samedi 12 juillet 2014

Et pendant ce temps que fait Poutine ?

C’est vrai quoi ! La Russie a été éliminée de la Coupe du Monde mais Poutine, grand sportif fan de photos le montrant en plein exercice, continue à agir sur tous les fronts.

En Ukraine, la situation est calmée sur le papier, mais sur le terrain les pro-russes attendent les assauts de l’armée ukrainienne et on retient notre souffle. Accélération, résolution progressive ? Nouvelle vague d’attaques à coup d’armes russes ? Début des négociations ? Il semble que Poutine veuille se désengager de cette situation où il est apparu à tous comme le « bad guy ». Il préfère les situations où il arrive en sauveur et donc il faut peut-être laisser un peu de temps pour que la situation s’embourbe. C’est pourquoi on parle moins de l’Ukraine en ce moment.

Poutine a donc entamé une tournée en Amérique latine, en commençant par Cuba, vieil ami, vieux Fidel, un peu moins vieux frère de Fidel, et toujours le refus des USA de leur parler. La situation s’est quand même bien arrangée depuis les années et la visite du numéro 1 russe à Cuba ne déclenche plus de crise mondiale, à grands coups de chaussures à l’ONU. Cuba a donc l’honneur d’être le premier pays à être visité. Cette visite est surtout l’occasion pour Poutine de mettre fin à un conflit financier vieux comme le monde : Poutine a décidé d’annuler 90% de la dette qu’avait Cuba pour l’ex-URSS, et en étalant le remboursement sur 10 ans des 10% restant, il permet ainsi que cet argent soit réinvesti à Cuba. C’est la mode dans tous les pays pauvres et lourdement endettés : leur dette est reconvertie en programmes de développement pour eux, mais « sous le contrôle du créancier ». La Russie espère ainsi relancer les relations économiques avec Cuba, qui étaient empoisonnées depuis des décennies avec cette histoire de dette.

Fidel !

Mais derrière Cuba il y a les deux poids lourds de l’Amérique du Sud : l’Argentine et le Brésil.

Ennemis de toujours, depuis le traité qui a divisé l’Amérique au 16° siècle, mais ennemis de plus en plus aujourd’hui pour la domination politique et économique du sous-continent. Bataille linguistique aussi. Bataille footballistique aussi, car la finale jouée au Brésil est pour l’Argentine, pas pour le Brésil qui devra se contenter de la « petite finale » de ce soir pour la troisième place. D’ailleurs Poutine sera dans la tribune officielle avec plusieurs chefs d’Etat, dont Angela et son président fétiche. Mais Poutine devra faire attention à qui il soutient, contrairement à Angela qui est excusée, et on ne parle pas du président ukrainien qui y sera aussi (histoire qu’on ne parle pas trop de son pays en son absence) ! Les ambitions économiques de Poutine en Amérique latine sont grandes dans beaucoup de secteurs et la taille des marchés intérieurs de ces grands pays attire les investisseurs comme la vérole sur le bas clergé breton.

La finale de foot sera suivie les 14 et 15 juillet du Sommet annuel des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) sur lequel on reviendra certainement car certaines décisions lourdes sont attendues, pour contrer l’influence des USA et de l’Union européenne. En économie, mais aussi en politique. Les deux sujets attendus sont l’Ukraine (tiens, tiens ;) et la création de la fameuse banque de développement qui est censée prendre le relais des institutions de Bretton Woods pour ces pays (ce qui défrise les occidentaux).

La présidente du Brésil (photo à Saint-Petersbourg) y jouera une carte délicate pour son avenir !


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