mardi 17 juin 2014

Moral dans les chaussettes ? Vite une pilule à avaler

Pendant que les candidats au Bac rament et planchent, la vie continue. Entre le bonheur d'hier en philo et la carte du Brésil en Géographie aujourd'hui, les lycéens ont peu de temps pour regarder le foot avec bonheur au Brésil. (Ne pas confondre la carte du Brésil et de ses zones de développement avec la carte des zones prioritaires en France ici. On n'a pas de Favelas en France... Euh, en tous cas on ne les appelle pas comme ça)

Mais les plus malheureux sont les députés. Ils ont plein de travail avec des projets de loi compliqués à examiner et des examens de conscience délicats pour savoir s'ils doivent suivre la ligne de leur parti ou exprimer une conviction personnelle, et en plus les séances ont lieu pendant les matchs. Heureusement, il y a le Wifi dans l'hémicycle, mais c'est quand même un scandale ! Que fait le gouvernement ?!

Le projet de loi sur la refondation de la SNCF fait l'actualité, on en a déjà parlé ici, mais les autres sont encore plus importants, sur le collectif budgétaire et la mise en musique du pacte de responsabilité. Un agenda socio-économique chargé, histoire de boucler des réformes avant le 14 juillet (et la victoire de la France ?)

Ce qui est intéressant dans cette séquence réformiste social-démocrate assumée, c'est qu'elle ne suscite que peu d'enthousiasme : dans les partis, la plupart font le dos rond et certains prennent des positions extrémistes souvent à cent lieues de leurs principes de fond par opportunisme, ou pour se rendre incontournables comme les Verts par exemple ; dans les syndicats et autres collectifs, on en profite pour se relancer tout un tas de revendications en stock au moment où ça fait le plus mal, comme les trains avant les départs et pendant les exams, ou les intermittents avant les festivals, c'est le/un jeu ; dans les opinions publiques, ces réformes sont tellement technocratiques et mal expliquées que la tendance générale est au "ils feraient mieux de s'occuper de nous", alors que c'est justement le cas. Les délais entre les lois et leurs conséquences pratiques sont très longs. La plupart préfèrent des délais plus courts, donc des actions de terrain.

Cet absence d'enthousiasme est difficile à combattre. La situation générale n'appelle pas dans cette direction, les multiples critiques s'entassent et font masse, le charisme des leaders est en berne dans tous les domaines politiques. Les nouveaux venus essayent de changer la donne et de dynamiser leur domaine, mais il y en a peu finalement et ils sont bien esseulés. Jusqu'à vendredi soir, on a le foot. Après le match avec la Suisse on verra plus clair. Mais le foot ne suffira vraisemblablement pas à sauver l'atmosphère de dépit. Les dos continueront à s'arrondir, en attendant que ça passe.

Pourtant, tout concourait à ce que cette semaine soit une bonne semaine pour le pays, et je ne parle pas que du foot ;) Il y a le 18 juin (qu'on peut déjà prévoir comme un jour raté pour François avec la pelle du 18 juin - ou le râteau) et la fête de la musique, avec pluies par intermittence du spectacle. Le gouvernement serre les coudes (ils déjeunent tous ensemble demain, super, non ? Le pays est sauvé). C'est normalement un moment tranquille où l'on peut respirer. Même les candidats aux exams, qui y jouent une partie de leur avenir, sont focalisés vers l'avenir. François a de la chance qu'il y ait le bordel à l'UMP et que les priorités du triumvirat à 4 (comme les mousquetaires) soient de reconstruire leur parti. 

Petite devinette :

François et Juppé sont dans un bateau, tous les deux en train de pêcher, droits dans leurs bottes.
Qui va tomber à l'eau le premier ? Et surtout qui essayera de sauver le noyé plombé par ses lourdes bottes ? A priori, même si je n'ai pas la réponse, rien qu'à regarder la tête des spectateurs au bord de la rivière, ils ont autre chose à faire. Si au moins on s'occupait d'eux...





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