jeudi 13 février 2014

Patrons Casse-cou(ille)s

M. Gattaz est en forme en ce moment. Serait-ce l'hiver doux, la proximité des municipales ou le retour espéré de Sarkozy ?

Après avoir montré à Washington son désaccord sur le "pacte de responsabilité" de François qu'il avait soutenu depuis son lancement, puis après s'être rétracté deux jours et un grand nombre de critiques plus tard, on pensait que le patron des patrons français allait se calmer. Patatras, en pleines négociations sur la réforme de l'assurance chômage, la délégation des patrons a fait des propositions pour le moins extrémistes. Revue ici. Le premier ministre a qualifié le patronat de casse-cou. Oui, oui, il a bien prononcé comme ça.

Sur le moment choisi par le patronat pour une offensive anti-François, pas de problème, c'est de bonne guerre à 40 jours des municipales et à 100 jours des européennes. Les syndicats, même de patrons, ne sont pas politisés, non, non.

Sur le fond, le patronat savait qu'il allait ulcérer les syndicats en attaquant plusieurs gros symboles : les intermittents du spectacle, les contractuels de la fonction publique et la modulation des allocations versées en fonction de la conjoncture. Rappelez-vous que le système d'indemnisation chômage est cogéré par les syndicats de patrons et de "travailleurs". Le gouvernement aimerait bien ne pas s'en mêler directement, mais c'est mal parti. Au moment où François engrange quelques succès avec des patrons français en Californie, même si ce n'est pas Broadway ou Byzance, c'est un sujet délicat de plus sur la table. La négociation est censée durer un mois. On n'en est qu'au début et les chiffons rouges agités avec ferveur sont encore de rigueur.

Les intermittents du spectacle, pilier de la culture à la française grondent comme lors de la très dure grève d'il y a 11 ans. Comme les taxis qui se calment un peu depuis qu'un médiateur nommé en urgence a obtenu la suspension provisoire des immatriculations de leurs concurrents, les fameux VTC. Si vous voulez assister à un spectacle en ville, prochainement, préparez-vous : vous aurez d'abord du mal à trouver un taxi pour y aller, puis vous devrez supporter un discours syndical avant le spectacle s'il a lieu, puis vous devrez trouver un taxi pour le retour. Super la soirée !

Avignon, 2003

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