samedi 4 juillet 2015

Bouches d’incendie et canicule : pourquoi les vandalisent-ils ?

L’usage sauvage de bouches d’incendies se propage. Ca a commencé à Lille et ça s’étend, notamment en Île-de-France. A cause de la canicule, de l’eau gratuite sous forme d’une fontaine de rue semble être une bénédiction pour certains. Plusieurs médias s’en inquiètent ou au contraire s’en amusent. Certains maires sont très inquiets car ce sont leurs budgets qui vont devoir supporter les coûts de l’eau (très chère en France) et de réparation à la fois des bouches mais également des équipements autour, inondations, chocs électriques, blablabla. Ils décident donc de donner des amendes salées (pas comme l’eau qui ne l’est pas, tout en n’étant pas potable la plupart du temps puisque c’est pour éteindre les incendies.

On en tire quoi comme leçons ?

Qu’en France on est très mal équipés pour les événements extrêmes. Nous sommes un pays qui se complait dans la moyenne, pour ne pas dire la médiocrité au sens latin du terme. Lorsqu’un épisode extrême survient, on n’y est que rarement préparé : canicule, orages dévastateurs, tempêtes, grosses chutes de neige, mini-tornades, tremblements de terre, gros accidents civils... On en a parlé déjà ici, mais le coût social et médiatique du mort est encore largement utilisé pour décider s’il faut (ou pas) développer une infrastructure, acheter des équipements ou mettre en place un plan durable de gestion de crise.

Le problème c’est que tout le monde le sait, et donc de moins en moins de gens comptent sur les pouvoirs publics pour les sortir d’une situation difficile. De là à générer une incompréhension entre politiques, administrations, associations et population il n’y a qu’un pas. Dans le cas de la canicule, quand il n’y a pas de fontaine ou de bassin dans une ville, on fait comment ? A Paris, la Mairie a décidé de laisser les grands espaces verts ouverts tard la soir, ou la nuit, car la chaleur y est moins intense. En même temps, cette canicule n’est pas si terrible que ça, compare aux autres dont on a parlé plusieurs fois ici.

Comment qualifier le comportement de ceux qui vandalisent les bouches d’incendie ?
- des petits cons qui se lancent des défis, histoire de prouver qu’ils sont les meilleurs, eux et leur bande par exemple ?
- des écervelés qui le font sans réfléchir, parce que c’est rigolo, et qui n’oublient pas le selfie devant (attention à ne pas mouiller mon iPhone, con) ou la video postée immédiatement ?
- des gens raisonnables qui jugent que c’est bien parce qu’il n’y a pas d’autre solution pour avoir une douche fraîche, avec plein d’arguments logiques qui ne font qu’à peine cacher leur égoïsme ? Tant pis pour la collectivité et les autres du moment que, moi, je suis bien !
- des profiteurs qui poussent les premiers à agir pour en profiter sans se sentir directement coupable ? Ce sont les plus dangereux à mon avis

Finalement une telle histoire est bien à la hauteur (plutôt moyenne d’ailleurs) de la sagesse de notre pays. Essayez pour voir de parler de ce sujet dans un bar (climatisé) autour d’un verre frais et vous aurez plein d’opinions sur ce thème précis. Espérons que les bouches à incendie aideront à éteindre l’incendie dormant de notre société.

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