mardi 20 octobre 2015

Canada rouge

En bon français j'aurais pu vous parler aujourd'hui du parcours 2016 du Tour de France qui partira du Mont Saint-Michel et qui enchaînera des étapes de plat, de côtes et de plats de côtes. Avec force sauces épicées et pots belges.

Mais je préfère vous parler des élections au Canada. C'était lundi et c'est une grosse surprise.

Le fameux Stephen Harper, conservateur, a conduit son parti à la défaite, tant il semblait y avoir un consensus contre lui. Il a laissé une image très mauvaise en interne et à l'international où le Canada a beaucoup perdu en image. Et il semble que beaucoup de votes se sont reportés contre lui, des votes utiles comme on dit ici. Il ne conduira plus le parti conservateur qui reste quand même le deuxième du pays, donc celui qui dirigera l'opposition officielle.

Le nouveau Premier Ministre fait beaucoup jaser. Le parti libéral canadien (couleur rouge) qu'il dirige était clairement jugé au début de la campagne comme un candidat sans poids. Un troisième derrière les conservateurs (couleur orange) et le centre gauche, sans oublier le bloc québécois. Mais voilà, son parti a gagné la majorité absolue des sièges et vire en tête des votes. Une victoire incontestable. Une surprise, car beaucoup de chroniqueurs tablaient sur une majorité relative, signe d'alliances obligatoires, comme dans beaucoup de pays où les votes se font à un seul tour.

En plus, il va vite devenir une star de la scène politique internationale. Il est jeune - 43 ans - autant dire un jeune homme méprisé par les vieux barbons des partis classiques. Il est beau, avec des enfants et une épouse. Il est moderne et a pris parti pour des mesures modernes. On en entendra de plus en plus parler, et donc du Canada, et du Québec dont il est issu. Son nom l'a évidemment porté, en tant que fils du fameux Trudeau qui a marqué l'histoire du pays pendant une bonne quinzaine d'années à une période clé de son histoire. Il s'est fait un prénom, Justin (à ne pas prononcer Justine comme Bieber).

François se réjouit. Le Canada va changer de position sur le changement climatique et la COP21, vraisemblablement. Un élément de plus dans le maigre panier que François présente pour le moment. La Francophonie aussi devrait se réjouir, car elle devrait revenir un peu à la mode comme élément incontournable d'une politique étrangère canadienne qui a besoin d'exister de plus en plus, face à ses voisins et aux grandes questions qui agitent l'Afrique par exemple. A ce titre la conférence de Paris sera l'une des premières grandes occasions internationales pour Justin Trudeau de faire de grandes déclarations et de passer des accords internationaux d'un nouveau type.

Ce qui est intéressant dans ces élections, c'est qu'une majorité absolue - écrasante disent certains commentateurs - s'est dégagée dans un contexte morose. Comme quoi, vouloir éliminer un dirigeant mal-aimé peut être un puissant facteur de changement radical (et libéral au sens nord-américain du terme). Moi je le vois aussi comme un signe évident de la force de l'énergie positive, celle qui combat pour quelque choses, pas contre en se contentant de dénigrer ses adversaires.

Bonne chance au Canada, et au Québec !

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