lundi 2 mars 2015

50 nuances de fessées

Il parait que le film 50 nuances de Grey connait un vif succès en France et qu'il stimule la sexualité des françaises et des français. C'est pas moi qui le dit, c'est la Presse dans son ensemble, qui s'occupe toujours des sujets fondamentaux. Je ne l'ai pas vu. Déjà que je viens de me farcir Timbuktu avec une sexualité effarante et des sévices nombreux et explicites, quoiqu'emballé dans une belle esthétique loin du sol et bestiale. Mais je m'égare.

Or au même moment, le Conseil de l'Europe s'apprête à condamner la France pour ne pas avoir assez interdit les fessées, gifles et autres châtiments corporels appliqués aux enfants (par leurs parents, leurs famille ou toute autre personne). Sous prétexte que la violence apprise dès l'enfance rejaillit sur la violence plus tard. 80% des français seraient pourtant contre l'interdiction des fessées (dont 100% des spectateurs du film cité plus haut, sans nuances de gré à gré, mais peut-être pas aux enfants). La plainte a été déposée par une ONG suivant le théorème bien connu de Georges, et invoque entre autres le fait qu'en France on peut être condamné pour avoir foutu une baffe à un animal mais pas à un enfant. C'est d'ailleurs vrai.

Vous ne connaissez pas le Théorème de Georges ? Moi non plus je ne le connaissais pas, rassurez-vous, avant de l'inventer. Il dit cette chose simple et évidente, une fois qu'on l'a lu :

"Quel que soit le sujet, s'il y a matière à polémique, au moins une ONG se créera à son propos et portera plainte contre tout ce qui bouge"

Les gouvernements successifs ont toujours refusé d'intervenir dans la sphère privée, à partir du moment où il n'y a pas maltraitance. Le problème est donc de définir où commence la maltraitance. Une baffe ou une fessée ? Deux ? Trois?... C'est comme la définition d'un tas. A partir de quand obtient-on un tas ? On en a parlé dans ce billet et il est vrai qu'on parlait de tas de morts plutôt que de paires de baffes. Ce débat de société et de famille va-t-il faire se lever les foules, ou ont-elles d'autres choses à faire ? L'UMP va-t-elle s'emparer de ce débat au moins aussi fondamental que le nouveau nom du parti ?

A chacun son opinion, mais cette décision la fout mal, au pays des Droits de l'Homme, et de la femme depuis qu'on écrit Homme avec une majuscule. Quant aux droits des enfants, ils existent et tous les éducateurs pensent que cela suffit, dans une société déjà écroulée sous les règlements nombreux et souvent con(tradictoire)s.

L'actualité en ce lundi de début mars étant ce qu'elle est, il paraissait important de vous parler de ce sujet. J'espère que vous ne m'en voudrez pas. Aïe ! Merci de ne pas frapper trop fort.

Pour paraphraser Corneille qui avait dit, dans Polyeucte, Acte I, Scène 1 :
"Et le désir s'accroit quand l'effet se recule"
à prononcer avec entrain, je vous propose :
"Ainsi l'effet s'ébranle, quand le désir s'accroit"

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