de médailles et autres discours ennuyeux. Mais tout le reste était en anglais, des inserts sur les écrans aux commentateurs des chaînes françaises de plus en plus sous le charme avec les jours. Normal et attendu, me direz-vous. Oui, c'est vrai. Mais l'accent mis par l'organisation sur la culture anglaise locale et mondiale portée partout dans le monde, naturellement, laisse peu de place au reste du monde. Même le Commonwealth qui a de moins en moins d'existence, de la Jamaïque à l'Ouganda, à été embrigadé au service du Royaume-Uni. Les combats strictement linguistiques sont ringards. Ce sont les combats culturels qui doivent être menés. Malgré leurs nombres impressionnants de médailles, les USA et la Chine étaient étrangement absents de ces jeux, une fois les épreuves terminées. La façade de la diversité culturelle affichée est une façade comme les usines russes dans Tintin et les Soviets.
Le modèle implicite que nous donne ces jeux, au-delà de l'orgie de sport, est celui d'une perte de contrôle. Au profit de qui ? Des sponsors omniprésents ? D'une culture paillettes uniforme ? D'un choc avec la normalité du quotidien, comme un gigantesque spectacle de télé-réalité ?
Heureusement, quand on aime le sport, on a vu de beaux moments. Je choisis de ne retenir que ceux-ci !
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