samedi 4 août 2012

Privilèges

4 août. Il y a 223 ans l'abandon des privilèges par le Clergé et la Noblesse sonne le début des premières grandes réformes après la prise de la Bastille. C'était la belle époque de la révolution française.

Il est toujours intéressant, un quatre août, de regarder les privilèges qui restent ou qui ont été créés. Car il y en a. Quelques exemples.

La Maire de Montauban à décidé le 2 août de tripler son salaire car, la pôvre, elle n'avait pas été réélue comme députée et donc, vous comprenez, elle avait des frais et une substantielle diminution de son revenu. En triplant son salaire elle prouve qu'elle est une bonne gestionnaire, puisque pour financer cette augmentation elle diminue les primes de ses 15 adjoints, à budget constant. Pas besoin de rappeler qu'elle est de droite et UMP. Si elle était patronne d'une vraie entreprise, elle se serait sûrement voté aussi des subventions.

Un certain nombre de hauts fonctionnaires très politiques et nommés par Sarkozy pendant son mandat ont été mutés ou seront bientôt remplacés. Pas de souci pour eux, ils retrouveront un poste avec un salaire meilleur. Parmi eux plusieurs, dont l'ex procureur Courroye, se plaignent de chasse aux sorcières, comme s'ils étaient propriétaires de leur propre poste. Les grands offices de l'Administration française sont une chasse gardée d'une élite qui a les chevilles enflées. Un bon petit 4 août de temps en temps ne leur fait pas de mal.

Remarquez, les élus de la République se sont accordé à eux-mêmes la continuation de leurs privilèges financiers il y a un mois. Pourquoi faire autrement ? La moralisation de la vie politique est tellement peu naturelle dans la tête de beaucoup qu'il a fallu créer un comité spécial à ce sujet, bon courage à Jospin ! Et en plus ils ont plein d'excuses. Si l'on veut que le FN n'ait pas de levier contre la République, il faut pourtant bien agir et notamment agir contre le "être juge et partie en même temps".

Reste enfin les privilèges pour les anciens Présidents de la République, dont Sarkozy évidemment. Compte tenu de leur âge maintenant, après l'époque des dinosaures il s'agit de retraites presque aussi dorées que les parachutes des patrons de grandes entreprises et pour de très longues durées.

Et le pire meilleur évidemment ets que chacun d'entre nous recherche des privilèges, compare avec ceux des autres, se batte pour garder les siens. Même les entreprises utilisent le mot privilège comme une valeur marketing positive : carte privilège, vos privilèges...

Finalement, un seul 4 août par an, ce n'est peut-être pas assez !

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