vendredi 1 août 2014

Cocktail télé-télécoms : beaucoup de glace pilée et on secoue

Le monde des technologie de l'information est toujours en plein boum. Quelques actus intéressantes qui mélangent joyeusement l'Internet et la télévision. Car, malgré la convergence annoncée depuis des lustres entre ces deux mondes, la réalité technologique est encore balbutiante.  Heureusement, les actuers du secteur s'en donnent à coeur joie :

- Free, notre trublion national, avec son patron emblématique qui s'est quand même racheté le Monde (en partie), a candidaté pour racheter LCI avec les mêmes compères. Depuis que LCI s'est vu interdire le statut de chaîne gratuite sur la TNT (pour ne pas déstabiliser un paysage très fragile paraît-il dans le secteur audio-publicito-visuel), et depuis que TF1 a annoncé son probable retrait du paysage, il y a de l'émotion dans le PAF. En annonçant qu'il était candidat à la reprise, Free et Niel montrent leurs dents : ils existent et veulent grandir. En plus, ils se sont fâchés avec Bouygues depuis le refus de ce dernier de revendre Bouygues Télécom à Free... On voit bien deux logiques industrielles opposées en la matière. En venant du béton et de l'audiovisuel poids lourd, on a du mal à discuter avec des trublions numériques venus du Minitel (rose) et qui ne raisonnent pas du tout de la même manière. Free pousse ses pions pour exister plus sur le marché (français), que cela marche ou pas.

- Free, toujours lui, a jeté un pavé dans la mare transatlantique hier en annonçant que lui, petit poucet, se portait candidat pour le rachat de T-Mobile aux USA (filiale des allemands au fait). C'est une surprise car personne n'attendait Free aux USA et parce que c'est David qui veut manger Goliath... mais après tout Numéricâble est bien en train de manger SFR en France, non ? Il y a donc deux possibilités : soit Free réussit, dans un contexte américain complexe où le rachat d'un opérateur US par un autre est quasi impossible à cause des lois anti-trust, et alors Free prend une envergure internationale qui lui manquait à ce niveau. Soit Free rate mais a prouvé son appétit et ses ambitions et c'est bon pour la compagnie. On ne peut pas s'empêcher de penser, ici, que c'est un pied-de-nez à la France. Investir autant de milliards hors de France, c'est même une baffe pour ceux qui, en France, dénient à Free le droit de croître : les opérateurs français, d'Orange à Vivendi et à Bouygues devraient y réfléchir fortement. Le gouvernement aussi, au-delà des félicitations initiales de la ministre du numérique qui ne l'est plus mais qui fait comme si elle l'était encore... Donc quelquefois le résultat de cette offre, elle fout le bordel et conforte Free. L'action baisse ? Elle va remonter ;)

- Netflix arrive en septembre en France, une sorte de licence globale privée (coucou à tous ceux qui étaient opposés à une licence globale publique, mais ça regarde leur conscience) et tout le monde se demande à quel prix et comment y accéder. Orange, drapé dans sa toge de gros opérateur historique (on ne dit plus dinosaure, hein ?) refuse d'ajouter Netflix à sa "box" pour ses abonnés : Orange prépare une offre concurrente évidemment et attend de voir ce qui va se passer. On peut parier que Free dira oui si les conditions sont réunies. C'est une des différences entre une compagnie innovante et une autre suiveuse, malgré la quantité industrielle de chercheurs qui travaillent dans ses labos. En tous cas, la télé et l'internet vont se rapprocher d'un coup grâce à cette affaire. Il ne manque plus qu'Apple, dont Free s'est beaucoup inspiré. Apple d'ailleurs fait quelque gros titres car on découvre (ou fait semblant de découvrir) qu'Apple paie certains FAI (les fournisseurs comme Free ou Orange) pour accélérer ses débits : installations de serveurs chez eux, augmentation des débits sur un réseau privé entre serveurs pour mieux répartir la charge...). Certains crient à une atteinte à la neutralité du Net, comme ils l'ont fait pour Netflix. Ils oublient une chose : La plupart des gros acteurs de l'Internet le font déjà, mais entre eux, pour se partager les gros câbles ou les importantes liaisons satellites, et c'est comme ça depuis longtemps, on appelle ça des accords commerciaux pour que chacun constitue le maillure réseau (Internet est un réseau de réseaux je vous rappelle, et il est maîtrisé par une myriade d'acteurs différents avec plein de contrats entre eux).

- Et dans le reste du monde ? Découvrez internet.org un initiative de Facebook (et Google) pour aider les pays pauvres à se connecter à l'Internet à coup de technologies disruptives mais aussi de pratiques douteuses. Test en vraie grandeur en Zambie avec un accès internet gratuit pour tout le monde. Tout le monde ? Euh, non... Les abonnés d'un opérateur de téléphonie mobile seulement (AirTel) pourront accéder à certains sites, dont Facebook et Google et quand même Wikipedia (comme excuse) et quelques sites locaux triés sur le volet ! C'est une manière intéressante de promouvoir Facebook : tu l'utilises et c'est gratuit, ou tu utilises mes concurrents et le reste de l'internet et c'est cher ! Vive le développement numérique, durable, éthique et vive la publicité et l'exploitation de vos données personnelles. Il faudra suivre le succès de cette initiative car elle est quand même tirée par les cheveux. L'Afrique, nouveau far-west !!!


Voilà, c'est tout pour aujourd'hui comme disaient les shadoks. Retournez à vos smartphones.

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