lundi 7 avril 2014

Le centre aura-t-il du Pau ?

Pas de pot. Au moment où le Centre (droit) renaissait, son leader reconnu par tous quitte l'arène politique. Borloo a donc démissionné de ses fonctions politiques, car sa santé est trop précaire. On lui souhaite le meilleur.

Le Centre a toujours été une mosaïque de courants variés, autour de leaders plein d'ambitions. Les rassembler est donc un exercice délicat que seuls les plus fins politiques peuvent se targuer d'avoir réussi. L'UDFI, accrochée à l'UMP, était déjà très hétérogène, mais avec le MoDem de Bayrou et l'alliance des centres droits, Les deux B&B avaient réussi un gros coup. L'alliance avec l'UMP aux municipales a été pour beaucoup d'ailleurs dans la victoire de la droite dans de nombreuses villes, et à Pau d'abord où Bayrou a été triomphalement élu (enfin !)...

Maintenant que le chat est parti pour se reposer, les souris centristes s'agitent en tous sens, comme un mouvement brownien. Qui sera l'aimant (avec un i, hein ?) qui regroupera ces particules fortement magnétisées pour les entraîner vers un cap commun ? Qui jouera le rôle du pôle principal ? Il y a plein de candidats évidemment, y compris Bayrou, aimé et détesté à la fois pour ses positions iconoclastes, son soutien à François contre Sarkozy en 2012 et ses 20% à la présidentielle sur lesquels il n'a jamais pu/su capitaliser. On attend un "conseil politique d'urgence" mardi pour trancher ce point délicat. On parle ici non seulement de l'UDI mais de ses alliances avec l'UMP et avec le MoDem.

La prochaine échéance importante, ce sont les élections européennes fin mai. On sait que l'UMP et les centristes n'ont pas la même sensibilité européenne. On sait aussi qu'ils déposeront des listes séparées. Mais les échéances les plus importantes sont ensuite : sénatoriales, régionales et cantonales/départementales.

Pas de Pau, vraiment. Bayrou tenait enfin un mandat, après une très longue traversée du désert en solitaire en kayak, avec juste une gourde et une Marielle. Que va-t-il faire ? La tentation de l'homme du recours est toujours là, enfouie juste sous une légère croûte de caramel, mais comme dans toute bonne crème brûlée, il suffit d'un prit coup de cuiller pour briser la peau, sans briser le pot de Pau... pôpôpô !

C'est donc bien une grenade qui a été lancée à droite. Est-ce une grenade à fragmentation qui fera éclater les partis obèses en tendances irréconciliables ? Est-ce au contraire une attaque qui fédèrera tout le monde ? On suivra le feuilleton du centre avec intérêt. Pour une fois qu'il s'y passe quelque chose !


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